L’Italie a été le pays d’Europe le plus touché par la vague épidémique de la COVID-19. Peut-être est-ce pour protéger les cyclistes, exorciser le mal mais aussi faire preuve d’un humour léger et distancié, que la marque italienne Alé Cycling propose à la vente une série de masques en tissu. Curieux de savoir si cet accessoire est réellement adapté à la pratique du vélo, nous avons, en pignon fixe et masqués, parcouru nos routes favorites en Provence, autour de Maussane-Les-Alpilles.
Vendus pour la modique somme de huit Euros, ces masques sont assortis aux ensembles ou jerseys proposés par Alé Cycling. Mais si vous ne possédez pas encore de vêtements Alé, il y aura toujours un modèle pour s’accorder à vos tenues habituelles, tout n’est que question de goût et d’assortiment.
Pour cet essai, nous avons choisi trois modèles : Le jaune fluo, le bleu azur et le très baroque black/gold/lips. Tous trois sont de même facture et de même matière, les finitions sont bonnes, le tissus est très doux, les élastiques n’agressent pas l’arrière des oreilles.
Avec un masque, votre apparence sur le vélo va nettement évoluer : On peut avoir un look “badass” comme avec le gold/black/lips par exemple, ce qui est assez jouissif lorsqu’on se retourne pour narguer un collègue qu’on dépose dans la montée. Le masque peut aussi donner un air coquin ou mystérieux, selon le style que l’on porte.
Le principal bien sûr reste de porter le masque aux moments opportuns : Quand vous roulez en peloton, lorsque vous vous arrêtez pour ravitailler dans une boutique ou pour parler avec une connaissance au bord de la route.
Pensez quand même à décrocher la bride de votre casque si vous en portez un avant d’enfiler ou de retirer le masque, sinon vous ne pourrez pas passer les élastiques derrière les oreilles.
Les masques Alé Cycling ont été conçus pour des températures de 10 à 20°, mais si vous prenez soin de glisser la partie supérieure du masque sous le rebord de vos lunettes, vous pourrez sans problème attaquer les montées en danseuse sans buée et sans gêne respiratoire, même si la température avoisine les 25 degrés, comme ce fut le cas sur la montée des Baux de Provence durant notre test. Le tissus est relativement épais, mais étonnement il n’entrave pas la respiration, même pendant nos sprints sur l’exigeant raidard du Val d’Enfer.
Dans la pratique, nous avons découvert au cours de ce test que porter un masque sur le vélo, outre la protection sanitaire, présente d’autres avantages : il protège des insectes volants et constitue, lorsqu’il comporte des parties fluo, un élément de visibilité non négligeable pour la sécurité.
Ah oui bien sûr il faut le signaler, lorsque la face intérieure d’un blanc immaculé de votre masque aura perdu de sa splendeur, sachez qu’il est lavable en machine. Il peut être judicieux d’en posséder plusieurs, pour alterner les couleurs et changer de tête selon son humeur.
Dans la Rome Antique, les masques que portaient les acteurs de la pantomime permettaient d’identifier les personnages, d’accentuer les traits du visage et d’amplifier la voix. À notre époque post Covid-19, le port du masque contribue aux gestes barrières, mais pourrait retrouver, pour peu qu’il soit élégant et pratique, des fonctions sociales, symboliques et esthétiques, comme il les eut à d’autres époques. Et si nous cyclistes, en chevauchant nos épiques montures, contribuions à cette renaissance du masque ?