Elastic Interface, leader mondial dans le domaine des peaux de cuissards et dont nous avions déjà détaillé les produits, vient de développer un nouveau concept : les Palm 3D, des paumes de gants tridimensionnelles, élastiques et sans coutures, conçues pour protéger au mieux les mains des cyclistes.
Ces paumes équipent d’ores et déjà deux modèles haut-de-gamme de marques de gants réputées, les Unique Gloves de Q36.5 et les Revo de De Marchi. En attendant que d’autres marques emboîtent le pas à ces marques italiennes, nous avons quant à nous choisi les 1200 km de la Born To Ride 2020, pour tester les Palm 3D équipant les Unique de Q36.5 : un test qui, comme nous allons voir, s’est déroulé dans les conditions les plus sévères.
Les Unique Q36.5
Q36.5 est une marque de vêtements de sport italienne installée à Bolzano dans la région des Dolomites, berceau de nombreuses marques de prestige. Elle y produit des vêtement de cyclisme en collaboration avec les principaux leaders de l’industrie textile italienne pour développer des matières d’avant-garde et extrêmement performantes. Ces matériaux exclusifs et des coupes épurées permettent à Q36.5 de produire des vêtements de cyclisme parmi les plus légers au monde.
Dès le déballage, les gants Unique étonnent effectivement par leur légèreté et leur minimalisme. La paume Elastic Interface, sans coutures, d’un seul tenant, donne bien entendu l’envie de les tester sur le champ, mais on relève également avec intérêt la matière très fine, douce et perforée du dessus de la main, ainsi que les deux généreuses bandes réfléchissantes qui équipent la couture extérieure des gants, un plus sans aucun doute en matière de sécurité la nuit, que l’on roule les mains en bas du cintre, ou que l’on tende le bras lors des changements de direction.
Usage intensif
Pas de temps à perdre, je reçois les gants le 5 août, juste à temps pour prendre le départ de la Born To Ride le 7. Même si je n’aime pas me lancer à l’aventure avec du matériel neuf que je n’ai pas quelque peu éprouvé au préalable, cette fois-ci je n’ai pas le choix. Au premier essayage, les gants paraissent bien ajustés et inspirent confiance. Je décide donc de réaliser ce test « sans filet », la place et le poids m’étant compté, je n’emporterai pas mes gants habituels comme doublure de sécurité. Je pars donc pour 1200 km en pignon fixe, ce test sera idéal car en fixe les mains sont plus sollicitées qu’en roue libre, le pédalage permanent, en particulier dans les longues descentes, oblige à des appuis sur les mains plus prononcés, pour libérer les hanches et la célérité des jambes. Un tel test ne saurait mentir…
Chaleur accablante
Lors des deux premières journées de vélo où je parcoure presque sans m’arrêter des départements aussi exotiques pour moi que les Yvelines, la Sarthe, l’Eure et Loir, le Loir et Cher, la Nièvre… des températures record écrasent le centre de la France. Je relève par moment 48°C sur le thermomètre de mon GPS … Dans ces conditions, les gants ne compliquent pas la situation : ils restent agréables à porter, je ne transpire pas plus des mains que des parties découvertes, je ne ressens aucun échauffement particulier à l’intérieur des mains. Le dos des gants, même s’il n’est pas équipé de parties en éponge, se révèle très doux et efficace pour essuyer la sueur qui coule abondamment de mon front.
De jour comme de nuit
Pour optimiser mon temps de roulage, et ne pas perdre trop de temps malgré la chaleur, je décide par sécurité de ne pas rouler de 13 à 17 heures afin de profiter au maximum de la nuit pour enchaîner les kilomètres. Le problème est donc de bien gérer les moments de repos, car avec la chaleur je n’arrive pas, malgré les arrêts, à dormir l’après-midi.
Les deux premières nuits seront donc quasiment blanches, avec seulement quatre heures de sommeil, réparties sur 48 heures. Inutile de dire que je ne quitte donc pratiquement pas les gants … ni le reste de mes habits de cyclistes d’ailleurs. Désolé de ne pouvoir montrer ici des photos de ce sprint à travers le centre de la France, mais, complètement investit dans le challenge de mon contre-la-montre personnel, je n’ai eu ni le temps, ni la présence d’esprit, ni l’inspiration de faire des photos.
Mettre/enlever les gants
Mais les souvenirs, les sensations, les ressentis sont parfaitement présents dans mon esprit, et aucun problème technique ni aucune gêne due au matériel, à l’équipement ou aux vêtements n’a entravé mon effort et ma progression. Les gants, comme les autres éléments de mon équipement, ont su se faire oublier et m’ont parfaitement convenu dans cette épreuve.
Si je devais relever une anecdote à leur sujet, c’est que le fait de les quitter et les remettre dans la précipitation de la course, lorsque je devais manger en particulier (je déteste que des gants sentent des odeurs de nourriture lorsque je reste toute la journée le nez dans le guidon), m’ont paru, de par leur coupe ajustée, long à enlever et à remettre. Mais en réalité, il ne s’agissait que de quelques secondes à chaque fois, qui m’ont paru une éternité sur le moment, mais avec le recul ce détail me fait sourire. D’ailleurs, une zone de saisie, située entre le majeur et l’annulaire, permet de retirer les gants en un instant, sans qu’ils ne se retroussent.
Et si on grimpait un peu ?
Voici qu’arrive le Massif central, et mon parcours, qui évitait soigneusement les Routes Nationales à forte circulation, m’a amené dans les monts du Cézalier, puis sur l’Aubrac et dans les terribles raidards de l’Aveyron et du Tarn.
Avec mon 37 X 15 et un vélo bien chargé en bikepacking, me voilà à devoir escalader presque 6000 mètres de dénivelé positif sur 300 km… l’occasion de passer de longs moments en danseuse, à tirer sur les cocottes et à « grimper l’escalier ». Discipline à laquelle je me suis plutôt bien préparé, et j’avoue que ces 36 heures très montagneuses resteront un excellent souvenir. Il y aura bien eu quelques centaines de mètres parcourus à pied en poussant le vélo, mais cet exercice de style fait partie intégrante du cyclisme, allez donc demander aux adeptes du cyclocross ce qu’ils en pensent…
Au résultat, les gants qui auront été fort sollicités en poussée et en traction pendant cet épisode montagneux, auront su se faire oublier, mais lors d’une pause bien méritée à Bruniquel après le CP4, je remarque une grosse ampoule au bas de ma paume droite. Je décide de pas trop en tenir compte, les longues lignes droites et plates du Tarn et Garonne vont maintenant défiler sous mes roues, un pansement de protection fera l’affaire en guise de soin, on verra plus tard…
Bonne protection
Pour parcourir régulièrement de longues distances en vélo (parfois 100 à 300 km par jour), je sais à quel point les pathologies de la main sont un problème pour beaucoup de cyclistes, en particulier les fourmillement dans les doigts ou des difficultés pour serrer les objets entre les doigts et la paume. Bien sûr, il peut s’agir de mauvais positionnements des cocottes ou de hauteur et/ou inclinaison de cintre. Mais sur de très longues distances, où l’on passe parfois plusieurs dizaines d’heures à pédaler quasiment sans descendre du vélo, même avec un vélo bien réglé et des prolongateurs (qui permettent de changer de position et de reposer l’appui des mains en sollicitant les coudes), ces pathologies peuvent apparaître et perdurer plusieurs semaines.
En pignon fixe, où les appuis des mains sont accentués, le problème est encore plus présent… Ce que je constate, après 1200 km intensifs avec les gants Unique de Q36.5, c’est que je n’ai pas à déplorer de problèmes de cet ordre. Même si mon vélo est bien réglé, et que je le connais bien, j’ai déjà eu des désagréments aux mains par le passé, par exemple lors d’un entraînement en prévision de la BTR, 600 km à travers le Massif Central au mois de juin, mais il faut constater que pendant la course, les gants équipés de la Paume 3D Elastic Interface m’ont préservé de ce type de désagrément.
Oui mais l’ampoule ?
En ce qui concerne l’ampoule qui est apparue en bas de ma paume droite, même si sur le moment j’ai pu craindre qu’elle m’handicape pour la suite de la course (cela n’a pas été le cas), avec le recul je l’attribue au fait que les gants étaient neufs, et que je ne les avais jamais portés avant cet événement intensif.
Peut être aussi y a-t-il eu un frottement dû au fait que les gants se sont très légèrement distendus à l’usage. Lors de la commande, j’ai respecté le guide des tailles du fabriquant en choisissant la taille S qui correspondait à mon tour de main, mais pour parfaire ce test, il faudrait peut-être essayer également une taille en dessous et comparer la différence. Aussi dans le doute, je conseille, à ceux qui seraient entre deux tailles, de partir plutôt vers la taille inférieure. Il est aussi possible que cette ampoule soit apparue à cause des très fortes chaleurs affrontées pendant cette aventure et du fait que j’ai régulièrement mouillé les gants pour les nettoyer sans les laisser sécher avant de les remettre.
Rusticité et polyvalence
Pour être absolument honnête dans ce test, je dois aussi signaler que le point de couture de départ sur la couture interne du gant gauche a cédé pendant la course. Mais là encore, je dois avouer que je n’ai pas été tendre avec les gants, que j’ai plusieurs fois arrachés de mes mains en oubliant d’utiliser le pièce de saisie mentionnée plus haut.
Malgré les très fortes sollicitations qui ont suivi, je n’ai pas eu à déplorer d’autres incidents, ni sur cette couture ni sur d’autres, et après la rupture de ce point de couture, aucune autre n’a cédé. Il m’a d’ailleurs été très facile, une fois rentré à la maison, de réparer ce “petit bobo” du gant. Sans faire de l’incident de l’ampoule et du point de couture défait des points négatifs, j’aurais tendance à dire que l’usage extrême dans des conditions difficiles que j’ai fait de ces gants pendant le test révèle plutôt leur excellente qualité, leur rusticité et leur grande polyvalence à toutes les conditions météo et tous les styles de vélo ; nul doute d’ailleurs qu’ils conviendront aussi bien aux cyclistes sur route qu’aux adeptes du gravel ou du VTT.
Gants Unique Gloves chez Q36.5 65€ > disponibles à la livraison dès le 24 septembre 2020
Veinard de testeur !!
J attends impatiemment les miens et espère que les Italiens tiendront leur délai.
Car côté qualité je n ai pas de doute, étant le plus souvent en selle sur de l Elastic Interface.
En tout cas l essai me rend encore plus impatient.
Bons rides à tous
J’ai l’habitude (par grand manque de moyens) de porter des gants vraiment pas chers (maxi 10€ la paire) et je me dis que dès que j’aurais le budget, je pourrais me laisser tenter en espérant que ces gants puissent me tenir au moins 2 ans (ce qui correspond pour moi, à l’heure actuelle, à maxi 4000 km) 🙂