Plus on pratique le cyclisme, plus on accumule les kilomètres, plus on attache d’importance à la qualité de ses équipements, en particulier aux vêtements qui vont nous accompagner et nous protéger des conditions météo les plus diverses rencontrées tout au long de l’année. Force du vent, température, humidité de l’air et état du ciel sont autant de critères déterminants à prendre en compte pour choisir ce que l’on va porter. Avec les progrès constants des prévisions météorologiques, accessibles à tout moment sur internet, et l’apparition de nouvelles matières textiles de plus en plus performantes, on accepte moins qu’avant d’avoir froid ou de transpirer sur le vélo, de sentir mauvais, d’avoir les fesses enflammées ou le cou qui gratte.
En bikepacking, sur de longues distances, sur route et en gravel, cette question est d’autant plus cruciale qu’on va passer des journées entières sur la selle, de l’aube au coucher du soleil, parfois de nuit, parfois pendant plusieurs jours, et que de larges écarts de températures et des changements brutaux de météo peuvent compliquer le choix de nos vêtements. D’autant plus qu’on ne peut pas emporter toute sa garde-robe sur le vélo…
Mais grâce à des vêtements de plus en plus polyvalents, conçus avec des textiles de plus en plus techniques, performants, compactables et légers, il est désormais possible de rouler en toute saison avec une panoplie relativement limitée. En combinant plusieurs pièces essentielles entre elles, on peut rouler pratiquement toute l’année, en portant et emportant sur le vélo de quoi répondre à toutes les situations rencontrées.
Voici donc une synthèse, basée sur mon expérience du bickepacking, que j’applique toute l’année sur la route ou en gravel, pour plus de confort, de plaisir et de performance sur le vélo.
Toute l’année, sauf dans les extrêmes
Pour résumer la proposition, il s’agit de déterminer une liste limitée de vêtements qui puissent répondre, en se combinant les uns avec les autres, au plus grand nombre de situations possible ; On pourra les porter en demi-saison, en été comme en hiver, même si j’exclus les températures extrêmes : effectivement, lorsque le thermomètre frôle zéro, Il vaut mieux éviter les sorties longues, et il faut remplacer une grande partie des vêtements que l’on porte d’habitude par des équipements conçus spécifiquement pour l’hiver : gants, bonnet et chaussettes épaisses, cuissard long, doudoune en duvet…
On conviendra donc que ma méthode s’applique à la plupart des jours de l’année, entre 4 et 28°, donc en dehors des périodes très froides, où un équipement spécifique sera nécessaire, et des journées les plus chaudes, où de toute façon il faudra s’habiller le plus légèrement possible.
Le cahier des charges
Pour être polyvalents, les vêtements sélectionnés devront répondre simultanément à plusieurs critères :
D’abord, la solidité et la durabilité. Je roule environs 15.000 km/an et lorsque j’investis dans des vêtements, je souhaite pouvoir les utiliser intensivement pendant au moins deux saisons, aussi bien sur la route qu’en gravel, et aussi pouvoir les porter hors du vélo, lors des voyages en train par exemple, ou au bivouac. Je ne veux pas craindre d’accrocher mon maillot lorsque j’emprunte un single étroit, d’élimer mon cuissard lorsque je m’assois par terre, de déformer ma sous-couche lorsque je la rince dans un ruisseau et que je la fais sécher au soleil. En bikepacking, il faut également pouvoir porter des vêtement de cyclisme plusieurs journées d’affilée sans qu’ils irritent la peau ou sentent mauvais.
Ensuite, la légèreté et la compacité. Dans les longues montées de cols, chaque gramme compte, donc le poids des vêtements est à prendre en compte, au même titre que celui du vélo… et celui du cycliste. Lorsqu’on n’utilise pas un vêtement mais qu’on risque d’en avoir besoin, il faut pouvoir le transporter aisément et pouvoir le rouler dans la poche dorsale du jersey ou dans l’espace limité des sacoches de bickepacking. N’oublions pas non plus qu’un vêtement fin et léger sèchera plus vite après lavage, ce qui est aussi un critère intéressant, lors des étapes qui ponctuent un raid long par exemple.
Il y a aussi ce qu’on pourra nommer les qualités techniques des vêtements. Durant une pratique sportive longue et intense, les vêtements ne doivent pas gêner la pratique, et mieux encore, ils doivent la favoriser. Les qualités d’étirement des tissus sont primordiales, ainsi que leur respirabilité et, dans certaines zones du corps, comme les cuisses par exemple, leurs qualités de compression. On notera aussi les capacités de certains tissus à protéger de l’humidité, du vent, de la pluie ou des rayons du soleils. Certains matériaux filtreront les vibrations et préviendront les frottements et les points de compressions, au niveau des mains et des fesses bien sûr. Enfin, les équipements comme les poches et les systèmes de fermeture/ouverture (zips, scratches, boutons…) devront être très pratiques à manœuvrer même en roulant et d’une solidité à toute épreuve.
Enfin, on doit absolument prendre en compte la visibilité et la sécurité. En demi-saison, lorsqu’il pleut ou qu’il y a du brouillard, tôt le matin ou tard le soir, ou lorsqu’on roule de nuit, les voitures sont notre plus grand ennemi. On veillera donc à ce que les vêtements proposent des zones réfléchissantes très visibles, et ce non seulement dans le dos, mais aussi sur le devant et sur les flancs, car beaucoup d’accidents ont lieu aux intersections routières. Ces éléments réfléchissants sont bienvenus sur les jambes, et perpétuel mouvement durant le pédalage, mais aussi sur les mains et les avant-bras, qui servent à indiquer nos changements de direction.
Q36.5, haute technologie, performance et qualité italienne
Pour illustrer concrètement l’usage d’une panoplie polyvalente “4-saisons”, je suis allé piocher dans différentes collections de la marque italienne Q36.5 les pièces textiles qui m’ont paru les plus adaptées à ce cahier des charges. On trouvera bien sûr chez d’autres fabricants des produits équivalents, mais dans le cyclisme, il y a finalement assez peu de marques qui créent des vêtements spécifiques pour les pratiques “aventure”. Effectivement, bon nombre de marques développent des produits de qualité certes, mais adaptés à un cyclisme “conventionnel” (course sur route, VTT…) où la durée de sortie ne dépasse pas 3 ou 4 heures. Ces vêtements, conçus pour des courses de moins 200 km ou des sorties VTT de 4 heures maximum ne conviendront pas forcément à de longues journées en selle, ne seront pas toujours les plus compressibles ou les plus polyvalents. Q36.5 fait donc partie de ces (encore trop) rares marques du marché qui proposent des vêtements adaptés à des pratiques cyclistes qui sortent de l’ordinaire.
Q36.5 est donc une jeune marque italienne créée en 2013 par Luigi Bergamo à Bolzano dans le Tyrol du sud, au pied des Dolomites, berceau de marques réputées de textile de sport. Son nom provient de “Quærere” (rechercher en latin) et de la température du corps humain (36,5°), ce qui éclaire leur objectif de développer des vêtements capables de préserver la température corporelle optimale pour le cycliste quelle que soit la saison et le type de pratique. Pour ce faire, Q36.5 a choisi de nouer des partenariats avec les leaders italiens du textile pour développer des tissus exclusifs hautement techniques, qui se veulent de surcroît les plus fins et les plus légers du marché.
J’avais, il y a quelques mois, testé avec bonheurs leurs gants “Unique”, développés en collaboration avec Elastic Interface, le leader mondial des peaux pour cuissards. Dans une situation de course longue et intense, ces gants avaient fait preuve de leur fiabilité et de leur technicité ; il s’agit maintenant de tester une tenue complète, et de profiter de ce printemps à la météo en dents-de-scie pour vérifier si un ensemble Q36.5 peut répondre à toutes les situations rencontrées. C’est donc sur la route et en gravel, sur plusieurs centaines de kilomètres pendant plusieurs cessions intensives où j’ai volontairement enchaîné deux à trois jours de vélo, que j’ai testé la viabilité de ma “synthèse vestimentaire”.
La panoplie
En dehors de la tête pour laquelle le casque, la casquette et un bonnet étaient déjà en ma possession, et des pieds où j’ai changé de chaussures selon que j’étais sur route ou dans les chemins, j’ai réuni un ensemble de vêtements choisis exclusivement chez Q36.5 :
– Pour le bas, un cuissard court, complété par des jambières et des chaussettes légères,
– pour le haut, une sous-couche sur laquelle j’ai porté alternativement un maillot léger à manches courtes (accompagné de manchettes) les jours les plus doux et un maillot manches longues plus épais les jours les plus frais,
– un gilet isolant à manche courtes et une veste de pluie, compressés dans la sacoche de cadre, on complété l’ensemble.
Soit un ensemble de neuf pièces, ce qui bien sûr représente un budget total conséquent, mais pour des produits de haute qualité qui, comme nous le verrons plus loin, ont parfaitement tenu leur rang et leurs promesses.
Pendant ces quelques semaines de mars et d’avril qu’a duré le test, j’ai roulé en Q36.5 sur plus de 1500 km, à des températures allant de 2 à 25°. J’ai roulé sur route et en gravel, par tous les temps : sec, humide, venteux, pluvieux… j’ai ponctuellement essuyé de fortes pluies et même un orage de grêle. Je peux dire aujourd’hui les vêtements que j’ai sélectionné m’ont donné totale satisfaction, mais aussi qu’ils étaient parfaitement adaptés à toutes les situations météo rencontrées, pourtant extrêmement variables et capricieuses. Encore fallait-il savoir quand les utiliser et lesquels, et comment les combiner les uns avec les autres.
La solution “multicouches”
Validée par les cyclistes d’ultra-distance, qui, en totale autonomie, sont limités dans le poids et le volume de ce qu’ils peuvent transporter mais doivent affronter des conditions météo très diverses, cette méthode consiste à sélectionner des vêtements très compacts, légers, techniques et polyvalents, qui peuvent se superposer dans une très grande diversité de combinaisons. On peut ainsi, en fonction de l’altitude, de la force du vent ou de la pluie, de son état de fatigue ou de l’intensité du pédalage, trouver l’équilibre parfait pour n’avoir ni trop chaud ni trop froid.
On privilégiera par exemple l’association d’un cuissard court et de jambières plutôt qu’utiliser un cuissard long, celle d’une veste de pluie et d’un gilet chaud sans manches plutôt qu’emporter une grosse veste et on jouera sur les ajouts, les soustractions, les ouvertures, les fermetures… À condition de bien connaître les vêtements dont on dispose et de comment et quand les combiner, on ne risque guère d’être pris au dépourvu par une situation météo imprévue, et cette grande liberté d’esprit permet de se consacrer pleinement à son cyclisme, en évitant des stress inutiles et contre-productifs.
Fiches produits
Mais passons maintenant au détail de la panoplie, pièce par pièce, pour décrire l’usage et les qualités de chaque vêtement que j’ai choisi pour ce test. Les voici donc, dans l’ordre d’enfilage…
• La sous-couche, ou (“baselayer” en anglais), fait désormais systématiquement partie de mon équipement. Qu’on soit dans des températures en dessous de zéro (on privilégiera pour l’occasion une sous-couche à manches longues) ou en période de canicule, la sous couche est l’objet de toutes mes attentions. Je la choisis toujours pour sa polyvalence et ses qualités anti-bactériennes, car il m’arrive de la porter non-stop plusieurs jours d’affilée, bivouac compris. En fait, elle a plusieurs missions : créer une couche d’air isolante entre la peau et le maillot, ce qui est très efficace aussi bien par temps froid que pendant les grosses chaleurs, évacuer l’humidité corporelle vers l’extérieur tout en restant la plus sèche possible, coller à la peau et suivre chaque mouvement sans qu’aucune couture ne nuise au confort. J’ajoute qu’elle doit sécher rapidement lorsqu’on la lave entre deux étapes, voire pouvoir être portée comme unique haut au plus fort des après-midi d’été. Ma sous-couche, c’est un peu mon doudou de cycliste, une seconde peau qui doit m’accompagner jusqu’au bout de l’effort en restant confortable et toute occasions, au point de se faire complètement oublier. À ce titre, je dois dire que le Base Layer 2 de Q36.5 remplit parfaitement sa mission. C’est l’une des meilleures secondes peaux que j’aie pu essayer jusqu’alors.
• Comme cuissard, j’ai choisi le Gregarius Cargo Adventure qui, comme son nom l’indique, a été conçu pour sortir des sentiers battus et est équipé de poches (“Cargo”), très utiles lorsque vous voulez vous libérer les mains rapidement et/ou accéder à un objet utilisé très ponctuellement. En ce qui me concerne, j’y mets les clefs de la maison entre le moment ou je noue mes chaussures et celui où je pars rouler, le smartphone entre deux coups de fil qui s’enchainent et que je ne peux lâcher le vélo ou l’appuyer contre un mur ; j’y glisse mon billet de train avant de charger ou de décharger le vélo du wagon… Bref, même si je n’aime pas les charger quand je roule, je trouve ces poches bien pratiques “entre” les moments où je fais du vélo.
Pour ce qui est des équipements essentiels de ce cuissard, la peau Elastic Interface qui l’équipe lui confère un parfait confort en selle, la compression des cuisses est excellente et nulle couture ne vient gêner le pédalage, autant de qualités qui destinent ce cuissard aux (très) longues distances. Visuellement, il associe sobriété et éléments réfléchissants bien visibles, de jour comme de nuit. Le panneaux arrière, finement côtelé, d’une élégance toute italienne, tranche avec l’uni profond des panneaux avant qui bénéficient d’une technologie anti UV.
• Le maillot est le vêtement du haut du corps, donc celui avec lequel on est le plus en interaction pendant qu’on roule : On l’ouvre plus ou moins pour réguler notre température, on sollicite ses poches dorsales qui doivent être grandes et pratiques d’accès. Le maillot doit posséder des zones réfléchissantes bien visibles de tous les côtés et évacuer votre transpiration sans trop se laisser transpercer par le vent. Pour ce test, j’ai utilisé 2 maillots différents car, dans une configuration “4 saisons” il faudra sans doute alterner : en hiver et dans les moments froids des demi-saisons, on utilisera un maillot plutôt épais à manches longues, en été et les moments les plus doux de l’automne et du printemps un maillot plus fin à manches courtes, quitte à y associer ponctuellement des manchettes. Aussi un double achat s’impose, mais ne vous y trompez pas, l’investissement vaut le coup : le prix élevé d’un maillot, à l’instar de ceux proposés par Q36.5, est l’assurance d’une excellente polyvalence.
Lors de ce test par exemple, j’ai utilisé en tout confort le maillot manches courtes L1 Pinstripe X (avec manchettes et gilet) dès début mars à partir de 5 degrés, alors que le maillot manches longues Hybrid Que X m’a accompagné jusqu’à fin avril (ouvert, il est vrai) dans des montées de col à 18 degrés… À cela s’ajoute des caractéristiques techniques intéressantes pour ces maillots, puisque le L1 Pinstripe X (qui existe aussi en version manches longues) est fait d’un tissu qui filtre admirablement les UV, alors que le Hybrid Que X arrête très bien les vents froids tout en restant respirant à haute intensité. J’ajoute que l’un comme l’autre disposent de zones réfléchissantes ultra efficaces et de poches arrières très bien dessinées, incluant une poche latérale à zip pour les objets de valeur et un passage de câble pour des écouteurs. Voici donc deux maillots parfaitement complémentaires, à utiliser en alternance dans le dispositif multicouches selon la dominante froide ou chaude de la saison.
• Le gilet isolant est indispensable tout au long de l’année et vient ajouter le petit plus de chaleur et de confort lorsque la protection thermique offerte par maillot atteint ses limites. En demi-saison, il est très fréquent de le garder toute la journée sur le dos, en le fermant dans les descentes et en l’ouvrant dans les montées. Placé sous la veste de pluie lorsqu’il fait très froid, il transforme celle-ci en doudoune hyper chaude en créant la couche isolante qui permet de rouler lorsque le thermomètre avoisine le zéro. La fibre synthétique UF Air Insulation de ses petits pads disposés en polygones à l’intérieur tient chaud même quand elle est mouillée, il supporte donc très bien les cessions intensives, quelque que soit la météo.
Mais c’est aussi un agréable compagnon au bivouac, où j’ai pu apprécier sa douce doublure au niveau du col lorsque je l’ai utilisé pour dormir dans un duvet un peu trop fin pour la saison… Très compact, on le roule d’une main à la taille d’une orange et on le glisse sans difficultés dans la poche dorsale du jersey ou la sacoche de cadre lorsqu’il ne sert pas. Équipé de poches dorsales en filet qui viennes suppléer celles du maillots quand celles-ci sont inaccessibles, le gilet isolé Q36.5 se place parmi les tous meilleurs, même si on regrette l’absence de fermeture zippée double-sens (permettant d’ouvrir le gilet par le bas) qui en aurait fait la star du moment.
• La veste de pluie doit nous protéger parfaitement lors des averses et des orages. Rester sec, c’est le secret pour ne pas avoir froid, aussi la veste doit-elle proposer simultanément deux qualités contradictoires : être parfaitement étanche à l’extérieur, et la plus respirante possible à l’intérieur (pour évacuer l’humidité corporelle). Très peu de vestes du marché ont cette double qualité, et de toutes les vestes de pluie que j’ai pu tester, la R.Shell Protection X de Q36.5 est la seule, avec la Shakedry de Gore Wear, qui m’ait donné entière satisfaction. Ces vestes sont chères, très chères, mais ce n’est pas un hasard. Quiconque s’est retrouvé en plein été, en descente, sous un orage de grêle avec un brutal différentiel de température d’une vingtaine de degrés sait de quoi je parle.
Mais qui peut le plus, peut le moins : compactes et solides malgré leur finesse, les bonnes vestes de pluie sont aussi d’excellents coupe-vent en descente et complètent admirablement le gilet isolant pour constituer une sorte de doudoune très respirante pour les moments les plus froids. Aussi peut-on être amené à les emporter avec soi même en été, pour peu qu’on prenne de l’altitude ou qu’un orage guette.
• Les jambières proposent une alternative intéressante quand il s’agit de n’acheter qu’un seul cuissard. De mon point de vue, elles remplacent sans problème un cuissard long quand il fait froid, avec l’avantage supplémentaire de pouvoir être ôtées si la température monte en cours de journée, ce qui ne manquera pas d’arriver même en hiver si la journée est ensoleillée. Si vous avez le temps, à l’occasion de vos pauses repas par exemple, vous prendrez vite l’habitude de quitter vos chaussures pour mettre ou enlever vos jambières, un petite contrainte qui fait partie intégrante de la routine des cyclistes d’ultra-distance. Mais s’il fait vraiment froid, les jambières doivent pouvoir se porter des journées entières, donc ne pas glisser pendant le pédalage, ni non plus irriter les cuisses ; raison de plus pour choisir des modèles haut-de-gamme.
• Les manchettes représentent également une alternative intéressante au maillot à manches longues lorsque la demi-saison propose de forts écarts de température. On peut les mettre et les enlever très rapidement, et elles prennent très peu de place une fois roulées dans la poche du maillot ou dans une sacoche. Pendant ce test, j’ai utilisé les manchettes Woolf qui sont les manchettes chaudes chez Q36.5, et elles m’ont permis d’utiliser le maillot manches courtes L1 Pinstripe X bien en dessous des températures pour lesquelles il est préconisé. Outre cette excellente complémentarité avec le maillot, elles proposent une zone réfléchissante au niveau des avant-bras, gage supplémentaire de sécurité.
7 conseils pour bien s’habiller en toute occasion :
1) Optez pour des vêtements haut-de-gamme plutôt que plusieurs vêtements moins chers et moins techniques. Vous y gagnerez en plaisir et en performance, avec des vêtements qui dureront plus longtemps (par exemple au niveau des poches et des fermetures) et seront plus polyvalents. Les économies ne sont pas forcément là où on les imagine de prime abord : un très bon maillot est un meilleur investissement que trois ou quatre maillots médiocres.
2) Préférez des vêtements les plus ajustés, cela évitera la prise au vent. Tous les fabricants proposent sur leur site un guide des tailles, mais attention quelquefois certains sont approximatifs et une mauvaise surprise est toujours possible. Par contre, chez Q36.5, les vêtements que j’ai reçus correspondent exactement au guide des tailles. Si comme moi, vous êtes parfois entre deux tailles, prenez soit la taille en dessous si vous souhaiter favoriser la compression et l’aérodynamisme, soit la taille au dessus pour bénéficier d’un pédalage plus décontracté, le bivouac et les autres moments “hors du vélo”, par exemple en voyage.
3) Choisissez les vêtements les plus compressibles et les plus fins. Lorsqu’une veste ou un gilet tient facilement dans la poche dorsale d’un maillot, on n’hésite pas à la prendre avec soi, ce qui rendra la descente d’un col ou l’orage imprévisible moins désagréable. Quant à la finesse des textiles, elle garantit un séchage rapide, indispensable si vous avez peu de vêtements et que vous enchaînez les sorties, donc que vous les lavez souvent.
4) Soyez visible. Nul besoin de s’habiller en jaune canari pour être visible, seule la qualité des surfaces réfléchissante compte, ainsi que leur emplacement, par exemple sur les jambes qui sont en perpétuel mouvement. Pensez autant que possible aussi à rendre visibles les avant-bras et les mains qui indiquent aux automobilistes les changements de direction. Ceci dit, de nuit ou en basse lumière, la seule visibilité des vêtements ne suffit pas, il faut impérativement des lampes à l’avant et à l’arrière du vélo.
5) Ayez froid avant, jamais pendant. Si vous vous sentez suffisamment vêtu avant de monter sur le vélo, c’est que vous êtes sans doute trop chaudement habillé : lorsque vous allez commencer votre effort, vous aurez trop chaud, il faudra vous arrêter pour quitter une couche et si vous insistez, vous transpirerez, vous serez mouillé et donc vous aurez froid par la suite, sans possibilité de sécher et de vous réchauffer. Plus généralement, essayez d’anticiper les conditions météo et votre intensité d’effort pour les kilomètres à venir : enfilez votre coupe-vent avant d’attaquer la descente, mettez votre veste avant le début de l’orage, rangez vos jambières avant qu’il ne fasse trop chaud…
6) Interprétez les prévisions météo. Lire au premier degré les prévisions météo ne vous met pas à l’abri des surprises. Les températures sont données sous abri, il faut donc tenir compte de la vitesse du vent (10 km/h = 1° de moins en ressenti) et de sa direction : un vent du sud sera plutôt chaud et humide, un vent du nord froid et sec. Tenez aussi compte de l’état du ciel, de l’altitude (on parle souvent d’un degré en moins pour chaque 100 mètres d’élévation). Toutes ces considérations pourront vous aider à déterminer un choix vestimentaire plus adapté à la situation réelle que ne le laisse supposer une lecture un peu trop simpliste des prévisions météo.
7) Sentez-vous bien. Comme vous l’avez sans doute compris en lisant cet article, je pense que bien s’habiller pour aller faire du vélo, c’est très important. Cela contribue au fait qu’une sortie à vélo est toujours un moment privilégié, pendant lequel on va se faire plaisir, se dépasser, ressentir des émotions fabuleuses, découvrir des paysages… Bien s’habiller, c’est se sentir bien sur le vélo, se sentir en sécurité, rouler mieux, plus vite et plus fluide…
Les vêtements Q36.5 utilisés pour cet article :
Cuissard Gregarius Cargo Adventure 180 €
Base Layer 2 manches courtes Antracite 79,50 €
Maillot manches courtes L1 Pinstripe X 160 €
Maillot manches longues Hybrid Que X 210 €
Veste de pluie R. Shell Protection X 290 €
Manchettes Woolf Arm Warmers 47,25 €
Merci.
Merci pour les tests et surtout, merci, vous me rassurez, il y a plus que geek que moi…
🙂
L’inflation est passée par là, tous les prix sont plus chers qu’annoncés par Dan.. Mais merci pour les tests, je découvre une marque qui a l’air tout à fait qualitative ! A suivre !
C’est certainement du bon matos, mais le total, ça fait quand même le prix de mon vélo
Salut Francesco,
Oui mais ton vélo, (le Silex Merida je crois), qui est très bien par ailleurs, ne protège pas de la pluie et ne couvre pas tes parties intimes 🙂
As-tu lu le test que j’avais fait de ton vélo ?
https://bike-cafe.fr/2019/05/merida-silex-gravel-tranchant/
À bientôt,
Dan
Bonjour,
est ce que la veste de pluie Rshell protection support le sac d’hydratation style camel bike, ce qui n’est pas le cas de la veste gore ?
ce n’est pas précisé qur le site de Q36.5
merci d’avance
Bonsoir Philippe,
Comme tous les textiles étanches/respirants hyper fins et hyper technique, celui de la R.Shell Protection ne supportera pas les frottements répétés avec un sac à dos. Il faudra choisir entre la protection et le transport sur soi 🙂
Bonjour,
Très élitiste comme matos, et pas franchement nécessaire de mettre un prix pareil.
On peut faire le tour du monde à vélo avec principalement du Quechua pas moulant (socialement plus acceptable) et ça fait très bien le job.
Et quel est l’intérêt de porter une veste de pluie à 290 € sans garde-boue ?
Bonjour Fred,
Vous avez raison, on peut tout à fait faire le tour du monde en Quechua (ou en B-Twin), moi-même je porte régulièrement certains de ces vêtements signés Décathlon, mais uniquement sur des sorties courtes : Car ces vêtements puent horriblement après seulement deux ou trois heures d’utilisation, ce qui n’est pas spécialement “socialement plus acceptable”, en particulier lorsqu’on se ravitaille dans des épiceries, ou lorsqu’on prend le train par exemple. Pour ce qui est des garde-boue, ils ne se justifient pas dans ma pratique car je roule plutôt dans le sud de la France, où les pluies sont (malheureusement) rarissimes. La veste est donc plus appropriée, dans la mesure où elle ne sert que très ponctuellement. Je vous rappelle que, dès l’introduction de cet article, j’indique que ce type de vêtements est plutôt destiné à des cyclistes sportifs (d’où les vêtements moulants et l’absence de garde-boue) et intensifs (d’où l’intérêt d’investir dans des vêtements de haute qualité). Contrairement à ce que vous dîtes, il n’y a pas ici d’élitisme particulier car cet article n’est pas injonctif, encore moins trompeur, et Bike Café se doit d’informer autant sur les produits haut-de-gamme que sur les produits bon marché. Libre à vous de choisir vos équipements selon votre porte-monnaie et votre degré d’exigence. En ce qui me concerne, j’ai évolué et changé d’avis à ce sujet au fur et à mesure de l’évolution de ma pratique cycliste.
Merci de nous lire,
Bonne journée en vélo,
Dan
Bonsoir,
Je cherchais des marques qui proposent des équipements de qualité mais également fabriqué près de chez nous. Cet article tombait parfaitement bien. J’ai regardé les produits proposés, j’ai passé commande et je dois avouer que je n’ai pas été déçu. Les produits sont de très bonne qualité, le service client est hyper réactif et les retours produits grandement facilités (pas si facile de trouver la bonne taille quand on fait 1,81 m pour 64 kg). Tout cela a un coût certain, mais je ne comprends pas le procès qui est fait et encore moins la comparaison avec des produits Décathlon qui proviennent de l’autre côté de la planète.
Je suis d’accord avec l’auteur de l’article, c’est agréable de se faire plaisir avec de bons et beaux vêtements pour aller rouler 2h ou pour préparer une grande randonnée de 1000 km.
Merci pour cet article, je l’ai trouvé bien écrit, bien détaillé et ça m’a permis de découvrir une marque qui m’était jusqu’alors inconnue et qui correspondait parfaitement à ce que je recherchais depuis quelques semaines pour compléter mes équipements textile.
Autant je suis pas fan des articles sur les objets connectés -je cible pas nécessairement bike-café- qui sont souvent des solution high-tech là où le vélo ne le nécessite pas forcément, autant pour tout ce qui touche au confort et à la sécurité je trouve ça vraiment très intéressants à découvrir. Au plaisir de vous lire.
Bonjour Thibault,
Merci pour ce retour d’expérience qui confirme tout le bien que je pense de cette marque.
Bon ride en Q36.5,
Dan
Bonjour,
Je vois que tu utilises la R.Shell Protection X en gravel, j’imagine qu’elle supporte les frottements éventuels avec la végétation ?
Bonjour Vincent,
La R.Shell Protection X de Q36.5 est bien plus rustique que les vestes en GoreTex, tout en ayant à peu près le même volume une fois compactée. Elle est par contre un peu moins respirante.
Je conseillerai donc une GoreTex pour des courses et des sorties à très haute intensité, la R.Shell pour l’aventure sportive.
Bonne journée,
Dan
Merci pour ta réponse, ça devrait bien le faire alors pour de la rando vtt et des BRM 😉
bonjour, sur quel site peut on trouver la trace “test q36.5…” merci
Bonsoir Laurent,
Voici le lien :
https://www.openrunner.com/route-details/16986144
Attention, à prendre avec des pincettes, cette trace date et les territoires évoluent très vite… Je ne garantis rien.
Bonjour,
Petite question d’un néophyte des longues distances : vous lavez simplement à l’eau votre tenue de vélo le soir ? Ou existe-t-il une recette miracle connue des seuls initiés ?? ;o)) Je m’apprête à faire Bruxelles – Belz (Bretagne) à vélo et je n’ai aucune idée des choses à prévoir ! Merci de votre aide.
Bonjour Thomas,
Il n’y a pas de réponse simple à cette excellente question.
Tout dépend du type d’aventure (course, vacances…), de la météo, de l’intensité de l’effort, de la durée des haltes et de l’endroit (hôtel, camping, bivouac…), de quelle pièce vestimentaire il s’agit, du (des) textile(s) concerné(s)… et aussi de confort, qui est une variable tout à fait subjective et personnelle !
Pour tenter de répondre de façon brève et synthétique, voici quelques règles que j’applique :
1) Ne pas laver, ou le moins possible : Les textiles modernes et les vêtements haut-de-gamme supportent très bien plusieurs jours d’usage intensif sans lavage.
2) Ne laver que si on est sûr et certain que le vêtement sera sec au moment de repartir : c’est particulièrement problématique pour les cuissards, dont les inserts sèchent lentement – donc dans certaines configurations, avoir deux cuissards s’impose.
3) Laver simplement à l’eau claire et bien essorer, sauf les cuissards pour lesquels on peut utiliser du savon de Marseille ou une lessive “lavage à la main”.
4) Par fortes chaleurs, gants, casque, casquette, baselayer peuvent être mouillés plusieurs fois dans la journée et être portés ainsi.
J’espère que ces conseils vous rendront service,
Bonne aventure,
Dan
Génial ! C’est parfait (et complet) comme réponse ! Grand merci !!
Bonsoir,
concernant cette panoplie,
dans l’optique d’un voyage d’une semaine ou plus,
avez vous certains de ces vêtements en double,
histoire d’avoir des rechanges ?
on n’a pas forcément toujours la possibilité de les laver,
et au bout de plusieurs jours, ça ne doit pas être le top niveau odeurs.
car dans l’hypothèse où il faut deux base layer, deux tee shirt, et éventuellement un second cuissard,
la note s’alourdit
merci de votre réponse
Bonjour Hervé,
J’ai déjà répondu à une question similaire de Thomas (cf sous l’article dans les commentaires). En complément des éléments de réponse que vous y trouverez, j’ajoute deux précisions :
1) Il m’arrive de prendre deux cuissards pour les voyages en pignon fixe, car la fréquence et le nombre de tours de pédales “mâchent” les cuissards beaucoup plus vite qu’en roue libre.
2) j’ai toujours dans ma sacoche une fine suspente de parapente qui me sert de corde à linge, avec quelques mini-pinces à linge en inox pour optimiser le temps de séchage nocturne.
Merci de nous lire,
Dan