J’ai eu la possibilité de participer à la dernière édition du Bikingman Portugal qui a eu lieu du 2 au 6 mai à Faro, Portugal. Au gré de la course, j’ai rencontré des athlètes, participant comme moi à leur premier Bikingman ou des habitués du circuit ultra-distance créé par Axel Carion. De belles rencontres approfondies à chaque coup de pédale. Sur Bike Café, je publie une série de trois portraits. Aujourd’hui, épisode 2, Véronique et Bruno Le Chaudellec.
Véronique et Bruno Le Chaudellec
99h56′ (62e au général et 13e dans la catégorie Duo)
J’ai rencontré Véronique et Bruno lors du briefing de course, alors que l’effervescence était à son comble, quelques heures avant le début de la course. J’ai tout de suite sympathisé avec ce couple résidant à Nouméa et qui avaient quitté leur “caillou” pour venir participer en duo à l’épreuve portugaise. Dans leur vie en dehors du vélo, Véronique (58 ans et demi) est infirmière coordinatrice de prélèvement et greffe au Médipôle de Nouméa tandis que Bruno (56 ans) travaille dans la logistique.
Autour d’une bière, Bruno et Véronique m’ont raconté pourquoi ils s’étaient décidés à venir au Portugal et comment ils avaient géré leur préparation à Nouméa. Je les ai retrouvés ensuite sur la finish-line, bronzés et fatigués, pour compléter cet entretien.
La particularité de Véronique et Bruno était qu’ils participaient à l’épreuve dans la catégorie Duo. Une organisation différente puisqu’il faut impérativement s’attendre, s’adapter au rythme de l’autre mais aussi valider les check-points ensemble (2 sur le parcours portugais). Le fait de rouler en duo offre aussi des sensations décuplées, puisqu’à chaque moment, vous pouvez partager et vivre à deux les émotions intenses que l’on ressent sur une course d’ultra.
Un défi relevé pour ce couple uni dans la vie et sur le vélo, comme je le comprendrai au travers de nos discussions.
Alors, Véronique et Bruno, comment s’est passée l’épreuve ?
Merveilleusement bien ! Cela a été un réel bonheur du début à la fin, nous avons éprouvé un sentiment de liberté totale. Il faut relever et saluer le travail remarquable effectué par l’ensemble du “Team” du BikingMan et de son génial organisateur Axel Carion. Ensuite, nous avons beaucoup apprécié les rencontres avec les autres participants.
Qu’est ce qui vous a motivé à participer au Bikingman ensemble ?
C’était naturel. Nous roulons pour le plaisir et roulons toujours ensemble sur les courses. Que cela soit sur une course VTT de 60 km, ou à la Port To Port en Australie. Ne sachant pas comment nous allions être sur ces 1000 km, pendant un temps, nous avons hésité à s’inscrire en solo. Dans le seul but que si l’un de nous devait abandonner, l’autre pourrait terminer et être classé. Les différents échanges avec des participants d’éditions précédentes nous ont réellement motivés et les nombreux conseils nous ont permis de nous préparer au mieux.
Qu’avez-vous ressenti durant les 4 jours en termes d’émotion ?
Les émotions sont nombreuses sur ce genre d’épreuve ! Après avoir refait nos sacoches on ne sait plus combien de fois, s’être interrogé sur la pertinence de tel ou tel équipement, une fois que la cloche du départ retentit, tous vos sens sont en éveil. La joie, le plaisir sont présents sur tous les visages et ne vont plus nous quitter durant ces 5 jours.
Sur le Bikingman Portugal, chaque journée vous apporte son lot de couleurs, d’odeurs, de saveurs, de rencontres…
Les levers de soleil comme les couchers vous font oublier la fatigue. On se découvre une résistance incroyable et le sentiment très fort d’être en vie ! Le soutien des proches, des amis est aussi quelque chose de très fort !
Chaque soir vers 23h, nous découvrions les messages d’encouragement qui nous en donnent encore les larmes aux yeux… et bien sûr, nous voudrions aussi saluer l’accueil extraordinaire que nous avons reçu aux différents check-points ou sur la route, de tous les Race Angels, nous avons été accueillis comme un roi ou une reine !
A partir du 800ème kilomètre, une chanson ne m’a plus quitté jusqu’à l’arrivée
Bruno Le Chaudellec, happy Bikingman finisher !
Comment avez-vous réussi à vous préparer à Nouméa ?
En Nouvelle-Calédonie, il n’y a pas beaucoup de routes donc, on “tourne” un peu en rond. Il faut alors faire preuve d’imagination pour casser cette sensation. Maintenant, au regard de comment s’est passé notre premier Bikingman, on va dire que notre préparation a été la bonne. A partir du moment où l’on a su que les vols au départ de la Nouvelle-Calédonie reprenaient sans restriction et que nous avons vu le calendrier 2022 des BikingMan, nous avons entièrement axé nos sorties vers cet objectif.
Nous étions en saison cyclonique, donc cela signifie forte chaleur, humidité et pluie. en tenant compte de ces paramètres, nous avons réussi à effectuer presque 6000 km entre décembre et avril.
Véronique Le Chaudellec
En semaine, nous allions rouler en fin de journée. Nous faisions un peu de vélotaf et le WE, à partir du vendredi soir, nous réalisions des enchaînements, par exemple : entre 80 et 100 bornes le matin de bonne heure puis en fin de journée, on repartait pour la même chose, tout en respectant le ratio minimum de 100 m D+ pour 10 km.
Pensez-vous participer à d’autres épreuves de ce type à l’avenir ?
Après cette première expérience, participer à d’autres épreuves de ce type est prévu. Cela devrait être le Bikingman Corsica 2023. A moins, qu’Axel Carion ne propose une épreuve plus près du Caillou !
Sympa.
Quel est le bilan (je parle du bilan carbone) ?
Mais bon, pas grave, on n’a qu’une vie. Et tant pis si ceux qui viennent après n’en ont qu’une demi.