Après une version II de l’Origine Graxx, testée pendant plus d’un an, place à la III qui se décline en versions GTO et GTR. Si le GTO est dans le droit fil de son prédécesseur, le GTR est typé performance, afin de se rapprocher du comportement d’un vélo de route endurance et/ou pour s’aligner sur des courses gravel typée UCI. Comme tout marché, celui du gravel semble se déployer suivant trois axes : la course, la polyvalence et le tout-terrain. Chez Origine, les Graxx GTR, GTO et leurs versions Explore répondent à cette orientation.
L’Origine Graxx 3 testé par Philippe
Origine Graxx III GTR en statique
Le GTR de test étant en taille L comme mon Graxx II, aucun dépaysement sur ce dernier. Je me sens « comme à la maison », après bien sûr réglage de la selle.
Les différences de fibres et de nappage n’étant pas visibles, le GTR se différencie par une modification de la jonction tube de selle/hauban qui incorpore le serrage de selle, et par une intégration des durites et câbles au niveau du jeu de direction en utilisant une potence classique.
La durite du frein avant passe en interne dans la fourche, qui propose une vis de fixation supplémentaire permettant l’utilisation de porte-bidons standards (64 mm) ou de porte-bagages de type Tubus Tara.
Les évolutions du Graxx III par rapport au Graxx 2
Retrouvez dans cette vidéo les principales nouveautés de la 3ème mouture du Graxx, expliquées par François-Xavier, Brand Manager d’Origine Cycles.
Équipement du Graxx 3
La version C89 est équipée du groupe SRAM Force AXS à commande électrique sans fil, mono-plateau de 40 avec une cassette 10-44 et de roues Prymahl Vega C35 Pro Wide carbone, avec des pneus G-One RS Evo 40 montés en tubeless. Le tout a été pesé à 8,250 kg en taille L, sans pédales, ni porte-bidons.
Origine Graxx III GTR : au roulage
Entre fin novembre et mi janvier, j’ai roulé ce Graxx GTR lors de cinq sorties sur mes terrains habituels ; une seule en route, les autres mélangeant bitume/piste/sentiers, le tout représentant plus de 200 km et 2100 m de D+. Aucune crevaison, aucun incident ne sont venus ternir les sorties.
Roulant alternativement entre le GTR et mon Graxx II équipé en GRX 800 double plateau 48-31 et cassette 11-36 avec des roues carbone semblables aux Vega C35 et montées en tubeless avec des Michelin Power 40, le tout pesant 8,5 kg. Les deux vélos étaient gonflés à mes pressions habituelles, soit 1,9 bar à l’avant et 2,1 bar à l’arrière.
L’Origine Graxx III GTR sur le bitume
La période hivernale, de très fraîche à froide mais pas glaciale et sans intempéries, ne m’incite pas à la performance, performance toute relative étant plus percheron que pur-sang.
Dès les premiers tours de roue, j’ai senti le GTR plus vif à l’accélération, répondant mieux aux coups de pédale.
Ensuite à vitesse constante, peu ou pas de différence. Le vélo répond aussi aux trous, saignées, renflements et autres joyeuses irrégularités du revêtement en informant le pilote de leur existence sans verser dans l’inconfort. Les deux visages de l’augmentation de la rigidité mais tout est affaire de dosage.
À deux jours de différence, j’ai effectué le même parcours (47 km et 620 m D+) et, résultat amusant, avec les deux Graxx les vitesses et cadences moyennes sont identiques, à la décimale près (22,1 km/h et 73,7 t/min) !
L’Origine Graxx III GTR sur les chemins
Là, le répondant du GTR le dessert quelque peu car sa vivacité au coup de pédale n’est pas mise à profit sur des terrains où il vaut mieux enrouler. Et le fait de renvoyer les irrégularités du terrain m’oblige à légèrement lever le pied. Entre le Graxx II et le GTR, la fourche a été modifiée car, à cintres Richey WCS équivalents, elle aussi fait plus sentir les irrégularités du terrain. Et à mon niveau, je perds plus à ressentir et éviter les multiples chocs d’un terrain rugueux que je ne gagnerais si je passais à plus grande vitesse.
Sur ma boucle test (25 km, 220 m D+) comportant plus de 70 % de bitume, la vitesse moyenne est paradoxalement semblable pour les deux Graxx, soit 20,3 km/h.
Le Graxx 3 GTR en action
En action, les roues se sont montrées dignes de leur fiche technique : réactives sans êtres raides, du tout bon. De même pour les pneus qui ne vous scotchent pas sur goudron et ne glissent pas sur les terrains meubles ou les pierres. N’ayant pas eu de boue sous les crampons, je ne peux juger de leur comportement sur ce terrain.
Je serai plus circonspect pour le groupe. Je ne suis pas fan du dérailleur électrique qui, en plus de la gestion d’une batterie s’ajoutant à celles du gps et du smartphone, ne permet pas de ressentir le passage des vitesses. J’ai débuté le cyclisme avec l’arrivée de l’indexation sur les VTT. Mon pouce ayant des dizaines d’années d’habitude à son actif, l’absence de sensation le frustre. Sur un vélo, le temps de changement de rapport gagné est important pour un pro, mais sommes-nous des pros ? Et je ne parle pas du surcoût de l’électrique à l’achat et en cas de casse. Pour leur part, les freins rendent ce groupe désagréable. Si en VTT, je suis en adepte des freins SRAM qui, en version RS, allient progressivité et puissance, sur un route/gravel ils n’offrent qu’une très (trop ?) grande progressivité comparé aux freins Shimano. Caractéristique que j’ai constatée sur tous les freins des vélos testés.
Une remarque générale sur le mono-plateau : si sur route, une démultiplication plus courte ne m’a pas dérangé, en montée tout-terrain sur un sol fuyant, oui. Le GRX en double offre des ratios de 0,86 à 4,36 soit une plage de 507 % et le Force de 0,91 à 4 soit 440 %. Avec une cassette en 10-52, et un plateau en 44 on obtient 520 % de 0,85 à 4,4 ; et là le mono supplante le double.
L’Origine Graxx 3 testé par Matthieu
J’ai roulé environ 300 km avec cette nouvelle version du Graxx, sur mon terrain de jeu (en Provence), sur un mix de routes et chemins roulants et cassants mais aussi sur les routes et sentiers forestiers du Golfe du Morbihan. J’ai trouvé le vélo très réactif et répondant instantanément aux sollicitations du pilote. Impression renforcée par la monte de roues Prymahl carbone. C’est sur le bitume que cette caractéristique est la plus manifeste.
Sur les chemins, la réactivité se confirme et il faudra jouer avec la section et la pression des pneumatiques pour garder un bon confort de roulage. Aucun problème pour l’équiper avec 2 sacoches de bikepacking, de la marque Café du Cycliste (en photo), un bagage sur le cintre se serait aussi installé facilement grâce à l’absence des gaines hydrauliques.
Sur des formats d’épreuves longue distance, difficile de trancher entre le choix du GTO et le GTR. À configuration identique, le GTR sera réservé aux compétiteurs et pratiquants en forme, souhaitant obtenir la meilleure réponse de leur monture. La version GTO sera quant à elle plus adaptée aux pratiquants à la recherche d’une plus grande souplesse au roulage.
Conclusion
Dans sa quête de satisfaction des cyclistes adeptes du gravel et de sa polyvalence, le Graxx se dédouble en offrant, toujours avec le GTO, “la capacité de rouler au long cours, de filtrer parfaitement les imperfections du terrain, l’extrême facilité et le confort en toute circonstance » et avec le nouveau venu GTR, un Graxx « typé performance et inspiré de la compétition et de son retour d’expérience » comme le spécifie la marque nordiste.
À chacun de faire son choix en fonction de ses besoins, sachant que pour le Graxx, il n’y a pas de mauvaise monture, mais la déception peut venir d’une erreur de casting. La personnalisation poussée au travers de nombreuses options proposées par Origine, permet la convergence entre les souhaits du futur propriétaire et son vélo livré.
Si de nombreuses autres marques proposent de bons cadres, très rares sont celles qui permettent une telle personnalisation.
Prix du modèle testé Graxx III GTR C89 : 6 269 €
Origine Graxx III GTR : https://www.origine-cycles.com/fr-FR/velo/gravel/graxx-gtr
Tests précédents :
Bonjour,
Merci pour ce test exhaustif et pertinent.
Peut-on conclure que le GTO est plus intéressant que le GTR au final ? Car il semble aussi performant mais plus confortable (à part peut-être sur les relances).
Bonjour, ce pense que c’est le cas pour un utilisateur “standard” qui ne cherche pas la pure performance. A l’usage, le GTO couvre un panel d’utilisations plus larges.
Bonjour, merci pour ce test très précis, ton article précise un essai de modèle taille L. Hésitant entre le L et XL pour h=187cm et entrejambre=87cm, peux nous apporter des précisions sur ta taille STP ?
Merci, bonne continuation