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Avec Look et Trek, je me suis glissé dans l’intimité de la pédale et de la chaussure de vélo

À l’occasion de tests réalisés pour Bike Café, je voulais mettre en évidence l’intimité de la pédale et de la chaussure de vélo. Voilà un duo accrocheur et indissociable dans les efforts que nous produisons pour réaliser des ronds de pédalier parfaits. La marque Look a été la première à se lancer sur le marché de la pédale automatique, avec sa PP65. Le concept, utilisé par un ambassadeur célèbre nommé Bernard Hinault au début des années 80, s’est généralisé et aujourd’hui les cyclistes l’ont massivement adopté. Look, perfectionne aujourd’hui sa très réputée Keo Blade, pour aller encore plus loin dans son efficacité. La chaussure s’est adaptée obligatoirement à la pédale automatique et c’est à ce moment qu’est apparue une nouvelle union pour utiliser au maximum les watts du cycliste.

La marque Trek, qui propose d’excellentes chaussures, venant d’annoncer l’apport de la technologie Metnet à 3 de ses modèles, j’ai imaginé ce scénario de test conjoint pour mettre en scène une intimité de plus en plus forte entre chaussures et pédales.

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Un peu d’histoire

Sans la PP65, la chute aurait été bien pire et je n’aurais sans doute pas pu repartir

Bernard Hinault

Pour ceux qui n’étaient pas nés en 1984, il faut que vous sachiez que cette année là, le monde du cyclisme a changé. Look décide d’adapter l’invention de MM. Badersbach et Drugeon à son concept de fixation de ski. L’entreprise développe alors la PP65, première pédale automatique, destinée à sécuriser le cycliste tout en lui apportant un niveau de performance inégalé. Cette double qualité est démontrée par Bernard Hinault sur le Tour de France où le champion français tombe lourdement lors d’un sprint. Il se relève bien amoché et déclarera par la suite “Il me reste mes deux jambes, mes deux bras, je pense que c’est le plus important. Sans la PP65, la chute aurait été bien pire et je n’aurais sans doute pas pu repartir le lendemain. C’est l’évolution technologique la plus importante de ces 30 dernières années.”

Pédales Look un accessoire vélo chargé d'histoire
Les succès sportifs de Bernard Hinault ont contribué au lancement de la pédale automatique Look – Photo DR

J’ai connu cette époque dans les années 70 où, en cas de chute, le pied restait prisonnier du serrage de la lanière en cuir. On restait accroché au vélo avec les pieds, coincés par la fente de la cale dans la cage de la pédale. Au début, les chaussures étaient plates et en cuir et le cale-pied était utilisé comme une butée du pied sur la pédale et le pédalage était peu arrondi. On appuyait comme des “forçats” sur la pédale sans pouvoir supprimer l’angle mort de la rotation du pédalier. Par la suite les semelles se sont incurvées, pour nous aider à pédaler plus rond. Le cale-pied est devenu le support d’une lanière qui bloquait fortement le pied par une cale rainurée qui s’introduisait dans la cage de la pédale. Le bout de la chaussure ne touchait plus le fond du cale-pied. On a appris, avec ces chaussures à “bascule” à marcher comme des pingouins. Aujourd’hui avec nos cales auto, la démarche d’alcidé n’a pas changé, en ce qui concerne les chaussures de route. Les cales auto sont arrivées par la suite sur le VTT avec un creux adapté pour faciliter la marche. Dès 1989, avant les cales SPD, certains novateurs, comme Jean-Yves Couput, avaient réussi en collant des bouts de pneus de part et d’autre de la cale sous les chaussures route à intégrer une PP65 se créant ainsi un réel avantage sur les courses de VTT.

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La Look Keo Blade

La première Keo Blade, lancée en 2011, nous avait étonnés.

J’ai été absent du monde du vélo pendant de longues années et lorsque j’y suis revenu : tout avait changé ! J’ai dû oublier mes Detto Pietro à semelles courbes en bois et les cale-pieds avec leurs lanières en cuir. J’ai dû assimiler le mouvement latéral de cheville pour déclipser. Vous êtes pied droit ou pied gauche ? Moi c’est le pied gauche. J’ai commencé ma deuxième vie de cycliste avec des Time, j’ai tenté les Speedplay pour finalement choisir des pédales Look.

Nouvelle Look Keo Blade
Plus fine, plus compacte, plus aero, le millésime 2024 séduira les cyclistes amateurs de performance – illustration Look Cycles

La première Keo Blade, lancée en 2011, nous avait étonnés. Look, inventeur de la pédale auto et par ailleurs spécialiste du carbone, a eu l’idée de remplacer les ressorts traditionnels par une lame carbone. Le succès a été immédiat auprès des cyclistes performants et notamment dans le milieu des coureurs professionnels. La marque de Nevers, qui ne s’est pas endormie sur ses lauriers depuis 1984, continue à faire progresser le pédalage en nous présentant une nouvelle Keo Blade : plus légère, robuste et aérodynamique.

Infos sur le site de Look

Du ressort à la lame

Devenir une fine lame du vélo…

Pour un oeil non exercé, il sera difficile de voir à mes pieds la différence entre mes actuelles Keo 2 Max Carbon, que j’utilise depuis 2022 et ces nouvelles Keo Blade. Les cales sous mes chaussures sont les mêmes, cette contrainte de forme impose cette ressemblance, et pourtant rien n’est pareil. Par contre, si vous écoutez bien le claquement produit lorsque la cale se clipse dans la pédale, le son sec de la lame carbone sera un indice. Il claque,

comme le coup de pistolet d’un starter de 100 m, on a subitement envie de se dresser sur les pédales pour lâcher les watts. Sur la balance, j’ai gagné 10 grammes : belle affaire ! Et sur la surface d’appui, j’ai également gagné quelques millimètres carrés.

Pédale Kéo Blade
10 grammes de moins pour la Keo Blade Ceramic par rapport à ma Keo 2 Max Carbon : 115 g sur la balance et une surface d’appui plus importante que mes Keo 2 Max munies de ressorts – photo Patrick VDB

J’ai essayé cette nouvelle Keo Blade en février. Avec mes cales 0°, le pied ne bouge pas. J’ai apprécié ce maintien précis et la surface d’appui agrandie qui apporte de l’efficacité en danseuse. Avec ses roulements céramique, je vais pouvoir rouler sans me soucier de l’entretien. Je ne peux pas vraiment m’exprimer sur le gain aérodynamique, mais je trouve cette forme plus esthétique que celle des KEO 2 Max.

Caractéristiques

  • Modèle essayé : Keo Blade Ceramic
  • Corps Carbone
  • Roulements céramique
  • Poids : 230 g la paire
  • Tension : 12
  • Prix : 210 €

Infos sur le site

Les chaussures TREK Velocis Metnet

J’ai découvert récemment les nouveaux modèles de la marque US. Nous avons reçu (dans ma taille) au Bike Café ces nouveaux modèles qui viennent d’être annoncés : la RSL Route que j’ai testée et cette Velocis que j’ai utilisée pour ce sujet. Je ne vais pas vous reparler de la technologie Metnet largement expliquée dans mon article précédent. Par contre, je peux vous présenter les différences entre les 2 modèles : RSL et Velocis.

Chaussures Trek Velocis Metnet
Dans la côte du Calvaire à Alleins, je ne porte pas ma croix, au contraire : l’intimité pédale Look et chaussures Trek m’aide à pousser / tirer mon braquet unique – Self photo Patrick VDB

La Trek Velocis Metnet

La chaussure Trek RSL était blanche et on pouvait la commander en noir, la Velocis reçue est noire et elle existe en blanc et en rouge. Avec un prix plus raisonnable de 249,99 €, c’est la moins chère des nouvelles Metnet. Elle a forcément des choses en moins, à commencer par la semelle (70 % carbone et 30% fibre de verre), moins rigide que la 100% carbone de la RSL. Le système d’aération de la semelle est également moins efficace. La semelle intérieure plus basique, le tissu talon n’est pas anti-glisse. La différence majeure est la forme : cette Velocis conviendra aux pieds plus fins. En fait, je suis bien mieux dans ces Velocis que dans la RSL où l’avant de mon pied flottait un peu.

Trek Velocis Metnet
L’avantage de la technologies Metnet réside dans le “moulage” du pied qui va ici prendre tout son sens – photo Patrick VDB

Les Boa serrés à fond, la Velocis épouse mon pied et elle est parfaite pour illustrer ce sujet sur l’intimité. Comme la RSL, la languette protège bien le pied, même avec les lacets des Boa tendus à fond. L’avantage de la technologie Metnet réside dans le “moulage” du pied qui va ici prendre tout son sens. Je vous avais parlé de l’effet carcan des chaussures de vélo, qui était autrefois une règle. Cette Velocis Metnet remet en cause cette théorie en ajoutant une dimension confort au nécessaire maintien.

Moins rigide au niveau de la semelle que la RSL, cette Velocis sera mon choix… Enfin, plutôt celui de mon pied qui se trouve mieux maintenu latéralement. La Velocis est moins bien aérée que la RSL, grâce à son empeigne plus fine, elle compense par le haut son aération semelle moins efficace. Reste à valider la climatisation générale, quand les fortes chaleurs seront là et que les distances seront allongées.

Confortable et moulant parfaitement mon pied, cette chaussure très légère me convient parfaitement. Néanmoins, la possibilité de recul de la cale est limitée. Pour moi qui aime engager le pied au dessus de l’axe c’est limite. De ce point de vue, la nouvelle chaussure Trek RSL sera mieux.

Caractéristiques Trek Velocis Metnet

Cales3 trous
SerrageBOA Li2
Teneur en fibre – semelle70% Carbon / 30% Glass Fiber
Fibre empeigne95 % polyuréthane thermoplastique / 5 % nylon
Teneur en fibre – doublure100 % maille
ColorisBlanc – Noir – Rouge
Tailles / PointuresDu 36 au 48, pas de 1/2 pointure
Poids en taille 41212 g
Trek Velocis Metnet
La Trek Velocis est plus légère que la RSL – photo Patrick VDB

Prix : 249,99 €

Infos sur le site de Trek

Unis dans l’effort

Trek Velocis Metnet
C’est parti… photo Patrick VDB

Durant cet essai, j’ai repensé à toutes ces années passées autrefois, sur nos vieux vélos, avec des pieds flottants cherchant les appuis. Avec nos pédales automatiques, guidant fermement le mouvement circulaire de nos semelles rigides, le poussé/tiré a énormément progressé. Le transfert de puissance est amélioré, la sécurité en cas de chute est augmentée, l’entretien est simplifié… Ces deux éléments du pédalage : pédale et chaussure ont créé une intimité de plus en plus forte, grâce aux évolutions techniques : Blade pour Look… Metnet pour Trek.

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Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

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