Elastic Interface propose aux fabricants de gants de vélo de nouvelles versions de ses paumes 3D “Palm Technology” et on ne peut que s’en réjouir !
J’avais déjà testé, sur de longues distances, la première version de ces paumes sur (dans) des mitaines de Q36.5, et j’avais apprécié leur confort sur la durée. Il faut dire qu’Elastic Interface, le spécialiste des fonds de cuissards, s’y connait en matière d’appuis et de frottements.
Nous avons tous vécu les engourdissements et fourmillements provoqués par les longues heures sur le cintre. Ces phénomènes sont gênants pendant les sorties et peuvent perdurer durant des semaines après.
C’est précisément là que la “Palm Technology” d’Elastic Interface a pour vocation de mieux respecter l’anatomie de la main, améliorer le flux sanguin et réduire la pression exercée sur le nerf ulnaire. Les rembourrages, qui ont été étudiés à cet effet, sont conçus pour agir comme une interface entre la main et le guidon en absorbant en partie l’énergie provenant du terrain et de la pression exercée sur le guidon.
Je l’avais déjà constaté lors du test précédent. Mais les nouvelles versions, conçues pour des pratiques spécifiques : “Gravel”, “Ultra”, “Race” et “Slim”, sont-elles vraiment une évolution intéressante de la paume 3D ? Qu’apportent-elles de plus au cycliste ? Sont-elles vraiment différentes les unes des autres et adaptées aux pratiques auxquelles elles sont destinées ?
Pour tenter de répondre à ces questions, j’ai testé pendant plusieurs semaines deux versions correspondant à mes pratiques : la paume “Ultra” et la “Gravel”.
Les paumes Ultra + mitaines Siroko SRX : À fond !
Plusieurs marques ont équipé leurs mitaines de la paume Elastic Interface Ultra, mais j’ai choisi les mitaines SRX de la marque Siroko pour mon test. Ces mitaines m’ont attiré pour leur look sobre et élégant. C’était aussi l’occasion de découvrir une marque que je ne connaissais pas.
Siroko a commencé comme une simple marque de lunettes de soleil et conçoit désormais dans son studio dans le nord de l’Espagne des vêtements de cyclisme, de ski, de course à pied, de surf et une collection pour les enfants.
Elastic élastique
Les mitaines SRX sont donc équipées de ces fameuses paumes Elastic Interface “Ultra”. Visuellement, les nouvelles paumes se distinguent de “l’ancienne” version par des zones rembourrées plus fines, plus petites et plus nombreuses, aux contours plus découpés, plus nets.
Les tissus utilisés pour la fabrication des mitaines sont très différents l’un de l’autre : une maille très aérée sur le dessus, et un tissu très fin à l’intérieur. Les mitaines SRX sont extrêmement légères et sont naturellement ratatinées sur elles-mêmes tant les tissus sont fins et élastiques.
Elles sont par contre très faciles à enfiler, et les mitaines ne font plus qu’un avec les mains, tellement elles en épousent les formes. La compression est perceptible mais ne gêne en rien. La tenue excellente ; reste à vérifier comment elle évoluera dans le temps, avec l’usure, la transpiration, les sollicitations, les frottements répétés… Pour les retirer, une tirette est située entre le majeur et l’auriculaire.
Valence > Valencia
C’est à l’occasion d’un road trip entre Valence et Valencia, au mois de juin dernier, que j’ai pu me faire une idée des paumes Ultra et des mitaines Siroko SRX. Ce parcours de 1300 km et 15000 mètres de dénivelé alternait routes rapides et roulantes, petites routes dégradées et environ 10% de section gravel. Un parcours varié et exigeant, avec des conditions météo complètes (chaleur, fraîcheur, pluie, vent), une situation idéale pour tester des mitaines. Les longues journées de vélo, sur le cintre course et les prolongateurs, m’ont permis de me faire une idée très précise de leurs qualités.
Les paumes Ultra sont conseillées pour un usage route et VTT. Pourtant, ce n’est pas sur le plat du cintre course, ni sur mon cintre de VTT que je les ai trouvées les plus confortables. C’est clairement sur les cocottes, en bas du cintre et sur les prolongateurs qu’elles ont fait merveille. Mais il faut relativiser cette impression, chaque morphologie de main et position de cycliste changera sans doute la donne. Cette remarque est également valable au sujet de mon ressenti avec les mitaines Giro, dont je parle plus loin dans cet article.
On peut lire sur le site de Siroko dans le descriptif que “les mitaines de vélo SRX Pro Race (…) garantissent une réduction de la sensation de picotement et de toutes les gênes ou petites douleurs.” Je confirme ! Face à un vent violent lors d’une dure journée entre Villefort et Ille-sur-Tet, sur un parcours de 220 km et 4000 mètres de dénivelé positif, j’ai pu vérifier, avec de longs passages sur les prolongateurs ou des montées de col en tirant sur les cocottes, que le confort apporté par les pads est exceptionnel.
Plus bas, Siroko ajoute : “Nos mitaines de vélo offrent aussi de la protection contre l’abrasion causée par les chutes. Leurs tissus haut de gamme vous offrent une respirabilité optimale pour garder de la fraîcheur même lors des journées les plus chaudes.”
Pour ce qui est de la respirabilité, je confirme également. Ce qui est étonnant d’ailleurs, c’est que la maille du dessus, pourtant très aérée, protège bien des rayons du soleil. Je ne saurais expliquer cela, mais j’ai pu le vérifier lors de cette descente le long de la Costa Brava au mois de juin, très venteuse mais aussi très ensoleillée.
J’fais des trous
Et pour ce qui est des chutes… Je peux en parler aussi. Lors de mon arrivée à Montpellier, une erreur de pilotage m’a fait chasser de la roue avant sur un bord de trottoir. La chute a été lourde, et c’est la paume de la main droite qui a absorbé une bonne part de l’impact.
Un trou s’est formé au creux de la paume, entre les coussinets, à un endroit où le tissu est très fin. Heureusement, je n’ai pas été blessé à la main car les coussinets m’ont parfaitement protégé ; et comme le trou était situé à un endroit qui finalement n’est pas en contact du cintre, j’ai pu reprendre la route le lendemain sans problème avec les mitaines. J’ai juste sécurisé le bord du trou en point de surjet pour éviter qu’il ne s’agrandisse.
Par la suite, et encore aujourd’hui, plusieurs milliers de kilomètres plus tard, j’utilise ces mitaines. Le trou ne s’est pas agrandi, la mitaine trouée est confortable et ajustée comme au premier jour.
SRX, dix sur dix
Les mitaines Siroko SRX me conviennent parfaitement, en terme d’anatomie et de pratique. Je dirais qu’elles sont, ou du moins sont parmi, mes mitaines préférées. Je les apprécie particulièrement sur les prolongateurs, au bas du cintre et sur les cocottes, où leur liberté angulaire entre le pouce et la paume fait merveille. Par contre, je les trouve peu adaptées au plat du cintre (et aux cintres plats), à cause d’un appui un peu inconfortable sur l’extérieur de la paume. Pour cette raison, je suis étonné qu’elles puissent être préconisées pour un usage VTT.
Les paumes Gravel + mitaines Giro Supernatural : Super naturel !
Mon second test était consacré à la paume “Gravel”. C’est chez Giro, une marque que j’affectionne particulièrement, que je suis allé choisir ces mitaines “Supernatural”. Mon choix s’est aussi orienté vers ces mitaines, car d’aspect, elles sont très différentes des Siroko SRX. Outre la paume, les différences portent sur les matières, la coupe et la présence d’un scratch de serrage.
Comme avec la paume Ultra, l’illustration d’Elastic Interface montre que les pads de la paume Gravel sont très nettement découpés, clairement détachés les uns des autres et positionnés aux mêmes emplacements. À noter toutefois qu’un pad supplémentaire s’insère à l’articulation du pouce et de la paume. Et ce n’est pas la seule différence visible entre les deux paumes.
Tout d’abord, le tissu qui recouvre la paume est plus épais que sur les SRX et ressemble beaucoup à celui des mitaines Q36.5. Globalement, les tissus sont plus structurés, plus “présents” que sur les Siroko. D’ailleurs, lorsqu’on quitte les mitaines, elles gardent leur forme initiale et ne se ratatinent pas comme les Siroko SRX.
La description des mitaines sur le site web de Giro évoque “un rembourrage monobloc extensible et multi-densité qui est moulé dans une paume en trois dimensions pour épouser les contours anatomiques de (la) main comme une seconde peau. La conception sans couture permet un canal lisse entre les zones rembourrées pour protéger les artères, améliorer la circulation sanguine et réduire les inconforts courants. La paume est également texturée et perforée pour améliorer l’adhérence et la ventilation, avec un rembourrage optimisé pour rouler sur route et sur surfaces mixtes.”
Gants de luxe
Sur le dessus, on retrouve des matériaux connus chez Giro, dont un panneau de tissu absorbant pour la sueur sur le dessus du pouce.
La mitaine est longue et s’avance sur le poignet. Un scratch permet de la serrer plus ou moins, même si on peut s’interroger sur l’utilité de cet accessoire, tant le chaussant est précis et doux.
Contrairement à la SRX, ici les tissus sont moins extensibles que sur le dessus de la SRX et il n’y a aucune sensation de compression. Espérons qu’à l’usage, ils ne se détendront pas.
On peut noter la présence de deux astucieux goussets réfléchissants qui permettent de retirer les mitaines très facilement à deux doigts et une languette de tirage en microfibre au poignet pour les enfiler.
DFCI et singletracks
J’ai testé ces mitaines sur des sorties de 40 à 150 km durant tout l’été, sur route, en gravel et en VTT 26″ “all rigid”. Et c’est particulièrement en tout-terrain que j’ai apprécié leur confort… même si, sur route, elles n’ont pas à souffrir de la comparaison avec d’autres modèles de mitaines.
Au contact du cintre, les mitaines Giro Supernatural sont très moelleuses. Elles sont parfaites sur les cocottes, sur le plat du cintre et font merveille aussi sur le cintre plat de mon VTT. Par contre, elles ne sont pas mes favorites en bas du cintre, où le coussinet qui déborde largement sur l’extérieur de la paume a tendance à faire pivoter les mains vers l’intérieur, créant ainsi une cassure du poignet. On veillera également à ne pas trop serrer le scratch de fermeture, situé justement sur l’articulation du poignet, sous peine de ressentir des fourmis sur certaines positions de cintre.
Esthétiquement, j’aime beaucoup l’association du gris minéral de la paume et du vert “naturel” de la maille dorsale. La longueur sur la main des Supernatural renforce leur élégance, en référence aux gants rétro des pilotes automobiles du début du 20ème siècle.
Giro Supernatural, élégance absolue
Pour les caractériser et les opposer aux mitaines SRX, je dirais que les Supernatural correspondent plus à un esprit tout-terrain, voyage, confort et plaisir, quand les premières m’évoquent plutôt la route, la vitesse, le dépassement de soi. Mais chacun sera libre de glisser ses mains dans ces deux modèles de mitaines en même temps que son propre imaginaire. Ce qui est sûr, c’est que les pads “Ultra et “Gravel” offrent des sensations réellement différentes, renforcées par les choix de matériaux et la coupe de chaque fabricant. Un bien pour un mal : tel ou tel modèle s’épanouira sur certaines mains pour certaines pratiques, mais la spécialisation pourrait aussi nuire à la polyvalence…
Trouver gant à sa main
Même si certains cyclistes préfèreront l’uniformité moelleuse de l’ancienne version de la paume 3D, l’Ultra et la Gravel, malgré leurs spécificités propres, ont en commun la finesse de leurs pads qui garantit de meilleures sensations sur le guidon, un excellent contact et une meilleure liberté de mouvement et de précision. Comparés à ceux de l’ancienne version, ou les différents pads sont épais et très au contact les uns des autres, créant une sensation d’une couche matelassée finalement assez homogène, ceux des nouvelles versions ont des bords mieux délimités et plus séparés les uns des autres.
Quel que soit le modèle qu’on choisisse, ces nouvelles paumes sont indéniablement une évolution majeure de la “Palm Technology”, pour le confort sur la durée et la précision de pilotage. Restera à faire le bon choix entre les différentes versions de paumes et les différents fabricants de mitaine, pour acquérir des mitaines les plus adaptées à ses mains et sa (ses) pratique(s) de cyclisme. Choix d’autant plus difficile, lorsque l’achat se fait en ligne… Vu le prix relativement élevé de ces mitaines, l’idéal serait quand même de pouvoir les essayer avant l’achat.
Paumes Ultra
Utilisation conseillée : Route et VTT
Caractéristiques principales :
– Mousse perforée avec densité de 60 kg/m3
– Mousse perforée avec densité de 80 kg/m3
– Insert Hybrid Cell System avec densité de 200 kg/m3
– Tissu grip
“La paume Ultra est dotée d’une structure multi-densité qui protège le cycliste dans toutes les conditions et avec tous types de guidons. L’insert Hybrid Cell System dans la partie basse de la paume réduit la pression lorsque l’on empoigne les leviers ou le guidon, alors que le renfort de 80kg/m3 de densité protège l’arche de la main entre le pouce et l’index.”
(source : site web Elastic Interface)
Paumes Gravel
Utilisation conseillée : Gravel
Caractéristiques principales :
– Mousse perforée avec densité de 60 kg/m3
– Insert Hybrid Cell System avec densité de 200 kg/m3
– Mousse perforée avec densité de 80 kg/m3
– Insert Hybrid Cell System avec densité de 200 kg/m3
– Tissu grip
“La paume Gravel a été créée pour protéger la main lors de longues sorties sur terrains accidentés. Les sollicitations du terrain sont plus importantes et, à force d’empoigner essentiellement les leviers, une pression est exercée sur l’arche de la main, entre le pouce et l’index. Grâce aux inserts Hybrid Cell System, la paume Gravel amortit les vibrations du terrain et améliore la sensation de confort.”
(source : site web Elastic Interface)
Paumes Ultra : Mitaines Siroko SRX 75€
Paumes Gravel : Mitaines Giro Supernatural 75€
Détail de toutes les paumes Elastic Interface ici.
Bonjour,
Pour ma part je suis toujours ravi de mes gants mitaines Q36.5 Unique Gloves achetés en 2022 suite à la revue lue ici. Impeccable en termes de respirabilité, confort et légèreté.
Ils sont encore en parfait état. À voir ses remplaçants dans quelques années quand ils seront usés. Mais définitivement, cette technologie m’a bien séduit avec le temps et les kilomètres.