L’idée de ce projet germait depuis un bon moment : rejoindre à vélo le Roc d’Azur, l’ultime grand rendez-vous de la saison vélo. Pour Philippe, Colin et moi, basés à Aix-en-Provence, cela semblait plus accessible que pour un passionné venu de Dunkerque, certes. Mais l’enjeu restait de taille ! Lorsque l’opportunité s’est présentée de réaliser ce défi avec les tout derniers gravel électriques de la marque Moustache, nous n’avons pas hésité une seconde. Ensemble, curieux et impatients de partager cette “aventure VAE” originale, nous nous sommes élancés en direction du Roc avec nos Moustache ! Photo de bannière : Colin Gosse.
Par Matthieu Amielh. Photographies : Matthieu Amielh, Philippe Aillaud et Colin Gosse.
Les Grands reportages sont des commandes passées à l’équipe rédactionnelle de Bike Café par des marques qui souhaitent présenter leurs produits (vélos, équipements, vêtements ou accessoires) dans un contexte original. Ce grand reportage a été réalisé avec le soutien de Moustache Bikes.
Le parcours initial a été tracé par Philippe puis modifié par Laurent, notre collègue varois qui souhaitait, à juste titre, nous faire passer par quelques jolis villages du Haut-Var, notamment Cotignac et Carcès. Outre le fait de boucler la trace de 135 km et 2 000 m de D+ sur la journée, le défi était également d’apprécier l’autonomie conférée par nos montures à assistance électrique.
Philippe et Colin se sont partagés le guidon du Dimanche 29 Gravel 4, équipé aussi bien pour une sortie sportive que pour un « ride » de plusieurs jours en itinérance grâce à ses sacoches Ortlieb Back Roller Urban tandis que j’ai fait le choix de rouler sur le modèle le plus sportif de la gamme, le Dimanche 29 Gravel 6. Vous pouvez retrouver une présentation détaillée de ces deux gravel électriques lors de mon essai dans les Alpilles.
Un défi m’animait également : parvenir à boucler la trace sans recharger la batterie et surtout en conservant le maximum de batterie possible, tout en profitant de l’assistance durant les ascensions les plus difficiles. Je ne dévoilerai pas la réponse, il vous faudra scroller tout en bas de l’article pour savoir si mon Moustache a tenu le coup !
Nous ne sommes pas partis d’Aix-en-Provence précisément, mais de Rians, commune située à 30 km de la ville du Roy René. Ceci afin d’éviter de partir à 5h du matin et de démarrer directement notre parcours sur l’Eurovélo8, beaucoup moins fréquentée que le tronçon Aix-Rians.
Sur la trace des trains oubliés via l’Eurovélo8
Notre trace démarre donc de Rians, petite commune du Var. Ce n’est pas ici qu’on y fabrique une faisselle réputée, la commune de 4 200 habitants est surtout centrée sur l’agriculture et lors de notre passage, nous apprécions le potentiel viticole des alentours ainsi que des panneaux rappelant la fête de la courge, qui aura lieu une semaine après le week-end du Roc d’Azur.
À 8h30, il fait encore bien frais et le gilet et les manchettes s’imposent. Sur cette belle voie cyclable, il y a très peu de monde et le pourcentage de pente ne dépasse pas les 2 ou 3 % du fait que c’était une voie ancienne voie ferroviaire. Il est donc assez facile de rouler sans assistance. Le moteur Bosch Performance Line SX équipant nos vélos n’offre en effet aucune résistance au-delà de la vitesse réglementaire.
Nous allons emprunter une portion de l’Eurovélo 8, un itinéraire cyclable toujours en cours de construction qui reliera à terme Cadix en Espagne à Chypre. Une fois abouti, il traversera 11 pays méditerranéens, sur une longueur totale de 5 888 km, de quoi faciliter des envies de voyage ! En France, cet ambitieux projet se développe sur 850 km, d’Argelès-sur-Mer jusqu’à Menton.
Nous passons au travers de champs de vignes qui ont à peine démarré leur changement de couleur automnale. Dans quelques semaines, les teintes orange, marron et rouge carmin, dans toutes leurs variations, offriront une vue spectaculaire.
Les vestiges du Train des Pignes
Notre itinéraire “EV 8” rejoint celui du Train des Pignes. Il s’agit d’une ancienne voie ferroviaire reliant Nice à Meyragues, que Patrick et Philippe avaient entièrement découverte lors d’un séjour en bikepacking de deux jours. Ici, Philippe posant devant le panneau à Varages, nous rappelle que le chemin de fer Meyrargues – Nice était, à cette époque glorieuse du rail, une des deux grandes lignes qui traversaient le Var d’Ouest en Est au nord du département.
Qui dit ancienne voie ferrée, dit ouvrages d’art et ponts ; nous emprunterons deux courts tunnels, dans lesquels les éclairages intégrés du Dimanche Gravel 4 font merveille. Leurs atouts majeurs sont l’intégration de la commande au guidon et l’alimentation par la batterie du vélo. Nous rencontrons 3 autres cyclistes en bikepacking, un couple avec leur jeune fils, qui sont partis d’Aix-les-Bains et visent Menton, toujours en empruntant l’Euro Vélo 8. De beaux moments à partager en famille, assurément.
De retour sur la route
Nous suivons la voie cyclable un moment puis après avoir traversé Barjols, nous la quittons pour piquer au sud, direction Cotignac, commune labellisée “Plus beau village de France” en 2022 et pour cause ! Une longue falaise sculptée dans le tuf (80 m de haut, 400 m de long), aux multiples grottes remplies d’énormes stalactites, surplombe le village. Nous en profitons pour faire une petite pause au niveau de la cave viticole très animée par les vendanges.
Nous poursuivons notre périple vers le Sud et passons à Carcès avant de s’enrouler autour du lac de Sainte-Suzanne. Même si nous ne sommes plus sur une piste “vélo-friendly”, les routes que nous fréquentons sont pratiquement exemptes de toute circulation.
Nous traversons ensuite le Thoronet avant de rallier tranquillement Vidauban, alors qu’une pluie fine mais courte nous offre un rafraîchissement gratuit. Il est temps de faire une pause pour recharger les batteries : celles des pilotes, avec un copieux civet de sanglier-polenta et également celle du Moustache Dimanche Gravel 4 de Philippe et Colin. Le restaurateur, qui a été prévenu en amont, nous laisse gentiment brancher notre chargeur pendant que nous déjeunons. C’est l’occasion de refaire le monde durant le repas et je vous recommande véritablement “Les Arcades” de Vidauban.
Une traversée en gravel du massif des Maures
Nous sommes rechargés à 100% par cet excellent repas. Durant cet arrêt, le Moustache Dimanche 4 a quant à lui récupéré 10 % de son potentiel (il affiche une autonomie restante de 60 %). Nous repartons donc sereins sur les petites routes varoises. Colin a remplacé Philippe comme pilote et je mène provisoirement notre duo sous un ciel menaçant mais, pour l’instant, exempt de pluie.
Rapidement, nous entrons dans le massif des Maures, bien connu de Laurent Biger, qui organise depuis 2017 une belle trace de 100 km dans le massif varois, baptisée “La Maures Gravel”. L’entrée dans le massif est remarquable et le dépaysement total. En quelques kilomètres, nous avons l’impression de rouler sur une piste sauvage de la savane africaine.
A défaut d’éléphants et d’antilopes à admirer, Colin et moi attaquons quelques mastodontes, car les premières pentes de ce massif naturel qui s’étend sur près de 60 km entre les villes d’Hyères et de Fréjus sont très raides ! Le pourcentage oscille entre 9 et 20 % avec un terrain rendu un peu glissant en raison des pluies de la journée. L’assistance de nos gravel électriques est précieuse et nous alternons constamment entre les modes “Eco+, Tour+” et “Sport”.
A noter que le mode Eco+ n’existait pas lors de mon premier essai des gravel Moustache dans les Alpilles. Sorti lors d’une mise à jour en juillet, le mode Eco+ démarre l’assistance uniquement quand le pilote en a besoin (changement de dénivelé, redémarrages…). Le reste du temps, c’est comme si le vélo était sur le mode off. Cela permet d’étendre toujours plus l’autonomie de la batterie et de profiter de la vivacité de ces VAE légers. Une véritable amélioration par rapport au mode Eco initial.
Sur les traces du Roc
Nous atteignons le point culminant de la trace vers le KM 100 (1 380 m). Sans assistance, cela aurait été un tout autre challenge, même avec un très bon niveau sportif. La vue est relativement bouchée par d’épais nuages mais à quelques endroits, l’horizon s’entrouvre pour laisser deviner le bleu de la Méditerranée. Nous nous rapprochons du but !
Place à une longue descente, et enfin, après être passés au lieu-dit “Les Gastons”, nous récupérons la route du Muy et attaquons la dernière difficulté : le col de Peigros, long de seulement 2 km, mais avec une dernière rampe bien raide.
Au sommet, petite pause technique pour Colin qui resserre ses cales. Nous retrouvons – par hasard – la trace de la Gravel Roc, qui aura lieu dans quelques jours. Le balisage est déjà en place, ainsi qu’une des zones de ravitaillement. Petite pensée pour Cassandra et Laurent qui vont participer à cette course. Nous apprendrons plus tard que ce sera dans des conditions difficiles…
Adieu l’assistance
Enfin, c’est l’arrivée au col du Bougnon. Colin est arrivé au bout de sa batterie après 120 km et va couper au plus court pour rejoindre Fréjus, tandis que je vais encore réaliser un peu de grimpette dans le massif, en passant près de la Ruine des quatre vents, mon ultime ascension pour redescendre via une piste piégeuse vers Fréjus.
Je retrouve Colin et nous filons, en toute sécurité grâce aux éclairages de son vélo, vers la base Nature François Léotard, point final de notre sortie. Le pari a été tenu : je suis parvenu à réaliser l’intégralité du parcours avec une seule charge de batterie et il m’en restait encore 37 %, de quoi couvrir encore un peu de distance. Ceci a été rendu possible par le fait que mon Moustache Dimanche Gravel 6, tout comme son compagnon d’ailleurs, se roule facilement moteur éteint (malgré ses 15,6 kg sur la balance), à condition d’avoir une pente pas trop raide, ce qui a été notre cas pendant la partie “route” jusqu’à Vidauban.
Sur leur Dimanche 4, Colin et Philippe ont bouclé le parcours en rechargeant leur vélo durant la pause-déjeuner (1h environ), ce qui valide l’autonomie du vélo sur une sortie sportive à la journée, en prenant son temps.
Nos gravel électrique Moustache en détail
Le Moustache Dimanche Gravel 6 : le haut de gamme
Le Moustache Dimanche Gravel 6 est le modèle le plus haut dans la gamme gravel électrique du fabricant vosgien. Il est disponible uniquement en version non-équipée.
Le Moustache Dimanche Gravel 4 équipé testé :
Colin reviendra dans un article ultérieur sur l’utilisation possible vélotaf de sa monture, le Dimanche Gravel 4 équipé.
En récup’ sur le Roc d’Azur
Le lendemain, lors de notre visite sur le Roc d’Azur à la recherche des dernières nouveautés, nous sommes heureux de retrouver nos 2 montures exposées sur le stand Moustache. Encore équipées de leurs sacoches, je constate qu’elles interpellent quelques visiteurs. Le gravel électrique a un véritable potentiel et intérêt pour des pratiquants occasionnels et sportifs, et sur ce créneau, Moustache possède des machines agréables à rouler, dans une gamme de prix cohérente.
Utilisation en conditions réelles particulièrement bienvenu. Un point n’est pas évoqué, celui du bruit. Qu’en est-il ? En attendant d’être septuagénaire je pédale continue avec mon fidèle et excellent Sauvage La Piste. Et même après j’espère. 😉
Bonsoir Pascal, le moteur est très silencieux et je ne suis pas gêné par le bruit en roulant. Il est aussi très fluide et n’entrave pas le pédalage au delà de 25 km/h. Bien à vous Matthieu