La Soča est une rivière de Slovénie qui est considérée comme l’une des plus belles d’Europe. C’est aussi le nom que Simon Coulombier a choisi pour sa marque de vélo, en souvenir d’un voyage qu’il a fait dans cette belle vallée. Après un début dans le garage de ses parents, Simon vient de s’installer à Mondeville près de Caen. Cet ingénieur, qui aurait pu suivre sa carrière de concepteur de vélo chez Moustache, a choisi le retour sur ses terres normandes et la liberté de fabriquer ses propres vélos, pour une clientèle de connaisseurs.
L’artisanat est un long voyage. Pour Simon, il a commencé très tôt, un peu comme pour Brivaël Laurendeau, que j’ai interviewé récemment. Tout jeune, il bricole son biclou, mélangeant sa passion pour le vélo et sa curiosité précoce pour la mécanique. Avec des copains, qui comme lui pratiquent le VTT plutôt enduro, il devient le référent technique du groupe dans l’atelier qu’il a installé dans le garage de la maison familiale. Il suivra une filière scolaire classique : DUT, puis une école d’ingénieur en mécanique. Il avoue que ce cursus ne l’a pas passionné. Le seul avantage qu’il y a trouvé, c’est qu’avec ce bagage, il pourrait se rapprocher de son rêve : concevoir et construire des vélos. Cette formation va lui permettre d’entrer chez Moustache, après avoir obtenu son diplôme.
Simon raconte l’histoire de SOCA
C’était en 2018 et Moustache était alors en plein en plein boum… Concepteur de vélo, il va enfin pouvoir travailler dans l’univers auquel il a rêvé depuis l’enfance. Il va vivre de l’intérieur le développement de la marque des Vosges qui va passer de 30 salariés, au moment où il débute, à plus de 100 lorsqu’il la quitte. Il ira plusieurs fois à Taiwan et au sein de Moustache il va s’imbiber complètement de toutes les particularités de l’industrie du cycle. Tout cela aurait pu durer encore longtemps, mais l’idée de fabriquer ses propres vélos et sa vision du Monde l’ont poussé à sortir de l’industrie pour se lancer dans l’artisanat.
Les débuts de Soca Cycles
Simon possède des valeurs qui naturellement l’ont conduit vers cette filière artisanale. Le goût du travail manuel, la liberté de créer et un regard sur la façon de produire allaient le rendre plus heureux qu’une production en grande série. Il revient dans un premier temps dans le garage de ses parents après son départ des Vosges. Une sorte de retour aux sources, car ce lieu est celui des ses premières expériences mécaniques avec ses potes. Il fait l’acquisition d’un minimum de matériel pour se lancer dans la construction de ses premiers vélos, pour lui et ses copains. “J’ai fabriqué mes 3 premiers cadres SOCA dans le garage chez mes parents pour des amis et pour moi…” Ces premières réalisations confirment à Simon que sa conversion vers le métier de cadreur est ce qu’il veut faire. Il trouve un premier atelier et achète de l’outillage pour pouvoir proposer ses talents, cette fois à des vrais clients.
Il emménage ensuite dans un deuxième atelier dans les locaux du vélociste caennais “Rose cambouis” et la production devenant de plus en plus envahissante, c’est désormais dans un atelier plus vaste en banlieue de Caen, à Mondeville, que l’on peut rencontrer Simon. Sa réputation commence à se répandre : le bouche à oreille fonctionne et sa participation au dernier Concours de Machines a été récompensée par le prix de la meilleure solution de bagagerie, qu’il a partagée avec Gaëlle Bojko, la créatrice de “Cours s’il pleut”.
Créer son vélo SOCA
Simon travaille à la carte sur chaque projet. Pour faire construire son vélo chez lui, la démarche est simple. Il réalisera une étude posturale sur un “faux cadre” qu’il possède à l’atelier, ce qui va lui permettre de prendre les mesures et valider la position du client sur son futur vélo. Après validation du cahier des charges, le choix des tubes d’acier qui seront utilisés ainsi que celui des équipements, le travail peut commencer. Le goût du travail manuel de Simon, combiné à ses connaissances en matière de conception et des standards, permettent des réalisations soignées et adaptées aux différentes pratiques : voyage, route, gravel, VTT…
L’artisanat, tel que le conçoit Simon, permet de déconstruire un marketing basé sur la performance. La durée de vie, la réparabilité, le recyclage des cadres en acier a fait ses preuves au fil des années. Aujourd’hui le coût d’un vélo sur-mesure, sur la base d’un cadre fabriqué en France, est l’équivalent d’un beau vélo carbone. Pour pouvez contacter Simon via son site et les réseaux sociaux et voir ses réalisations. Une visite à l’atelier achèvera de convaincre.
Contacts :
- Adresse : 35, rue Docteur Roux, 14120 Mondeville
- Site Internet : https://www.cycles-soca.fr/
- Facebook : https://www.facebook.com/cycles.soca
- Instagram : https://www.instagram.com/cycles_soca/