AccueilDécouvertesLes Graviers Roses : un événement dans l'esprit gravel

Les Graviers Roses : un événement dans l’esprit gravel

Si, durant les premières années du gravel, les événements étaient peu nombreux, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le calendrier est plus que bien rempli, avec des événements qui se superposent, mais dont la qualité est elle aussi très variable. En ce sens, Les Graviers Roses est devenu, en trois éditions, une référence en région Nouvelle-Aquitaine. Découvrons comment la commune de Mauzé-Thouarsais, du canton de Thouars (79) est en passe de devenir un haut lieu du gravel. Photo de couverture – Laurent Biger

Le canton de Thouars (79) est d’un dépaysement apaisant – photo Les Graviers Roses
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Les Graviers Roses, une équipe de passionnés

À l’origine du projet, on trouve le Mauzéen Hervé Chauvin, président du Vélo-Club Thouarsais (VCT), et président de la commission gravel au sein du Comité régional FFC Nouvelle-Aquitaine. Intimement habité par l’esprit gravel et conscient du potentiel de cette discipline, Hervé obtient le soutien d’une entreprise locale, Sothoferm, via Thomas Faure qui cherche à “valoriser le territoire” à travers des événements tournés vers la nature.

“Bien que routier à la base, je me reconnais beaucoup plus dans les valeurs du gravel”

Hervé Chauvin

Rapidement, Hervé fait appel à Jérôme Boury, pour son expertise gravel et pour sa fine connaissance des pistes environnantes. Un équipier de valeur au regard de ses performances sur des épreuves telles que la RAF, Flanders Gravelman, Gravel Tro Breizh, etc. Aussi, Jérôme reconnait et trace l’intégralité des différentes épreuves proposées durant Les Graviers Roses, depuis la première édition en 2023. Ce trio, complémentaire et soudé, constitue les fondations de cet événement qui en est à sa troisième édition. Cette constance dans la qualité leur a permis d’accueillir le tout premier championnat régional de gravel FFC en avril 2024.

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Des épreuves gravel pour toutes et tous

Se déroulant sur un weekend, Les Graviers Roses est un événement qui débute le vendredi soir, pour l’accueil des campeurs notamment, et qui se termine le dimanche soir.

Le site permet d’accueillir dès le vendredi soir les participants – photo Les Graviers Roses

Durant ces deux jours, plusieurs épreuves s’enchaînent. En premier lieu, les courses se déroulent le samedi. Et ce dès le plus jeune âge, avec l’organisation de trophées pour les jeunes, de façon à intégrer les familles dans ce week-end sportif, mais aussi festif. Pour ma part, j’arrive dans la matinée du samedi. Dès lors, j’observe un balai incessant de véhicules qui convergent vers le site de l’événement. Et pour cause, puisqu’à midi seront donnés successivement les départs des courses de 70 et 100 km. Puis s’enchaineront les randonnées prévues le dimanche.

Les Graviers Roses en mode Gravel Race

Le site est largement balisé et fléché, et je n’ai aucun mal à trouver où retirer mon dossard pour la course de 100 km. Celui-ci s’accompagne d’une gapette, d’un ticket boisson et même d’un ticket repas. Le tout pour 12 € ! Par la même occasion, nous devons fixer sur la fourche un dispositif de chronométrage pour assurer le classement final mais aussi le suivi en direct. Désormais équipé, je me dirige vers l’imposante arche qui domine la ligne de départ et d’arrivée.

L’imposante arche, qui fume rose lors des départs, se veut être l’épicentre de la manifestation – photo Les Graviers Roses

Les coureurs sont nombreux (210), je m’insère derrière avec mon gravel en bois Gonnel Embrun que j’ai reçu la veille en test. Fumée rose et signal sonore lancent le départ !

Le sas, quelques minutes avant le départ – photo Les Graviers Roses

Un parcours presque plat, rapide et tout en relances

Cela part vite, mais rien d’étonnant pour une Gravel Race. Je tente de rester accroché à ces coureurs apparemment en grande forme.

Arrière du peloton, quelques secondes après le départ, les premiers sont déjà loin – photo Les Graviers Roses

Les 30 premiers kilomètres sont très difficiles pour moi. Mes aptitudes font que je m’exprime mieux sur les profils montagneux. Des qualités qui me seront inutiles sur ce parcours faiblement vallonné (environ 600 m de D+ pour 100 km), aux antipodes de mon entraînement habituel. L’avantage est aux rouleurs. Outre ces considérations de performances, je découvre un parcours tracé de façon fluide. Un parcours résolument gravel, au tracé maitrisé.

Un condensé de la course – vidéo Les Graviers Roses

En plus de la trace GPX fournie, des flèches roses balisent toutes les intersections, que plus de 120 bénévoles sécurisent ! À aucun moment il n’est possible de se tromper.

Des bénévoles sont postés à chaque intersection, assurant un guidage parfait – photo Les Graviers Roses

Cela paraît évident, mais cela n’est pas toujours le cas, comme j’avais pu en faire l’expérience sur la manche UCI à Houffalize. Le rythme est rapide, majoritairement au dessus des 30 km/h.

Des groupes se composent, explosent, se recomposent…

Les pistes sont dans un état irréprochable. Il faut dire que la municipalité a apporté son concours à l’événement, en comblant chaque trou avec des graviers.

Un aperçu des pistes, et de leur préparation ! photo Les Graviers Roses

Tout comme l’élagage propre des haies, sans laisser la moindre branche sur le sol. Quelques passages boueux ponctuent le tracé, mais trop rares pour être décisifs quant au classement. Une épaisse bande herbeuse sépare en leur centre la plupart des pistes. C’est beau, mais cela rend les relais compliqués, voire impossibles. Avec un peu de discipline, mon groupe s’organise et nous parvenons tout de même à faire la jonction avec le précédent. Le parcours est majoritairement constitué de lignes droites, les seuls virages sont des intersections de routes ou de pistes, avec pour conséquence d’intenses et usantes relances ! Là-dessus, je finis ces 100 km exténué…

Sans illusion sur le classement, je suis néanmoins satisfait d’avoir pu tenir les 100 km à presque 30 km/h de moyenne. Mais surtout, j’ai le sentiment d’avoir pris de l’expérience sur ce type de parcours “rapide”.

Le Gonnel Embrun, à la fin de l’épreuve – photo Laurent Biger

Peu après, les podiums s’enchainent, avec notamment Alexis Champion, victorieux à plus de 35 km/h de moyenne !

Tête de la course, qui finira le parcours à plus de 35 km/h de moyenne ! photo Les Graviers Roses

Les Graviers Roses en mode Randos

Mais avant d’être des courses, le gravel est un état d’esprit, qui se retrouve surtout dans les randonnées. Sur ce point, Les Graviers Roses est un évènement qui ne fait pas dans la demi-mesure. Ainsi, trois distances sont proposées le dimanche : 100, 150 et 200 km. Jérôme Boury trace ses parcours en mettant en avant le patrimoine local, exceptionnel à certains égards. Ainsi, les participants ont pu découvrir le château d’Oiron, mais aussi le château de Thouars ou encore l’Eglise abbatiale de St Jouin de Marnes.

Les randonneurs franchissent Le Thouet – photo Les Graviers Roses

Des lieux emblématiques, témoins d’un territoire aux richesses historiques exceptionnelles.

Le château de la Roche Faton – photo Les Graviers Roses

Tout au long de ces deux jours de courses et de randonnées, les nombreux bénévoles ont animé le site de l’événement. Concert, bar, Pasta-party, ce n’est pas pour rien que bon nombre de participants ont planté la tente pour la nuit. De nombreux équipements (douches, WC, espace de lavage vélo, garage à vélos) équipent le site pour accueillir quasiment 1000 participants sur le weekend (VTT et marche inclus). Il faut dire que certain(e)s viennent de loin !

Un événement qui attire bien au delà de son département, et même de sa région – illustration Les Graviers Roses

Des dizaines de témoignages sur le groupe WhatsApp de l’événement témoignent de la qualité de l’organisation de ces randonnées. Aussi bien pour les parcours, mais aussi pour les ravitaillements, qualifiés de généreux.
Au final, un événement complet, convivial, accessible et surtout à l’organisation exemplaire. En somme, un événement qui est devenu en trois éditions une référence, et dont la popularité se répand bien au delà de son seul territoire.

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NOAQ Gravel Series

Hervé Chauvin est également à l’origine de la NOAQ Gravel Series. Un challenge riche de neuf épreuves, qui repose sur un système de points. Ce challenge est intégralement labellisé FFC et intègre les plus jeunes catégories. Une épreuve de ce challenge, la Nord Charente Classic Gravel Tour, sera support du championnat de gravel Nouvelle-Aquitaine 2025. Il est intéressant de noter que ce challenge n’est pas exclusivement tourné vers la compétition puisque les randonnées sont également récompensées.

NOAQ Gravel Series – Illustration FFC / NAOQ
Laurent Biger
Laurent Bigerhttps://www.strava.com/athletes/20845281
Laurent Biger est un ex-compétiteur VTT XCO et XCM et le fondateur de More Gravel. Il est adepte du vélotaf et un passionné des sujets techniques. Les matériaux, la géométrie et les pneumatiques sont ses domaines de prédilections. Pour mener à bien ses tests, Laurent n’hésite pas à s'aligner sur des manches Gravel UCI, en cyclo-cross ou même de VTT au guidon d'un Gravel. Même si le Mont Ventoux reste son attache natale, Laurent bouge beaucoup dans l'hexagone, permettant ainsi de tester vélos et équipements dans les conditions les plus variées.
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