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Yuzzu Houffa Gravel : retour sur la manche UCI belge

En mars dernier, Bike Café vous informait sur les cinq épreuves qui composaient les Yuzzu Gravel Series en Belgique. Une d’entre elles avait retenu toute notre attention : celle se déroulant à Houffalize. Pas seulement pour sa localisation au cœur des Ardennes, mais aussi et surtout car elle est officiellement la manche belge de l‘UCI Gravel World Series. Et comme prévu, j’ai pu y participer avec Damien. Voici notre retour sur cette épreuve.

Yuzzu Gravel Series (photo Sportograf)

Houffalize, hot spot du cyclisme route et vtt

Houffalize est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne. Ainsi, la ville se situe au cœur des Ardennes belges, dans des méandres de l’Ourthe orientale, un affluent de la Meuse. La ville est traversée par une route reliant Bastogne à Liège. Finalement, vous avez fait sûrement tout seul le rapprochement avec la fameuse classique Liège-Bastogne-Liège, un des “monuments” de la petite reine. Hormis cela, Houffalize n’est plus ni moins que l’ancienne capitale du VTT dont la coupe du monde était une des classiques du calendrier UCI !

Houffalize (photo ville de Houffalize)

… et maintenant du Gravel ?

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Origine Prymalh

Arrivés la veille de l’épreuve pour récupérer nos plaques et dossards, Damien et moi déambulons dans les petites rues de cette ville décidément charmante. L’organisation Yuzzu a déployé pas mal de moyens techniques pour transformer cette ville à leurs couleurs, jaune et noir. Puis, nous remarquons sans tarder le podium placardé UCI déjà en place, ainsi que les portiques de départ et d’arrivée qui ne laissent plus de doute possible : c’est bel et bien une vraie course UCI qui s’annonce ici ! Dans les restaurants la veille au soir, remplis de cyclistes (plutôt affutés pour la plupart), l’ambiance est plutôt détendue, et certains ne renoncent pas à la bière. C onscient de mon déficit d’entrainement pour espérer rester performant sur les 110 km annoncés, je préfère limiter la casse avec de l’eau pétillante… Des distances de 50, 68 et 110 km sont proposées, potentiellement qualificatives pour les Mondiaux UCI. Ainsi, à chaque manche de l‘UCI Gravel World Series, les 25 % des hommes et des femmes les plus rapides de chaque catégorie d’âge se qualifieront pour les Championnats du Monde Gravel UCI, qui sacreront les Champions et Championnes du Monde UCI de chaque catégorie d’âge. Ces mondiaux se dérouleront le 8 octobre prochain en Italie.

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Pas moins de 800 participants sont inscrits sur les différentes distances proposées, dont plus de 650 sur la plus longue de 110 km, où nous sommes aussi.

Pas moins de 800 participants sont inscrits sur les différentes distances proposées (photo Sportograf)

Le départ se fait par catégorie d’âge, via des sas espacés de quelques minutes. Rapidement, c’est notre tour pour nous élancer directement sur la côte de St-Roch (1,1 km à 9,2 % dont une section à 18 %).

Départs par sas successifs (photo Sportograf)
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Autant dire qu’il valait mieux s’être échauffé avant le départ. Au bout de 2 km, nous quittons cette route pour attaquer les premières pistes. Plus défoncées que stabilisées, et la vitesse de ce début de course aidant, beaucoup de bidons volent hors de leurs cages.

Sur les pistes ardennaises (photo Sportograph)

Ce n’est pas mon cas, mon expérience passée sur le Roc d’Azur m’a servi de leçon pour bien choisir bidons et portes-bidons associés. Les premières pistes sont entrecoupées de routes secondaires, souvent de façon brutale, ce qui exige de fortes relances pour rester dans le rythme.

Pas toujours si Gravel…

Là-dessus, le rythme ne faiblit pas et nous rattrapons des concurrents de sas précédents. Bientôt le tiers du parcours et j’avoue que je n’ai pas vraiment apprécié cette première partie, faite de routes secondaires et de pistes plus ou moins VTT. D’ailleurs, dès les premiers kilomètres, et ce jusqu’à la fin, les crevaisons sont très nombreuses. Ainsi, régulièrement sur les bas-côtés j’observe des concurrents tentant de repartir après avoir “pincé” sur les nombreuses pierres aussi sombres que tranchantes qui ornent le parcours.

Les crevaisons sont très nombreuses sur ce parcours (photo Yuzzu)

Des bosses et des bleus

Plus tard, nous arrivons sur le premier ravitaillement qui, comme les suivants, est bien fourni en quantité et en choix. Puis viennent les plus grosses “bosses” du parcours qui ne font que creuser les écarts entre les groupes. Les descentes sont souvent piégeuses, et il vaut mieux avoir une solide expérience pour espérer les passer à pleine vitesse. Cependant, le sort me rattrape aussi car je m’aperçois que mon pneu arrière a perdu beaucoup de pression. Rapidement, je détecte deux coupures longues mais heureusement fines. Je tente une bombe anti-crevaison pour éviter de mécher. Par chance, cela suffira !

Laurent BIGER, Bike Café (photo Sportograph)

Ignorant que le parcours allait être aussi “abrasif” pour les corps et les machines, j’avais été trop optimiste pour ma monte pneumatique. Si le Continental Terra Trail était un bon choix pour l’avant, le Terra Speed était bien trop fluet pour ce parcours. Je rattrape quelques concurrents qui malheureusement ont chuté, parfois assez sévèrement (au moins un partira en ambulance).

Des pierres redoutables pour nos pneus (photo Sportograf)

De piste et de poussière

Très sec, alors qu’Houffalize est réputée pour ses parcours VTT boueux, le parcours prend une dimension plus roulante dans son dernier tiers, avec de belles pistes traversant de magnifiques forêts ardennaises.

Les Ardennes belges (photo Yuzzu)

Malheureusement, sûrement par manque de lucidité, nous sommes un petit groupe de trois à sortir de l’itinéraire, pourtant relativement bien balisé. Au bout de 4 km sur une nationale, on comprend que quelque chose cloche, demi-tour pour retrouver le bon balisage. Bref, 8 km de “bonus” dont je me serai bien passé ! Nous arrivons enfin à Houffalize, où les premiers ont déjà pris leur douche… En attendant mon pote Damien, je profite du stand de lavage et assiste à la remise des prix.

Damien, aussi sur le parcours 110 km (photo YUZZU)

Les résultats

Jasper Ockeloen (Trek) s’impose, remportant ainsi sa deuxième manche consécutive de l’UCI Gravel World Series. Le coureur néerlandais l’emportant devant le Belge Seppe Rombouts et le sud-africain Hendrik Kruger (Valley Electrical Titan Racing). Pour ma part, après 5h00 de course sur ce tracé exigeant de 2000m D+ (et 118km au lieu de 110km), je me glisse tant bien que mal en position 255 sur 635 concurrents au scratch, et 40 sur 97 de ma catégorie. Pas de quoi pavoiser, ni de quoi être qualifié. Un peu déçu, mais conscient que c’est conforme à mon entrainement, insuffisant pour une épreuve UCI.

Des pistes pleines de surprises… (photo yuzzu)

Au bilan

Finalement, je suis partagé sur cette Yuzzu Houffa Gravel. Premièrement, j’ai apprécié l’organisation et l’ambiance générale. Tout comme le tarif autour de 35€, ce qui est raisonnable pour une épreuve labellisée UCI et potentiellement qualitative pour les championnats du monde. Mais je reste dubitatif sur le parcours, où les belles pistes roulantes étaient trop rares et trop courtes. Un tracé que je ressens plus comme une adaptation d’un parcours VTT de type marathon (XCM) entrecoupé de routes qu’un véritable parcours Gravel. D’autre part, j’estime qu’il y avait un pourcentage non négligeable de VTT, ce qui rend les dépassements encore plus difficiles dans les singles et autres pistes étroites à cause de leurs larges cintres. Même si je suis à la base un vttiste, je ne comprends pas leur présence sur une telle épreuve, tant ils n’apportent rien à l’évènement ni à la discipline. Hormis cela, pour ma première expérience sur une manche des UCI Gravel World Series, je garderai tout de même un bon souvenir. Le concept me semble mature et devrait prendre une réelle ampleur la saison prochaine.

Infos et résultats : houffagravel.be

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Laurent Biger
Laurent Bigerhttps://www.strava.com/athletes/20845281
Laurent Biger est un ex-compétiteur VTT XCO et XCM et le fondateur de More Gravel. Il est adepte du vélotaf et un passionné des sujets techniques. Les matériaux, la géométrie et les pneumatiques sont ses domaines de prédilections. Pour mener à bien ses tests, Laurent n’hésite pas à s'aligner sur des manches Gravel UCI, en cyclo-cross ou même de VTT au guidon d'un Gravel. Même si le Mont Ventoux reste son attache natale, Laurent bouge beaucoup dans l'hexagone, permettant ainsi de tester vélos et équipements dans les conditions les plus variées.

1 COMMENTAIRE

  1. Bravo , c est bien même si tu espérais mieux. Je ne comprends pas UCI Gravel et présence de VTT. Bizarreries donc on peut faire de la poursuite sur piste en Gravel…..je plaisante. Bonne continuation. Pierre

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