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Pirelli P Zero Race RS : le tube type performant

En 2020, je roulais sur mes premiers Pirelli P Zero TLR montés sur les roues route CEC de mon WishOne. En 2025 je remets ça, mais cette fois en version tube type avec les nouveaux Pirelli P Zero Race RS. Serais-je rétrograde ou finalement réaliste en me disant que les pneus avec des chambres à air ont toujours de l’avenir ? Après avoir roulé 500 km sur différents revêtements, grimpé quelques cols, je vous livre mon retour sur ces pneus de 28 mm, montés sur mon single speed route.

Photo de couverture : la petite route de Mallemort en bord de Durance, un bon endroit pour tester des pneusphoto Patrick VDB


Le P ZERO Race RS est le tout dernier modèle de la gamme de pneus de vélo P ZERO Race, produite dans l’usine Pirelli de Milan-Bollate, que Laurent a eu la chance de pouvoir visiter. Ce nouveau pneu, comme tous les autres modèles fabriqués dans l’usine italienne de la société depuis juin 2024, contient du caoutchouc naturel* certifié FSC® (Forest Stewardship Council® – une ONG mondialement reconnue pour une gestion forestière durable).
Les athlètes des équipes World Tour Alpecin-Deceuninck et Lidl-Trek ont eu l’occasion de le tester lors de stages d’entraînement ou en course sur certaines des étapes alpines des grands tours de la saison dernière. Je ne vous promets pas les mêmes performances que ces champions lors de mon test. Par contre, il s’agit bien pour moi de l’évaluer sur du D+ et sur le goudron chaud de l’été provençal.

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Présentation des Pirelli P Zero Race RS

Pirelli P Zero Race RS

Belle finition et packaging impeccable sur lequel on trouve quelques informations, notamment la taille ETRTO (19c pour les 28 mm), celle des jantes capables d’accueillir ces pneus et la mention importante concernant ces pneus qui ne sont pas compatibles avec des jantes sans crochet. En ce qui concerne le gonflage : il est conseillé (pour un cycliste de 70 kg en 28 mm) un maximum de 6,3 bars.

Pirelli P Zero Race RS
Annoncé à 230 g, je l’ai pesé à 248 g, mais je n’ai pas retiré l’élastique ce qui explique la différence – photo Patrick VDB

Il faudra dompter le serpent qui une fois déplié devra s’adapter à la jante. Les crochets de mes jantes carbone sont suffisants pour maintenir ces pneus. Le montage a été facile.

Nota Hook ou Hookless :
Pirelli P Zero Race
Pour le montage tube type de ces Pirelli, il est conseillé d’utiliser des jantes comme celle de gauche sur ce schéma.

Avec ou sans crochet : that is the question ? Pour des petites sections, le montage sur des jantes sans crochet est déconseillé. Le Hookless est répandu dans le monde du VTT avec un montage sur des jantes plus larges en tubeless avec des basses pressions. Sur route, il est moins fréquent malgré les gains potentiels de ce type de jante : poids, aérodynamisme, facilité de montage, confort…

Pirelli P Zero Race RS
Ce serpent va s’enrouler autour de ma roue – photo Patrick VDB
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Caractéristiques techniques du P Zero Race RS tube type

Pirelli P Zero RAce
Image Pirelli
  • Gomme : SmartEVO Compound, ce composé est un mélange de polymères hérité de l’expertise de Pirelli en matière de sport automobile permettant de combiner adhérence et vitesse
  • Carcasse : 120 TPI pour offrir plus de souplesse et un meilleur confort
  • Protection : TechBELT Road, derrière ce vocable, on va trouver une structure de carcasse dotée d’une couche supplémentaire de tissu résistant aux coupures sous la bande de roulement. Cette bande est destinée à la protection contre les crevaisons dans différentes circonstances
  • Le P Zero Race RS existe également en version tubeless Ready, pour les cyclistes qui souhaitent bénéficier d’une pression plus basse, d’un meilleur confort avec une protection accrue contre les crevaisons par pincement.

Prix constaté chez Cycletyres : 54,99 € le TLR est légèrement plus cher : 59,99 €

Le tube type n’est pas mort

Pirelli P Zero Race
La chambre à air SmarTUBE ultra-légère est faite pour s’accorder avec le pneu Pirelli P Zero Race RS – visuel Pirelli

Je suis heureux de voir que les marques de pneus ne baissent pas les bras face au tubeless. Le tube type, comme le tubeless, profite du progrès des gommes, les chambres à air actuelles sont légères et solides. Pirelli a d’ailleurs élaboré le nouveau P ZERO Race RS pour qu’il soit utilisé avec sa chambre à air SmarTUBE ultra-légère qui permet de gagner près de 50 g par roue par rapport aux chambres standard.
Sur des sections jusqu’à 30 mm, j’ai une préférence pour les chambres à air. Vu le nombre de cyclistes que je vois sur la route et qui utilisent encore un freinage classique sur jante et des pneus montés avec chambre, il y a un vrai marché pour ce type de montage.
En gravel ou en Allroad, j’utilise des pneus tubeless plus larges, sans hésiter. Solidité, auto-réparation et basse pression sont alors appréciables. Ceci dit, j’avais quand même testé en 2020 les Pirelli TLR sur un montage tubeless. Ils sont restés installés sur mes roues CEC pendant quatre ans et ont résisté sur un kilométrage important (désolé, je n’ai pas compté).

Réglage et déjà de belles sensations

Avant de partir sur le Ventoux, je suis allé sur mes parcours habituels pour tester le rendement de ce pneu performant. Ma première constatation est le gain de confort que j’attribue à la souplesse de l’enveloppe, très différente de mes Vittoria.

Le test : refaire la même

Ce n’était pas prévu, mais ça tombe bien. Lorsque j’ai testé en 2020 le P Zero TLR 28 mm en tubeless, j’avais grimpé le Ventoux avec. Je ne me doutais pas que cinq ans plus tard, je reviendrai sur cette pente en passant par Bédoin, avec cette même section, mais en tube type. Hasard du calendrier et des livraisons, c’est deux jours tout juste avant mon départ pour le Ventoux que je reçois une paire de ces nouveaux Pirelli P Zero RS en 28 mm. Je décide de les monter pour remplacer les Vittoria Corsa N.EXT que j’adore, mais qui sont usés.

Je vais donc, sans avoir décidé ce scénario à l’avance, refaire la montée du Ventoux avec des Pirelli différents et surtout avec un vélo très différent, puisque je m’aligne au départ avec mon single speed sur lequel en tournant la roue, j’ai 2 ratios : un pignon de 19 et un autre de 22 dents. Pas le même vélo, pas les mêmes roues : j’avais des aéro carbone hauteur 44 et cette fois, j’ai des roues artisanales carbone, le seul point commun est le poids 1,3 kg la paire dans les 2 cas. Pas les mêmes freins non plus en 2020 des disques et 2025 des patins… Retour vers le passé, obscurantisme cycliste ou envie de ne pas faire comme tout le monde ?

Cette montée du Ventoux sera mémorable, même si j’ai calé à 2 km du sommet avec mon ratio de 1,7 bien trop ambitieux pour mon état de forme. En tout cas, ce n’est pas à cause des pneus qui se sont montrés accrocheurs dans la partie forêt sur la difficile montée des huit premiers kilomètres jusqu’au chalet Reynard. Au début de la descente, une explosion au niveau de ma roue avant va se produire. La chambre en latex, sans doute trop gonflée sous la chaleur, ajouté au fait que la pression atmosphérique diminue à 1900 m d’altitude, a éclaté. Heureusement, j’amorçais la descente en ligne droite.

Pirelli P Zero Race
Explosion, mais pas de joie… La chambre à air en latex qui a littéralement explosé – photo Patrick VDB

La descente vers Sault sera agréable et me permettra de juger de la tenue en virage de ces pneus. Un peu inquiet au départ suite à l’explosion de la chambre, j’ai repris confiance et sur la belle route des gorges de la Nesque où je me suis fait plaisir.

Bilan

Depuis cette montée mémorable, j’utilise ces pneus sur mes parcours habituels dans les Bouches-du-Rhône et dans le Vaucluse. J’apprécie le confort et l’accroche. J’ai révisé mes pressions de gonflage afin de trouver le meilleur compromis (5,7 bars) rendement / confort. C’est sur ces deux critères – performance et confort – que ce Pirelli P Zero Race RS se montre plus performant que mes anciens pneus. Pour la longévité, je n’ai pas encore suffisamment de kilométrage pour donner un avis, comme sur sa tenue sur route mouillée.
Pour le confort, c’est même mieux que mes anciens Pirelli TLR, pourtant tubeless, mais montés sur des roues plus rigides. Côté tarif, on est dans la norme des pneus performants et haut de gamme. Le tube type étant légèrement moins cher que le tubeless…

Infos sur le site de Pirelli
(*Le pourcentage de caoutchouc naturel par rapport au poids total du pneu est d’environ 14% – licence FSC® N003618). 

Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

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