Le gravel continue d’infuser dans les territoires et représente un vrai levier pour le tourisme. Nous vous emmenons dans le département des Hautes-Alpes, au pays du Buëch, pour une trace de 120 km et 2500 m de dénivelé, élaborée par l’Office de Tourisme Sisteron Buëch. Nous avons choisi de la rouler sur deux jours avec une halte pour la nuit dans un hôtel labellisé « accueil-vélo ».
Photo de Une : Joël Ruggieri
Jour 1, le Buëch et ses eaux turquoises
Un coup de TER depuis Aix en Provence et nous voilà arrivés 1h30 après en gare de Laragne, point de départ de cette aventure. Les premiers hectomètres nous font passer devant une boulangerie et les êtres faibles – et gourmands – que nous sommes s’arrêtent d’un même élan (!) Eh oui, il y a le départ fictif et le départ réel, seul point commun avec une étape du Tour de France.
Le soleil est de la partie, la température est douce, une belle journée de gravel s’annonce.
Une première ascension dans la forêt domaniale de Beaumont – qui surplombe le village d’Eygians – nous sert de mise en jambes. Ensuite, on se présente en face du fer à cheval formé par la montagne de l’Aup ou de St Genis ; eh oui, deux appellations pour ce massif, ce n’est pas commun ! Nous sommes à l’entrée des gorges du Riou, roulant de plus en plus proches du cours d’eau du même nom. Le début du chemin est en single, largement praticable avec notre gravel, très agréable, bien aménagé avec des passerelles en bois.
La marche à pied fait partie du voyage à vélo…
Les gorges deviennent de plus en plus étroites avec une pente qui se durcit. Une poussette est nécessaire pendant quelques centaines de mètres pour gravir un sentier non praticable sur notre vélo. Mais, comme on dit, « la marche à pied fait partie du voyage à vélo ».
Nous rejoignons une piste forestière pour continuer l’ascension et arriver à la côte 980 m au Pas de Jubéo. On savoure l’instant, mélange de satisfaction de l’effort accompli et de récompense par le panorama offert.
Descente sur le village de Savournon, puis passage à travers champs pour rejoindre la rive gauche du Buëch et ses eaux turquoises. Encore quelques kilomètres et nous arrivons à Serres pour un repas bienvenu, car presque tardif ; il est 14h. Après cette pause, nous repartons rive droite du Buëch, cette fois-ci, et poussés par un vent opportun. S’en suivent quelques bosses, dont certaines sur des singles en sous-bois, très agréables, tant en montée qu’en descente. On est clairement sur des parcours VTT, mais… c’est Gravel ou pas ? Bien-sûr, et pour notre plus grand plaisir !
Nous arrivons ensuite au village perché de Lagrand, très bien restauré, aux rues en calade, avec son église, sa mairie et… sa foire annuelle à la dinde qui se tient le 9 septembre depuis 8 siècles ! C’est une institution, il suffit de discuter avec des locaux 5 min et ils vous glissent cette information dans la conversation, fiers de leur village.
On est dans les Baronnies septentrionales…
Quelques portions de petites routes pour rejoindre Orpierre, blottie au pied de ses falaises, réputées pour l’escalade. On traverse le vieux village par ses ruelles étroites – les drailles – dans lesquelles un vent glacial nous rappelle que le printemps est certes d’actualité, mais pas encore bien installé.
À la sortie du village, nous poursuivons sur la D30, plus joliment nommée route des princes d’Orange. Eh oui, on est dans les Baronnies septentrionales, à deux pas de la Drôme que l’on rejoint au bout de quelques kilomètres. Arrivée à l’hôtel – labellisé accueil vélo – avec garage dédié, rack à vélo, pompe, etc. On se refait une santé avec un bon repas, au cours duquel on apprend qu’en plus de la traditionnelle formule entrée-plat-dessert, nous aurons en bonus un plat de pâtes en vertu de notre qualité de cyclistes. C’est sûr, on est repus !
Jour 2, la montagne de Chabre et les gorges de la Méouge
La météo de ce deuxième jour est plus incertaine, avec une grisaille installée et un vent frais. Cela n’entame pas notre motivation et nous partons dès 9h, lestés d’un petit déjeuner copieux et de notre pique-nique pour le midi. D’emblée une ascension nous attend : à l’assaut de la montagne de Chabre avec 420 m de dénivelé par des petites routes et chemins forestiers. La montée est régulière, paisible dans le calme du matin. Nous arrivons au col Saint-Jean à 1158 mètres d’altitude ; avec une superbe vue sur la vallée côté sud.
Redescente par la piste forestière à pleine vitesse avec de belles sensations. La suite s’effectue en balcon de la montagne de Chabre côté sud, puis traversée du bois de Méouge avec vue sur les sommets enneigés. Une fois en fond de vallée à 650 m, le long du lit de la Méouge, nous déclarons la pause repas. Nous suivrons la rivière Méouge pendant plusieurs kilomètres, jusqu’à traverser les gorges du même nom. Un endroit vraiment superbe avec toujours cette couleur exceptionnelle et ces points de vue unique.
Nous accompagnons la rivière jusqu’à ce qu’elle se jette dans le Buëch ; quelques traversées de villages pour continuer, dont celui perché de Mison avec son château. Tant qu’à passer par là, on grimpe jusqu’aux ruines de l’édifice juché au sommet d’un piton rocheux. Beau panorama à 360°.
Retour sur Laragne, la boucle est bouclée !
Bonus
En complément de cette proposition de l’Office de tourisme, nous avons prolongé le plaisir avec une troisième journée, de Laragne jusqu’à la Brillane pour y reprendre le TER. Un jour bonus de chemins en fleurs, soleil et grand air.
Au bilan
La trace proposée offre un parcours en immersion dans la nature, avec passage au plus près des deux pépites que sont les gorges du Riou et celles de la Méouge. Bien sportif, comme on les aime. Les deux journées sont bien équilibrées en termes d’effort au global, bien que de nature différente. Nous avons roulé cette trace au début du printemps avec des vergers en fleurs et des champs de lavande encore en sommeil hivernal ; tout comme certains villages que l’on devine plus animés quand approche l’été.
Mais à partir de juin, il peut faire chaud et c’est un paramètre à prendre en compte pour l’effort sportif.
Deux saisons, deux ambiances, à vous de choisir !
Informations pratiques
- L’offre clés en main proposée par l’office de Tourisme Sisteron Buëch : Buech Gravel Adventure