AccueilDécouvertesChiru Kunlun, épisode 3 : L'aventure Desertus Bikus

Chiru Kunlun, épisode 3 : L’aventure Desertus Bikus

Après avoir, dans un premier épisode, testé le tout nouveau Chiru Kunlun et sa fourche titane, j’ai, dans un second temps, préparé le vélo pour participer à un évènement d’ultra-distance : La Desertus Bikus.
Dans ce troisième épisode qui clôt la série, je vous propose le récit de cette aventure, pour partager ce que j’ai vécu et vous faire un retour sur le matériel et des équipements que j’ai utilisés.

Annonce

APPROCHE

“la ligne Toulouse-Bayonne ne fonctionne plus. Il va falloir faire un détour par Bordeaux, soit plusieurs heures de train supplémentaires. Parfois, le plus compliqué dans les courses d’endurance, c’est déjà d’arriver au départ”

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La phase d’approche d’une course cycliste est un moment parfois drôle, souvent compliqué, toujours périlleux – photos Dan de Rosilles

Les phases d’approche sont vraiment stressantes. D’abord, ne pas abîmer le vélo dans le train. Il faut éviter le moindre choc contre le dérailleur arrière, sans doute la pièce la plus fragile du vélo. Avec les groupes électriques et les freins à disque (trois cyclistes des quatre qui constituent notre petit groupe en sont équipés), on dispose d’un matériel très performant, mais plus sensible lors du transport. Il faut, par exemple, contrôler régulièrement que les sélecteurs de vitesse n’appuient pas contre une cloison ou un autre vélo, ce qui viderait les batteries prématurément. Il faut aussi éviter d’actionner les leviers de frein lorsque les vélos sont suspendus à la verticale, au risque d’avoir des problèmes de bulles d’air dans le circuit hydraulique de freinage. Pour les vêtements, c’est plus simple. Je suis déjà “en cycliste”, avec mes chaussures Q36.5 Unique Adventure qui permettent de marcher facilement et qui ne glissent pas. J’ai par contre enfilé le short Ample Adventure par dessus mon cuissard pour un look plus adapté à la situation, et j’ai troqué casque et casquette pour un bonnet qui complète ma tenue “sportwear urbaine”.

INSCRIPTION

“Il règne avant le départ, où les champions côtoient les anonymes pour la première et la dernière fois, une étrange atmosphère, mélange d’excitation, de concentration et de mondanités”

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La remise des casquettes est toujours un moment particulier, où les amateurs côtoient les champions pour la première et la dernière fois – photos Dan de Rosilles

S’inscrire à un événement modifie la perception que l’on a de sa propre pratique du vélo. L’inscription est un contrat, une promesse qu’on se fait à soi-même. Participer à un évènement nécessite un entraînement particulier, passer de longues heures à tracer et mémoriser le parcours, préparer son vélo et son équipement minutieusement. En ce qui me concerne, j’ai profité de l’occasion pour tester “en situation réelle” une toute nouvelle panoplie – vélo, accessoires, vêtements – que je vais utiliser sur la Desertus Bikus pour la première fois. C’est donc un quadruple défi que je me suis lancé : solliciter des fabricants pour obtenir les équipement suffisamment longtemps avant l’épreuve, m’adapter à ce nouveau matériel dans un temps record, réaliser mon aventure dans de bonnes conditions, et enfin rendre-compte du test auprès des fournisseurs et des lecteurs de Bike Café. Maintenant que les trois premières étapes du projet se sont déroulées sans encombre ou presque, j’espère que cet article répondra aux attentes de ceux qui le liront…

NUIT

“Partir de nuit, c’est la tradition sur ce genre de courses ; Au début, C’EST INHABITUEL, mais dès les premiers tours de pédale, on se recentre sur l’essentiel, le rythme du cœur et du pédalage, le son du vélo, l’écran du GPS. La fuite en avant est désormais inévitable”

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En partant de nuit, on se focalise sur la course en respectant la tradition des événements d’ultra-distance – photos Dan de Rosilles

Je sais que je vais être en intensité, il ne s’agit pas de transpirer au bout de cinq minutes et de s’arrêter pour quitter une couche… Rien n’est pire pour le moral que de démarrer une aventure de plus de mille kilomètres et s’arrêter après quelques tours de pédales ; il faut s’installer dans la longueur, c’est une histoire de rythme, d’état d’esprit, plus encore, de culture, tous les pratiquants d’ultra-distance vous le diront. À 12°C dans la nuit moite et humide qui précède la pluie, j’ai enfilé sur le baselayer 2 et le jersey Woolf Q36.5 la veste de pluie R Shell Protection X qui fera office de coupe-vent pendant les premiers kilomètres. Elle est facile à enlever sans s’arrêter de pédaler, je la glisserai dans la poche arrière du jersey dès les premiers contreforts Pyrénéens.
La route défile, ruban sans fin entrecoupé de bandes blanches saisies par la lumière du phare. Je me sens bien, exalté, heureux, concentré.

NAVARRA

“La Navarre, c’est le Pays basque sous la pluie. C’est du schiste gris, des brebis blanches et des fougères vertes ; et puis les etxeak, maisons basques traditionnelles, qui attendent sans broncher leurs propriétaires en déroulant leurs porches et leurs perrons de pierre brute”

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Le Pays Basque est sans conteste une région très dépaysante… et très humide – photos Dan de Rosilles

Nous avons choisi de partir de grand matin, six heures après tous les autres participants qui ont démarré à minuit. On a fait ce choix pour éviter la tempête au sommet des Pyrénées. Nous l’avons évitée au sommet cette tempête, mais malheureusement pour nous elle nous rattrape dans la descente sur le versant sud… La grêle, associée à la vitesse des vélos, procure une sensation de froid bien inférieure à 0°. Je grelotte tellement que les tremblements de mes bras font vibrer l’ensemble du vélo. Une station service désaffectée me sert de refuge. À l’abri de la pluie et du vent, je parviens non sans mal à enfiler mes manchettes et mes jambières Woolf, mon gilet isolant Adventure sous la veste de pluie, un bonnet à la place de la casquette, des sous-gants en mérinos sous mes mitaines Unique. Il me faut quelques kilomètres pour me réchauffer, mais ce complément vestimentaire est efficace. Cette “tenue de plongée” sera mon costume pour les deux jours à venir, deux longues journées que nous allons passer sous une pluie quasi-permanente…

CP1 – BARDENAS REALES

” Sous le ciel gris je découvre au détour d’un virage un panorama irréel, un décors de carton-pâte. Ce désert est salé, mignon, convivial et tout à fait accessible, comme une cacahouète à l’apéro”

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Le désert des Bardenas Reales nous a gentiment laissé passer – photos Dan de Rosilles

Quand la pluie se met en pause, je reprends plaisir à pédaler et je jongle avec ma tenue au gré des variations de températures. Tour à tour, je quitte la veste, le gilet… sur le modèle des tenues multicouches Q36.5 que j’avais déjà testées pour Bike Café. Mais je garde manchettes et jambières, la température ne dépasse à aucun moment les quinze degrés. Sur les pistes roulantes des Bardenas Reales, le Chiru Kunlun confirme sa polyvalence, confortable, fiable, sur le fin gravier de la piste je ne constate guère de différence avec l’asphalte. Je suis aussi très satisfait de l’équipement sur le vélo : tout est à l’abri, protégé… Les sacoches Bumpak sont parfaitement intégrées au cadre de titane et aux prolongateurs, les tétines des bidons Podium Dirt Series Camelbak sont bien protégés de la poussière par leur capuchon “mud caps”.

CIRCULATION

“L’Espagne est sans doute le pays d’Europe le plus agréable à parcourir à vélo ; les pouvoirs publics ont mis le paquet sur l’information, la prévention et les sanctions. Les automobilistes considèrent les cyclistes comme leurs égaux”

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Circuler à vélo en Espagne est un vrai bonheur. Mais j’ai sauvé de justesse des roues d’un camping-car cette couleuvre à échelons, qui serait morte aussi bien en Espagne qu’en France – photos 1 et 2 Dan de Rosilles, photo 3 Jean-François Veran

Notre allure rapide et régulière nous amène tout naturellement à rattraper d’autres participants, moins rapides car plus fatigués, plus chargés, gênés par des pannes ou des problèmes techniques. Tout est affaire d’équilibre : nous nous devons d’aider ceux qui sont en réelle difficulté et qui, sans notre aide, se retrouveraient dans une situation délicate, voire dangereuse à la nuit tombée, loin de tout, sans ressources. Mais nous ne sommes pas non plus une équipe d’assistance au service des participants les moins bien équipés ou les plus mal préparés. À chacun son aventure, et quand nous jugeons que les cyclistes peuvent se débrouiller par eux-mêmes, nous pensons d’abord à nous, il n’est pas question de prendre du retard ou pire, de se mettre en danger, parce qu’un insouciant ne sait pas regonfler ses pneus ou équilibrer correctement la charge sur son vélo. D’autres cyclistes, que nous rattrapons, se révèlent par contre d’excellents compagnons de route, certains nous ont accompagnés plusieurs jours et ont pris part à l’effort collectif, à savoir des relais appuyés face au vent en Aragon ou sur le plateau de la Mancha. Notre peloton a ainsi compté jusqu’à huit éléments, parfaitement intégrés au trafic automobile qui s’est fort bien accommodé de notre file indienne. Partout, voitures et camions ralentissaient et attendaient en arrivant sur nos arrières, déboîtaient largement dès que cela leur était possible, et se rabattaient loin devant la tête du peloton. Quel bonheur de rouler sur ces routes espagnoles, quand, chez nous, le danger est permanent…

ARAGON

“L’Aragon marque l’entrée dans les terres rouges de l’Espagne historique. Nous chevauchons fièrement nos vélos sur des routes où à d’autres époques les chevaliers fouettaient leur destrier”

Desertus Bikus enduroad gravel road cycling event adventure bikepacking spain Aragon
Nous avons traversé l’Aragon comme il se doit, sur nos fiers destriers – photos Dan de Rosilles

Je ne peux m’empêcher de profiter de cette traversée de l’Espagne pour faire mes petits repérages personnels. Au sud des provinces autonomes de Catalogne et de Navarre, l’Aragon me semble être la véritable entrée en terre espagnole. Pas trop loin de la France, avec des paysages variés et un tourisme contenu, cette province m’a vraiment plu. L’ambiance dans les bars, l’accueil des habitants, tout me donne envie d’y revenir. Bien sûr, nous ne nous sommes pas attardés, pressés que nous étions de parcourir les 500 km qui séparaient le CP1 du CP2. Mais je garde un excellent souvenir de cette partie du parcours, d’autant plus que c’est aussi là que le soleil a fait ses premières vraies apparitions. J’ai pu enfin ranger mes lunettes de vue et rouler des heures entières à profiter du paysage bien à l’abri derrière mes verres solaires Argo, dont je confirme les grandes qualités de confort et de protection lorsqu’on pédale de longues heures, exposé au vent et au soleil. J’en profite aussi pour dire tout le bien du casque Air Pro de chez Limar… Dont je n’ai absolument rien à dire : il est tellement léger et confortable que je l’ai tout bonnement oublié pendant 1300 km… Que demander de mieux à un casque ? Sinon qu’il vous protège la tête en cas de chute bien sûr, mais je n’ai fort heureusement pas eu l’occasion de tester ses qualités dans ce genre de circonstances.

GRAVEL

“Nous roulons sur une piste cyclable post-nucléaire, comme si l’homme avait disparu et qu’elle était à l’abandon. Il y eut une voie ferrée, puis plus de trains. Alors, l’homme transforma la voie ferrée en piste cyclable. Puis à son tour, celle-ci fut abandonnée, on ne sait pas pourquoi. Désormais, il n’y a presque plus rien, un fin ruban grisâtre d’asphalte gravillonné, percé de buissons naissants, qui file sous nos pneus sans l’ombre d’autres cyclistes que ceux de notre petit groupe”

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Le gravel en Espagne… What else ? – photos Dan de Rosilles

Notre trace emprunte essentiellement des routes, mais je me suis appliqué à intégrer de jolis segments de gravel par endroit, pour varier, pour pénétrer plus encore dans les paysages. Il y a toutes sortes de surfaces roulantes : chemins agricoles blancs ou rouges, passages dans le maquis, pistes cyclables gravillonnées, petits singles forestiers suaves… Dans chaque situation, j’ai eu plaisir à changer de pratique, et le Chiru Kunlun et sa fourche en titane ont montré combien il était facile de s’adapter. Ce vélo, chaussé des Hutchinson Sector en 32 mm, passe de la route à la piste comme si de rien n’était, sans l’ombre d’une hésitation ou d’un désagrément, et ce malgré le chargement imposant, neuf bons kilos de bikepacking et de bidons. La répétition et la fatigue aidant, la moindre erreur pourrait être sanctionnée d’une chute, d’autant plus que le vélo est lourd. Mais je constate que la charge est parfaitement répartie et n’influe quasiment pas sur le pilotage. Sur la durée de l’aventure, les parties gravel ont toujours été des moments de plaisir, hormis bien sûr les déserts sous la pluie, où il fut très frustrant de porter et de pousser, alors que dans des conditions sèches les mêmes chemins auraient été fluides à rouler.

MANCHA / PROLONGATEURS

“Dans la Mancha, face au vent qui balaie incessamment le plateau et anime des centaines d’éoliennes, nous nous escrimons à avancer à l’instar de l’ingénieux noble don Quixote qui luttait contre les moulins à vent”

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Dans la Mancha, le vent contraire et les grandes éoliennes nous ont transformés en Don Quixote modernes – photos Dan de Rosilles

“Mes prolongateurs, c’est ma maison. J’y branche et débranche mes câbles électriques, j’y regarde l’écran de mon GPS ou de mon téléphone. Toute la journée, on sue entre ses prolongateurs, on y mange, on y boit, on y pense, on y doute, on s’y réjouit…”

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En ultra-distance, les prolongateurs sont les compagnons de tous les instants – photo 1 Adrien Moniquet, photos 2 et 3 Dan de Rosilles

C’est certainement le plateau de la Mancha qui aurait dû le moins attirer mon attention. Pourtant, j’ai été séduit par ce paysage banalement étendu, agricole et venteux. Les gens que nous y avons rencontrés dans des bourgs sans importance y ont été particulièrement chaleureux et accueillants. Passer de l’austérité de mes prolongateurs au charme désuet et hospitalier des ventas qui s’échelonnent au bord de la route tous les cinquante kilomètres, a été chaque fois salutaire et réconfortant. Du vent à la table, des “prolons” aux couverts, du sifflement des éoliennes aux discussions de chauffeurs routiers, un dialogue c’est instauré, entre effort et réconfort, entre être et bien-être. Chaque fois, je suis reparti de plus belle, face au vent, en tête du peloton. J’avoue que j’aurais pu reproduire cet exercice des jours durant… La Mancha et les prolongateurs forment un cercle vertueux, improbable alliance d’un accessoire cycliste élémentaire et d’une géographie rude et généreuse.

CP2 – MONTAÑAS VACÍAS

“Les Montañas Vacías, c’est le Massif Central Espagnol. Il y fait froid la nuit, glacial en hiver, mais les pentes sont douces et contrairement à notre diagonale du vide, ici les bourgs ont encore leurs cafés animés et leurs commerces de bouche”

Desertus Bikus enduroad gravel road cycling event adventure bikepacking spain Albarracín Montañas Vacías
Albarracín procure, comme tous les “hot spots” touristiques, un sentiment contradictoire, entre émerveillement et répulsion – photos Dan de Rosilles

Dimanche matin, se profilent en face de nous les Montañas Vacias couvertes de neige. Il va falloir découper les journées pour s’arrêter en basse altitude, dans des villes ou des villages où nous trouveront des hébergements. Nous avons placé cette aventure sous le signe de la sécurité et de la raison. Bien sûr, s’il le fallait, nous pourrions rouler des nuits entières, par tous les temps, nous sommes préparés à ça et sommes bien équipés. Mais nous préférons plutôt profiter de l’aventure, prendre le temps d’aller au bar, au restaurant, rencontrer des gens, dormir dans un lit après une bonne douche.
Avec cette approche, les Montañas Vacías n’ont pas été une épreuve, je peux même dire qu’on ne les a pas vraiment rencontrées. Pour cela, il aurait fallu partir en gravel, nous enfoncer loin sur les pentes des sierras. Je suis persuadé qu’il y a là-bas moyen de se perdre, de se surpasser, de se fondre dans la nature. Mais ça sera pour une autre fois… Là n’était pas l’objet de cette aventure.

TAPAS

“Il n’y a qu’un seul bar ouvert ce lundi soir à Motilla del Palancar. Et pas d’hébergement, tous les hôtels sont complets, nous sommes les victimes collatérales de la guerre en Ukraine, la ville accueille des dizaines d’entreprises qui installent des éoliennes et des panneaux solaires. En attendant de trouver une solution, le patron nous sert des bières, des portions de poulpe au safran, de la sèche marinée à l’huile d’olive, et des cortezas de cerdo, de petits cubes de couenne de porc grillée”

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Les bars espagnols sont toujours l’endroit rêvé de la convivialité et des tapas – photos Dan de Rosilles

C’est un groupe de vététistes, aidés par un garde civil, qui nous trouvent une solution d’hébergement. En Espagne, le bar est un lieu essentiel de convivialité et de sociabilisation, comme il le fut sans doute en France il y a longtemps… Et puis les bars espagnols proposent la plupart du temps des plats de qualité, ce qui est rarement le cas chez nous.
Bien se nourrir est essentiel dans une telle aventure. En ce qui nous concerne, nous n’avons pas choisi de faire la course, aussi prenons-nous les repas à heure fixe, comme le reste de l’année, en respectant nos organismes pour ne pas les stresser. Comme les efforts sont quand même importants et prolongés, nous favorisons les nourritures les plus digestes, les plus grasses et les moins sucrées, aussi bien le matin au petit déjeuner, que le midi et le soir. Nous évitons les légumes et les fruits crus pour nous préserver d’éventuels problèmes digestifs. À l’espagnole, les petits-déjeuners et les repas du soirs se prennent au bar. Le midi, les bars ou les restaurants routiers proposent leur menu del día économique, copieux et équilibré.

CP3 – DESIERTO DE GORAFE

“Les éléments se liguent contre nous dans un endroit où pourtant il fait bleu trois cent cinquante jours par an, Ce vaste paysage est sans doute le plus surréaliste qu’il soit donné de voir en Espagne. C’est bien dommage d’y venir pour la première fois dans une ambiance qui évoque plus les berges de la Meuse à Charleville-Mézières que le Grand Canyon du Colorado”

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La boue du désert de Gorafe a colonisé vélos et cyclistes sans que nous ne puissions rien y faire – photos Dan de Rosilles

Yvan Thuayre me l’avait dit au téléphone : Gorafe c’est super pour rouler, sauf s’il pleut. On ne peut donc pas dire qu’on n’était pas averti… Sauf qu’on n’avait pas vraiment le choix en fait. Attendre et prendre un jour “off” ça fait long et c’est pas bon pour le moral. Et la pluie était annoncée pour le lendemain aussi !
Donc c’est en toute connaissance de cause que nous avons franchis le gué légèrement submergé d’eau boueuse et que nous nous sommes lancés sur les pistes du Gorafe. Comme prévu, la promenade de santé s’était transformée en parcours du combattant. Avec le recul, rien de bien méchant : à peine neuf kilomètres à patauger dans une boue gluante, collante, tellement aimante qu’elle n’a plus voulu lâcher nos pneus, nos fourches, nos haubans. Par contagion, cette boue rouge a progressivement colonisé nos chaussures nos mollets, nos cuisses, nos culs, nos selles, nos mains, nos cintres, nos visages… Une glaise rouge et douce, pas si froide, pas si sale, qui ne nous a plus lâchés jusqu’au jet d’eau salvateur sur la terrasse de la cueva. Et là encore, au contact de l’eau, au lieu de se déliter, de se dissoudre, elle a cru bon de se contracter et de se durcir pour se transformer en mortier indécrottable. Je ne connais pas les détails de la géologie (complexe) du désert de Gorafe, mais je n’ai rien compris non plus à la psychologie de sa boue.

CUEVAS

“Hier, on n’a fait que 150 km je crois. Mais bon c’était épique, on a eu un orage de grêle dans le col qui descend vers Gorafe. Le matin j’avais crevé avant la pluie, un tesson de porcelaine au milieu de la route qui a déchiré le flanc du pneu. Et là une chute, un filet d’eau plein de limon dans une épingle à cheveux, je suis parti comme sur une savonnette, j’ai rien compris. Rien de grave, juste deux petites pizzas bien cuites. Alors en arrivant à Gorafe, trempés comme des soupes, quand on est rentrés se réfugier dans la cueva qui nous a servi d’hébergement, j’ai vraiment pris conscience ce qu’est être à l’abri”

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A Gorafe, les cuevas sont des habitations troglodytes taillées à même la falaise – photos Dan de Rosilles

Partout en Espagne il y a des habitations troglodytes. Je suppose que c’est l’endroit idéal pour échapper à la chaleur, se cacher des envahisseurs, stocker les provisions, affiner les fromages, les vins et les charcuteries. Dès qu’une falaise à roche tendre le permet, les paysans ont creusé et organisé les pièces de la maison, sous forme d’alcôves plus ou moins grandes. Une simple paroi de briques réfractaires ou de pierres sèches compose la façade, percée d’une étroite porte et de quelques fenêtres. À l’intérieur, il fait frais en été, bon en hiver. La plupart des “meubles” (banquettes, étagères, niches) sont creusés à même la roche, ce qui donne à la cueva un caractère de grande sobriété, voire de frugalité, mais aussi une esthétique architecturale particulière, toute en rondeurs et en creux.
À Gorafe, après avoir lutté sous une pluie battante toute la journée, la cueva dans laquelle nous nous sommes réfugiés nous a semblé d’un luxe incroyable. Cuisine, salon, cheminée, salle de bain, grandes chambres, tout était adapté à notre besoin de refuge et de calme. Les ocres sédimentaires du Gorafe agissent comme un buvard, nos vêtements trempés étaient parfaitement secs au petit matin lorsque nous dûmes les enfiler de nouveau.

ANDALUCÍA

“Dans les arrières-cours des fincas de la Sierra de Jaén, les agriculteurs ont leur propre moulin à huile, ça embaume à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Les grignons sont déposés en tas, puis répandus dans les oliveraies pour servir d’engrais. Dans certaines cours, ce n’est pas une piscine qui attend son heureux propriétaire pour quelques longueurs de crawl, mais une mini-arène, en prévision de quelque tienta familiale”

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L’Andalousie est une région plurielle et mystérieuse, parfaitement adaptée au vélo de route et au gravel – photos Dan de Rosilles

L’Andalousie est une vaste région, plurielle à plus d’un titre, baignée d’un côté par la Méditerrannée, de l’autre par l’Atlantique. C’est la région des citadins les plus pauvres et des propriétaires fonciers les plus riches. C’est à la fois des déserts arides et des collines fertiles, des deltas brûlants et des montagnes enneigées. En ce qui nous concerne, nous avons roulé dans l’arrière du décor. D’abord dans la province de Jaén, à la source du Guadalquivir, puis le lendemain au dos de la Sierra Nevada, où nous avons dévalé d’interminables toboggans sur l’A-348, sorte d’autoroute secondaire ouverte aux vélos, qui relie Almería à Motril, sur la Costa tropical où poussent les avocatiers. En plongeant dans la vallée du fleuve Guadalfeo, nous avons été témoins, au fil des kilomètres, de la métamorphose qui s’opère entre l’arrière pays et la zone côtière. Comme partout, on passe d’un endroit où les habitants pensent maîtriser leur destin à un endroit où les touristes pensent maîtriser leurs vacances. En fait, seul le vélo, dans sa capacité à aller vite tout en restant en prise avec le paysage, les odeurs et les sons, permet de réaliser que tout cela n’est qu’utopie. La seule réalité, c’est la différence d’altitude, de température, de pluviométrie, qui va influer sur les types d’architectures, les opportunités agricoles et industrielles, la douleur ou la douceur de vivre et le prix de l’immobilier.

CP4 – DESIERTO DE TABERNAS

“Ce désert est celui des westerns spaghetti qui ont bercé ton enfance. Ici, tu connais tout par cœur. Sauf qu’il y a quelque chose qui cloche : un spécialiste des effets spéciaux pervers a remplacé l’imperturbable ciel bleu par des nuages noirs et plombés desquels s’écoule sans discontinuer une pluie lourde et glacée”

Desertus Bikus enduroad gravel road cycling event adventure bikepacking spain Desert Tabernas
Tabernas sous la pluie, c’est Western spaghetti mal égoutté – photo Dan de Rosilles

Le plus inquiétant quand on traverse Tabernas sous la pluie, c’est que la trace emprunte essentiellement des ramblas, ravins sablonneux creusés par les cours d’eau irréguliers dépendant du régime des pluies. On en vient à imaginer une crue violente (la marche est propice à l’élaboration de scénarios, même les plus catastrophiques), qui transformerait ces pistes par temps sec en torrent de boue… Heureusement, des agriculteurs au volant de voitures tout-terrain nous croisent sur les parties basses des ramblas, ce qui nous fait comprendre que nous ne risquons pas grand chose, du moins pas aujourd’hui. Le vélo fait un bruit horrible dès qu’on le pousse à côté de nous. Le sable schisteux s’infiltre partout, entre les plaquettes et les disques de frein, entre les pneus et la fourche, les haubans. Sur les parties les plus stables, où l’on peut enfin pédaler (à condition de maîtriser les techniques de cyclocross pour dégager en permanence le pneu avant de l’ornière), la chaîne et les dérailleurs émettent des craquements sinistres. N’empêche que mon GRX Di2 a tenu le coup, que mes Hutchinson Sector en 32mm n’ont pas failli et, de retour à Arles, après un nettoyage en profondeur (et un changement de plaquettes !) le vélo a retrouvé son lustre et sa fluidité.

MARCHE

“Quand tu es trop fatigué, ne t’arrête pas, descends du vélo et marche. Tu te referas les muscles et une santé. La marche fait partie intégrante de la pratique cycliste : regarde le cyclocross et le VTT de descente ! Lorsque la boue et le sable mêlés bourrent ta fourche et tes haubans, fais deux pas en avant, un pas en arrière (pour faire tomber le paquet de boue) et recommence. Ne t’inquiètes pas : il fait encore jour, il te reste neuf kilomètres pour sortir du bourbier, ça va être juste, mais ça devrait le faire”

Desertus Bikus enduroad gravel road cycling event adventure bikepacking spain Tabernas desert mud sand
La boue, le sable et la marche font partie intégrante de la pratique cycliste, surtout dans des déserts inondés par la pluie – photo 1 et 3 Dan de Rosilles, photo 2 Jean-François Veran

Pour une aventure d’ultra-distance, le choix des chaussures est primordial. On doit avoir un bon transfert de puissance et de qualité de pédalage, beaucoup de confort au vu des kilomètres à parcourir chaque jour. Rouler longtemps et vite en préservant ses pieds, tel est l’enjeu. Mais les chaussures doivent aussi permettre une marche fluide et sécurisée. D’abord parce qu’on doit pouvoir entrer dans les commerces sans se vautrer par terre, emprunter des tapis roulants et sauter des marche-pieds des trains pendant les transferts sans être obligés d’emporter une deuxième paire de chaussures. On doit aussi, lors des pauses, pouvoir aller au bar, au restaurant, rentrer dans les hôtels sans marcher comme un canard et cliqueter comme un cheval ferré.
Plus encore, on ne sait jamais ce que nous réserve le parcours. Dans le désert de Gorafe et de Tabernas, j’ai dû courir et pousser à côté du vélo pendant plusieurs dizaines de kilomètres car les orages avaient transformé les pistes en bourbiers inadaptés au cyclisme. Je peux dire que mes chaussures Q36.5 Unique Adventure ont été parfaitement adaptées à la situation. J’ai particulièrement apprécié les crampons de la semelle qui m’ont permis de pousser le vélo chargé sur des pentes raides et glissantes de boue dans le désert de Gorafe et j’ai adoré le chausson bien fermé qui a empêché le sable envahissant et abrasif de Tabernas de me bouffer les pieds.

FINAL

“Au bar, à l’arrivée, c’est rigolo de voir tous ces cyclistes-guerriers en terrasse. Quelques heures auparavant, ils luttaient contre les pentes, le manque de sommeil et le froid… Comment ont-ils pu aussi rapidement se transformer en touristes balnéaires débonnaires et souriants ? Ils accueillent chaleureusement les néo-arrivants qui viennent grossir leurs rangs. Ceux qui passent la ligne sont applaudis, fêtés, immédiatement intégrés à cette famille temporaire des finishers. À peine arrivés, certains s’attablent immédiatement et commandent une bière, quand d’autres tombent dans les bras de leurs intimes et pleurent d’émotion”

Desertus Bikus enduroad gravel road cycling event adventure bikepacking spain Analucia arrival finish line rinko bag train
La fin d’une aventure telle que la Desertus Bikus peut se vivre de multiples façons, mais est toujours constituée de micro-évènements qui s’enchaînent en cascade, sans suite logique – photo 1 Rémy Rauscher, photos 2 et 3 Dan de Rosilles

Quand l’exaltation de l’arrivée est passée, rares sont les cyclistes d’ultra-distance capables de raconter ce qu’ils ressentent exactement lorsque ils rentrent chez eux et reprennent le cours normal de leur existence. Certains (les plus expérimentés ?) disent qu’ils se projettent immédiatement dans la préparation de l’événement suivant, d’autres (plus béotiens ?) décrivent un syndrome post-aventure, accompagné d’une dépression et d’un découragement face à la reprise du travail et les petites contrariétés de la vie quotidienne. En ce qui me concerne, j’ai la chance d’avoir un article à écrire. Ça va me permettre de mettre les évènements en perspective, de les tenir à distance comme si je n’était qu’un simple observateur. Je glisse du rôle de participant à celui de narrateur. C’est assez confortable, luxueux même. J’ai deux chances : avoir vécu pleinement cet évènement, et pouvoir assez facilement m’en détacher en le partageant avec vous.

TOTAL

“Aujourd’hui, journée montagne… 160 km et 3000 de D+. Tranquille. Avec un vélo à vingt kilos et six jours dans les jambes. Là, je suis sur les prolongateurs, dans un long faux-plat à 3%. Je suis pas mal, j’essaie de me détendre. La transmission craque de partout à cause du sable d’hier. Rien ne vaut 3000 m de D+ pour achever une transmission blessée. j’ai nettoyé comme j’ai pu, remis de la cire, mais ça gratte, ça couine, ça fait de la peine. il faut finir pourtant, c’est la règle du jeu”

Desertus Bikus enduroad gravel road cycling event adventure bikepacking spain GPX Strava maps Openrunner Komoot
Notre itinéraire a traversé l’Espagne du nord au sud, sur 1300km et cinq provinces – carte Dan de Rosilles d’après Strava, Komoot et Openrunner

Les chiffres ont toujours quelque chose à raconter. Non pas qu’ils se suffisent à eux-mêmes, mais ils témoignent eux aussi de l’aventure, de la stratégie, de l’état d’esprit, de l’effort.
Nous sommes partis à quatre, et sommes arrivés à quatre, dans le même temps de course. C’est preuve d’une belle aventure humaine, solidaire, sans heurts, avec d’intéressantes complémentarités d’un point de vue humain, technique, sportif et logistique.
Cette Desertus Bikus nous aura permis de pédaler 1332 km à travers les plus beaux paysages d’Espagne, en gravissant 15570 m cumulés de côtes, de pentes, de raidards et de cols. Il est d’ailleurs intéressant de signaler que, même si ce cumul n’est pas spécialement impressionnant, le pourcentage de pente moyen est globalement bien plus élevé en Espagne que chez nous. Certaines journées, même sur les routes les plus circulantes, nous ont paru particulièrement dures au vu des pourcentages affrontés, alors que le cumul n’était pas excessif.
Nous avons roulé vite, soixante six heures et demie à 20km/h de moyenne, ce qui est d’autant plus rapide si on considère les passages gravel et les longs segments de marche et de portage dans les déserts spongieux. Sur sept jours qu’a duré notre périple (soit 159 h), nous avons roulé en moyenne 190 km par jour (231 km pour la journée la plus longue, 138 pour la plus courte), ce qui illustre notre volonté de nous ménager de bonnes plages de repos, aussi bien pour les repas (matin, midi et soir) que pour des nuits complètes et salvatrices. L’accent mis sur la récupération a permis de garder une bonne marge de sécurité lors des moments compliqués et inattendus : les longs portages et marches dans Gorafe et Tabernas se sont d’autant mieux passés que nous n’étions ni en manque de sommeil, ni au bout de nos forces.

STIGMATES

“Aujourd’hui, on attend une tempête a dit l’internet. Un évènement météo désagréable de plus. En attendant, il fait beau, et on va avoir le vent dans le dos. Donc, on roule, le plus fort possible, parce que la première règle en ultra-distance, c’est : Tout ce que tu peux prendre, tu le prends. Donc là, on peut prendre ça, alors on va le prendre”

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À n’en pas douter l’aventure Desertus Bikus a laissé des traces, sur le cycliste et son équipement. Le titane du Chiru Kunlun, est, quant à lui, sorti indemne de l’épreuve – photos Dan de Rosilles

Que reste-t-il d’inscrit de cette aventure, de traces de ce qui a été vécu ? La narration ne suffit pas, ne suffira jamais à décrire ce qu’on a ressenti, expérimenté. À mon avis, cette Desertus Bikus est même une sorte de parcours intime, qu’il faut garder pour soi, qu’il serait vain d’essayer de partager. Le récit, aussi anecdotique soit-il, ne fera jamais revivre les odeurs, les sons, les sensations, les sentiments. Tout ce que je peux tenter d’exposer, ce sont des pièces à conviction, des marques visibles, inscrites sur moi et mon vélo :
Des pneus grugés et tailladés par des routes et des chemins de gravel roulés à vive allure, des plaquettes de frein laminées par le sable des ramblas du désert de Tabernas, un cuissard et des gants déchirés par une glissade interminable dans une épingle à cheveux sous l’orage, des semelles de chaussures marquées par un nombre incalculable de tours de pédales, des “tan lines” franches et rougeâtres sur mes bras, mes cuisses, mes doigts, preuve de la morsure du soleil, de la pluie, de la grêle, du vent.
Il m’en est aussi resté quelques excellentes biscottes seigle et sésame. Hélas, je ne peux plus les inscrire au dossier, car je les ai terminées hier soir à la maison, tartinées de brandade de morue.

[Les paragraphes en rouge, entre guillemets et en italique sont des mémos vocaux enregistrés “live” pendant l’aventure NDLR]

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Dan De Rosilles
Dan De Rosilleshttps://www.strava.com/athletes/5149425
Dan de Rosilles quadrille sans relâche les routes et les chemins d’Occitanie, entre Cévennes et Camargue. Traceur passionné d’itinéraires de route et de gravel, il administre plusieurs clubs Strava : Arles Gravel, Mi-Fixe-Mi-Gravel, Cyclistes Arlésiens Longue Distance (CALD) et Arelate Denta Rota Fixa. Il aime le pignon fixe, la longue distance, le bikepacking, la pêche à la mouche, le saucisson et les bières artisanales. Ses textes et ses photos sont publiés régulièrement sur Bike Café et plus ponctuellement dans la presse papier.

9 COMMENTAIRES

  1. Bravo Dan, merci pour ce long récit passionnant. Le passage sur Tabernas m’a fait revivre les pistes et ramblas autour de Las Negras, du parc del Cabo de Gata Nijar. Encore merci.
    Félicitations à vous quatre.
    A te lire, sans que tu te sois attardé dessus, je comprends que ton équipent Q36.5 a donné entière satisfaction, le jersey est il adapté aux températures printanières et estivales ?
    A bientôt

  2. Salut Thibault,
    Absolument, ce jersey est LE modèle le plus polyvalent chez Q36.5. Je l’ai porté non stop pendant la DB ; associé au baselayer 2 il couvre toutes les condition de demi-saison et estivales. De plus, il est très visible, avec sa large bande réfléchissante verticale dans le dos.

  3. Hello Dan !
    Merci pour ce récit, j’ai adoré.
    Par moment on a l’impression d’être à coté et de rouler avec toi.

    Bon vent

  4. Allez dans un (deux…) désert et rencontrer les autres…c’est ça le vélo !
    Un récit bien ficelé comme la course où l’expérience a parlé (conditions dantesques!)
    Et ce Chiru….!! assemblé et équipé comme il se doit et tout est passé, nickel.
    Mon chilkoot, c’est mon pullman quotidien (vélotaf et siège enfant), c’est mon gravel en 27″5, mon coursier en 700*28, mon bikepacker chargé pour sillonner la Réunion. Et ailleurs.
    De tous mes vélos, c’est le plus généreux et il me pardonne tout.
    Bon, Dan, on a quelques parcours intéressant à la Réunion. On vous attend.
    Bonne route !

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