La Mightly Corinthian a été lancée par Alan et Ali Brenton les animateurs de l’association “Sportive Lakes” au Royaume-Unis. C’est une “classique” vélo d’un jour qui se déroule sur une longue distance (300 km) avec pas mal d’ascensions (4100 m de D+) dans le décor fabuleux de la région des lacs située dans le Nord-Ouest de l’Angleterre.
Les participants doivent chevaucher des bicyclettes “vintage” en acier nées avant 1987. Ils sont soutenus et ravitaillés sur la parcours par l’association “Sportives Lakes”. The Mighty Corinthian est une course qui permet de découvrir les plus beaux des paysages de la région avec ses lacs, ses plaines côtières, ses landes sauvages, ses terres agricoles, ses villages magnifiques, … et quelques montées de cols.
C’est en voyant cette vidéo sur le net, que Alexandre Voisine et William Lanigan se sont décidés à participer à l’épreuve. Ces deux compères ne sont pas des inconnus du monde du vélo puisqu’ils sont associés dans le projet Malteni … Ces passionnés de cyclisme, fiers de leur région du nord et organisateurs de séjours cyclistes sur les pavés, ont décidé en 2010 de créer un concept original : créer une bière artisanale dédiée aux fans de vélo. Ils ne font pas que de la mousse, ils roulent également et notamment lors d’épreuves “vintage”.
La Mighty Corinthian, annoncée comme l’épreuve vintage la plus longue du monde, ne pouvait que les attirer. “Après avoir consulté internet on s’est dit on y va, sans avoir vraiment planifié. On aime bien cette région … allez on s’inscrit !” nous confie Alexandre Voisine. La région des lacs n’est pas facile d’accès par la route, et il faut atteindre les nord ouest de l’Angleterre en traversant des grandes villes comme Birmingham. “On est parti le vendredi et on a pris 4 heures de retard sur le trajet estimé. On devait prendre nos dossards le soir et les organisateurs nous ont attendu exprès car nous étions les derniers ...”, précise Alex.
300 km sur un vélo de 1910
Alex, on le sait, est un champion du pignon fixe notamment sur son Grand-bi avec lequel il réalise des exploits lors de rencontres internationales. Pour cette épreuve anglaise Alex a choisi d’utiliser son vélo de 1910 “Cela fait 6 ans que j’ai ce vélo que j’ai trouvé sur Le Bon Coin. Je l’ai récupéré quasi en l’état, j’ai juste changé les pédales, la selle et remplacé quelques rayons cassés. Je fais toutes les courses rétro avec ce vélo ou avec mon Grand-bi. J’aime bien cette période du vélo jusqu’aux années 30, quand il n’existait pas encore de changement de vitesses.“
Le développement de 45 x 21 utilisé était un sacré braquet pour ce parcours vallonné. “J’ai dû mettre pied à terre au moins 3 fois. Il y avait notamment un col où même William, qui avait pourtant un vélo des années 80 équipé de vitesses, a également marché.” précise Alex.
Concernant son développement il poursuit “45 x 21 c’est beaucoup mais je préfère forcer dans les montées, par contre ça me permet de moins mouliner dans les descentes et sur le plat. J’ai également ajouté à mon vélo un frein avant un peu anachronique pour la période, mais il m’aide à régler l’allure dans les grosses descentes de Toscane sur le 200 de l’Eroica et cela m’a bien aidé ici aussi.“
Un parcours tout bosselé
Ça monte et ça descend en permanence. “La course me faisait un peu peur car on savait que c’était très vallonné … On n’a pas fait les malins ! … Je suis parti tôt vers 3 h du matin de nuit … Il faisait frais … C’était très beau et j’ai découvert le premier lac au petit matin sous la brume.” nous raconte Alex. Notre émule de Maurice Garin a roulé pratiquement seul sur le parcours car le rythme d’un pignon fixe ne s’accorde pas avec les vélos à vitesses. En montée il va plus vite, forcé de basculer son 45 x 21 en haut des cotes, alors qu’en descente les vélos à vitesses avec roue libre, filent comme des avions.
“Les ravitaillements étaient des points de rendez-vous où les participants pouvaient se retrouver et où ils restaient parfois 1/4 d’heure avant de reprendre la route. Les bénévoles nous ont choyé car les organisateurs attendaient plus de monde, mais en fait nous n’étions que 15 participants et ils pouvaient s’occuper de chacun …” précise Alex qui nous raconte sa course. “J’ai particulièrement apprécié le lever du soleil sur le premier lac. Après je suis tombé sur deux cerfs qui traversaient la route. Ensuite ça a été des enchaînements de montées / descentes sans vraiment de répit. Il y avait également un barrage très beau à Thirlmere où j’ai pris quelques photos. Après il y avait le col le plus haut 574 m au kilomètre 160. C’était pas le plus beau passage mais c’était le plus symbolique et j’ai pu le grimper totalement à vélo car le pourcentage moyen était gérable pour mon vélo. Les petites routes sont sympas avec les petits murets en pierre comme en Écosse, mais avec des paysages plus boisés. Il faut se méfier des moutons car il y a de nombreux troupeaux et quand ça leur prend ils traversent la route. Dans l’après-midi, William qui était parti 2 heures plus tard, m’a rejoint. Nous avons roulé un peu ensemble plusieurs dizaine de kilomètres. Enfin on a aperçu de loin le dernier juge de paix qui est un col plus raide cette fois avec des passages à 13% … Là j’ai dû mettre pied à terre comme beaucoup. On est au 255ème kilomètre et la fin a été longue.“
C’était une première, et les organisateurs qui organisent déjà dans la région plusieurs courses de ce genre, adapteront l’épreuve pour attirer plus de monde. Alex nous explique les raisons du faible nombre d’inscrits “La barrière des 300 km a un peu effrayé les éventuels participants. Dès qu’on arrive sur de grandes distances, même à l’Eroica, ça écrème pas mal. Le faible nombre des concurrents sur cette Mightly Corinthian est également lié au prix relativement élevé de l’inscription et à l’éloignement de cette région des lacs.“
Alex est arrivé à 19 h 40 à Ulverston après 16 h 40 de course y compris les arrêts … chapeau.
A l’arrivée les participants se retrouvent au musée Laurel et Hardy … Rien à voir avec le vélo vintage, mais la présence dans cette petite commune de ce musée est simplement liée au fait que Stan Laurel était natif d’Ulverston d’où est donné le départ de l’épreuve et qui accueille également l’arrivée.
Si vous êtes intéressés par les épreuves organisées par Sportive Lakes, allez faire un tour sur leur site : http://www.sportivelakes.co.uk/
Si vous êtes amateurs de bière et de vélo allez également découvrir le site d’Alex et William que vous croiserez sans doute si vous allez sur les manifestations vintage où ils ont souvent un stand. http://www.maltenibeer.com/