Le gravel est une matière faite de découvertes et d’aventures qui donne naissance à une génération spontanée de sorties à vélo “informelles”. Cette nouvelle pratique cycliste, se développe en mode réseau, loin des organisations structurées conventionnelles. Ce fonctionnement marginal et presque “underground” colle bien à l’esprit pionnier de ces nouveaux cyclistes. Le mode d’organisation est convivial et accueillant : un traceur propose de nous faire découvrir son “territoire”, le partage se fait via les réseaux sociaux, strava ou un blog … parfois les 3. Une date de rendez-vous est prise. Pas de montant d’inscription, on vient, comme dans une auberge espagnole, avec son vélo en n’oubliant pas de charger la trace sur son gps dans le cas où on perdrait le petit groupe. Un serre-file gère l’arrière-garde et l’aventure peut commencer.
Les pistes des Maures
Un peu de géographie pour ceux qui ne connaîtraient pas le coin. La chaîne des Maures est un petit massif situé entre Hyères et Fréjus. Son point culminant est le signal de la Sauvette situé à 780 m d’altitude. Nous sommes au pays de la châtaigne (le fruit du chataîgnier … pas de la bagarre) et du chêne liège, avec lequel autrefois nous faisions des bouchons. Cette montagne “noire”, comme le suggère l’origine de son nom a été souvent le théâtre d’incendies ravageurs. Dans sa partie intérieure, que le groupe Maures Gravel nous propose de découvrir, la forêt est restée dense et sauvage. Elle est moins habitée et les parcours sont somptueux entre la mer que l’on aperçoit d’un côté et les Alpes de l’autre.
Laurent est venu l’an dernier sur le Tour de la Sainte Victoire que nous avions organisé avec Arles Gravel. Depuis il a créé un groupe : Maures Gravel qui sillonne régulièrement ce massif du Var. Il nous a proposé, dimanche dernier, cette balade sur la route des crêtes et sur les superbes pistes situées entre la Garde Freinet et Collobrières. Une telle invitation ne se refuse pas.
Jusqu’au dernier moment l’aventure a été incertaine car les pluies diluviennes des jours précédents risquaient de faire annuler la sortie. Après une reco à moto la veille, pour s’assurer que l’on pourrait passer, Laurent nous donne le feu vert le samedi midi : super demain on sera à Gonfaron pour un programme à la carte de 50 km en format découverte à 130 km pour les plus gourmands.
Nous étions 22 devant le cimetière de Gonfaron … On retrouve des visages connus ou croisés sur facebook. On s’est vu il n’y a pas longtemps sur un tracé marseillais dans le massif de l’Étoile et le Garlaban tracé par Sébastien. La communauté gravel commence à prendre forme dans notre région.
Petit briefing de Laurent et la petite troupe se dirige vers la première montée de la piste de Notre-Dame du Figuier. On a perdu dans la première bataille quelques brebis égarées … Laurent essaie de réunir le troupeau mais certains renoncent n’ayant pas anticipé les difficultés que présente le terrain.
On poursuit notre route agrémentée de pauses pour regrouper la troupe. Je vais bénéficier toute la journée de ces temps d’arrêts. Je sors d’une bronchite carabinée qui m’a bien entamé pendant 4 semaines.
La pause déjeuner est prévue à la Garde Freinet. En guise de hors d’oeuvre nous aurons une vue sur le Mont Blanc et la découverte de cette fameuse piste Marc Robert connue de tous les amateurs de VTT de la région. Ils vont devoir faire une petite place aux graveleux sur ce spot somptueux où la route, qui existait autrefois, est progressivement reprise par la nature pour redevenir une piste.
Malgré le retard pris au début de l’aventure nous arrivons comme prévu à la boulangerie de la Garde Freinet vers 12 h … Il reste du pain et des sandwichs et nous nous installons sur le terrain de boule à l’entrée du village pour déjeuner et refaire le plein des bidons.
Moment de partage et échanges entre cyclistes. Le vélo de Ima Su, cadre titane qui a 20 ans, côtoie mon Caminade … Un air de famille malgré cette belle différence d’âge. Le plus léger étant le vieillard avec son cadre en titane et ses équipements supers légers. On parle pneus, équipements, … le monde du gravel est un univers composite et intéressant.
Laurent donne le signal du départ et à la sortie de la ville une bonne côte nous attend pour aller vers le Val Verdun aux pieds des Roches Blanches. La digestion va être compliquée, mon sandwich se met un peu en travers. Le soleil caché depuis le matin sous une couche laiteuse fait une timide apparition et soudain le radiateur monte en degrés.
On passe quelques maisons du côté de la Haute Cour, puis un gué et nous voilà sur la belle piste de Cagnal. Une vieille Cox, deux ou trois maisons en pierre perdues dans le massif … on est transporté autre-part.
Plus loin on passe un pont au-dessus du ruisseau de Cagnal dont les eaux sont gonflées par les pluies récentes. Il y a trois jours l’eau devait passer au-dessus.
La piste serpente dans un paysage sauvage qui nous offre des senteurs de printemps. Il y a des bosses que certains s’amusent à sauter … Ima décolle sur une bosse en retombant le pneu avant déjante … galère, chambre à air et malgré ça impossible de garder de la pression dans le pneu. Retour en voiture obligatoire …
On laisse Ima au bord de la route qui nous emmène vers Collobrières. Superbe paysage, aucune voiture : vive le gravel loin des nationales et des automobilistes énervés. Nous sommes 4 à couper la fin de parcours. Personnellement ça me va bien et j’ai déjà fait la montée à Notre-Dame des Anges dont je connais la difficulté.
Pour faire plus direct et plus facile on rentrera par le col des Fourches avec quand même 9 km de montée. Une dernière plongée sur une route lisse comme un billard et nous voilà de retour à notre cimetière de départ. 82 km et 1815 m de D+ pour nous … 10 km de plus pour l’autre groupe qui est monté jusqu’à Notre-Dame … À refaire avec un peu plus de soleil. Merci à Laurent et à Maures Gravel pour ce beau parcours et pour l’organisation de cette sortie.
Le film
Merci Stéphane pour le montage des images de cette journée gravel.
Un bel article sur cette sortie qui restera je pense dans les mémoires 😉
A bientôt !