La marque polonaise NS Bikes ajoute un + 2 à son RAG. J’ai testé ce modèle, qui est en fait une « semi » nouveauté, puisque l’année dernière j’avais déjà publié un test très complet de son grand frère, dans son millésime 2018. Vous pouvez le (re)lire ici, pour avoir une idée plus précise de la marque NS Bikes, qui rappelons-le, est également propriétaire de Rondo, marque désormais bien implantée dans le milieu du gravel.
+1 ou +2, vous aurez le choix
De sources sûres nous savons que le RAG+ 2018 s’est très bien vendu, et c’est probablement pour cette raison que NS Bikes a voulu étoffer sa gamme dédiée à notre pratique en proposant deux modèles distincts. Ainsi, on retrouve désormais en haut de la gamme le « RAG+ 1 », qui est le descendant direct du RAG+ de 2018. On y retrouve le même équipement, à savoir le groupe mono APEX hydraulique de SRAM. Seul quelques petits détails, que j’avais pour certains relevé sur la version 2018, ont été depuis corrigés. À vrai dire, le changement le plus marquant reste la couleur, abandonnant le costume « street art » gris et orange pour une livrée vert kaki d’un bel effet, mais finalement plus conventionnelle…
En dessous, on retrouve ce vélo que nous avons testé, le RAG+ 2, déclinaison plus accessible puisque le freinage embarqué ici est de type mécanique, via des étriers et disques TRP. La facture baisse en conséquence et le RAG+ 2 est affiché à 1490 euros (prix catalogue).
Hormis ce point (certes important, nous y reviendrons), il y a peu de différences entre ces faux jumeaux. On notera tout de même une monte pneumatique moins prestigieuse, puisque en lieu et place des Panaracer Gravel King, sont montés des Kenda Flintridge Pro en 700 x 35 mm, également « Tubeless Ready », des moyeux différents, et un look que désormais tout oppose.
Une cosmétique marquée par une finition sans reproche, une sérigraphie et un coloris unique noir et jaune qui traduisent une originalité affirmée, qui ne laisse pas indifférent, comme d’ailleurs toute la gamme NS BIKES. Comme chez le précédent RAG, on retrouve également les périphériques Octane One, du même groupe, qui participent grandement à l’identité visuelle de ce gravel.
Un test féminin – masculin
Entrons maintenant dans le vif du sujet pour vous parler du test de cette monture. Celui-ci a été réalisé principalement par deux cyclistes, en l’occurrence Cassandra, pistarde au solide CV, qui l’a roulé durant toute La Maures Gravel , et bien sûr votre fidèle serviteur. Un total d’environ 500 km à nous deux, 60% sur les pistes du Var, et le restant en usage Vélotaf sur routes secondaires.
Reçu en taille M, le RAG+2 se veut plutôt sportif dans sa position, plus proche d’un cyclo-cross que d’un Gravel typé endurance, avec une douille de direction relativement basse, sans pour autant être extrême. En montant une potence un peu plus courte, on arrive facilement à ce que l’on souhaite (c’est d’ailleurs ce que j’ai fait sur mon RAG+ 2018).
En selle, on retrouve logiquement les qualités du cadre de son grand frère, à savoir une étonnante maniabilité qui le rend tout à fait apte à s’engager sur un cyclo-cross, ou tout simplement pour s’amuser dans des « singles » boisés.
Dans les rapides descentes, on retrouve également une grande stabilité, conséquence d’une géométrie moderne, à savoir un arrière « court », propice aux belles relances, et un avant « long ». Une stabilité renforcée par l’excellente rigidité de l’imposante fourche intégralement en carbone. Un Gravel qui se veut donc aussi agile que rassurant, c’est qui est un point important pour une clientèle qui ne vient pas toujours de l’univers du VTT.
Concernant le poste de pilotage, si la largeur du cintre (au demeurant très bien fini avec un noir laqué du plus bel effet) est réaliste, j’ai trouvé que son « drop » était trop important pour arriver à trouver le bon réglage dans cette position. Dommage, car son « flare » est bien dosé pour un usage polyvalent.
Les leviers Sram Apex (E) sont bien ergonomiques, même si, dans cette version « mécanique », on ne retrouve pas l’effet de « cornes » de la version hydraulique (c’est là que vient se loger le maître-cylindre) qui est plus rassurant en formant une butée pour nos mains, particulièrement quand le terrain se dégrade trop… Ces leviers actionnent donc des étriers mécaniques TRP (D), pinçant des disques de 160 mm, TRP également (du plus bel effet avec ses rainures noires). On retrouve un touché assez particulier, bien loin malheureusement de l’onctuosité et de la puissance propre à l’hydraulique. Si le liquide minéral ne coule pas dans ses veines, ce RAG+ 2 ne s’en sort finalement pas si mal au freinage pour peu que l’on anticipe un peu plus ses freinages. À fortiori dans des régions aux reliefs moins marqués, ce freinage pourra convenir à un bon nombre de pratiquants.
Des pratiquants qui ne doivent pas dénigrer la transmission mono plateau (C), puisque NS Bikes ne propose aucun vélo en double plateaux. Visuellement valorisant, le groupe Apex de SRAM n’est pas un modèle d’onctuosité, et le réglage parfait est difficile à trouver. Néanmoins, il faudrait comparer avec une cassette Sram en lieu et place de la Sunrace qui équipe ce gravel…
Avec un plateau de 42 dents et une cassettes 11 vitesses 11 – 42, la démultiplication disponible est confortable et permet de couvrir un large spectre de profils de parcours. Néanmoins, pour les moins puissants (ou les plus chargés), cela peut paraître un peu juste dans les forts et longs pourcentages positifs. Des ascensions où ce RAG+ 2 se révèle assez efficace en relance, aidé par des roues au poids corrects pour cette gamme de prix. Les pneus de 35 mm Kenda (A) n’y sont pas étrangers, et comparativement au RAG+1 et ses Panaracer en 43 mm, je dirais même que cette monte rend le RAG+2 plus polyvalent, notamment sur la route. J’ai été particulièrement impressionné par le grip qu’offre ces Kenda Flintridge. Que ce soit sur routes dégradées, ou sur pistes, ils se sont montrés très rassurants. Je n’ai pas pu tester une monte en 27,5 pouces, montage que permet ce vélo puisque NS Bikes annonce pouvoir accepter une largeur maximale de 2.2 dans ce diamètre.
Pour revenir sur les caractéristiques, on retiendra que ce RAG+2 s’arme des derniers standards du milieu, à savoir des fixations d’étriers Flatmount, des axes traversant (B) avant et arrières, et notamment un entre-axe de 142 mm x 12mm à l’arrière, qui permet comme nous l’avons évoqué de concilier des bases courtes et une monte pneumatique généreuse. Et accessoirement, cela correspond à l’entre-axe des VTT « non BOOST », ce qui ouvre potentiellement un large choix de roues qui pourraient convenir selon l’usage envisagé.
Pour conclure
Vous l’avez compris, ce RAG+2 ne diffère pas beaucoup de son ainé, si ce n’est de baisser significativement la facture en proposant cette version d’appel à freinage mécanique. Hormis cela, on retrouve avec bonheur l’ADN de la marque polonaise, notamment à travers une identité visuelle affirmée, et l’expérience « offroad » de la marque.
Dans cette gamme de prix, la concurrence est rude, mais le RAG+ a de solides arguments pour mener cette bataille…
Lien du site français : https://www.nsbikes.fr/fr/
Lien site international : https://nsbikes.com/rag,39,pl.html
Ils sont magnifiques ces engins ! Quelle serait la concurrence pour du vélotaf dans cette gamme de prix (ou en dessous) ?
Merci pour le compte rendu complet. Bonne continuation. Pierre
Pourriez-vous me donner les tailles des riders, car je souhaite l’acquérir, mais je suis entre deux tailles (S&M), svp ?
Thomas, 1m78 et 84 d’entre jambes. Attention, depuis cet article, le RAG+ 2021 a changé de cadre, qui taille différemment et plus petit…