Lors du dernier presscamp Mavic j’ai pu tester rapidement, mais sur un parcours représentatif, les qualités de ce nouveau vélo ; qui se présente comme étant le 1er “Sport Utility Bicycle” (SUB). Ce vélo, éminemment polyvalent et sportif, propose de nous emmener sur tous les types de routes : asphalte bien lisse ou route dégradée, chemin ou section Gravel, …
Maxime Poisson, le créateur de la marque, n’est pas un inconnu pour nos lecteurs. Nous avions consacré un sujet à son vélo de critérium lors d’un article précédent. Ce premier vélo de vitesse, qu’il avait imaginé au départ pour lui, a conduit Maxime à créer la marque WishOne. Et comme Maxime est curieux et sportif, il n’a pas hésité à faire le grand écart, pour imaginer une suite avec un nouveau vélo qui sera également sportif, mais aussi, extrêmement polyvalent. Un vélo dans l’air du temps, permettant de rouler un peu partout sans trop de limites. Un SUB en quelque sorte …
On ne change pas une équipe qui gagne
Du côté géométrie ce sont les ingénieurs d’Antidote Solutions qui ont planché sur le sujet afin que le vélo puisse affronter tous les terrains : routes, routes dégradées, chemin, section Gravel, singletrack, etc. … Alexandre Guiral, créateur d’Antidote Solutions et aveyronnais comme Maxime, nous explique lors du presscamp les options qui ont été prises sur ce vélo, avec ses haubans fins de 14 mm, le boîtier de pédalier T47, les tubes Colombus HSS Spirit,… “Pour créer le WisOne Crit j’ai dû rudement potasser le sujet et regarder plein de films afin d’étudier la position des cyclistes qui participent aux “CRIT”. Pour le SUB ça a été plus facile … Ce vélo est plus proche de ce que nous savons faire chez Antidote“.
Du côté fabrication et finition peinture c’est Cyfac International qui produit en France ce magnifique vélo. On connait la qualité des réalisations de la marque installée à la Fuye. Les peintures par émaillage traditionnel sont sublimes, et le client aura plusieurs choix et différents niveaux de qualité.
Du côté équipements, les roues Mavic Allroad seront proposées sur les deux versions du vélo complet (V1 et V2). Sur la V2 ce seront les nouvelles roues carbone que nous avons testées, lors de ce presscamp. Le choix du mono plateau a été retenu sur les montages de base, mais on peut demander un double et toutes les adaptations pour des versions électriques. D’ailleurs j’ai roulé sur le beau vélo que vous voyez à la une de cet article, qui est équipé en double.
Une belle synthèse entre classique et moderne
Un cadre qui n’est pas très slooping dans le monde du gravel, ça peut sembler étrange … Des haubans qui ne viennent pas s’agripper sur le tube horizontal ou à mi-chemin du tube de selle, c’est troublant … On ne retrouve pas ici les “marqueurs” habituels des vélos de gravel et ce vélo paraît “classique”. Ce classicisme n’est pas fait pour me déplaire, il cache en fait une belle modernité. Cette sobriété dans le design est vraiment classe, un peu comme celle du Versus Victoire que j’ai essayé cette année. Je trouve le dessin de ce WishOne SUB d’une extrême pureté. Les raccords sont lisses (qualité Cyfac) et les tubes semblent être nés ainsi formés. Rien ne heurte le regard, lorsque l’on se penche sur les détails. J’adresse au passage un coup de chapeau à nos artisans français, qui savent faire ces produits haut de gamme en France. Côté look et finition, ce SUB figure dans le haut du tableau des vélos disponibles sur le marché.
Le vélo que je vais tester, est celui qui correspond à un choix client. Il est équipé en double plateau avec un pédalier Rotor 48 – 33. La transmission électrique Sram Red anime une cassette allant jusqu’à 32, qui me posera par deux fois un problème de franchissement sur des rampes difficiles en terrain instable. Les roues sont les nouvelles Mavic Allroad carbone, équipées de pneus allroad de 40 montés en tubeless. Ces roues étaient les vedettes de ce presscamp Mavic.
L’essai
Pour cette première matinée lors du presscamp en Aveyron, Maxime me propose de tester son vélo. Il est équipé des nouvelles roues Allroad Carbon de Mavic je vais donc découvrir les deux nouveautés en même temps. Le vélo est sublime : un bleu profond avec sur le tube horizontal une peinture à paillettes très design. Une fois que je me suis fait expliquer le fonctionnement du Sram Red Wifi, je monte sur le vélo et immédiatement je me suis senti à l’aise. Avant le départ sur les pistes aveyronnaises, je fais quelques centaines de mètres pour m’adapter à cette transmission qui m’était totalement inconnue.
Ça commence par un bout de route. Le rythme du groupe est déjà fort, et je sens dans les premières montées que ce sera dur de prendre les roues du groupe, malgré le bijou que j’ai entre les jambes. Il faut dire que je suis en bonne compagnie : Frank Schelck un coureur pro qui a arrêté sa carrière il y a deux ans, Steve Chainel, ancien coureur pro et devenu champion le France de cyclocross en 2018 alors qu’il était redevenu amateur. Les autres journalistes présents étant également de bons cyclistes il va falloir que j’oublie ma date de naissance pour essayer de suivre.
Dans les montées le faible poids du vélo, 8,6 kg environ, m’aide bien et la rigidité latérale du cadre et des roues me permettent de basculer facilement les raidillons … Moins vite que mes collègues, mais là c’est à cause de ma puissance en watts plus modeste. À la première occasion je retire de l’air de mes tubeless qui ont été trop gonflés par les mécanos. Je ne pèse 66 kg pour 1m78, ils ont dû me voir plus lourd … Le vélo sautait beaucoup trop sur les cailloux, avec moins d’air ça va nettement mieux. En diminuant la pression j’ai encore amélioré la motricité dans les montées et le confort dans les descentes. Je suis content d’arriver au terme des 45 km de ce parcours avec 800 m de D+ qui a été bien cassant par endroit.
Joueur et précis
Dès sa prise en main, le vélo montre rapidement son caractère joueur et manoeuvrant. On peut imaginer par le fait qu’il risque d’être instable en descente sur les sentiers cabossés : pas du tout. Il garde bien sa trajectoire, et il n’a m’a jamais envoyé sur les bas-côtés des pistes aveyronnaises.
Le pilotage n’est pas mon fort. Ma mauvaise vision des reliefs du terrain est souvent un handicap, et je compte beaucoup sur le matériel pour suppléer à mes carences. Ce SUB ne m’a pas trahi et il m’a même aidé. J’ai aussi bien descendu avec lui qu’avec mon Caminade l’après-midi pourtant chaussé de 650 x 47 et équipé également, je le précise, des roues Mavic carbone en 27.5.
Bilan
Ce n’est pas 45 km, dans ce contexte particulier du Presscamp Mavic, qui me permettront de donner des conclusions définitives sur ce vélo. Néanmoins j’ai été bluffé par sa polyvalence qui mériterait de le tester sur une longue distance mixant route et chemin. Je suis sorti emballé par ce test et prêt à craquer et m’en faire construire un …
Ce vélo est “sportif” et il peut tout à fait devenir le vélo unique d’un cycliste exigeant. Certes le prix est élevé mais il correspond au travail soigné de Cyfac et au faible volume de production. WishOne est une petite structure donc elle est souple et à l’écoute des demandes de ses clients. Sans être un “sur mesure”, ce vélo pourra être adapté à vos demandes particulières et aux options que vous souhaitez.
Je suis admiratif de ce beau travail à la française. Effectivement il faut prévoir de casser le Codevi parce que c est un investissement. La finition semble très sympathique et axée haut de gamme. Peut être qu un modèle entrée de gamme serait bien au catalogue même si le cadre seul permet de moduler sur l ensemble de l équipement. Merci de cet article sur ces produits qui me font aussi rêver.