Le nom de “Black Mamba” vous évoque quelque chose ? Sois-vous êtes passionné de serpents venimeux d’Afrique et vous êtes arrivé grâce à Google sur cet article, ou tout comme moi vous avez roulé ou vous roulez encore en VTT typé XC.
En effet, à l’origine ce Black Mamba est un pneu de XC, développé avec l’aide du champion bien connu Julien Absalon. Destiné aux conditions sèches, d’où la référence au redouté serpent africain, le Mamba noir. C’est un pneu réputé rapide et qui a fait ses preuves sur les circuits XCO et autres épreuves de XC Marathon.
Hutchinson l’a décliné par la suite pour le cyclo-cross, qu’il a logiquement nommé “Black Mamba CX “.
Dans cette sous-catégorie du Black Mamba, on retrouve plusieurs dimensions et notamment une version pour chambre à air de 32 mm (qui permet d’être dans la limite UCI de 33 mm pour les coureurs de cyclo-cross), une version tubeless en 34 mm, et depuis 2017 Hutchinson a introduit, assez discrètement, une version en 38 mm qui, vous vous en doutez, nous intéresse tout particulièrement pour l’usage Gravel.
C’est cette version que j’ai pu essayer en cette fin d’été dans le sud de la France, un terrain idéal pour juger des aptitudes supposées de ce pneu.
Sur la balance, notre invité tressé en 127 tpi pèse un petit 460 gr ce qui est globalement dans la norme même si on a vu plus légers dans ces sections.
Concernant le montage, celui-ci se fait sans trop de peine, même si l’on reconnait les flancs relativement épais d’Hutchinson, rappelant ceux du bien connu Overide. Monté sur des jantes de 19 mm de largeur interne, le Black Mamba est mesuré précisément à 37 mm une fois gonflé à 3 bars. Pensez à respecter les sens de montages, différenciés entre avant et arrière.
Ne boudons pas notre plaisir de lire “MADE IN FRANCE” sur les flancs de ce pneu. Rappelons au passage que cette marque française a été une des premières à maitriser la technique tubeless (et notamment sa délicate étanchéité) dans l’univers du cycle, grâce à sa fructueuse collaboration avec MAVIC.
Le tableau renseignant l’utilisateur sur la pression idéale est clair et permet de partir sur de bonnes bases. La pression minimale indiquée sur les flancs étant elle destinée à un montage en chambres à air, de façon à prévenir les risques de pincements, fréquents enchambres à air, à fortiori sur des chemins parfois rocailleux.
Sur la route et sur les pistes
Pour rejoindre quelques pistes locales, j’emprunte souvent quelques portions de route qui me permettent d’apprécier le rendement sur cette surface. Je dois dire que je viens juste de démonter des pneus 40 mm à gomme souple, et la comparaison est flagrante en termes de rendement routier. Ce pneu file bien sur le bitume, et de façon plutôt silencieuse. Ces deux facteurs étant d’ailleurs souvent liés dans les performances sur le macadam…
Sur pistes, le profil très bas des sculptures permet un rendement particulièrement efficace. C’est clairement le point fort de ce pneu, et on reconnait en cela ses origines compétitives, qui le dédiait initialement aux courses de XCO et CX. Comme souvent chez Hutchinson, les épais flancs ne placent pas ce modèle parmi les plus confortables. Une enveloppe qui embarque toutes les technologies “maison” d’Hutchinson. À l’usage il s’avère robuste, les marques de cailloux et roches sur ses flancs ne laissent pas apparaitre de dommages sur la carcasse.
Concernant l’adhérence, on est vite en confiance à la prise d’angle. Ce n’est pourtant pas la gomme la plus souple que j’ai pu connaître, mais j’ai noté que c’était un bon compromis, notamment pour préserver le rendement.
Les freinages peuvent cependant nous rappeler que les sculptures sont basses. Cela dit, comme toujours en gravel sur les rapides pistes sèches, le freinage reste un point délicat sur nos frêles montures rigides. Mais c’est justement cette relative “précarité” qui rend le pilotage d’un gravel bike si riche en sensation !
J’ai eu l’occasion pour ce test qui a totalisé 300 km de fréquenter également des parcours techniques, et avouons-le, bien plus propice à un VTT qu’à un Gravel.
J’ai été relativement surpris que malgré sa section assez faible, ce Black Mamba s’avère excellent en motricité. Tant que l’on reste dans le milieu sec bien entendu… Un pneu qui pourra convenir aux débutants dans notre discipline qui ont parfois du mal à trouver la motricité dans les montées techniques, du fait de mauvaises positions sur leurs montures la plupart du temps. Un pneu adapté est évidemment un plus pour progresser dans ce sens.
En 300 km, je ne peux évidemment pas me prononcer sur la longévité de ce pneu. D’autant plus qu’au vu de son profil et de la faible profondeur des sculptures, il ne faudra probablement pas attendre de miracle de ce côté.
Pour conclure
J’ai surtout apprécié ce pneu français pour son excellent rendement, que ce soit sur route ou sur piste. Sa robustesse face à un terrain sec et hostile semble réelle et la prise d’angle est rassurante. En cela, j’estime que fidèle à ses origines glorieuses en XC, c’est un pneu idéal pour aller chercher la performance sur terrain sec, par exemple lors de la “Mavic Gravel Roc Race” du Roc d’Azur (à l’exception de l’édition humide de 2018) où sa robustesse sera un atout.
Sa section de 38 mm l’éloignera de certains montages contemporains où la tendance est plutôt de 40 à 43 mm en 700, mais pourra en revanche être idéale sur des Gravels de conception plus ancienne où il est souvent difficile d’espérer plus large (exemple : GT GRADE Mk1). Si le confort n’est pas votre priorité, (re)penser à ce “serpent noir” pour des parcours rapides et sec.
Caractéristiques
• Gomme Race Riposte 50a
• Carcasse tubeless ready 127 tpi pour un maximum de rendement, confort et résistance à la crevaison. Montage avec liquide préventif et d’étanchéité obligatoire pour rendre le pneu étanche et l’utiliser sans chambre-à-air.
• Disc Brake Compatible : suffisamment d’adhérence pour un vélo de route / gravel doté d’un freinage à disques (plus puissant qu’un freinage à patins)
Prix : 29,90 €
Dommage que l’on ne nous réserve le 50c que pour les roues en 650b. Pour les Cyclistes en 700 et qui comme moi aiment les pneus larges on est obligé de passer par des pneus VTT toujours très lourds.
Black Mamba : kill bill.
“Le nom de « Black Mamba » vous évoque quelque chose ?”
Oui c’est aussi le nom d’un Sextoys !
Bonjour, pourriez vous m’expliquer pourquoi, en préconisant des pressions de 1,8 à 2,3 bar hutchinson marque pression maxi 3 bar sur le pneus??
Merci d’éclairer ma lanterne.
Je me répond à moi même, déjà j’ai mal lu,c’est mini 3bars pas maxi et la réponse est dans votre compte rendu. Désolé…
“Le nom de « Black Mamba » vous évoque quelque chose ? Sois-vous êtes passionné de serpents vénéneux d’Afrique et vous êtes arrivé grâce à Google sur cet article, ou tout comme moi vous avez roulé ou vous roulez encore en VTT typé XC”
Petite correction : Les animaux sont VENIMEUX, seules les plantes sont VÉNÉNEUSES. 😉
Merci pour vos beaux articles
En effet, merci pour cette précision 😉