En août dernier, j’avais eu l’occasion de vous présenter le Bertin C117. Un vélo de gravel fait d’aluminium que j’avais pu tester lors de la randonée Ventoux Gravel . Pour mémoire, cette marque a été fondée par Andrée Bertin en 1946, lui-même coureur cycliste. Bien plus tard, Bertin deviendra Shimano France, ce qui concordera également avec la fin progressive des cycles Bertin. Et c’est finalement en 2016 que Mickaël Bertin relance, en famille, la production des cycles du même nom. Pour les dénominations commerciales de ses modèles, Mickaël puise directement son inspiration dans l’historique de la marque. Ainsi, les vélos de gravel se voient estampiller des dénominations de la série “Randonneur”, où Mickaël a simplement ajouté +1 au C132, qui était déjà utilisé pour le Gravel C132 “actuel” amené à disparaître prochainement au profit de ce nouveau C133.
Bertin : une marque historique
Une entreprise familiale, aujourd’hui implantée en Bretagne, plus précisément à Quimper. Quand Mickaël Bertin m’a proposé ce test, j’étais enthousiaste pour plusieurs raisons. D’une part, car c’est souvent avec un intérêt particulier que l’on aborde une relation avec une marque française, mais également (et surtout) parce que je gardais un très bon souvenir de mon dernier test au guidon d’un Bertin.
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Un breton dans le Vaucluse
Comme pour le C117, c’est majoritairement le Vaucluse qui a été le terrain retenu pour évaluer ce nouveau gravel venu de Bretagne. Je vous propose de partager mon expérience au guidon de ce C133 que j’ai roulé sur les pistes du Mont Ventoux, des Dentelles de Montmirail et pour finir du Luberon. Des randonnées effectuées aussi bien en solo, qu’en compagnie de quelques amis locaux du collectif More Gravel, durant ces fêtes de fin d’année 2020.
Si le C117 abordait une ligne très classique et un brin classieuse, le C133 joue la carte de la sportivité. Racé, voire “racing”, le design du C133 se veut incisif. La peinture de ce modèle de pré-série, réalisée dans les ateliers français de CYFAC, n’est pas étrangère à cette agressivité assumée.
Une peinture offrant une belle finition et dont la qualité s’est vérifié durant ce test. Les inévitables projections de pierres en descentes rapides sur les pistes de Provence n’ont pas marqué durablement cette “peinture de guerre”, aux effets brossés très travaillés. Pour ceux qui n’aiment pas, rassurez-vous : chez BERTIN, il y a un grand choix de couleurs et de personnalisations possibles …
Afin de limiter le prix de vente proposé, Mickael Bertin a fait le choix de faire réaliser la fabrication en Asie. La géométrie du cadre est néanmoins spécifique. Un examen plus détaillé du cadre, révèle la complexité de ce moule, notamment dans la zone de jonction entre les haubans, le tube de selle, et le “top tube”. Une zone cruciale, qui nous le verrons plus bas et qui a une incidence notable sur le comportement du C133.
Les haubans, de sections rectangulaires, leurs donnent cet aspect “plat” qui joue beaucoup dans la filtration de ce triangle arrière. L’imposante douille de direction participe à la ligne racée de ce vélo. Elle arbore la nouvelle identité visuelle de la marque bretonne, qui gagne en modernité.
La fourche n’a aucun mal à accueillir de larges pneumatiques, le pneu Vittoria Terreno Mix en 700 x 40 mm est tout à son aise dans cette large fourche. Pas moins de huit inserts permettront aux aventuriers d’y monter leurs habituels accessoires (portes-bidons et autres supports). Sur la photo ci-dessous, vous remarquerez également que le cadre peut accueillir la câblerie nécessaire à un montage en double-plateau via un passage interne, ici obturé par un cache étanche.
Le passage de roue côté cadre est plus ajusté, tout en permettant néanmoins d’accueillir sans problème le même pneu Vittoria Terreno Mix en 700 x 40 mm. Une valeur qui me semble maximale si l’on roule parfois sur du terrain gras, un pneumatique de 42 mm s’y logera malgré tout en conditions sèches …
Un compromis intéressant
Le C133 testé, est doté d’un équipement cohérent, qui respire lui aussi la sportivité et le dynamisme. À commencer par les roues ZIPP 303s de 45 mm de hauteur qui possèdent d’une belle largeur interne de 23 mm. Des roues spécifiquement tubeless qui conviennent à merveille avec l’esprit du C133 : du dynamisme, mais aussi du confort !
La transmission est assurée par un groupe Shimano GRX-600 mono plateau (de 40 dents), associé à une cassette de la même marque, de la gamme XT, en 11 – 40 dents. Des rapports plus orientés Off-Road que routiers, qui feront merveille dans les forts pourcentages de mon terrain de test ! Ce vélo accuse 8,3 kg sur la balance, incluant pédales et deux portes bidons. Un beau résultat, rendu possible entre autres par l’utilisation de périphériques de qualité (FSA et Prologo).
Les bases de 423 mm de long offre un compromis intéressant, qui offrent à ce C133 de belles prédispositions aux relances efficaces, sans nuire au confort et à la motricité qui sont essentiels sur ces sols dégradés. C’est appréciable de constater ce compromis maitrisé, entre performance et confort. Un accord indispensable quand on envisage des sorties à la journée (ou plus…), que semble maitriser parfaitement BERTIN sur ce C133.
Ce confort, ou pour être plus précis, cette belle maitrise de la filtration verticale, est à mettre au crédit à la géométrie travaillée du moule du C133, notamment dans la zone de jonction entre les haubans et le tube de selle, évoquée plus haut. La rigidité latérale n’est pas pour autant mis en défaut : ce BERTIN relance très bien et facilement, grâce notamment à un boitier de pédalier suffisamment rigide pour transmettre sans trop de déperdition la puissance musculaire.
Sur les routes, la bonne rigidité de la fourche permet un excellent guidage dans les descentes de cols, rendant ce vélo rassurant et très facile à piloter. Toujours sur routes, et spécifiquement sur fortes sollicitations, on peut néanmoins remarquer que ce C133 n’a pas la rigidité latérale de certains vélos Gravel transalpins plus exclusifs (et bien moins confortables).
Seuls les chasseurs de KOM s’en plaindront, puisque ce C133 permet déjà une belle aisance routière qui permettra d’entreprendre de solides ascensions à bon rythme, et sans être trop exigeant physiquement. Je ne vais pas m’en plaindre en cette période de fêtes de fin d’année !
Pour conclure
On a ici un Gravel qui cache bien son jeu. Derrière une ligne très sportive, le C133 se dévoile finalement d’une grande polyvalence grâce à un bon confort qui permettra d’utiliser ce vélo pour bien des usages, à commencer sur les pistes où son compromis dynamisme/confort fait merveille. La personnalisation possible de l’équipement et de la peinture, tout comme un kit cadre proposé à un prix cohérent vis à vis de la concurrence, fait de ce BERTIN C133 une alternative pertinente aux grandes productions.
Spécifications :
Kit Cadre : Carbone, mélange de fibres haut module T800 (75%), intermédiaires T700 (22%) et 3K (3%), boitier de pédalier PressFit.
Standard Flatmount pour les étriers de freins, axes traversants (avant 12 x 100mm, arrière 12 x 142mm).
- Poids du cadre (taille S) : 950 gr
- Poids de la fourche : 460 gr
- Transmission : groupe SHIMANO GRX-600 mono plateau (40 dents), cassette XT 11-40 dents
- Roues : ZIPP 303s
- Pneus : Vittoria Terreno Mix 700 x 40mm
- Potence : FSA V-Drive
- Cintre : FSA SL-K
- Selle : Prologo Dimension AGX
- Tige de selle : FSA SL-K
Prix du kit cadre (avec jeu de direction et axes): 1699 € TTC
Prix du montage complet testé : 4699 € TTC
Rendez-vous sur le site des cycles BERTIN
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Bonjour Laurent,
Ces Zipp 303s me tentent vraiment !
Comment les avez-vous trouvées ?
Je possède un Look 765 Gravel RS et je souhaiterais l’upgrader avec de jolies roues (dynamisme, confort).
Merci d’avance.
Arnaud