AccueilDécouvertesParcoursLa Gravienne : une première édition réussie

La Gravienne : une première édition réussie

Soleil et beauté de la trace ont émaillé ce superbe week-end bikepacking autour de Poitiers, photo Hugues Grenon

Début juin avait lieu la première édition de la Gravienne, une découverte à travers chemins et petites routes, sur 2 brevets de 260 km et 860 km en Poitou-Charentes. L’objectif annoncé par les organisateurs est de vous faire découvrir les nombreux chemins qui arpentent ce territoire de la Vienne, son patrimoine, sa gastronomie locale et de nous proposer une aventure en totale autonomie.

Les organisateurs sont partis de plusieurs constats et envies : il n’existe pas encore dans cette partie de la France de proposition de ce type. L’épreuve doit être « accessible » et permettre au plus grand nombre de découvrir l’itinérance et le bikepacking tout en contentant aussi les plus férus d’ultra distance. Deux distances sont donc proposées : une de 860 kms 7000 m de D+, baptisée la « Ah Bah Couillon » sur une semaine et la « Fid’Garce » sur le week-end avec 260 kms 2500 m de D+. Des noms du patois local qui en disent long sur la trace et ses caractéristiques ! Enfin, l’idée a germé d’impliquer et faire découvrir les producteurs locaux en organisant les check-point ravitos, directement chez eux. Pour les vélos ils nous ont laissé le choix : Gravel ou VTT.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Le brevet à tamponner à chaque CP et faisant office également de bon ravito à poinçonner, photo Hugues Grenon

Une trace GPS à suivre arpentant le patrimoine local, des check-points avec ravitos locaux, le tout en autonomie. L’idée a fait mouche de suite puisque les 100 places pour le 260 kms ont été réservées en moins de 48 h ! Preuve que ce format, plus accessible en terme d’engagement (même si nous le verrons il fallait faire preuve d’un certain « engagement ») et de mobilisation de temps, peut avoir un certain succès et donner des idées à d’autres organisateurs.

Le format long 860 km a également eu un beau succès avec 48 engagés. Pour certains, ce format était idéal pour s’entraîner ou préparer les divides plus longues de l’été telles que la French Divide, la Sea to Peak ou encore la Race Across France pour ne citer que celles-ci.

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À vous de jouer !


L’organisation

Les membres de l’équipe projet sont peu nombreux. Fernand et Vincent se sont rencontrés en 2019 sur la Gravel Tro Breizh et ils viennent tous les deux de Poitiers. Ils se revoient par la suite pour rouler ensemble, et deviennent amis. L’idée de faire partager leur passion et la découverte de leur territoire, naît naturellement afin de rendre la pareille aux autres et se placer du côté de l’organisation. Ils rencontrent Luce, qui tient la boutique Sweet Time et Company, un lieu de convivialité aux multiples facettes (salon de thé, épicerie de produits locaux, espace co-working…). Elle organise le jeudi soir le départ du Sweet Ride. Fernand et Vincent parlent de leur projet à Luce qui est immédiatement séduite et qui va s’impliquer à fond dans l’organisation. Philippe, le patron de la Cyclerie, café vélo emblématique de Poitiers, rejoint aussi l’aventure. Plus une douzaine de bénévoles issus des amis proches et famille des organisateurs, tous aussi attentionnés les uns que les autres.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Luce et Vincent, aux petits soins pour les participants, photo La Gravienne

L’association est montée et les organisateurs réussissent à concevoir, en seulement un an, ce très bel évènement : validation des deux parcours, recherche de partenaires, de l’assurance, réalisation du site internet, communication, gestion des inscriptions… Et gestion d’une situation difficile avec cette Covid fluctuante. Sur ce point la communication a été sans faille et elle s’est adaptée parfaitement au contexte. Des vidéos ont été réalisées en gage de briefing et tout a été parfaitement géré : clair et précis.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Fernand qui a aussi échangé longuement avec les participants aux différents CP, Photo La Gravienne

La Gravienne pour découvrir une très belle région

La veille, la musette participant fabriquée en France est à retirer en centre-ville de Poitiers non loin du départ. Chapeau bas pour le contenu ! Un véritable tour de force vu le montant maîtrisée de l’inscription fixée à 50 euros pour le 260 kms incluant une partie des ravitos en plus des goodies utiles et bienvenue. Une gapette Vera Cycling qui devient une référence dans la réalisation des gapettes pour ce type d’évènement. Qualité, fabrication française, dessinée par une des bénévoles Cindy Sanchez, que demander de plus ?

Le département a donné un petit coup de pouce logique vu les objectifs de cet évènement.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
La musette bien remplie ! photo Hugues Grenon

Un petit tour à La Cyclerie le soir, avant le couvre-feu pour boire un breuvage cycliste et papoter vélo évidemment et au dodo !

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Un verre et papotage vélo avant un bon dodo, photo Hugues Grenon

Le départ

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
L’ilôt Tison, un lieu de départ parfaitement adapté, photo Hervé Robert

Les pionniers de la plus grande trace partiront le mardi 1 er juin. Chacun évoluera selon son rythme, ses envies et sa forme du moment.

Les participants du 260 kms partiront le samedi à partir de 6h30 avec des départs échelonnés toutes les trois minutes par groupe de 5.

C’est l’occasion d’échanger un peu et de rencontrer des personnes croisées sur les réseaux sociaux. Comme Eric du Spiderbikecrew, une association de Clisson qui organise le dernier week-end d’août 5 brevets, en autonomie également allant de 60 à 202 kms. Une  belle orga aussi assurément !

L’ilôt Tison longeant la rivière le Clain est un endroit parfait pour un beau départ échelonné et matinal. Chacun a dans son paquetage le tracker GPS remis la veille afin que les proches et les organisateurs puissent suivre les avancées en sécurité.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Le Clain, la rivière traversant la ville escarpée de Poitiers, photo Hugues Grenon

Et c’est parti pour 260 kms à travers 70% de chemins et 30% de petites routes environ. Le choix du vélo est libre, VTT ou gravel.

La sortie de la ville est très agréable, nature et sécurisante, le tout en plein centre-ville !

Les 60 premiers kms pour atteindre le CP 1 serpentent le long des rivières et en sous-bois. Les orages de la veille et de la semaine ont quelque peu détrempé le sol et il faut passer certains bourbiers. Les racines et cailloux sont glissants et fuyants. Vigilance dans les trajectoires, les premières crevaisons arrivent.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Nombreux passages le long des rivières, photo Hervé Robert

Plutôt content du choix d’être parti avec le VTT plutôt que le gravel même si ce choix était dicté par la volonté de tester le vélo et le matériel avant le Tour du Massif des Vosges début juillet. 

Mon VTT permet d’apporter confort et sécurité sur ces passages délicats, surtout qu’il est monté en pneus de 2,85 pouces gonflés à 1 bar à peine ! Confort Pulmann ! Et cependant rendement au rendez-vous.

Pour preuve un bon bout de chemin avec un jeune Oleronais très sympathique venu en vélo de cyclocross, pneus de 33 mm et vélo non chargé car il a pour objectif de réaliser la trace sans s’arrêter. Nous cheminerons ensemble jusqu’au CP1 suivant la rivière l’Auxance que nous longerons quelques kilomètres. Comme quoi peu importe le vélo, l’essentiel est de pédaler, d’échanger et prendre du plaisir.

Les organisateurs ont tout prévu puisque la trace fait de tout petit détour pour passer soit devant un cimetière pour se ravitailler en eau soit devant une boulangerie dans les villages traversés. Bien vu !

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Ravito en eau au cimetière de Quincay, photo Hugues Grenon

Arrivée à 11 h au CP1 en bord de rivière après 60 kms d’un beau tracé. Poinçonnage du brevet, ravitaillement avec produits locaux salés/sucrés, quiches, gâteaux maison et boissons variées.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Ravito CP1 en bordure de la rivière l’Auxance, photo Hugues Grenon

Et c’est reparti, objectif le CP2. Les choses sérieuses commencent. La trace se durcit niveau dénivelé. On aperçoit au loin le Futuroscope.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Le Futuroscope au loin depuis un coteau ensoleillé, photo Hugues Grenon

Petite pause à Vouneuil sur Vienne à midi pour recharger les batteries et manger un bout avant d’attaquer l’après-midi sous un soleil de plomb mais accompagné d’une température clémente due à une petite brise fraîche salvatrice.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Pause boulangerie avant la traversée de la forêt de Moulière, photo Hugues Grenon

La traversée de la forêt de Moulière est magnifique mais exigeante. Les 65 kms entre les deux CP sont réalisés seul.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Single au top dans la forêt de Moulière, photo Hugues Grenon

Arrivée à Chauvigny, ville médiévale juchée sur un promontoire rocheux commandant les vallées de la Vienne et du Talbat. Petite pause touristique et glaces pour se rafraîchir.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Chauvigny, ville médiévale aux cinq châteaux, photo Hugues Grenon

Direction le CP2 et la ferme Maras au km 130 environ. Encore quelques belles « patates ». Et surtout une belle surprise dues aux orages de la veille : une rivière à la place du chemin…

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Une rivière sur la trace ? Non, un chemin en temps normal ! photo Hugues Grenon

Contournement par portage par les côtés plus praticables puis arrivée après une belle montée au CP2.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Ravito la ferme Maras, km 130, photo Hugues Grenon

Bonne pause, rechargement des gourdes et surtout lavage des jambes à l’eau froide pour se refroidir avant de repartir.

Trois amis de Poitiers s’apprêtent à reprendre la trace et nous décidons de faire route commune en repartant. On ne se quittera plus jusque l’arrivée ! C’est ça aussi ces évènements et aventures, des rencontres, des échanges et de beaux souvenirs ! Benoît, Hervé et Adrien pensent s’arrêter au km 180 un peu avant le couvre-feu. Je n’ai pas de stratégie définie, mais j’aimerais pousser un peu plus si possible, afin d’en garder le moins possible pour le lendemain, tout en respectant le couvre-feu à 21h.

Nous longeons plusieurs fois la Vienne et des voies de chemins de fer. La trace est magnifique !

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Voie de chemins de fer au-dessus de la Vienne, photo Hugues Grenon

Le soleil commence à décliner. La température baisse un petit peu. Les conditions sont magiques.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Soleil couchant, brise légère, parfait pour enquiller du km en fin de journée, photo Hugues Grenon

Nous avançons bien tous les quatre et faisons un dernier stop ravito dans des toilettes publics pour recharger en eau.

Nous décidons de continuer encore un peu avant le couvre-feu et de rejoindre le village de Nouaillé-Maupertuis afin de poser le bivouac au pied de l’abbaye. Hervé connaît parfaitement le coin puisqu’il habite ce village.

L’abbaye est magnifique, parfait pour un bivouac au top sous le porche des toilettes publiques juste en face. 195 kms avalés ce jour quand même avec plus de 2000 m de dénivelé, une trace magnifique et une météo parfaite.

Météo tranchant avec les annonces météos catastrophiques du début de semaine ayant enclin certains à réserver un hébergement au sec. Chacun fait ce qu’il veut, cette liberté de choix n’a pas de prix et fait le charme de ces organisations.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Vue du bivouac improvisé de l’abbaye de Nouaillé, photo Hugues Grenon

Dodo à 23 h, nuit bercée par les ronflements de…pas de délation au Bike Café ! Le protagoniste se reconnaîtra et la fatigue justifie les décibels !

Levé à 6 h pour un départ tranquille à 7 h en longeant par un single la rivière Miosson.

Reste 70 kms avec de belles montées encore. Arrivée prévue vers midi pour l’apéro. De belles vallées et coteaux traversés.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Objectif : la ferme Bidaud au CP3, le dernier avant l’arrivée, photo Hugues Grenon

Point de mire : le CP3 à la ferme Bidaud à Iteuil.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Le CP3 à la ferme Bidaud à Iteuil approche, photo Hugues Grenon

Arrivée au km 234.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Ravito CP3 à la ferme Bidaud, photo Hugues Grenon

Une belle pause pour le petit-déjeuner sur l’herbe. On refait les niveaux, discute avec les organisateurs comme sur chaque CP où les échanges sont nombreux et amicaux.

Et c’est reparti pour la chevauchée finale. Vincent, un des organisateurs, nous annonce quelques surprises d’ici l’arrivée à 28 kms d’ici.

Première surprise, une traversée de la rivière sur une barge en libre-service à tirer par une chaîne afin de passer de l’autre côté du Clain.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Traversée du Clain sur une barge autonome en tirant une chaîne, photo Hugues Grenon

Nous longeons ensuite celui-ci pour arriver sur Poitiers.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Vallée du Clain à Poitiers avec les trois compères, photo Hugues Grenon

Mais ce n’est pas fini ! Afin de découvrir la ville sous toutes ses facettes la trace passe d’un coteau à l’autre.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Arrivée de l’autre côté de la Vallée avec au loin la Cathédrale près de l’arrivée, photo Hugues Grenon

La seconde surprise arrive à 1 km de l’arrivée où il faut remonter une rue au pourcentage disons…intéressant. Quelques mètres et c’est l’arrivée vers midi chez Sweet Time et Company où Luce, une des organisatrices, nous accueille avec le sourire.

La Gravienne une première gravel dans la Vienne
Sweet Time et Company tenue par l’adorable Luce, photo Hugues Grenon

Nous lui remettons nos trackers avant de prendre un apéro bien mérité.

La Gravienne une première dans la Vienne
Les 4 compères contents d’être arrivés et de s’être rencontrés, photo Sabine Croquefer

Pour conclure, cette première édition est une réussite. De l’inscription, à la communication, en passant par la bienveillance des échanges des organisateurs et de tous les participants, tout a été parfait, même la météo ! Un grand merci donc à l’organisation mais aussi aux bénévoles qui ont été partout aussi !

On espère que les organisateurs repartiront en 2022 pour la seconde édition ! À suivre …

Site de l’organisation 

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Hugo
Hugo
Habitant la Sarthe mais chtimi d’origine, Hugues devient passionné de VTT dès l’apparition de ces machines à plaisir dans les années 80. Son bonheur est de rider dans la nature en forêt en partant du pas de sa porte de préférence. Hugues est un pratiquant VTT, fatbike, gravel, cyclo, bikepacking…Sa devise : peu importe la monture et le niveau pourvu qu’on ait l’ivresse. Passionné par les vélos en acier, il a une attirance pour les artisans du cycle, les cafés vélos et l’univers du vélo en général.

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