Chrome Industries est une marque américaine née sur la Côte Ouest des U.S.A. à San Francisco. Elle s’est rendue célèbre pour des vêtements de cyclisme sobres et utilitaires et son large panel de sacs conçus pour les coursiers à vélo et le monde urbain du fixie. Chrome se démarque par l’usage de matériaux solides et durables, notamment des bâches, du Cordura ou de l’acier qui ont fait la réputation d’étanchéité et de solidité de ses classiques “Citizen Messengers Bags“. Atypique, Chrome l’est aussi par son logo, un Pégase musclé et stylé, et ses bretelles de sacs à base de sangles et de ceintures de sécurité d’avion recyclées.
Toujours innovante, branchée et lookée, Chrome nous avait déjà séduits avec ses sacoches de cintre Doubletrack et Helix, testées sur des sorties intensives et des conditions rugueuses.
La marque renouvelle son genre et lance le “Civvy Messenger Tote Bag”, un produit qui se veut très polyvalent : un tote bag à l’esprit fourre-tout, mais qui peut aussi s’utiliser à vélo, avec les caractéristiques d’un “messenger bag”. Mais comment un fourre-tout peut-il être aussi un messenger et vice-versa ? Cette approche transgenre est-elle une réussite ou un effet de manche agaçant ?
Comment un fourre-tout peut-il être aussi un messenger et vice-versa ?
En tant que cycliste au long cours mais aussi profondément urbaine, ce sac ne pouvait qu’attiser ma curiosité, j’ai voulu en savoir plus et le tester sur le champ. Enfin… dans les rues de Montpellier plutôt, car c’est là, au cœur de la ville jeune, branchée et résolument ouverte aux mobilités douces, qu’il a toute sa place.
Quand je ne suis pas dans les collines à rouler en gravel ou au rendez-vous du “Le Mardi C’est Fixie” avec les ami·es, mon travail me conduit à beaucoup voyager et me déplacer sur des temps parfois très courts. Je ne suis pas un “messenger,” mais je fais partie des personnes qui rentrent dans les statistiques des “pratiques multimodales des déplacements en milieu urbain”. Je prends souvent le train, puis le vélo, puis le tramway, parfois la voiture avec le vélo pliable dans le coffre, pour me rendre à une gare, au bureau, à une réunion, aller boire un café ou faire des courses… Je dois constamment et rigoureusement organiser mes affaires pour ne rien oublier : téléphone, ordinateur, chargeurs, habits, clés, rouge à lèvre, bonnet, masques, gel hydro-alcoolique, fruits, vêtements, thermos… En bref, j’essaie de favoriser une mobilité urbaine “durable” et j’assume tous les clichés de la femme qui transporte dans son sac ce qu’il faut pour répondre à toutes les situations.
Le Civvy est un sac sobre, de couleur noire, une ligne simple en forme de rectangle vertical, comme tous ces “Tote bags” très en vogue sur les festivals et autres manifestations culturelles. Mais celui-ci est beaucoup plus élaboré. Il dispose d’une ouverture principale à double fermeture éclair, d’un fond en bâche étanche et épaisse, d’une ouverture latérale elle aussi zippée. Plus qu’un tote bag, c’est un solide cabas de taille moyenne, avec des anses étroites, qui tient parfaitement debout tout seul lorsqu’on le pose sur sa base à la verticale.
Au déballage, je suis surprise par l’absence des attributs habituels des messengers de la marque : ici, pas de boucle de ceinture de sécurité en acier, pas de multiples clips et de sangles croisées. Je soupèse le sac, il n’est ni trop lourd ni trop léger. Je me projette immédiatement, il a sans doute été conçu pour sillonner la ville avec toutes les affaires dont on peut avoir besoin, on va donc vérifier ça !
Une toile épaisse compose la partie supérieure du sac. Le fond est fait de bâche, qui remonte sur les bords comme une ceinture qui protège et étanchéifie le bas du sac. Toile et bâche s’associent parfaitement pour assurer maniabilité et solidité, sans créer de rigidités inconfortables ou de poids superflu lorsqu’on porte le sac à l’épaule ou sur le dos.
Un sac de ville a une lourde responsabilité pour nous les femmes !
Je comprends que cette toile serrée et sombre est parfaitement lavable, le sac est prévu pour un usage intensif, sans crainte des multiples sollicitations et agressions du milieu urbain. C’est un détail important, car il ne faut pas perdre de vue qu’un sac de ville a une lourde responsabilité pour nous les femmes ! C’est un accessoire de mode, véritable compagnon de route, qui doit être beau, pratique, élégant, et peu salissant. Souvent malmené, trimballé, manipulé parfois nonchalamment, déposé sur des comptoirs, des banquettes de train ou au sol, il faut pouvoir, d’un coup d’éponge ou de brosse, lui rendre son aspect originel.
Outre l’aspect imperméable, qui permet le transport sécurisant des affaires à l’abri des intempéries, deux sangles réfléchissantes situées à l’avant et à l’arrière confèrent à ce sac noir une excellente visibilité en situation cycliste nocturne. Ces sangles ne sont pas surpiquées sur toute la longueur, elles laissent des espaces dans lesquels on peut glisser une veste légère ou accrocher un mousqueton, ce qui rajoute de multiples fonctionnalités.
L’étanchéité est renforcée par l’implantation de la fermeture éclair qui n’est pas cousue au ras du bord du sac mais très légèrement décalée à l’intérieur. De l’extérieur rien de dépasse, le bord de la toile finit admirablement la ligne et rien ne vient troubler l’usage plus “sportif” de ce sac.
Sur la face extérieure qui dévoile le logo de la marque, se trouve une poche latérale zippée, largement assez ouverte et profonde pour y glisser clés, smartphone, ou autres petits objets nécessitant un accès rapide, que l’on soit à vélo ou à pied.
Les deux anses sont également équipées d’une boucle clipsable qui reçoit la sangle de stabilisation réglable, pour que le sac ne coulisse pas de l’épaule lorsqu’on le porte en bandoulière, sur le même principe qu’un messenger bag classique. Cette petite sangle de stabilisation se range discrètement au dos du sac dans la glissière latérale, ouverte aux deux extrémités. Cette poche extérieure horizontale est située au bas du sac. Ouverte des deux côtés, elle permet de sortir la sangle de stabilisation d’un côté ou d’un autre, selon qu’on porte ce sac sur l’épaule droite ou sur l’épaule gauche.
Le réglage précis de cette sangle de stabilisation s’adapte à toutes les corpulences et assure au cycliste une excellente stabilité sans entraver les mouvements. Lors du déclipsage, on la replie dans sa poche dédiée pour éviter qu’elle pende et qu’elle ne se prenne dans les roues du vélo. Il m’a fallu plusieurs essais infructueux pour comprendre la manœuvre, mais désormais j’arrive à passer rapidement de la version cabas à la version messenger en un tour de main.
Dans l’ordre, on solidarise les deux anses, puis on sort la sangle de stabilisation de son logement. Après avoir mis le sac sur l’épaule, on attrape la sangle de stabilisation derrière soi au niveau de la hanche et on vient la clipser sur le devant au niveau de l’épaule. Il n’y a plus qu’à enfourcher le vélo !
Le rangement intérieur, malgré l’aspect extérieur fourre-tout, est plus élaboré qu’il n’y paraît. Il est compartimenté et permet d’organiser les objets méthodiquement. Dans les sacs à poche unique, le dilemme est toujours de pouvoir retrouver ce qu’on cherche rapidement sans être obligé de tout sortir. Ici, on combine l’avantage d’un sac à grand volume pour les objets encombrants et le côté pratique d’un sac multi-poches, ce qui est parfait pour un usage quotidien entre ville et vélo.
Le Civvy s’organise en 3 compartiments pour dissocier le chargement : la poche centrale de 19 litres, directement accessible, accepte un ordinateur portable de 15 pouces ou de petites courses au supermarché. Une poche interne plus petite à compartiment modulable à scratch permet de séparer du matériel sensible d’objets moins fragiles. Enfin, une mini-poche pour les accessoires précieux (clés, papiers, monnaie, carte-bleue…) permet de tout trouver en un tour de main, sans même avoir besoin de plonger la tête au fond du sac tout en le maintenant sur le genou, comme on doit malheureusement le faire lorsqu’on utilise un tote bag classique. La rigidité du fond du sac stabilise aussi très bien les objets, qui ne se baladent pas de droite ou de gauche quand on pédale et qu’on cavale toute la journée. Même si vous êtes particulièrement désordonné·e, l’ouverture de la poche centrale sur toute la longueur du sac permet de voir d’un coup d’œil l’intégralité du contenu sans perdre de temps à fouiller.
J’utilise maintenant ce sac depuis plusieurs mois et je ne m’en sépare plus guère ; il a progressivement remplacé tous ceux que j’avais au quotidien, grands sacs à main ou sacs à dos (dont un Chrome justement), car il est la synthèse que je recherchais sans le savoir depuis pas mal de temps. Je peux affirmer qu’il est adapté à tous les moments de la journée et de l’année et qu’il facilite grandement mes transitions du vélo à la ville. Certes, son prix est relativement élevé, mais il a toutes les qualités d’un messenger pour un usage durable, intensif et mouvementé et toutes les qualités d’un sac urbain, pratique, élégant et sobre. Son esthétique et son ergonomie ont été réfléchies pour un usage ultra polyvalent.
Avec le Civvy, Chrome Industries redéfinit les nouvelles façons de transporter ses affaires et de se déplacer dans les villes
Homme ou femme, citadin frénétique ou plus occasionnel, tout le monde devrait trouver avec ce sac une réponse adaptée à ses propres besoins. Comme beaucoup de créations de Chrome Industries, le Civvy Messenger Tote Bag est une réussite, car il anticipe de nouveaux usages et répond parfaitement aux besoins de citadins plus connectés, plus sportifs et plus mobiles. Indubitablement, Chrome Industries, avec ce Civvy Messenger Tote Bag, redéfinit les nouvelles façons de transporter ses affaires et de se déplacer dans les villes.
Chrome Industries Civvy Messenger Tote Bag 116€
Disponible en boutiques spécialisées et sur lecyclo.com