Aujourd’hui personne ne conteste l’efficacité des pédales automatiques. On se rappelle tous de l’époque pionnière de cet accessoire devenu indispensable. C’est la victoire de Bernard Hinault sur le Tour de France 1985, équipé de ses pédales Look, qui a lancé l’affaire. Cet exploit a bouleversé l’industrie de la pédale et le concept a été rapidement imité par la concurrence. Je tâtonne dans cet univers très concurrentiel depuis un moment et je m’adapte après avoir cherché l’universalité. Je viens de découvrir une bonne solution pour moi avec la Keo 2 Max Carbon.
L’année 1984 marque une rupture pour le monde du cyclisme. Look décide d’adapter son concept de fixation de ski au cyclisme. L’entreprise développe la PP65, première pédale automatique destinée à sécuriser le cycliste, tout en lui apportant un niveau de performance inégalé. L’année suivante, sur le Tour de France, alors que les coureurs ont les pieds fixés aux pédales par des lanières, Bernard Hinault teste cette pédale révolutionnaire et remporte le Tour.
Aujourd’hui la production des pédales de Look, qui était déjà majoritairement assurée à Nevers, va revenir totalement en France. Un bon exemple de relocalisation.
Mon histoire de pédales
J’étais cycliste à la fin des années 70 et début 80, mais j’ai arrêté totalement le vélo pour me mettre à la course à pied sans avoir connu la pédale auto. Dans années 2000 je bascule sur le trail running, et pour diversifier mon entraînement, j’achète un VTT semi-suspendu. Le vendeur me propose des cales Time. Je découvre, parfois douloureusement à cause de quelques chutes liées à la difficulté de déclipser, que les cales ça se règle, mais que, quand tout va bien, c’est un sacré avantage.
En 2008 j’achète un vélo de route Orbéa en carbone et tout naturellement je choisis des pédales Time route (l’activité pédales de Time a été rachetée par SRAM), sans vraiment faire une étude comparative. En basculant du journalisme dans la course à pied, à la thématique vélo en 2015 je me mets au gravel et je découvre les pédales Shimano : un standard de fait dans ce domaine, avec le concept SPD. Pour la route j’avais conservé mes Time, que je trouvais pourtant peu pratiques.
En 2018 je découvre pour le gravel les Crank Brothers que je trouve plus efficaces que mes Shimano. Je cherche alors une solution polyvalente pour combiner une pratique route et gravel afin d’adapter mes Eggbeater et mes Candy à des chaussures routes, dotées de 3 trous. J’opte pour des convertisseurs 2 trous – 3 trous, pour ne pas changer de pédales sur mon WishOne Sub, devenu mon vélo unique : gravel et route. Tout allait bien jusqu’au jour où je me suis entiché de single speed sur route. Sur ce type de vélo chaque watt a son importance dans le combat consistant à grimper de belles pentes avec un seul pignon. J’ai alors trouvé les limites de ces adaptateurs. Après une tentative insatisfaisante avec les Speed Play, je retrouve dans un tiroir de mon atelier une paire de Look Keo Easy, entrée de gamme. Je les ai montées sur mon single et j’ai été séduit par la facilité du chaussage et le transfert de puissance qu’elles m’apportaient.
Cette longue explication est pour vous montrer que le tâtonnement en matière de pédales peut-être long et qu’il y a des nuances qu’il faut intégrer pour choisir la bonne solution. La moralité étant qu’en matière de pédales, il n’existe pas de solution unique…
Dans la famille Keo
Dans un contexte route, avec une approche plus exigeante en matière de transfert de puissance, j’ai commencé à tester la famille Keo.
Keo Easy
Je suis parti des Keo Easy qui est véritablement un modèle de base vendu chez Decathlon 35 €. Je ne sais pas comment elles sont arrivées dans mon tiroir. Je pense qu’elles étaient livrées avec un vélo d’essai, mais je ne m’en souviens plus. Le descriptif de Decathlon vous indiquera le positionnement “Pédales LOOK Keo easy, une pédale accessible pour découvrir l’efficacité et le confort d’une pédale automatique“… Une pédale découverte donc.
C’est par hasard que je les monte un jour sur des chaussures avec semelles en carbone, ne voulant pas dérégler mes cales sur les autres paires… Belle surprise je pars sur mon single “Old School” et j’apprécie immédiatement le chaussage précis et l’efficacité. Cette Keo n’étant pas réglable je regarde de plus près la gamme Keo chez Look.
Keo Blade Carbon Ceramic
Avec l’arrivée de mon nouveau single artisanal, construit par les Cycles Brevet, je me dis que ce vélo mérite mieux et je m’oriente vers un modèle haut de gamme en lisant ce descriptif sur le site de Look : “Les roulements en céramique associés à notre fameuse technologie BLADE offrent un transfert de 100% de vos watts dans le pédalier. Avec sa surface d’appui étendue à 700 mm², votre pied dans la chaussure ne fera plus qu’un avec la pédale.“… Alors effectivement, je ressens principalement l’amélioration de la surface d’appui. Mon pied bloqué dans cette pédale envoie tout ce qu’il peut. L’apport des roulements en céramique n’est pas perceptible à mon niveau de performance, mais je me dis que c’est bien et sans doute plus durable. En faisant tourner la pédale sur son axe on ressent effectivement la fluidité du mouvement : les roulements en céramique prouvent leur efficacité.
Le hic, c’est qu’ayant été victime d’une fracture du fémur cette année, ma jambe gauche s’est trouvée affaiblie dans sa capacité à effectuer un mouvement rotatif pour déclipser, et manque de chance je suis gaucher en la matière. Je roule quand même un peu avec, mais je me fais peur 2 fois lors d’arrêt en urgence… Je cherche à savoir si une plaque carbone de 8 peut s’adapter pour remplacer la 12 qui est installée… Look déconseille ce montage, seules les plaques de 16 (livrées) ou celles de 20 (achetées séparément) peuvent être montées sur ces pédales. Je vais attendre de récupérer plus de vigueur sur ma jambe, avant de tenter à nouveau des sorties avec ces “Blade”.
Keo 2 Max
Excellente alternative aux Blade Carbon Ceramic, le modèle Keo 2 Max Carbon est un bon compromis. Equipé de ressorts réglables, je peux cette fois moduler le serrage de la cale de ma jambe gauche, par un simple tour de clé allen… La surface d’appui est parfaite : 60 mm. Le pied est moins bien maintenu que dans la Blade, mais malgré les déhanchements en danseuse il reste stable et suffisamment maintenu…
Cette Keo 2 Max est une pédale plutôt typée endurance. Elle possède une plaque d’appui en acier inoxydable de 500 mm², inférieure à la Blade mais bien supérieure à la Easy. Cette plaque améliore le transfert de puissance et maintient bien le pied. La tension de libération s’ajuste de 12 Nm à 8 Nm via une vis située sur le dessus du cliquet avec mention + et -.
Associées à ces pédales, les cales KEO GRIP ressemblent à leur grande sœur les KEO CLEAT, toutefois leur face côté semelle en TPU élimine les risques de glisse sur des semelles en carbone. Côté pédales, elles sont anti-dérapantes pour vous apporter sécurité et stabilité lorsque vous marchez. Elles sont disponibles de 0° de liberté angulaire à 9° en passant par 4,5°. C’est la couleur qui permet de l’identifier : 0° (noire), 4,5° (grise) ou 9° (rouge). Je suis resté en couleur grise pour l’instant et je vais tester les noires prochainement.
Mon avis
Le pédalage route nous amène à pousser, à tirer et à exercer une pression forte sur les pédales. En danseuse, le pied ne doit pas glisser pour rester dans l’axe. Le maintien du pied sur la pédale doit être ferme et il vaut mieux éviter qu’il s’échappe de la pédale, lors de mouvements intenses en montée. Dans ce domaine je n’ai pas eu de surprise avec la Keo 2 Max Carbon. J’ai gardé finalement la tension maximum du ressort, que ma jambe gauche défaillante sur la Blade assume sur ce modèle. Pour la largeur 60 mm, elle convient bien à mes chaussures Fizik relativement étroites. J’ai un pied fin et donc des métatarses à l’échelle de cette surface d’appui. J’ai depuis quelques mois modifié l’engagement de mes pieds, par rapport à l’axe de la pédale. J’ai reculé mes cales et suis plus en arrière afin de privilégier un appui plus ferme sous l’articulation tarso-métatarsienne. Un autre critère peut se mesurer sur une pédale : la hauteur d’appui… Avec une hauteur de 17,3 mm : 11 (pédale) + 6.3 mm (cale), la Keo n’est pas une championne comparée à la Speedplay et même à la Shimano qui se rapprochent plus de l’axe de la pédale. On verra si je poursuis l’essai pour mesurer le bénéfice de ce rapprochement d’appui, mais pour l’instant j’ai trouvé ma botte de Nevers et je garde ces Keo 2 Max.
Prix : 104,90 €
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