Crankbrother est une marque américaine, très connue pour ses pédales, dont des pédales automatiques développées pour le cyclocross (les magnifiques et minimalistes Eggbeater, chef-d’œuvre de design, ne retiennent pas la boue) et le VTT (les fameuses Mallet équipent bon nombre de pilotes de DH).
En ce qui me concerne, je suis un grand utilisateur de leurs pédales, en particulier les Candy, que j’utilise en gravel et en route-endurance.
Mais Crankbrothers développe aussi d’autres produits, toujours élégants et raffinés, comme des chaussures, des outils multifonctions et des pompes.
c’est sur leur modèle de mini-pompe adapté au gravel, la Klic HV, que nous allons nous pencher aujourd’hui.
HV vs HP (et options)
Le modèle Klic existe en plusieurs versions, avec ou sans manomètre, conçues pour les pneus de route (c’est le cas du modèle “HP”, haute pression) ou, dans le cas qui nous intéresse les pneus de gros volume (HV = High Volume), une pompe recommandée pour les pneus de 40mm et plus : gravel, VTT, fat bike…
Les modèles avec manomètres sont plus longs, (donc plus encombrants), puisque c’est le flexible qui intègre le manomètre. Certains préféreront le confort de l’indicateur de pression, les autres l’économie de 10€ sur le prix et le gain de 4 cm sur la longueur (22cm d’encombrement pour le modèle sans indicateur, 26 cm pour le modèle avec manomètre).
Dans tous les cas, haute pression ou grand volume, avec ou sans manomètre, un espace de rangement dans la poignée de la pompe permet de transporter une tête pour cartouche CO2, vendue en option (voir les modèles nommés “+ CO2”).
Équipements de série
En dehors de ces différentes versions, qu’il faut bien prendre en compte avant achat, on retrouve sur tous les modèles plusieurs caractéristiques intéressantes :
– Une tête polyvalente, Schrader et Presta à visser et dévisser : On inverse la tête en la dévissant puis la revissant sur le flexible, selon qu’on ait besoin d’utiliser l’embout Presta ou le Schrader : Le système, qui existe aussi sur de multiples pompes à pied d’atelier, est simple à mettre en œuvre, intuitif, sans faille.
– Une poignée pliante et verrouillable, qui permet d’être plus efficace lors du pompage. Avec une poignée en T, on gagne incontestablement en puissance, en rendement et en endurance par rapport à une poignée qui reste dans l’axe du piston. C’est lorsqu’on bascule la poignée que le flexible apparaît, blotti dans le corps du piston. À noter qu’au bout de la poignée un cache vissant révèle un petit réservoir destiné à recevoir l’embout CO2 (vendu en option), ou votre gri-gri porte-bonheur, c’est selon.
– Une tête pivotante, pour cacher et protéger l’embout magnétique. Mais c’est aussi une cachette pour de minuscules grains de sables qui peuvent s’y coincer et gripper ce petit dispositif élégant mais exposé… sauf si on protège la pompe des proiections en la transportant bien à l’abri dans le bike packing.
– La Klic existe avec un corps noir ou argent, pour l’assortir à tous les styles de vélos.
Une pompe très flexible
Le monde des mini-pompes se divise en deux catégories : celles qui ont un flexible, et celles qui n’en n’ont pas.
Il se trouve qu’en tout-terrain, on est souvent en tubules, et le problème avec les pompes à tête directe, c’est qu’elle ont tendance à martyriser la valve lors du pompage. sans appui au sol, le mouvement de va-et-vient du piston a tendance à solliciter la valve qui peut être la cause de pénibles fuites d’air, difficiles à colmater par le liquide préventif.
Le flexible permet donc d’épargner la valve des sollicitations du pompage… à condition de pouvoir appuyer la pompe quelque part.
Or, le flexible de la Klic est court, très court ! Impossible d’appuyer la pompe au sol à côté de la roue, si le vélo reste debout !
C’est mon ami Florent Santi, qui utilise la Klic depuis quelques temps, qui m’a proposé une solution : Il faut coucher le vélo, ce qui permet d’appuyer la pompe au sol juste en face de la valve, entre deux rayons. Dans cette position, le gonflage est moins pénible, le flexible bien positionné et la valve n’est pas malmenée.
Si on ne veut (ou peut) pas coucher le vélo, on peut aussi appuyer la pompe sur son genou… mais en dehors de ces deux solutions, il faudra pomper sans appui, ce qui est plus physique, mais qui sollicitera moins la valve que si vous utilisez une pompe sans flexible.
Un certain magnétisme
Le flexible de la Klic se fixe à celle-ci par simple magnétisme. Dans un premier temps, c’est très perturbant, car au moindre faux mouvement, il se détache de la pompe…
Mais en fait, c’est plutôt un avantage, car cela évite toute sollicitation brutale de la valve, ce qui en tubules n’est jamais bon, puisque à l’origine de nombreuses fuites d’air.
Et puis il y a aussi une autre difficulté que nous avons tous vécu un jour avec les valves Presta : En dévissant le flexible, il arrive de dévisser en même temps l’obus de valve… Rageant, quand on vient à peine de regonfler !
Pour éviter ce désagrément, la technique consiste à dévisser d’abord le flexible de la pompe, puis ensuite de la valve, en le maintenant bien dans l’axe de celle-ci.
Avec la Klic, c’est très facile, puisque le flexible est magnétique côté pompe : on gagne ainsi pas mal de temps. Et comme il est court, rien de plus facile de le maintenir dans l’axe de la valve pour ensuite le séparer de la roue.
Un bijou de pompe… à protéger
On retrouve sur les différents modèles de mini-pompes Klic ce qui fait la griffe des produits “Crankbro’” : Qualité de fabrication, design élégant, conception mûrement réfléchie. Quelque soit le modèle choisi, Une Klic répondra parfaitement à ce qu’on attend d’elle lorsqu’il s’agit de regonfler un pneu.
S’il fallait absolument trouver un défaut à la Klic, on pourrait regretter l’absence d’appuie-pied repliable, qui aurait pu être implanté à l’opposé de la la tête magnétique pour plus de stabilité lorsqu’on appuie la pompe au sol.
Mais plus généralement, au delà de ce modèle de mini-pompe en particulier, il ne faut pas oublier qu’en tout-terrain (une pompe conçue pour les pneus de gros volume est nécessairement destinée à ce type de pratique), les projections de sable et de boue vont à terme s’infiltrer dans le mécanisme de la pompe, ce qui risque d’enrayer le fonctionnement du piston, de la tête tournante, si on la fixe contre le cadre grâce à son support de fixation au porte-bidon…
En ce qui me concerne, je n’utilise plus depuis longtemps ce type de support et je range toujours la mini-pompe dans ma sacoche de cadre. Mais tout le monde ne roule pas à l’année avec du bikepacking…
À quand un tube à bouchon vissant étanche, sur le modèle des bidons porte-outils, qui se fixerait lui sur le côté du porte-bidon ? Cela permettrait de transporter la pompe le long du cadre en la préservant de toute projection… Connaissant le savoir-faire et l’ingéniosité de l’équipe recherche & développement de Crankbrother, je ne doute pas que cette suggestion attirera toute leur attention !
Klic HV 39,99€
Klic HV avec manomètre 49,99€
Klic HV avec tête CO2 49,99€
Klic HV avec manomètre et tête CO2 59,99€