Les Grands reportages sont des commandes passées à l’équipe rédactionnelle de Bike Café par des marques qui souhaitent présenter leurs produits (vélos, équipements, vêtements ou accessoires) dans un contexte original. Ce grand reportage a été réalisé avec le soutien de Mondraker.
Une marque 100 % VTT qui se lance dans le gravel
C’est lors de la présentation du nouveau Dusty, le premier gravel électrique de Mondraker, que j’ai eu la chance d’en apprendre plus sur une marque qui assemble tous ses vélos en Espagne et sur un terrain de jeu fantastique pour le gravel, qui se trouve à 1 heure d’Alicante, grande ville espagnole située au sud-est de l’Espagne.
Mondraker est une marque que je connaissais assez peu. Basée à Alicante, la ville où elle a été créée en 2002 par Miguel Pina, la société possède l’ADN d’une marque Gravity. En 2001, la marque s’est faite un nom avec le lancement du Petrol, un modèle de DH avec des tubes robustes en alliage d’aluminium à section carrée, une suspension Horst Link d’époque avec une cinématique multi-pivot et, en guise de clin d’œil à l’avenir, une géométrie réglable permettant d’obtenir différents angles de direction et hauteurs de boîtier de pédalier, ainsi que la progressivité de la suspension arrière. En 2003, Tomás Misser remporte la Coupe d’Espagne de descente sur un Mondraker Petrol avec fourche inversée Marzocchi Shiver.
Les années suivent et la marque a continué à développer ses gammes DH, Gravity et Enduro/All Mountain. 2016 a été un moment clé pour Mondraker avec un triplé historique sur les championnats du monde de Descente.
En 2021, Mondraker a fêté ses 20 ans puis en 2022, décision importante, elle emménage dans un nouveau bâtiment à l’architecture audacieuse, de 12 000 m2 et avec 8 000 m2 de zone de stockage. Stratégiquement, elle décide aussi d’assembler 100 % de ses vélos dans ses nouveaux locaux.
Globalement, Mondraker est en phase de croissance avec une progression du chiffre d’affaires de 49 % de 2020 à 2021 et de 39 % de 2021 à 2022. « Sur la première moitié d’année, nous tablons sur une croissance de 52 % par rapport à l’an passé. Notre société a doublé sa masse salariale en seulement deux saisons », commente Miguel Pina, créateur et directeur général de Mondraker. La société basée à Alicante emploie désormais 300 employés. « Nous assurons maintenant 100 % de l’assemblage à Alicante, ce qui nous assure plus de souplesse pour livrer nos magasins et distributeurs », ajoute t-il.
Présentation du Mondraker Dusty
En 2023, Mondraker a décidé de s’ouvrir à une nouvelle catégorie de produit : le gravel, et a présenté son tout premier vélo de gravel électrique : le Dusty, équipé du nouveau moteur moyeu Mahle X20 et de sa batterie intégrée.
Ce vélo est décliné en trois niveaux de prix. Mondraker a pris son temps pour développer un vélo dont la géométrie est conforme à son ADN. Un vélo sportif avant tout grâce à l’utilisation du composite le plus léger développé par Mondraker.
Une géométrie spécifique “Mondraker” avec un reach long (405 mm en taille M) compensé par une potence plus courte, comme ce qui se fait en VTT.
Le vélo est dessiné avec un angle de direction ouvert de 70° pour conférer une bonne stabilité au vélo.
Retrouvez les autres caractéristiques du Mondraker Dusty dans notre article dédié.
L’interview de Marc Lancelot, responsable marketing de Mondraker pour la France et le Benelux
Une petite virée “poussiéreuse” dans l’arrière-pays
Le vélo que j’ai pris en main, pendant une journée de test, était le modèle Dusty XR, le plus haut de gamme, équipé d’une transmission FORCE ETAP AXS 1×12, de roues en carbone Mavic Allroad Pro Carbon SL, de pneus Maxxis Rambler EXO de 45 mm, d’une fourche RockShox Rudy Ultimate de 40 mm de débattement et d’une tige de selle RockShox Reverb XPLR AXS de 75 mm de hauteur.
Notre petite balade a été l’occasion de découvrir un joli terrain de jeu, au départ de Benimantell. Situé dans le territoire de la Marina Baixa et dans la zone à prédominance linguistique valencienne, Benimantell est un village de montagne d’origine arabe vivant de l’agriculture et du tourisme. Sur une belle boucle de près de 49 km, nous n’avons cessé de monter et descendre des routes bitumées, cols routiers et d’enchaîner avec des pistes de montagne, entrecoupées de singles techniques permettant de couper entre les chemins plus larges. De notre point de départ situé à 450 m, nous avons atteint notre point culminant (1 267 m) en fin de sortie avant de redescendre tranquillement par une belle piste pierreuse vers notre camp de base.
Pour démarrer notre journée, un petit pétard en bitume nous a mis directement dans le vif du sujet. Grâce à l’assistance en mode 1, les muscles pris à froid nous disent merci. L’apport de l’électrique est un véritable plus. Une fois la pente devenue moins raide, je coupe le moteur pendant 1 à 2 kilomètres pour me faire une idée du vélo en mode “musculaire”.
Celui-ci a un comportement assez proche d’un gravel classique et n’est pas pataud du tout, au contraire. On sent bien évidemment un poids supplémentaire qui vous “colle” un peu plus à la chaussée, notamment lorsque vous passez en danseuse. La masse du moteur au niveau du moyeu arrière est nettement perceptible.
Nous rejoignons ensuite un sentier qui se transforme en single serpentant dans la garrigue méditerranéenne. Une double action sur les leviers et la tige de selle RockShox Reverb vient se mettre en position basse ; c’est vraiment appréciable pour mieux contrôler le vélo dans les pentes raides.
Le vélo d’ailleurs fait preuve d’agilité et je parviens à facilement négocier les virages plus ou moins rapidement, en me sentant en confiance dans mes trajectoires. Les pneus Maxxis Rambler de 45 mm y sont aussi pour quelque chose et grâce à ses crampons latéraux espacés, le grip est excellent ; je n’ai jamais eu la sensation de perdre le contrôle du vélo, même si, je dois le préciser, je ne suis pas le plus véloce en descente.
Nous rejoignons ensuite en sentier plus large qui se transforme en chemin bitumé assez défoncé. Les rampes du “Pas del Comptador” nous attendent avec 1,3 km à 13,8 % de moyenne et des pics à plus de 21 %. J’essaie de conserver le premier mode d’assistance et cela passe assez bien, même s’il faut vraiment appuyer sur les pédales pour dépasser les 10 km/h. Sur ce premier mode, le coefficient multiplicateur procuré par le moteur Mahle et le système Watts On Demand est de 1,25. Si vous produisez 200 watts, vous en aurez 250 au total et si vous poussez 300, vous en aurez 375 watts. Connaissant assez bien mon ressenti à l’effort et les puissance que je développe à l’entraînement grâce à l’utilisation depuis plus de 2 ans d’un capteur de puissance, j’estime que je fournis environ 300 watts et les 375 watts que je récolte grâce au mode 1 sont plus que suffisants pour monter cette pente entre 10 et 12 km/h. Ok, tout ceci semble cohérent.
Arrivés au sommet (970 m), nous entamons la descente sur une large piste roulante que nous pouvons couper avec un joli petit single. Les montées et descentes s’enchaînent et j’alterne entre les modes 1 et 2 pour passer ces toboggans.
Il est vraiment pratique et sécurisant de pouvoir basculer entre les différents modes grâce aux boutons poussoirs glissés dans le creux du cintre. Un “game-changer”, qui n’est pas présent sur le nouveau Origine Help, équipé du même moteur. J’imagine que les prochains vélos équipés du Mahle X20 seront systématiquement équipés de ces commandes additionnelles, permettant d’éviter de lâcher une main pour accéder au sélecteur de mode sur le haut du tube horizontal.
Nous retrouvons ensuite un large sentier roulant de type Strade Bianche qui descend gentiment entre les flancs de collines plantées d’oliviers avant de se transformer de nouveau en ruban bitumé.
Le vélo file à vive allure, entre 45 et 50 km/h, le surpoids dans ces conditions est un avantage ! Nous nous arrêtons dans le joli village de Sella, pour un pique-nique improvisé en bord de route. L’occasion de vérifier la batterie restante et ce qui a été consommé.
Après cette pause, nous attaquons un col routier de plus de 10 km. Le pourcentage est modéré (4 à 6 %) et les 3 premiers kilomètres, je roule sans assistance et parviens à suivre ceux qui roulent avec le moteur, en m’employant un peu tout de même. Le ressenti que j’ai eu plus tôt dans la journée se confirme. En version musculaire, le vélo est sportif et nerveux et quiconque d’un peu entraîné n’aura aucune difficulté à le rouler, sur de faibles pentes.
Quelques cyclistes très affûtés nous dépassent, probablement des compétiteurs ou des professionnels et grâce au moteur, nous parvenons à revenir sur eux et à les tenir quelques hectomètres. Mais ils roulent souvent au-delà de 25 km/h et donc le fait de se sentir très fort sera assez éphémère…
Retour sur les pistes de gravel dont le pourcentage de pente commence à devenir sérieux. J’utilise le premier mode d’assistance pour rouler avec le groupe. C’est assez grisant de pouvoir rouler à 23-24 km/h sur un chemin entre 5 et 6 %, mais pour s’y tenir, le cardio en prend un coup. Je suis surpris de voir ma fréquence cardiaque atteindre sa zone rouge.
Qui dit gravel électrique ne dit pas sortie facile. Au contraire, le corps a tendance à vouloir pousser pour profiter de ce “coup de boost”. le coeur, lui, montera toujours autant.
C’est l’occasion de refaire le plein d’énergie avec les 2 grands bidons qui équipent mon vélo. À noter que le cadre du Dusty est équipé d’inserts permettant d’accueillir jusqu’à 6 bidons. La marque espagnole a également développé une petite gamme de bagagerie avec Apidura, qui trouvera sa place sur et en dessous du top tube, j’y avais stocké quelques barres et gels.
Nous attaquons la dernière difficulté du parcours, une montée sur un sentier peu large et très défoncé, avec beaucoup de pilotage pour éviter de grosses pierres présentes un peu partout. En 4 kilomètres, nous allons gravir 300 m de D+ avec des pentes qui ne descendent pas en dessous de 9 %. C’est sur cette section que j’utilise le vélo sur les deux modes d’assistance les plus élevés, et même avec cette aide, l’effort à fournir est très difficile. Au sommet, c’est la récompense avec une vue à 360° sur le bleu de la mer et le sommet des montagnes environnantes.
Le meilleur pour la fin ! La sortie s’est conclue par une grande descente sur un sentier pierreux au début qui a occasionné quelques crevaisons pour certains et qui s’est ensuite transformé en petite piste facile et rapide, où le Dusty a montré de nouveau son agilité et son comportement rassurant.
Voici le bilan en termes de consommation électrique : 49 km et 1 590 m de D+ avalés et une autonomie restante de 24 % (ou 25 km selon l’estimation du compteur Mahle). J’avoue que je suis assez surpris de ce chiffre bas étant donné que j’ai roulé à l’économie durant cette journée, à l’exception des montées raides. Un test plus long et sur un autre terrain de jeu me permettra certainement de mieux estimer la capacité de la batterie.
Le Dusty XR – quelques détails
Prix du Mondraker Dusty XR : 9 999 euros
Plus d’infos sur le Mondraker Dusty
Rien à voir mais quelle est cette veste jaune du plus bel effet ?
Bonjour, il s’agit de la veste Café du Cycliste Audax Zélie. Nous l’avions testée dans notre sélection de textile d’hiver :
https://bike-cafe.fr/2023/02/la-selection-textile-hiver-de-bike-cafe/
Sportivement,
Matthieu
Vélo en panne depuis l’achat le 29 mai 2023, et toujours pas de vélo le 27 juin 2023.
Je suis ravi et impossible d’obtenir un remboursement ou échange standard.
Bonjour Jean-Paul, si vous le souhaitez, je peux vous mettre en relation avec la marque pour accélérer la résolution du problème ? bonne journée, Matthieu