L’habit ne fait pas le moine, dit-on ! La langue française est riche en expressions imagées et celle-ci peut très bien s’appliquer au monde du vélo si on change habit par maillot et moine par cycliste. L’équipement pour pratiquer le vélo a été longtemps inspiré par la compétition. Ce mimétisme a donné lieu à des scènes parfois ridicules, dans lesquelles on voyait quelques “plagiaires” de champions, un peu boudinés dans leurs Lycras maculés de publicités, s’échiner péniblement sur leur vélo.
La marque Rapha, fondée à Londres en 2004 par Simon Mottram et Luke Scheybeler, a lancé un sacré pavé dans la mare en proposant des tenues sobres et classieuses, taillées dans des tissus de qualité. Le virage était pris et depuis, de nombreuses marques s’inspirent des modes et des tendances, en laissant plus de place à la créativité. Voici une sélection d’équipements textiles qui nous ont tapé dans l’œil de Colin et de Patrick.
Casser les codes
Enfin libres de s’habiller comme on veut… On peut laisser libre court à nos envies vestimentaires, se laisser tenter par la diversité des couleurs et trouver des équipements conçus pour le vélo, qui nous démarquent de la meute. Les femmes trouvent désormais des vêtements coupés pour leur morphologie : elle ne sont plus obligées de porter des fringues de mecs, ni être cantonnées à des tenues caricaturales façon “Barbies”.
Les marqueurs de cette évolution sont dans les grandes lignes :
- Les cuissards qui prennent de la couleur : fini l’éternel cuissard noir, nos “bib” ont pris des couleurs pour s’harmoniser avec l’ensemble de la tenue cycliste.
- Les chemises : Ce sont les nouveaux drapeaux de notre liberté cycliste : elles flottent insolemment au vent. Image d’un cyclisme décontracté et anti-conformiste, la chemise devient le symbole de cette libération vestimentaire. Nous étions un peu en avance en 2019 lorsque nous évoquions ce sujet.
- Les shorts : Rouler en short apaise le cycliste. Nous l’avons constaté : il suffit de l’enfiler pour devenir un ou une cycliste plus contemplatif (ve). Votre regard sur les paysages va changer et le regard des autres sur vous, sera également différent.
- Les tee-shirts : Comme pour les shorts, voilà un vêtement qui rend le cycliste paisible et non belliqueux. Cet ancien maillot de corps en forme de T est devenu en quelques décennies, grâce au sport et au cinéma, le vêtement universel. Arrivé dans nos armoires depuis les années 30, il a été longtemps exclu du monde du vélo ; il arrive désormais en force dans le cyclisme de voyage et de loisir.
- Les femmes s’habillent en cyclistes : Fini le règne machiste qui prévalait dans le monde des vêtements de sports et notamment dans le vélo. Dans le monde de la course à pied, les lignes féminines ont ouvert une brèche. Souvenez-vous : le marathon était interdit aux femmes, depuis elles peuplent les pelotons de coureurs. Dans le monde du vélo, c’était pareil : les femmes pouvaient rouler en robe sur des vélo “col de cygne” et on ne les imaginait certainement pas dans un cuissard, posées sur un vélo de course.
MAAP : une collection Alternative
Repéré par Colin
Profil cycliste : Cycliste sur route et hors route, quand la route s’arrête, il (ou elle) a envie de continuer sur le chemin. Il (ou elle) aime rouler confortablement.
Chez Maap, le principe est de créer des “collections”. Elles ciblent chacune une catégorie de cyclistes. On a choisi la série Alt_Road pour Alternative car on aime bien rouler sur toutes les surfaces. Les vêtements sont techniques et les collections homme et femme se distinguent par des coloris différents.
Nous avons choisi cet ensemble féminin. Nous aimons également un tee-shirt manches longues en tissu Polartec particulièrement réussi. Les accessoires qui viennent compléter cette collection sont également très inspirants.
Voir la collection sur le site
La collection japonisante Shibori du Café du Cycliste
Repéré par Patrick
Profil cycliste : Le Café du Cycliste aime l’entre deux… Comme le logo de sa marque qui représente un poisson volant. Ses créations plairont aux cyclistes hybrides, femmes ou hommes, qui rouleront sur route et s’échapperont par moment sur des sentiers.
Produite en édition spéciale, cette collection Shibori est inspirée de la technique ancienne de teinture japonaise. Elle utilise des teintes organiques et terreuses pour exprimer une esthétique libre et spirituelle. Ce motif est décliné sur différents styles dans les collections classic, race et outlands.
Christine est un maillot de cyclisme sur route pensé pour la performance et fabriqué à partir d’un tissu stretch et léger. Sa coupe « race » offre le confort d’une seconde peau associé à des propriétés d’absorption et de séchage rapide exceptionnelles.
La silhouette course comprend un col bas, des manches découpées au laser et une finition contrecollée à la taille. Pour faciliter le contrôle de la température corporelle, le maillot comporte un panneau en mesh à l’arrière afin d’absorber la sueur tout en améliorant la respirabilité.
Voir toute la collection Café du Cycliste Shibori ici
Cascada, aventure dans le Trentin
Repéré par Colin
Profil cycliste : Le cycliste baroudeur qui aime le grand air et rouler entre chiens et loups… Loups qu’il portera imprimés sur sa chemisette qui flottera au vent de la liberté de rouler en pleine nature.
La marque Cascada fondée par Carlo Bonetti et Maurizio Tranquillini conçoit ses produits dans la région du Trentin (nord de l’Italie). C’est là que les concepteurs les utilisent quotidiennement dans leurs aventures entre lacs, bois et montagnes. Ils peuvent ainsi imaginer leurs créations en s’inspirant de l’environnement qui nous entoure. Les produits sont polyvalents et utilisables pour toutes les activités de plein air pour répondre à de multiples usages.
Habillé ainsi, on s’imagine rouler en bikepacking traversant forêts et campagnes en s’arrêtant par moment, pour un bivouac au milieu de nulle part.
Gobik sans Lycra sur les sentiers
Repéré par Colin
Profil cycliste : Pour les cyclistes anticonformistes qui aiment avaler les kilomètres. L’ultracycling ne se pratique plus avec des voitures suiveuses : l’aventure est sans limite.
Chez Gobik quand on parle de “Volt” on parle d’un maillot et pas d’un jersey. Ce T-shirt cycliste a marqué le saut de Gobik sur un terrain nouveau, en dehors du Lycra et de la performance. Volt est un “rebelle” qui vise plutôt des terrains de gravel. Manches resserrées pour éviter d’accrocher une branche, matière aérée et séchage rapide, poches dorsales, ce maillot est taillé pour l’aventure.
Volt se décline sous différentes versions et teintes au masculin ou au féminin. Cette série limitée que nous présentons a été créée par l’ex-pro Juan-Antonio Flecha. Elle exprime l’envie d’aller vers un cyclisme aventureux, non compétitif et connecté avec la nature. C’est une édition limitée rebelle, née du mélange de gravier, de sentiers et de routes.
Rapha, so British
Repéré par Colin
Profil cycliste : Un cycliste curieux qui “Explore” le monde façon british en mode glamping (glamour camping). Cette tenue nous rappelle sur Bike Café, les cahiers de cyclisme du britannique Fred Wright : The Rough Stuff édité chez Isola Press.
Avant que la marque anglaise Rapha ne s’empare du sujet, la tenue cycliste avait une fâcheuse tendance à la totale ringardise. Lorsqu’on montait sur son vélo, on rentrait forcément dans le mauvais goût qui allait de pair. Avec le développement exponentiel de la pratique et du coût des montures, un public exigeant à fait connaître son désir de sobriété et de chic, sans sacrifier un pouce de technique. Rapha s’est ainsi hissé en tête de peloton.
Poursuivant son développement, la marque a décidé de s’appuyer sur d’ambitieuses collaborations dont celle avec le Japonais Snow Peak qui en est le dernier exemple. Moins que la course, le sujet ici est de s’adresser aux nouveaux nomades, amateurs d’aventure et de glamping. Une mode faite de tissus techniques et de couleurs toniques qui marient les deux univers avec pertinence. À noter également une série d’équipements ménagers en titane dont la légèreté laisse pantois !
Une collection étonnante et “so british”…
Voir la collection explore sur le site
Sportful Sky Rider
Repéré par Patrick
Profil cycliste : Anticonformiste et prêt à rouler partout et sur un vélo atypique : VTT 26 pouces recyclé en gravel, randonneuse vintage ou magnifique titane. Peu importe le vélo, pourvu qu’on ait l’ivresse
La collection Sky Rider est très inspirante. La profondeur du ciel avec ses milliards de points lumineux est la toile dans laquelle trouver l’équilibre et la motivation pour continuer et chercher plus. La capsule Sky Rider est faite pour ceux qui savent de quoi nous parlons et qui planifient déjà leur prochaine grande balade. Peu importe jusqu’où cela ira, quand le soleil se couchera, une nouvelle dimension se débloquera et le plaisir continuera. Il est temps de chevaucher le ciel.
Découvrir la collection capsule Sky Rider de Sportful
Fjällräven The Great Nearby”
Repéré par Patrick
Vous ne connaissez pas sans doute la petite ville d’Örnsjöldsvik en Suède. Elle est située dans une région où les montagnes et la forêt rejoignent la mer et c’est là que la marque Fjällräven conçoit des vêtements et des équipements de plein air pour rendre la nature plus accessible. Elle s’est rapprochée de la marque de vélo Specialized pour adapter son style parfaitement suédois au vélo. Cela donne un résultat étonnant et inclassable. Le renard polaire, qui est une espèce menacée, est devenu le symbole de la marque qui affiche ainsi son engagement sur le chemin de la préservation de la nature.
Bike Café avait également testé la nouvelle gamme de bikepacking Fjällräven.
La nouvelle collaboration entre les experts suédois de la randonnée de Fjällräven et les magiciens californiens du vélo de Specialized, fonctionne très bien. Elle donne lieu à la création d’un assortiment de produits conçus pour le bikepacking et au-delà, à une collection de vêtements cyclistes fusionnant les deux univers : rando et vélo. Cette notion de “Great Nearby” est au cœur de cette collection.
Découvrez la collection Fjällräven x Specialized The Great Nearby.
Enfin des vêtements vélos originaux ! Mais très chers… Cela fait des années que je ne m’habille plus en cycliste mais j’achète mes habits non techniques en magasins peu bons marchés. Les marques que vous cités ont des prix exorbitants ne correspondant pas à un pays de gilets jaunes smicards. Le vélo dans son ensemble est en train de se perdre, comme la voiture, dans la course au toujours plus… J’habite à côté de St Malo et je vois ces bobos des villes venir le weekend avec leur Gravel hors de prix, vêtus des marques que vous citez, se filmant en train de rouler (eux disent “Rider”) et envoyer cela sur les réseaux (a)sociaux. Dans cette crise, certains sont visiblement de plus en plus riches… Il serait temps de retrouver simplicité et humilité.
Le vélo n’échappe malheureusement pas au mouvement général de la société…
Mais on peut aussi faire comme on veut, en retrouvant les fondamentaux. J’ai ressorti des images des années 30 de mon grand-père. Les ouvriers du Havre profitait de leur congés “chèrement” acquis pour faire du cyclotourisme. Pas de smartphone, mais des films noir et blanc pour immortaliser les vélos, les camarades (on ne disaient pas les riders), les tentes et le bonheur qui va avec.
Comment dit-on dans les communiqués de presse des fashionista ? Ah oui, “inspirant” 😉
Ne nous perdons pas dans l’aigreur. Le vélo(je ne dis pas cyclisme volontairement) est une activité onéreuse. N’oublions pas que ces marques fonctionnent sur un marché limité et non de masse. De plus les techniques de productions ainsi que les matières employées augmentent le prix de revient. Félicitons nous plutôt des innovations et des tendances qu’elles proposent et que nous retrouverons ensuite chez des distributeurs plus accessibles(cf décathlon et leur maillot vintage ).Quant aux citadins qui “ride” ou qui roulent(à un moment ce sont toujours les mollets qui trinquent) acceptons les, rencontrons les. Le vélo, surtout le gravel, c’est le partage, l’échange d’expérience et de culture.
Gravellement votre…
Merci Fabien pour ces propos plein de sagesse.
Tout à fait d’accord avec votre analyse. business of business et en plus c’est “très moche” (mais cela n’engage que moi. Désolé.
J’avoue être parfois client de ce type de produits (et rouler avec en Finistère ;-). Ils ont l’avantage pour certains d’être très polyvalents, durables (notamment aux frottements) et avec le soucis du détail qui les rendent très pratiques. Ils permettent de faire du vélotaf au quotidien, du bikepacking, de la rando (à pied) et plein d’autres activités sans ressembler à un coureur porte-pub du tour de France.