Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas roulé dans le nord du Vaucluse. Avec Philippe, photographe pour Bike Café, nous avons décidé de tracer un itinéraire au départ d’Apt, avec en point d’orgue les magnifiques Gorges de la Nesque.
Philippe a profité de cette belle virée pour faire une longue sortie avec le gravel électrique Mondraker Dusty RR, tandis que j’étrennais un nouveau vélo, le Kona Libre, un modèle de gravel en aluminium sur lequel je reviendrai avec plus de détails dans un prochain article. Pour emmener notre matériel de réparation, textile de rechange, nutrition ainsi que le nécessaire pour simuler une nuit en bivouac (matelas de sol et sac de couchage), nous avons utilisé la nouvelle ligne de bagagerie de bikepacking Deuter Cabezon.
Photos : Philippe Aillaud et Matthieu Amielh.
Les Grands reportages sont des commandes passées à l’équipe rédactionnelle de Bike Café par des marques qui souhaitent présenter leurs produits (vélos, équipements, vêtements ou accessoires) dans un contexte original. Ce grand reportage a été réalisé avec le soutien de Deuter France.
En route pour les Gorges
Philippe et moi nous étions donc donnés rendez-vous à l’ouest d’Apt, sur un petit parking déjà écrasé par la chaleur alors qu’il n’est que 9h30 du matin. La journée va être chaude ! Très exactement, nous sommes partis du pont Julien, un point romain, traditionnellement daté de l’an 3 avant J.C, “au débouché du défilé de Roquefure, à 5 km au nord de Bonnieux et à 8 km à l’ouest de la ville d’Apt” (source : Wikipedia).
Une fois le parcours tracé sur OpenRunner, chargé sur nos Garmin et nos sacoches Deuter montées sur les vélos, nous voilà partis en direction de Saint-Saturnin-Lès-Apt !
Le début de la balade est parfait pour se mettre en jambes avec des petites routes bitumées très tranquilles, plates et sans aucune circulation automobile, nous nous arrêtons simplement pour renseigner un couple de cyclistes qui cherche son chemin.
La trace créée par Philippe sur Openrunner présente une difficulté principale : le col de la Liguière et ses 9,5 km d’ascension à près de 6,5 % de moyenne. Philippe se cale sur mon rythme et nous avançons progressivement tout en nous hydratant régulièrement car il fait déjà près de 30°C et il y a très peu d’air pour se rafraîchir.
Voici la trace de notre parcours tracé dans le Vaucluse, au départ d’Apt. Intégration i-frame Open Runner.
Arrivé au sommet (998 m) où le Ventoux se dévoile au travers de la végétation, nous empruntons une belle descente qui nous amène gentiment à Sault, une des 3 voies pour grimper le Mont Ventoux et la plus facile également. Je l’avais déjà constaté sur des sorties plus courtes mais le Kona Libre est un vélo hyper agréable à piloter, se prenant facilement en main et c’est un régal de le piloter en douceur sur les lacets faciles nous ramenant sur le plat. Dans la descente, je ne sens pas la sacoche arrière balloter malgré la prise au vent importante et l’enchaînement rapides des virages, aucun souci de ce coté-là !
Une fois passé le village de Saint-Jean, nous poursuivons au Nord en direction de Sault qui est la commune la plus étendue du Vaucluse avec ses 11 000 hectares. Il est midi passé et nous avons déjà roulé plus de 40 km, la montée nous a ouvert l’appétit et nous nous arrêtons dans un petit restaurant sympathique de Sault avec son menu cycliste à 12 euros ! Petit clin d’œil au passé : c’est sur la terrasse de cet établissement que j’avais fait un somme, avec mon pote Olivier, en préparation de ma première Born to Ride (Les Monts). C’était en 2017, de très bons souvenirs et une première expérience en longue distance !
Requinqués après un plat de lasagnes maison et un bon dessert, nous repartons confiants et motivés vers Les Gorges de La Nesque. Les gorges démarrent au sud de Monieux, juste après le plan d’eau et à une altitude de 625 mètres, pour finir au pied du bourg de la commune de Méthamis, à une altitude d’environ 270 mètres. Certaines falaises mesurent plus de 200 mètres de hauteur.
Philippe et moi nous arrêtons au magnifique belvédère du Castellaras surplombant les Gorges. Ces gorges ont été chantées par le félibrige Frédéric Mistral et une stèle en son honneur a été dressée en 1966. Le poète parle de son voyage et de la découverte des Gorges avec deux de ses amis du Félibrige dans son livre Mes origines : mémoires et récits de Frédéric Mistral (publié en 1915). Une traduction de la version provençale donne ceci :
« Cette Nesque s’engouffre dans une gorge anfractueuse et sombre ; et vient ensuite un point où le roc brusquement et incroyablement se cabre… C’est du Rocher du Cire qu’il s’agit : Ni chat, ni chèvre, ni satyre, Je vous en réponds bien, jamais n’y grimperont ! »
Frédéric Mistral, Mes origines : mémoires et récits (1915)
Frédéric Mistral n’avait surement pas pensé à l’époque que des cyclistes puissent traverser cette barrière naturelle… Philippe et moi profitons du spectacle grandiose tout en faisant attention à la circulation, encore limitée à ce moment de la saison. Nous croisons quelques cyclistes qui remontent les gorges à contre-courant, la montée doit être également agréable car la pente ne dépasse pas les 5 % de déclivité.
La route taillée dans le flanc des gorges et les surplombant est étroite et serpente le long de la falaise. Philippe et moi nous laissons glisser sur ce joli bitume tout en profitant de ce fantastique paysage. La partie la plus spectaculaire des gorges est au début de la descente, sur environ 3 ou 4 kilomètres, quand vous avez une vue totalement dégagée sur ce “Grand Canyon à la provençale”.
En bas des gorges, nous traversons le village de Villes-sur-Auzon, qui sera le point où nous bifurquons vers le sud. Nous retrouvons de petits chemins et routes agréables près de vignes. Le Vaucluse semble être passé à l’heure de la sieste et nous ne croisons pas âme qui vive sur les routes provençales.
Des cerises plein les sacoches…
A la sortie de cette localité, le mur de Méthamis (300 mètres à 13 %) est un joli raidard à monter, en plein soleil pour corser le tout. Ma transmission Sram 1×11 tout à gauche, j’arrive à le grimper en me mettant en danseuse dans la portion terminale de la difficulté. Je sens un peu la sacoche de selle balloter mais rien de perturbant. Au “sommet”, nous retrouvons une petite route qui monte régulièrement pendant une dizaine de kilomètres. Je me cale dans la route de Philippe et trouve mon rythme entre 15 et 20 km/h. J’aurai bien besoin de sucre car je me sens un peu faible… On dirait que le ciel m’a entendu car surgissent alors comme par magie des cerisiers en bord de route ! Philippe et moi nous régalons des fruits sucrés à point… parfois, le hasard fait bien les choses !
Nous redescendons sur le village de Lioux (km 100) où une fontaine datant de 1892, d’après l’inscription sur la pierre, nous permet de refaire le plein d’eau. Je n’ai pris qu’un seul bidon et cela s’est révélé insuffisant. Comme souvent, la sacoche de cadre est gênante pour installer un porte-bidon sur le tube vertical mais le problème peut être résolu en installant les bidons sur la fourche, ce qui est possible grâce aux inserts présents sur celle du Kona Libre.
En arrière-plan de la première photo, l’impressionnante falaise de la Madeleine du haut de laquelle on peut apercevoir les Monts du Luberon et le Ventoux par temps clair.
Notre sortie touche à sa fin et nous passons par le village de Roussillon, avec ses magnifiques falaises d’ocre. Au 19e siècle, six entreprises d’ocre employaient 1 500 ouvriers à Roussillon. L’usine Mathieu (aujourd’hui Écomusée de l’ocre) produisait environ 1 000 tonnes d’ocre par an entre 1921 et 1963. Après avoir traversé la localité, heureusement encore peu fréquentée par les touristes, nous enroulons du braquet sur les 5 derniers kilomètres pour rejoindre notre point de départ près d’Apt.
La bagagerie Deuter Cabezon utilisée dans ce reportage
Au cours de ce grand reportage, nous avons utilisé les produits suivants :
Sacoche de selle Deuter Cabezon SB16
J’ai apprécié le fait que cette sacoche soit en deux parties : une partie fixe ou base venant se fixer sur le tube selle avec deux larges velcros et sur le chariot de selle avec deux sangles clipsables et une partie amovible composée d’un sac étanche avec rabat roulé à double fermeture par boucle. Bien vues : la valve de purge permettant de chasser l’air quand on comprime les affaires avant de fermer et la sangle rabat qui vient assurer un serrage dans le sens vertical.
Sacoche de cintre Deuter Cabezon HB14
La sacoche de cintre s’installe facilement sur le cintre mais il faut bien la serrer en utilisant les 3 lanières velcro (deux lanières se fixant autour du cintre et une autre passant sous la potence). Un mauvais serrage crée du ballottement et présente le risque de la voir toucher le pneu avant du vélo…
Sacoche de cadre Deuter Cabezon FB6
La sacoche de cadre m’a été envoyée en dernière minute par Deuter. Elle a tenu la route mais mériterait une lanière supplémentaire pour venir l’attacher sur le tube horizontal. Elle s’installe rapidement et le zip d’ouverture est facile à manipuler. D’une contenance de 6 litres, elle aussi en volume de 4 litres (Deuter Cabezon FB4).
Bonjour l’équipe Bike Café, merci pour ce publi-reportage, et surtout le coup de projecteur sur cette magnifique région ou le vélo sous toutes ses formes trouve sa place. effectivement, les ailes de saisons sont certainement plus agréables à rouler pour éviter une chaleur intense. je me permets une petite remarque concernant votre photos avec des cerises dans les mains… ce n’est pas une bonne idée de véhiculer l’idée que ces fruits sont en libre disposition… les agriculteurs comptent sur leurs récoltes pour vivre, et nous devons respecter leur travail. Apprécieriez vous que je me serve de fruits sur un arbre dans votre jardin ? Même si ce n’est qu’une poignée, 160000 cyclistes font l’ascension du Ventoux chaque année entre le 15 avril et le 15 novembre, si tous prennent une poignée… ne donnez pas le mauvais exemple, n’incitez pas cette pratique svp ! Les tensions sont réelles sur certains secteur avec la cueillette sauvage. Bonne continuation et bonnes balades. Sportivement. Fred.
J’ai un cube nuroad, excellente monture, et ai acheté le système deuter. Le fb 6s’est avéré trop long et j’ai dû le remplacer par un fb 4. Avant de commander, il faut s’assurer de la longueur de la barre, la taille du sac étant indiquée.