Tracer sa route

Tracer sa route Juliana_Buhring

Juliana Buhring est une femme étonnante. Son histoire personnelle est déjà un roman et son aventure à vélo est un véritable exploit. Dans le milieu du vélo, qui souffre encore d’un certain machisme, cet exploit réalisé en 2012 prouve une nouvelle fois que les femmes ont de réelles aptitudes dans le domaine de l’ultra cyclisme. Les circonstances de son départ, pour ce tour du monde à vélo, sont également rocambolesques et presque improvisées. Elle part de Naples sur un vélo de course offert par un vélociste local. On est loin des schémas habituels où l’on voit, pour de simples diagonales européennes, des néo-aventuriers sponsorisés jusqu’au moindre lacet de leurs chaussures.

Le projet est ambitieux : elle décide de s’attaquer au record Guinness du tour du monde à vélo. Pas simple ! Pour cela elle choisit un vélo léger et un équipement minimaliste. Sur son vélo, qu’elle a baptisé Pégase, elle va se lancer sans véritable expérience dans le monde impitoyable de l’ultra cyclisme. Elle va rouler pour chasser son désespoir d’avoir perdu l’homme qu’elle aimait. “Un chagrin profond vous marque plus que n’importe quelle cicatrice“, dit-elle.

C’est en roulant, qu’elle va acquérir l’expérience mise en doute avant son départ par “Le Professeur” : un coach qui avait accepté de la préparer à son exigeant périple. Elle va connaître les ennuis mécaniques, les aléas météo, les agressions, la faim, la soif,… Elle fera des rencontres et un réseau de soutien lui apportera de l’aide lors de son voyage. On découvrira que c’est en Amérique que l’on crève le plus. Elle surmontera le vent, les rigueurs et les dangers de ces routes. La Desertus road en Nouvelle Zélande, les attaques de pies en Australie et les dangers de l’outback. Le passage en Asie ne sera pas plus de tout repos. La traversée de l’Inde sera redoutable pour ses intestins.

Juliana Buhring conclut le tour du monde à vélo à Naples, sur la Plazza del Plebiscito, le samedi 22 décembre 2012. Partie de Naples le 23 juillet, elle a traversé 18 pays et 4 continents, parcourant une distance de plus de 29 000 km. Cette arrivée mettra un terme à 152 jours passés sur son “vélo Pegasus”, spécialement fabriqué par Mario Schiano, fabricant de vélos basé en Campanie depuis 1923. Elle établit ainsi le record du monde Guinness du tour du monde à vélo.

Juliana Buhring
photo Juliana Buhring – julianabuhring.com

Je l’ai déjà dit : je ne suis pas fan des récits de voyages, qui sont trop souvent du genre rasoir et bien souvent auto-centrés sur leurs auteurs. Après la Ride, dans un tout autre genre, j’ai eu l’effet “Waouh” en lisant ce livre. D’abord par le niveau de l’exploit et ensuite par le style du récit et la façon finalement simple de raconter des faits d’armes cyclistes particulièrement épiques. Ce voyage dans l’ambiance d’une tentative de record est également pour Juliana une excellente façon de rembobiner le film de sa vie. Au départ elle était indifférente devant le risque de mourir lors de ce périlleux voyage, progressivement elle a voulut absolument rester en vie pour le terminer. Comme si cette envie de vivre retrouvée, était associée à la réussite du record. “Cette balade à vélo se fit autant voyage intérieur que périple physique, acte symbolique de libération, de lâcher-prise, de prise de conscience que la vie continue d’avancer, et moi avec“.

Informations

Pitch de l’éditeur

Juliana Buhring

Suite au décès de l’homme qu’elle aime, Juliana Buhring tombe dans les affres de la dépression. Mais à une connaissance qui lui propose d’honorer sa mémoire en traversant le Canada à vélo, elle s’entend répondre : « Le Canada ? Et pourquoi pas le monde ? Et pourquoi pas seule ? »
Elle n’avait jamais fait de vélo sérieusement auparavant, ne possédait aucune expérience sportive solide, mais après seulement huit mois d’entraînement, elle quitte Naples avec pour objectif de devenir la première femme à faire le tour du monde.
En 152 jours, son Pégase lui aura donné des ailes et l’aura emportée sur quatre continents et près de 30 000 kilomètres. La jeune femme a traversé l’Amérique des petites villes et des grandes montagnes, les étendues désertiques de l’Australie, les forêts tropicales et les villages de l’Asie du Sud-Est, les plaines turques. Elle a subi d’innombrables pannes, une grave intoxication alimentaire, des poursuivants hostiles, et le désir inextinguible d’un bon expresso.
Lorsqu’elle franchit la ligne d’arrivée, Juliana Buhring est officiellement la femme la plus rapide à avoir parcouru le globe à vélo (allant jusqu’à battre les précédents records masculins). Portée par l’effusion de soutien de ses amis et des inconnus rencontrés en chemin, elle a prouvé qu’il n’y a pas de personnes extraordinaires. Juste des personnes qui décident de faire des choses extraordinaires.

Traduit de l’anglais par Julien Gilleron.

À propos de l’auteur

Juliana Buhring
Juliana Buhring – Wikipedia

Juliana Buhring, née en 1981, participe régulièrement à des courses d’ultracyclisme sans assistance. Elle a établi le premier record de tour du monde féminin à vélo au Guinness des records en parcourant le globe en 152 jours. En 2007, elle a coécrit Jamais sans mes sœurs, best-seller qui raconte son enfance comme membre de la secte des Enfants de Dieu.

Le site de Juliana

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Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

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