Pinarello est un célèbre fabricant de cycles Italien. L’entreprise a été fondée dans la Province de Trévise, à la fin des années 1940 par Giovanni Pinarello, dit « Nani ». Récemment rachetée par le groupe de luxe LVMH, la marque développe depuis 1952 des vélos exceptionnels, qui ont acquis une réputation d’excellence dans le monde du cyclisme.
Miguel Indurain a remporté cinq Tours de France au guidon d’un Pinarello. Le ton est donné, Pinarello c’est, avant tout, des vélos pour les champions !
Toujours en recherche d’avant-garde, au top de l’exigence, la marque propose une collection de vêtements à la pointe de la technologie. Elle a nommé cette collection « Dogma », le même nom que leur fameux et légendaire vélo qui, dans les années 2000, avait fait une entrée fracassante dans le milieu des fabricants de cycles.
Parée de mon équipement « Dogma » composé de 4 pièces : un cuissard thermique court, une veste hiver, un maillot manches courtes, et un base-layer, j’ai roulé au maximum de mes capacités sportives sur les routes autour d’Arles, pour vérifier les qualités extras-innovantes de la nouvelle collection qui priorise, selon la marque, « l’aérodynamisme, le confort et la performance ».
Chez Pinarello, le cuissard d’hiver se porte court
Chez Pinarello, le cuissard thermique hiver se porte court. C’est déjà un signe qui donne la tendance : quand on roule à haute intensité, on n’a jamais froid aux jambes ! Mais la grande spécificité de cette pièce est quand même son caractère thermique. Pour cela, Pinarello a associé des technologies haut-de-gamme : le tissu thermique hautement respirant TC-Fabric (un mélange de coton et de polyester conçu par Toray), le traitement déperlant DWR développé par Gore-Tex et une isolation thermique de type “polaire” très efficace.
L’insert, signé Pinarello, est composé d’un rembourrage 4 couches “D-Throne”. La première couche, celle au contact de la peau, est un tissu microfibres aux excellentes qualités antibactériennes et hydrophiles. La deuxième couche est constituée d’une mousse réticulée à cellules ouvertes, douce et élastique, de 4 mm d’épaisseur, et d’une densité de 75 kg/m3. La troisième couche est également une mousse haute densité à cellules ouvertes, de 4 mm d’épaisseur, mais avec une densité supérieure : 120 kg/m3.
Enfin, la quatrième couche, proche du tissu extérieur, est une mousse « filtrante » à cellules ouvertes, d’une épaisseur de 8 mm et d’une densité de 100 kg/m3.
Le tout donne un pad assez fin : 14 mm d’épaisseur, mais qui se révèle être l’un des plus confortables et agréables que j’ai pu utiliser depuis que je fais du vélo.
Je peux étendre ce compliment à l’ensemble du cuissard : il épouse parfaitement les cuisses et les fesses et procure une douce et efficace isolation.
La coupe simple et épurée est remarquable, sans chichis, ni fioritures.
La finition laser du bas du cuissard est très élégante. C’est une conception originale et commune à d’autres pièce de la collection. L’élégance de cette découpe sans rebord ni bande adhésive, à même la peau, renforce l’impression d’élégance et d’aérodynamisme.
Les bretelles en élasthanne, implantées très bas sur la zone ventrale s’ajustent parfaitement du buste jusqu’aux épaules. Leur tissu brodé de fines rayures blanches renforcent leur tenue et leur élégance discrète. L’insert en mesh dans le dos améliore la respirabilité.
Le tissu qui recouvre le ventre est fluide et respirant. L’assemblage des différents tissus techniques, qui paraît visuellement simple mais complexe en réalité, concourt à habiller le bas du corps de façon la plus légère et confortable possible, même lorsque l’effort et la transpiration pourraient nuire à cela.
Avec la marque en lettres blanches à gauche de la cuisse et trois traits gris réfléchissants sur le côté droit, la visibilité n’est pas oubliée mais ne semble pas être la priorité chez Pinarello. C’est plutôt la sobriété de ce cuissard noir mat qui prévaut, rappelant l’image de luxe que la marque compte imposer.
Le pad, très confortable, est parfaitement adapté à des sorties courtes et intenses. On est clairement sur un produit qui s’adresse à des sportives au sens strict, pas des pratiquantes de longue distance ou d’aventures en bikepacking.
Afin de jouer le jeu, j’ai testé ce cuissard sans jambières. Avec des températures d’hiver relativement douces cet hiver autour d’Arles – entre 5 et 10 degrés – le cuissard a parfaitement convenu, avec son confort impeccable et un effet isolant parfait dès le début de la sortie. Avoir les jambes nues contribue à une bonne thermo-régulation pendant les sorties à haute intensité.
Trop chaud si les températures s’adoucissent, trop court pour rouler “à la cool”, ce cuissard conviendra parfaitement aux filles qui développent une pratique d’entrainement intense l’hiver (plutôt à Montpellier qu’à Strasbourg) ou partout en demi-saison.
La veste Dogma, juste ça !
La veste Dogma est le fruit d’une recherche approfondie sur la réduction de poids et une grande respirabilité car elle pèse seulement 282 grammes. On retrouve les manches longues coupées laser, élégantes comme seules les marques italiennes savent le faire dans la mode et dans le sport. Les logos et les signes minimalistes Pinarello sont discrètement fondus dans le tissu et apparaissent en reliefs argentés. La discrétion de ces éléments réfléchissants ne m’a pas complètement convaincue pour une pratique cycliste nocturne sûre, si on compare avec d’autres marques dédiées à la longue distance. C’est bien aussi la preuve que la collection Dogma s’adresse à des femmes adeptes de sorties courtes à haute intensité, principalement en groupe et de jour.
La veste intègre sur les panneaux avant et dans le dos trois tissus innovants et déperlants, dont le fameux « M-Brain ». Il est constitué de trois couches enduites d’une finition hydrofuge DWR. Pinarello promet “une protection totale contre la pluie et le vent tout en garantissant une excellente thermorégulation, avec une doublure intérieure douce pour un confort complet.”
J’ai pu vérifier cette assertion qu’il faut toujours entendre dans un contexte d’activité à haute intensité. Si vous vous arrêtez boire un café un jour de mistral, vous ne pourrez pas le boire en terrasse simplement vêtue de cette veste.
Une bande anti-dérapante très efficace cercle le bas de la veste pour la maintenir bien en place dans le bas des reins et éviter qu’elle remonte lorsqu’on se met en danseuse, par exemple.
Les 3 poches dorsales sont petites comparées à d’autres maillots ou vestes. Elles permettent de ranger papiers, clés, des barres de céréales, mais pas un “gros” coupe-vent par exemple. La poche latérale zippée peut contenir un petit téléphone portable. L’imprévu n’est pas au programme chez Pinarello. La cycliste prend sur elle le minimum de choses, pour une sortie courte et intense !
Le col montant est une ingénieuse et ergonomique trouvaille sur cette veste décidément très bien pensée. La zone élastique cousue en fronces maintient en permanence le col bien au contact du cou dans toutes les positions, de la plus aéro à la plus relevée, mais sans sensation d’étranglement ou, au contraire, de vent-coulis.
La veste est taillée très près du corps, mais avec un peu de marge au niveau des aisselles pour fluidifier le mouvement et améliorer le confort selon les positions sur le vélo, comme par exemple lorsqu’on a les mains en bas du cintre. À noter néanmoins que la coupe très ajustée ne supporte pas de sous-couche trop épaisse. Cette veste se porte sur un unique base-layer et elle est, à ce titre, à classer entre veste et jersey d’hiver.
Ses qualités thermo-régulatrices sont indéniables que ce soit dans les montées les plus raides ou les descentes les plus rapides. La sensation qu’un seul vêtement léger, simple puisse répondre à des situations de météo aussi variables peut être déroutant au début, mais on prend très vite confiance dans les qualités thermo-régulatrices de cette veste, qui confirme l’usage ultra-spécifique des vêtements Pinarello conçus pour une pratique sportive intensive.
Le maillot jaune minimal
Les manches courtes du maillot hiver couleur « lime » (soit « citron vert ») rendent paradoxalement ce produit polyvalent et adaptable à un large éventail de conditions météorologiques hivernales. Car on peut le porter avec ou sans manchettes, selon les températures, ou encore par dessus un base-layer à manches longues. On retrouve la coupe ajustée spécifique à cette collection qui allie aérodynamisme et performance, mais sans négliger le confort.
Les manches coupées au laser garantissent une finition très précise et minimaliste et renforcent la sensation de seconde peau. On notera que le revers en bas de la veste n’est pas cousu mais soudé. Cette technique un peu minimaliste mais efficace est sans doute utilisée pour rendre le plus léger possible le vêtement et améliorer ainsi la performance de la cycliste. Quand il y a coutures, elles sont extrêmement fines et cousues à trois aiguilles. Cela permet d’obtenir une solidité accrue sans excès de matière.
Les deux tissus utilisés, le noir du panneau arrière et le jaune des panneaux avant, s’ils n’ont pas les mêmes caractéristiques (plus respirant derrière, plus coupe-vent devant) ont tous les deux d’excellentes qualités thermiques et respirantes.
Le maillot est très élastique, il est conçu pour épouser les formes du corps. Le cou froncé, identique à celui de la veste est particulièrement bien intégré au maillot.
Ce “winter jersey” est équipé de trois poches avec un compartiment latéral zippé pour garder les objets de valeur en sécurité. La fermeture-éclair de haute qualité utilisée sur ce vêtement a été spécialement renforcée pour résister à des manipulations rapides et répétées, on peut la manipuler sans soucis tout en roulant pour réguler sa température corporelle.
C’est toujours surprenant de rouler l’hiver en court, mais très vite dans l’effort, l’effet thermo-régulateur des textiles choisis s’affirme et après quelques tours de pédale, on oublie vite le froid. La légèreté du maillot est notable, et renforcée par l’effet « pièce unique ». On ressent physiquement le minimaliste des matières, la quasi-absence de coutures. Cependant, je conseille de le porter sur un base-layer à manches courtes ou longues car la matière du tissu, notamment sur le panneau avant, est assez rêche, sans doute volontaire pour limiter les mouvements du maillot en mouvement.
Les chevrons du base-layer, symbole des vainqueuses
Le base-layer manche longue hiver se porte, comme il se doit, très près du corps.
La taille S (que j’ai également choisie pour le maillot et la veste) aspire le buste et les bras dès l’enfilage, pour une sensation agréablement compressive.
La coupe descend très bas dans le dos et couvre généreusement les reins. Ce maillot de corps s’accorde naturellement avec le reste de la tenue et son tissu s’adapte harmonieusement à celui du cuissard.
Les ourlets des manches intègrent une boucle élastique dans laquelle on introduit le pouce avant d’enfiler une couche supérieure. Cela maintient les manches bien en place même si la couche supérieure est très moulante au niveau des bras, ce qui est courant avec les tenues très “aéro”.
Le motif en chevron offre un style unique et immédiatement reconnaissable à ce base-layer, qui a vocation à être visible, lorsqu’on le porte sous le jersey d’hiver à manches courtes par exemple ou lorsqu’on ouvre sa veste pour laisser entrer un peu d’air frais. Le col montant et les poignets sont cerclés d’un tissu noir plus souple, ce qui coordonne le maillot de corps avec style au reste de la collection Dogma.
Malgré les chevrons, la sobriété et la discrétion sont au rendez-vous, avec le respect du code-couleur noir et blanc. D’un certain point de vue, le motif en chevron est géométrique, austère, voire sévère, peut-être un peu trop masculin à mon goût.
À ce titre, les mannequins femmes n’ont pas été choisies sur le site de la marque pour illustrer le base-layer. Mais il est rare que les marques italiennes de cycles communiquent en priorité sur le cyclisme féminin… Pinarello en tête !
J’ai porté le base-layer tour à tour sous le maillot et sous la veste. Dans l’effort, en montée, le base-layer a prouvé son excellent transfert d’humidité, même dans les zones doublées. Dans le cou, par exemple, où se superposent le col froncé de la veste et le col montant du base-layer, ou sur le ventre où se joint aussi le bas du cuissard, je n’ai pas ressenti d’inconfort ou de froid à cause d’une rétention de sueur.
Fast Is Everything – Full Gas Everywhere
Tels sont les slogans de Pinarello : tout pour la vitesse. Qu’il s’agissent de vélos ou des vêtements qui leurs sont associés, la marque de Trévise communique sur le sport, la performance, l’excellence et les champions. Pour vivre l’expérience Pinarello, il ne suffit pas de participer, mais de gagner. Les vêtements sont excellents, mais conçus uniquement pour un usage intensif. Pinarello a choisi de privilégier la légèreté, l’ergonomie, un design essentiel et pur, des matériaux de haute technologie, des assemblages minimalistes. La sobriété esthétique ne laisse guère place à la frivolité ou à la poésie. La performance est le maître-mot, et tous les détails concourent à rendre la cycliste la plus performante et gagnante.
Au vu de son histoire et de sa réputation, Pinarello ne pouvait inventer qu’une seule façon de s’habiller et cela n’en fait pas à mon sens une marque spécifiquement orientée vers les femmes, si ce n’est les plus compétitrices. La gamme de vêtements Dogma est le petit plus, l’extension, le parfait complément du vélo Pinarello que certaines cyclistes auront fait le choix d’acheter. Elles pourront utiliser la gamme “hiver” des vêtements Dogma pour leurs entraînements hivernaux et les journées les plus fraîches au printemps et à l’automne, puisque les championnes roulent – et roulent vite – toute l’année, quelle que soit la météo.