Le spécialiste du VAE français Moustache a dévoilé 2 nouveaux modèles sportifs équipés du tout récent moteur Bosch Performance Line SX : le Dimanche 28 Road et le Dimanche 29 Gravel. Bike Café a assisté à la présentation de ces deux nouvelles machines et a pu également réaliser un premier test sur les routes bitumées et les belles pistes des Alpilles.
Se friser les moustaches avec le nouveau Bosch Performance Line SX
Le nouveau moteur Bosch Performance Line SX est une petite révolution chez le fabricant allemand. Compact, parfaitement intégré dans le cadre des VAEs route et gravel de dernière génération, il est annoncé à un poids de 2 kg et offre une puissance maximale de 600 watts ainsi qu’un couple élevé de 55 N.m.
La batterie intégrée – également – offre une capacité de 400 Wh est positionnée au millimètre dans le tube diagonal du cadre en aluminum, réalisé en alliage 6061 haut de gamme, identique pour les versions gravel et route de ce nouveau VAE sportif du fabricant vosgien.
En complément, une batterie additionnelle de 250Wh, la Bosch PowerMore peut être installée sur le porte bidon du tube vertical, permettant ainsi une capacité totale de 650 Wh.
L’application eBike Flow vous permet d’accéder en permanence à de nouvelles fonctions : utilisez par exemple la fonction de navigation, étendez la protection antivol, adaptez les modes d’assistance et les affichages de l’écran à vos préférences ou déverrouillez votre VAE avec le Kiox 300 ou le Kiox 500.
L’écran et la commande déportée permettent d’afficher et de sélectionner différentes informations, comme votre vitesse instantanée ou le nombre de kilomètres que vous pouvez approximativement parcourir avec la charge actuelle de la batterie.
Sillonner les pistes des Alpilles avec le Moustache Dimanche 29 Gravel
Notre journée test démarre avec une sortie gravel sous un fort mistral, qui a nous balayés sur les crêtes des Alpilles. Mon vélo de test – le Dimanche 29 Gravel 4 – est équipé, comme les autres modèles de la gamme (voir en bas de cet article, d’une tige de selle télescopique, d’une potence suspendue ainsi que d’une monte de pneus Maxxis Rambler de 50 mm).
La prise en main est relativement facile et le fait de rouler sur un vélo alu permet d’assurer une conduite facile et surtout, une grande stabilité dès que nous abordons des phases de descente, bien aidé en cela par la présence en point central du moteur Bosch.
L’absence de bruit quand je roule est frappante et, très vite, on oublie qu’on est aux commandes d’un VAE, tant le moteur est absolument silencieux. Le changement de mode d’assistance (4 modes au total) se fait au niveau de la commande placée à gauche de la potence (voir photo ci-dessous). Elle est fonctionnelle mais gagnerait beaucoup à être placée au niveau des cocottes, afin de pouvoir changer de régime moteur lorsque le pilote a les mains en bas du cintre.
Le moteur offre un “kick” très appréciable dès le mode “Tour+” et l’écran de contrôle vous indique quelle cadence maintenir afin de profiter au mieux du niveau d’assistance choisi. Ce Bosch Performance Line SX est le moteur le plus agréable que j’ai eu l’occasion de tester, à date.
J’ai beaucoup apprécié également la large monte en pneus de 50 mm qui sécurisera les pratiquants débutants et même confirmés, en cas de terrains difficiles, comme les pistes très caillouteuses des Alpilles, ainsi que la tige de selle télescopique, facilement actionnable depuis le levier sur la cocotte gauche. L’apport de la potence suspendue n’est pas flagrant selon moi mais d’après Moustache, c’est lorsqu’on repasse sur un vélo doté d’une potence classique que l’on constate son absence… A confirmer.
Ma sortie Strava (gravel) avec le Moustache Dimanche 29 Gravel
Aller plus vite et plus loin avec le nouveau Moustache Dimanche 28 Road
Une fois notre déjeuner dégusté au magnifique domaine du Mas de la Dame, s’étendant sur 300 hectares, nous voilà reparti pour une belle trace route, sur des portions que je connais bien, la comparaison en sera d’autant plus intéressante. Je teste ici le Dimanche 28 Road 6, dans sa version haut de gamme, équipé d’une transmission Sram AXS, de roues Mavic carbone chaussées des nouveaux pneus Schwalbe Pro One TLE en 34 mm que mon confrère Dan a testé récemment.
J’ai pris plus de plaisir avec ce nouveau vélo de route électrique Moustache qu’avec sa version gravel, probablement en raison de mon passé de routier. Le vélo m’a semblé “facile” à emmener, notamment au-delà de la vitesse réglementaire de 25 km/h où l’assistance doit se couper. Dans la montée du Val d’Enfer, je me suis amusé à monter à un rythme cardiaque au seuil, similaire à celui que j’aurais avec mon vélo de route musculaire, tout en flirtant avec la limite des 25 km/h, c’était assez jouissif !
Sur le plat, il est assez facile pour un cycliste entraîné de rouler entre 25 et 30 km/h tandis que dans les côtes, moteur coupé, le vélo accuse son surpoids par rapport à un vélo carbone, doté d’un moteur moyeu.
À souligner : l’excellent train roulant composé des roues Mavic carbone et des pneus Schwalbe Pro One TLE 34 mm qui assurent du rendement et du confort. Moustache a testé différentes largeurs de pneus (jusqu’à 38 mm) et a trouvé le compromis idéal avec cette largeur.
La sortie Strava (route) avec le Moustache Dimanche 28 Road
Dimanche 28 Road et Dimanche 29 Gravel : équipements et prix
Gamme Moustache Dimanche 28 Route électrique
Les poids des modèles route en taille M, sans pédales, sont les suivants :
Dimanche 28 Road 2 : 17,2kg
Dimanche 28 Road 4 : 16,2kg
Dimanche 28 Road 6 : 15,6kg
Dimanche 28 Road 2
3.599 euros. Cadre classique ou ouvert.
Dimanche 28 Road 4
4 599 euros. Cadre classique ou ouvert.
Dimanche 28 Road 6
5 999 euros. Cadre “classique” uniquement
Gamme Moustache Dimanche 29 Gravel électrique
Dimanche 29 Gravel 2
3 699 euros (3 899 euros équipé*). Cadre classique ou ouvert. Flat-bar ou cintre drop-bar.
Dimanche 29 Gravel 4
4 699 euros (4 899 euros équipé*). Cadre classique ou ouvert.
Dimanche 29 Gravel 6
5 699 euros
*équipé avec porte-bagages et garde-boues.
Premier bilan des Samedi 28 route & Dimanche 29 Gravel
En route ou en gravel, ces nouvelles machines Moustache m’ont fait une belle première impression. Le moteur est prometteur, tant par son punch, sa capacité à fournir une forte puissance (600 watts en crête), si nécessaire et sa compacité, donnant un caractère sportif aux 2 machines testées. Reste à trouver un itinéraire long et vallonné pour mesurer son autonomie totale, qui sera aussi fonction du profil du cycliste aux manettes. En gravel, les pneus Maxxis de 50 mm et la tige de selle télescopique sont très bien vus de la part de Moustache tandis que sur la route, j’ai trouvé que le vélo pouvait facilement être emmené au-delà de 25 km/h, sans aucune friction/retenue de la part du moteur.
Bien vu aussi : le fait de proposer les 2 châssis en cadre ouvert ET standard, ainsi qu’avec des cintres plats, pour s’adapter au plus grand nombre de pratiquants ainsi que la possibilité d’acheter des versions équipées de garde-boues, porte-bagages et éclairages, prêtes pour des aventures de plusieurs jours !
Plus d’informations sur le site du fabricant :
Quelle reparabilité pour ces beaux vélos ? Quelle durée de vie escomptée pour la batterie et le moteur ? Quid de la fin de vie du vélo ?
C’est éléments ne sont ils pas essentiels dans une présentation de produit ?
Bonjour Bernard, vaste débat, vous soulevez des questions importantes pour le développement et le “recyclage” des VAE. Je vais me renseigner avant de vous faire une réponse mais je sais déjà que les batteries sont aujourd’hui reconditionnées et peuvent être réutilisées en remplaçant les cellules lithium-ion. Plusieurs acteurs spécialisés sur le marché comme Doctibike proposent ce service ainsi que des pièces détachées sur de “vieilles” batteries (plus de 5 ans). Sportivement, Matthieu
Bonjour et merci pour cet essai réduit. Vs n’avez pas parlé du poids du Road 6 ainsi que la sensation de rouler sans assistance au-delà de 25 km/h . Y a t il une sensation de frein comme on peut le sntir sur les vttae équipés en Bosch …. Merci de vos réponses en attendant un essai plus complet .
Bonjour Philippe, j’ai rajouté les prix des modèles route dans l’article, à savoir 15,6 kg pour le Road 6, sportivement, Matthieu
Bonsoir Philippe, merci pour votre message, j’ai demandé le poids du Road 6 à Moustache, je reviens vers vous. Concernant la sensation de roulage au-delà de 25 km/h, j’en parle dans le paragraphe “Bilan” en fin d’article. Je n’ai ressenti strictement aucune sensation de frein au-delà de cette vitesse, sportivement, Matthieu
Bonjour,
Merci pour ce compte-rendu d’essai.
Je me permets d’apporter un témoignage sur la possibilité de reconditionnement des batteries, à la suite des questions fort pertinentes d’Olas et de la réponse qu’y a apporté Matthieu.
Vélo Stevens Triton de 2013, au bout de cinq ans environ et 10000 km, ayant constaté une perte de puissance et d’autonomie, j’ai décidé de faire changer les cellules internes de mon pack batterie. Impossible chez Bosch (seule solution chez eux, tout remplacer), et tous les reconditionneurs sauf un (j’ai oublié son nom, il est en Bretagne je crois) m’ont dit que si l’on change les éléments, le circuit électronique qui a mémorisé l’état antérieur de charge des éléments va se bloquer s’il détecte de nouveaux éléments n’ayant pas exactement le même état de charge. Seul ce reconditionneur a accepté de faire la manip, car il reprogramme l’électronique pour accepter les nouveaux éléments. Est-ce plus facile avec les batteries récentes ? À voir…
Hors problématique des batteries, les VAE sont beaucoup plus susceptibles d’être touchés par l’obsolescence matérielle que les vélos “musculaires” : je sais que pour mon moteur Bosch Classic+ de 2013 il n’y a plus de pièces de rechange chez Bosch, si problème c’est le vélo entier qui est bon pour la déchetterie. Alors qu’un vélo non assisté peut sans problème être réparé après plusieurs dizaines d’années.
Merci Hervé pour ce témoignage intéressant, j’essaierai d’en toucher un mot à Bosch pour avoir leur avis, sportivement, Matthieu
“Bien vu aussi : le fait de proposer les 2 châssis en cadre ouvert ET standard, ainsi qu’avec des cintres plats” : hélas sur ce point comme sur d’autres, les possibilités de personnalisation sont inexistantes chez Moustache (contrairement à d’autres fabricants qui permettent une certaine souplesse, ne serait-ce que sur la couleur du cadre). Dans la nouvelle gamme, “cintre plat” = finition (et poids) d’entrée de gamme. Pas moyen d’avoir un cintre plat sur les modèles plus légers : dommage pour des cyclistes urbains qui peuvent préférer la position moins couchée et la meilleure réactivité au freinage permise par le cintre plat mais qui sont prêts à mettre le prix pour un vélo plus léger et des composants plus haut de gamme. Et à l’inverse pas moyen d’avoir un cintre course sur le modèle d’entrée de gamme : dommage pour ceux qui voudraient un gravel pour utilisation sportive, mais dont le budget est limité.
OK avec vous Hervé mais combien de marques sportives aujourd’hui proposent-elles des versions avec cintres plats ? et avec cadres ouverts ? Très peu, à ma connaissance (Origine et Mondraker proposent des gravel électriques flat-bar ) et certainement Decathlon avec leurs différentes marques propres. L’effort est tout de même à saluer selon moi. sportivement, Matthieu