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La route de Giono en mode Gravel « Slow tourisme »

L’offre touristique à vélo s’élargit et prend différentes formes. Dans ce reportage nous avons voulu appliquer, sur la route de Giono, notre vision du « Slow tourisme » en gravel. Dans ce paysage romanesque, qui évoque à chaque virage l’oeuvre de l’écrivain, comment ne pas prendre le temps de s’arrêter pour regarder, apprécier l’odeur des genêts en fleurs, entendre le chant des premiers grillons, rencontrer des gens qui ont le bonheur de vivre ici, dans ce décor de cinéma.

Les Grands reportages sont des commandes passées à l’équipe rédactionnelle de Bike Café par des marques qui souhaitent présenter leurs produits (vélos, équipements, vêtements ou accessoires) dans un contexte original. Ce grand reportage a été réalisé avec le soutien dOrigine Cycles.

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Nous disposons à Aix-en-Provence d’un formidable moyen de transport pour remonter le temps : la ligne ferroviaire inaugurée à la fin du 19ème siècle, qui nous permet d’aller en train jusqu’à Briançon. Ce petit « tortillard » bleu, serpente tranquillement le long de la Durance jusqu’à Sisteron où il emprunte ensuite la vallée du Buëch, pour entrer dans les Alpes. Ce train nous transporte à un rythme, qui préfigure notre projet de « slow tourisme », au cœur de l’histoire de la Provence et des Hautes-Alpes. Lorsqu’on a décidé – avec Colin et Philippe – d’aller découvrir à vélo le pays de Giono, nous nous sommes imaginés en « hussards » chevauchant nos vélos de gravel. C’est dans cet esprit romanesque et contemplatif que nous embarquons pour Sisteron dans notre train « historique », avec nos fringants destriers Origine Cycles.

La route de Giono
Nous disposons à Aix-en-Provence d’un formidable moyen de transport pour remonter le temps – Photo Colin

L’écrivain a écrit dans cette région de la Montagne de Lure, la presque totalité de son oeuvre.

En préparant ces 2 jours de vélo, j’ai repensé aux conseils que nous avons donné, Dan de Rosilles et moi, dans notre ouvrage Week-Aventure à vélo. « Le bonheur est dans la trace !« , déclarait-on au début du chapitre 2. La préparation d’une randonnée à vélo est excitante et même passionnante. C’est l’avant-goût de l’aventure, une sorte de hors-d’œuvre du festin à venir : thématique, petites routes peu fréquentées, chemins bucoliques, pistes sans fin, lieux à voir absolument… Cette fois, pour nous aider à élaborer notre parcours, nous nous sommes référés à une carte de la route de Jean Giono, publiée par l’Agence de Développement des Alpes de Haute Provence. On a tracé une belle boucle autour de la Montagne de Lure. Elle nous emmène dans les pas de l’écrivain qui a écrit ici pratiquement toute son œuvre, inspirée par ce superbe territoire.

La route de Giono
La magnifique adaptation au cinéma par Jean-Paul Rappeneau du roman de Jean Giono a été inspirante, nous n’irons quand même pas jusqu’à rouler sur les toits des villages traversés – image extraite du film

La route de Giono

La Route Jean Giono est un itinéraire routier littéraire et touristique autour de la montagne de Lure. Ce lieu est mythique dans la vie et l’œuvre de l’un des plus grands écrivains du XXe siècle : Jean Giono.

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L’itinéraire de 149 km, que nous avons tracé et réalisé (cf Openrunner ci-dessus) emprunte des petites routes à l’écart de la grande circulation. Il nous fait traverser une partie des Alpes de Haute Provence, du Vaucluse et de la Drôme. Au fil de ce périple touristique, qui évoque l’oeuvre littéraire de Giono, nous découvrirons les villages pittoresques et les paysages grandioses du « Haut-Pays » décrit par l’écrivain.

Nos vélos

La route de Giono
De gauche à droite : 2 Graxx avec le vélo personnel de Philippe, un Graxx GTO dernière génération de prêt pour Patrick et un Help électrique pour Colin

Les « Grands reportages » que nous réalisons pour Bike Café sont à chaque fois de nouvelles expériences d’usages qui nous permettent de présenter des expériences réalisées avec les produits (vélos, équipements…) dont nous parlons régulièrement dans notre magazine. C’est une façon pour nous de passer de la théorie à un usage réel. Ce reportage illustre la tendance actuelle du tourisme alternatif baptisé « Slow Travel« . Nous avons parlé récemment de l’offre « gravel » dans le contexte d’un tourisme différent. Ce voyage lent de 149 km en 2 jours, correspond à cette nouvelle tendance du voyage à vélo. Nous avons choisi des montures chez Origine, qui possède une gamme complète de vélos de Gravel. Ces vélos vont nous permettre de nous écarter du bitume, pour approfondir nos découvertes hors des sentiers battus. Deux Graxx : le Graxx 2 personnel de Philippe, un Graxx GTO dernière génération de prêt pour moi et un Help électrique pour Colin, qui fera avec nous sa première sortie bikepacking sur 2 jours. Ces vélos ont déjà fait leurs preuves lors de différents tests sur Bike Café. Nous les connaissons bien et les « hussards » que nous allons devenir pourront rouler en toute confiance sur le « toit » du pays de Giono.

8h25, gare d’Aix-en-Provence

Ce voyage en train fait partie de l’aventure. Le spectacle du paysage, qui défile derrière la vitre du train, nous laisse le temps d’admirer notre belle Provence.

Encore ignorée par le tourisme de masse, notre petite gare de centre ville est pourtant un axe de liaison intéressant entre Marseille au sud et Briançon au nord. Depuis les travaux réalisés sur le tronçon Marseille – Aix, avec un doublement de la voie, les usagers en mode boulot l’ont choisie. Pour le reste, les partisans de la voiture se précipiteront vers la A51, avec le risque d’affronter les bouchons. Pour nous, le choix est fait et nous accrochons nos vélos aux « crochets de boucher » de notre TER : c’est parti !

La route de Giono
Nous accrochons nos vélos aux « crochets de boucher » du TER, on a plus de place que dans un TGV – Photo Colin

Ce voyage en train fait partie de l’aventure. Le spectacle du paysage, qui défile derrière la vitre du train, nous laisse le temps d’admirer notre belle Provence. La France, autrefois première nation ferroviaire mondiale avec 70 000 kilomètres de voies ferrées nationales ou régionales, en a conservé à peine 25 000. Heureusement cette ligne, menacée comme d’autres au titre de sa rentabilité, est toujours active avec une rotation quotidienne de 3 trains. Notre région sud était sillonnée autrefois par le rail sur des axes verticaux, comme la ligne que nous empruntons aujourd’hui, ou horizontaux comme la ligne abandonnée du « train des Pignes » sur laquelle nous avons déjà fait rouler nos vélos, ainsi que celle entre Volx et Cavaillon, lors d’un précédent reportage.

Étape 1 Sisteron –> Sault

Nous avons choisi Sisteron comme point de départ. Cette ville, est la porte communiquante entre la Provence et le Dauphiné. Elle nous ouvre un chemin direct sur la vallée du Jabron, qui se jette au sud de la ville dans la Durance. Le pas de cette « porte » est un peu raide pour un départ à froid. Quelques goutes de pluie ont à peine mouillé nos tenues de « hussards » et nous attaquons la pente poussés par l’envie de la découverte. La vallée du Jabron est très peu empruntée et peu habitée également. La crête de la montagne de Lure que nous voyons à notre gauche est coiffée de neige.

La route de Giono
Une pause Mulebar en fin de matinée pour recharger nos calories, le temps est frais dans la vallée du Jabron – photo Philippe Aillaud

Arrivés au « Moulin d’Anne » nous bifurquons à gauche pour aller jeter un oeil sur le château de Miravail, qui est plutôt une ferme fortifiée, comme celle où le Hussard de Giono aurait pu s’abriter. Après ce détour, nous retrouvons la D946 qui longe le Jabron, qui se transforme progressivement en ruisseau au fur et à mesure que l’on approche de sa source.

La route de Giono
On a quitté Montfronc… photo Philippe Aillaud

Au kilomètre 30, nous arrivons au village de Montfroc, je vous laisse imaginer les jeux de mots que ce village nous a inspiré. Nous arrivons aux Omergues, petit village où Giono a situé la rencontre de son héros Angelo, avec les premiers cholériques dans « Le Hussard sur le toit ». Nous nous arrêtons à la seule auberge repérée sur ce parcours justement baptisée « L’étape ». Bien accueillis par la patronne des lieux qui nous dit être de Peypin, une ville du Lubéron sud, non loin de notre base à Aix.

La route de Giono
Pendant notre pause repas une averse est tombée, on ne mangera pas à la terrasse – photo Philippe Aillaud

Après un bon déjeuner, il faudra attaquer la montée vers le col de la Pigière, qui du haut de ses 969 m ferait sourire un savoyard. Entre la Drôme et les Alpes-de-Haute-Provence ce col très facile permet de relier par la route la haute vallée de la Méouge à la vallée du Jabron. C’est ici que se trouve la source du Jabron, dont nous allons quitter la vallée.

La route de Giono
Photo Philippe Aillaud

Ce col facile à grimper marque la frontière entre la Drôme et les Alpes-de-Haute-Provence. Après une belle descente, nous attaquons la montée suivante vers le col de Macuègne à 1069 m. La route s’élève à nouveau et nous voyons en contre-bas les lacets de cette petite route, sur laquelle nous n’avons pas vu grand monde.

Une superbe descente nous conduit jusqu’à Montbrun-les-Bains, pittoresque village de la Drôme provençale, classé parmi les « plus beaux villages de France ». Quand Giono rendait visite au comte d’Aulan, il faisait une halte à l’hôtel des voyageurs et toute la région lui était familière, depuis le fameux Gour des Oules jusqu’au col de l’Homme Mort, qui permet de basculer directement du versant sud au versant nord de la montagne de Lure, reliant le plateau d’Albion à la vallée du Jabron.

La route de Giono
Une superbe descente nous conduit jusqu’à Montbrun-les-Bains – photo Philippe Aillaud

C’est dans ce cadre qu’il situera l’un de ses derniers romans. Nous montons, poussant nos vélos sur un chemin de calade, vers le château qui domine le village. Après une pause rafraichissante au café « Bar à Thym », nous reprenons nos montures, direction Aurel. Ce village dans lequel on s’introduit un moment, est au cœur de ce que Giono appelait « Le Haut-Pays » ce plateau de Haute-Provence à cheval sur les Alpes de Haute Provence, le Vaucluse et la Drôme.

Depuis Aurel, on plonge ensuite vers Sault où nous avons réservé une chambre de « hussards » pour une nuit, dans un ancien ancien hôpital transformé en hôtel *** pour cyclistes passionnés. L’endroit est superbement perché, dominant la vallée en contre-bas de Sault. C’est le camp de base idéal idéal pour les cyclistes, qui veulent affronter les pentes du Géant de Provence et découvrir les gorges de la Nesque. L’ambiance des lieux est donnée par l’exposition permanente des vélos du collectionneur Lino Lazzerini, que nous vous avions fait découvrir dans un article en 2019.

Un bon dîner sur place, arrosé d’un excellent rosé, dans cette salle à manger décorée par des pièces de musée du vélo, nous fera oublier nos efforts de la journée. La chambre pour 3 est parfaite, dans la douche : même le gel douche est disponible dans un bidon vélo.

La route de Giono
A table après une journée de vélo – photo Patrick VDB

Étape 2 Sault –> la Brillanne

Depuis le début de l’aventure nous jouons avec des nuages noirs menaçants : le temps n’est pas superbe et la température est fraîche pour la saison. Nous quittons Sault, bien reposés pour nous diriger vers Saint-Trinit. Changement total de paysage pour cette partie sud de la montagne de Lure. Nous allons onduler sur ses contreforts et après Saint-Trinit, nous traversons le village de Revest-du-Bion dans lequel on découvre une signalétique qui explique les ouvrages architecturaux du lieu.

On va faire la pause « Mulebar » et quelques photos avant de prendre la longue montée qui nous conduira au Contadour. Dans la montée, en voyant en bord de route cette prolifération de chênes, Philippe évoque les semis effectués par les bergers. Ils ramassaient des glands dans leurs poches pour les planter plus loin dans des endroits dépeuplés. Les chênes repoussent rarement sous l’ombre de leurs aînés. Cette annedote rappelle une nouvelle écrite par Giono : « L’homme qui plantait des arbres » : Elzéard Bouffier, berger paisible et obstiné, a passé sa vie à planter des arbres dans les Alpes-de-Haute-Provence, la rendant ainsi fraîche et verdoyante.

La route de Giono
Giono serait étonné de voir ici la présence d’un radar pour mesurer la vitesse dans ce petit village isolé sur le plateau à 1150 m d’altitude – photo Philippe Aillaud

La descente vers Banon par la piste forestière a été épique.

Le hameau du Contadour que nous atteignons était le haut lieu « gionien » par excellence. L’écrivain y a organisé neuf séjours d’écriture de 1935 à 1939, dans deux maisons du hameau : le moulin et la ferme des Graves. Il s’y était arrêté au bout d’une marche à pied de trois jours ; partis de Manosque avec une cinquantaine d’admirateurs qui l’avaient sollicité pour leur faire découvrir le pays magique décrit dans ses premiers livres.

Ils voulaient découvrir le plateau où se déroule la merveilleuse utopie paysanne de « Que ma Joie demeure », les randonneurs s’étaient fixés ici, « un endroit où l’ondulation de la longue montagne rousse abrite trois ou quatre maisons et deux ruines de moulin à vent ». Nous n’avons pas poussé jusqu’au Jas de terres du Roux, car le musée est fermé définitivement.

La descente vers Banon par la piste forestière a été épique. Un vrai champ de cailloux, qui nous secoué les bras et les épaules. Les « sabots » Michelin de nos montures, roulaient sur les pierriers par endroits. Cette descente se fera au ralenti pour ma part. Lorsqu’on a retrouvé le bitume ce fut la libération. L’entrée dans Banon se fait par un chemin de campagne qui nous permet d’arriver directement en ville. Pause déjeuner à un bar restaurant qui s’appelle opportunément « La suite », salade maison avec du chèvre local : on est à Banon quand même !

Pour éviter les gros nuages que l’on voit vers Saumane nous allons prendre la sage décision de contourner par le bas jusqu’au « Rocher des Ongles » où l’on reviendra sur notre itinéraire, pour traverser le village des Ongles et prendre la direction de Forcalquier. On évite la large départementale pour monter une pente sérieuse sur le Pigeonnier à 720 m. La descente vers Forcalquier nous ouvre la vue vers le ravin des Billardes. Après un petit café à la terrasse du Café de la place nous filons vers la Brillanne où le train de 17h03 nous conduira à Aix. On aura le temps de déguster une petite bière locale sur le quai de la gare. Le soleil est revenu : trop tard malheureusement.

La route de Giono
Photo Philippe Aillaud

Alors le slow tourisme, qu’en pensez-vous ?

Qu’as-tu apprécié Patrick ?

Moi j’adore !… Quel moyen autre que le vélo permet une telle liberté ? Avec ce vélo de gravel simple, qui permet de passer presque partout, on possède un rayon d’action journalier intéressant. Un peu de préparation, des surprises par exemple en s’adaptant aux circonstances où en tentant d’aller voir des lieux que l’on découvre au hasard du parcours. On oublie la vitesse, on ouvre grand les yeux, on n’hésite pas à s’arrêter pour une photo ou faire une pause. Le mélange e-Gravel et Gravel « muscu » se passe super bien, d’ailleurs nos vélos se ressemblent tellement, qu’on oublie la présence d’un moteur parmi nous. Celui du Help s’est montré particulièrement discret. C’est à refaire assurément et pour moi ce bikepacking version « carte bleue » me permet d’être léger au niveau de mon bagage et dans ma tête. Le slow tourisme peut tout aussi bien se pratiquer en mode bivouac avec tente ou bivi et on peut aussi l’envisager et mode mixte en alternant bivouac, gite ou hôtel.

Et toi Colin, que penses-tu de cette expérience ?

Avant le départ, mon sentiment était partagé entre une grande envie de réaliser ma première « micro-aventure » à vélo et une légère appréhension de ne pas être à la hauteur physiquement, malgré l’aide du Help. Je suis un cycliste régulier, mais avec une pratique plus orientée loisir que sportive. Je fais habituellement des sorties dont les distances varient entre 30 et 60 km, en évitant les bosses. Cette légère crainte m’a accompagné le premier jour et c’est pour cette raison que j’ai gardé mon assistance presque toute la journée, au niveau le plus bas. J’ai ainsi pleinement profité des paysages, en restant au contact de mes équipiers, sans jamais être dans le dur. Arrivé à destination à Sault, la batterie affichait un reliquat de 25% pour un parcours de 69 km et 1200 m de D+ et j’ai eu le sentiment d’en avoir encore sous la pédale…

La route de Giono
Niveau 1 si la pente devient difficile, sinon assistance zéro sur le plat et en descente … photo Colin

Fort de l’expérience de la première journée, j’ai décidé le lendemain de me passer le plus possible de l’assistance. Je n’ai allumé le moteur que dans les côtes raides, comme le segment « Zinzine Nord » qui monte sur Forcalquier depuis la D950 à 6%. J’ai été surpris par les capacités de ce gravel, même sans assistance. Arrivé à destination, la batterie affichait un crédit de 61% pour un parcours de 79 km et 1068 m de D+. Ce e-Gravel Help porte vraiment bien son nom. Il m’aura permis de combler l’écart de niveau qu’il y a entre moi et mes équipiers, sans que j’ai le sentiment d’être un imposteur.

La route de Giono
Photo Philippe Aillaud

Évidement j’ai emporté trop d’affaires avec moi, dont certaines que je n’ai même pas mises. C’est sans doute le piège du débutant. Mais je n’ai pas souffert plus que ça de l’excès de poids, à croire que j’y suis déjà habitué.

L’aventure en soit a été fantastique. Il y a dans cette pratique du tourisme en gravel une recette parfaite, alliant le sport, la nature et le patrimoine. Et vivre tout cela en bonne compagnie est la cerise sur le gâteau. Ce circuit autour de la montagne de Lure est parfait pour une première expérience, on y croise peu de voitures et les paysages sont magnifiques. Cette aventure est pour moi, je l’espère, la première d’une longue série !

Et toi Philippe ?

Chevauchant mon fidèle Graxx II, qui ne m’a jamais fait défaut, j’ai apprécié ce tour aux deux visages. Le premier jour : une vallée plutôt alpine, dominée par la face austère, car exposée au nord, de la Montagne de Lure. De moyennes à petites routes, sur lesquelles les conducteurs locaux sont respectueux des cyclistes et des distances de dépassement, quelques rares villages. L’arrivée à Sault nous a replongés dans un environnement plus « urbain », le pied est du Ventoux oblige.

La route de Giono
Philippe pense déjà à la prochaine virée sur la Montagne de Lure – photo Patrick VDB

Le second jour, même si le soleil se voilait quelque peu et fort souvent, le versant sud de Lure affiche son coté méditerranéen : pentes plus douces, plateaux – dont le célèbre d’Albion – , villages à ruelles pour échapper à la chaleur. Bref, un très beau parcours qui m’inspire une prochaine boucle, plus courte, aussi intense et plus gravel : gravir Lure par la route depuis St Etienne-les-Orgues, et prendre aux Omergues la piste du pas de Redortiers, pour basculer vers le Contadour et rejoindre le point de départ. J’espère pouvoir vous la conter sur Bike-Café prochainement.

La vidéo

Résumé en images de ce « Slow bikepacking » sur la route de Giono.

Liens utiles :

Le Nesk Hôtel *** à Sault : https://lenesk.com/fr

SNCF : https://www.sncf-connect.com/train/horaires/aix-en-provence/sisteron

Restaurant l’étape aux Omergues : https://www.facebook.com/letapelesomergues/

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Patrick
Patrick
Aix-en-Provence - Après la création de Running Café, la co-fondation de Track & News Patrick remonte sur le vélo en créant Bike Café. Il adore rouler sur route et sur les chemins du côté de la Sainte-Victoire. Il collabore en freelance à la revue Cyclist France. Affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties "off road" dans sa belle région de Provence.

8 COMMENTAIRES

  1. c est vraiment un super parcours , même étant pas loin ca m a donne envie de le réaliser. encore bravo et merci j ai adore l article

  2. Je suis originaire du 04 et je dois dire que le département regorge de possibilités pour ce type de micro aventure route et/ou gravel avec comme vous l’avez montré de belles vallées et des cols plus ou moins durs.

    • Oui Bertrand c’est une région très inspirante et comme je l’ai souligné dans l’article on peut, grâce au TER, l’atteindre agréablement.

  3. Oui, c’est vraiment l’essence du cyclotourisme. Les possibilités sont immenses, déjà sur le réseau des petites routes et encore plus en ajoutant les pistes et sentiers accessibles avec un gravel. J’ai fait plusieurs escapades dans le coin en utilisant le TER mais en partant de la vallée du Rhône et en revenant par celle de la Durance. Cela permet de belles traversées et donc, à kilométrage équivalent, encore plus de variété de paysages et de lieux.

    Je reviens sur la sémantique. Pourquoi ce choix de l’expression « slow tourisme » alors que la pratique date de plus d’un siècle et s’appelle depuis presque le début « cyclotourisme » ? Je ne suis pas DU TOUT un « apôtre » de Paul de Vivie, inventeur du terme (il a un côté limite secte). Il en existe, quoique ce soit une espèce en voie d’exctinction. Cependant le terme est encore très connu de tout le monde. Si je dis à quelqu’un de mon entourage que je fais du cyclotourisme, tout le monde comprend instantanément. Si je dis que je fais du « slow tourisme », je dois expliquer et au minimum que je le fais à vélo (la randonnée pédestre, c’est du slow tourisme). Si je dis que je fais du bikepacking, ils ne comprennent pas. Et en plus, si je dis cela mais que j’utilise des sacoches su porte-bagage (petites), je n’en fais pas vraiment puisque le bikepacking implique un mode de chargement spécifique. C’est vraiment idiot. Tou le monde se moque de savoir si j’utilise une sacoche attachée à ma selle ou à un porte-bagage. C’est un détail.
    Et en plus, le terme cyclotourisme nous permet de s’affranchir d’anglicismes non nécessaires sans rien perdre au passage (ce qui n’est pas toujours le cas).

  4. Ah mon cher « Vince » … j’aime beaucoup tes commentaires. Tu aimes les mots justes, ceux que tout le monde peut comprendre et j’admets que « slow tourisme » peut sembler être un curieux mélange. C’est néanmois mon choix d’auteur. C’est ce que j’ai ressenti lors de ce petit trip à vélo. Le mot anglais « slow » évoque plus précisement que sa traduction en français, la lenteur sensuelle que j’ai vécue. Il m’a rappelé une danse qui a fait entrer au Larousse ce terme anglo-saxon. Accolé à tourisme, pour traduire notre recherche de lieux gionesques, cela traduisait pour moi cette expérience. Devancé par gravel ce couple de mots pouvait évoquer le vélo à condition que ce « quelqu’un » à qui je m’adresse, ne soit pas ignorant de ce mot gravel, que de nombreux internautes incultes m’ont déjà envoyé à la face pensant qu’il était US. Il y a les mots justes, les mots à double sens, les mots poétiques derrière lesquels il faut chercher les sentiments qui les ont inspirés. Le mot juste cyclotourisme est pour moi un peu ringard. Il me rappelle la fin des années 70, lorsque je roulais avec des boyaux sur mon vélo de course lors des brevets montagnards snobant les cyclistes en 650B qui, comme tu le dis vivaient dans leur « secte », en opposition avec mon monde, plus jeune, plus fou, plus en quête de performance. Le gravel nous libère un peu de ces clivages. Pour les sacoches j’ai ma propre vision, qui est très minimalistes et je ne veux pas rentrer dans ce débat. Bonne soirée Vince

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