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À la découverte du Doubs en Gravel

Le tourisme à vélo est une tendance forte, dont nous avons déjà parlé au Bike Café. Elle se traduit concrètement dans nos régions par des initiatives des Offices de Tourismes et autres Comités Départementaux, à l’image du Doubs, qui accélère ce développement, avec la création d’itinéraires dédiés gravel. Pas moins de 31 parcours créés ! Trente boucles – de 17 à 122 km – et un parcours itinérant de 200 km : Montbéliard- Besançon. C’est ce dernier que nous avons choisi de vous faire découvrir. Pas de temps à perdre, arrivés à Besançon en voiture, il nous faut rejoindre notre point de départ à Montbéliard. Photo de Une, Lionel Georges & Benoît Grosjean – Département du Doubs.

Les Grands reportages sont des commandes passées à l’équipe rédactionnelle de Bike Café par des marques qui souhaitent présenter leurs produits (vélos, équipements, vêtements ou accessoires) dans un contexte original. Ce grand reportage a été réalisé avec le soutien de l’Office du Tourisme du Doubs.

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Liaison Besançon-Montbéliard, via l’EuroVélo6

Les trajets en TER ont la particularité de nous faire découvrir un site ou une région en accéléré et souvent en mode « grand format », grâce aux ouvrages d’art qui offrent des points de vues exceptionnels, que seul le rail permet. Ici, nous l’expérimentons à nouveau avec ces premiers kilomètres en train, qui nous éloignent de Besançon nous permettant de découvrir une vallée du Doubs qui s’élargit peu à peu. Après une vingtaine de kilomètres, nous arrivons en gare de Baumes-les-Dames et nous enfourchons (enfin) nos vélos.

Au festival des tondeuses

Le premier contact avec ce parcours se fait par une liaison sur l’EuroVélo. En ce qui me concerne, je dois avouer que cette mise en jambes est bien agréable, nous permettant de rouler en toute sécurité dans ce cadre paisible, le long du Doubs. Ce prologue est parfait avant d’attaquer les sections gravel du lendemain et pour nous dérouiller après de (trop) longues heures de voiture. La rivière toute proche affiche un niveau d’eau important et par endroits, les champs sont partiellement inondés. Le département n’a pas été épargné par les pluies du printemps. C’est pour nous la garantie d’une nature bien verte et nous le constatons dès les premiers kilomètres, avec des tondeuses qui tournent à plein régime dans les jardins.

Au fil des écluses et des anciennes gares que nous découvrons, les kilomètres défilent à bonne allure sur ce profil peu vallonné et nous voilà arrivés à Montbéliard. Nous prenons possession de notre chambre à l’Hôtel La Balance, un lieu plein de charme et labellisé « accueil vélo » ; ce n’est pas un vain mot, car les services proposés sont adaptés aux cyclistes : un abri à vélos sécurisé de plain-pied, couvert et fermé ; de quoi effectuer un nettoyage des vélos (jet d’eau et brosses), un service de lavage et de séchage des vêtements. Le graveleux et sa monture sont choyés !

Pour cette liaison : 62 km et 235 m D+.

Jour 1 : Montbéliard > Orchamps-Vennes 

C’est lestés d’un petit déjeuner de compétition que nous partons de Montbéliard. Il fait doux, le soleil est présent, la journée s’annonce bien. On franchit l’Allan – un affluent du Doubs – pour se retrouver dans le parc de la Banane. On emprunte quelques kilomètres de l’EuroVélo6 parcourus la veille, idéal pour le réveil musculaire. On franchit le Doubs pour descendre « plein sud » à la rencontre des premiers villages.

Orgie de vert

C’est une succession de départementales, petites routes et pistes que nous parcourons, toutes plus verdoyantes les unes que les autres. Les pistes sont humides mais aisément praticables et l’on chemine facilement ; allergiques à la boue, en bons sudistes que nous sommes, nous voilà rassurés sur les conditions de roulage 😉

Gravel dans le Doubs
Photo Jean-Louis Paul

En de nombreux lieux, l’Histoire se rappelle à nous avec des monuments ou stèles en hommage aux résistants de la seconde guerre mondiale. Le voyage dans le temps se poursuit, au village de Pont-de-Roide où l’on aperçoit les anciennes usines Peugeot. Retour au temps présent, avec la première ascension : 10 km et 400 m à gravir. L’élévation se fait sur un ruban de bitume étroit, où deux véhicules ne peuvent pas se croiser, bordé d’arbres et sonorisé par les oiseaux. On a connu pire comme ascension. Notre premier point de vue est atteint avec le belvédère de Montaigu à 810 m d’altitude. Vue sur les Vosges et le pays de Montbéliard.

Gravel dans le Doubs
Photo Jean-Louis Paul

Nous descendons dans la vallée du Dessoubre pour longer la rivière du même nom. Nous serons accompagnés par le chant de l’eau, tout proche, tantôt sur la route, tantôt sur les chemins jusqu’à parvenir au Cirque de Consolation. Pour les amateurs, on y trouve la plus longue tyrolienne de France (500 m de long, 120 m de haut). Pas de sensations fortes pour nous, mais une contemplation de ce lieu apaisant avec restauration à base de fromage local. Nous reprenons la route avec une ascension courte, mais sévère vers la source du Dessoubre qui sera la récompense.

Nous approchons du terme de notre étape, à proximité de Orchamps-Vennes, quand l’orage qui menaçait nous attrape. C’est l’occasion d’étrenner nos vêtements de pluie, histoire d’utiliser 100% des affaires transportées, toujours satisfaisant de ne pas embarquer de superflu… on se rassure comme on peut ! Nous passerons la nuitée à la chambre d’hôtes Les Ravières, chez un éleveur de vaches. Apéro, repas, digestif, dodo, non sans avoir beaucoup discuté avec Maria, notre hôtesse, intarissable sur la région, ses projets, etc.

À l’issue de ce 1er jour : 91 km et 1880 m D+.

Jour 2 : Orchamps-Vennes > Ornans

Notre deuxième journée commence par une ascension régulière, pour aller tutoyer un des sommets de la chaine du Jura. Toujours en parcourant des routes en mode « voie unique » sur lesquelles on ne croise qu’un tracteur par heure… ou une vache égarée, sortie de son enclos. Les fermes en bord de route sont toutes d’une taille respectable – pas de cabanon par ici – dans un état de restauration impeccable et toujours fleuries. Peut-être une influence des voisins helvétiques, distants de moins de 50 km ?

À travers champs

Notre premier objectif du jour est en vue : le Crêt Monniot, sorte de ballon, s’élevant à 1141 m. La trace passe au pied, mais nous ne résistons pas à aller au sommet pour profiter du panorama à 360°. Après ces vues sur les Alpes, il nous faut rejoindre la trace, mais pas question de faire demi-tour ; oui, je suis un peu psycho-rigide sur ce point : pourquoi ne pas découvrir une autre piste ? C’est par là « face nord-ouest » que nous descendons, où passe un chemin de randonnée partagé avec l’enclos des vaches, qui y pâturent. On adoucit la pente en faisant des larges virages et en subissant les trous laissés par les sabots des bovins dans ce sol plutôt meuble. On est aux limites de notre gravel et des capacités du pilote 😉. La piste – la vraie – est en vue quand on réalise que les vaches, curieuses de nature, sont en train de se diriger vers nous, fortes de leur troupeau de 20 têtes au moins. Nous franchissons la barrière, en prenant bien soin de la refermer derrière nous, ciao les filles ! Belle tranche de rigolade sur cette face du Crêt Monniot !

Mon camarade et moi rejoignons la route, puis une alternance de pistes et de bitume pour arriver sur le site majeur de notre journée : la Roche de Hautepierre. On y accède par une ascension toute en douceur, qui mène à un belvédère de 1er choix ; façon carte postale – instagrammable, si vous préférez – avec un point de vue donnant sur les gorges de la Loue 400 m plus bas et le village de Mouthier-Haute-Pierre.

la Roche de Hautepierre
La Roche de Hautepierre, dominant la Loue – Photo Jean-Louis PAUL

Un peu du mal à se remettre à vélo, mais la perspective d’autres sites à visiter prend le dessus et la descente qui nous attend pour rejoindre la rivière nous motive. Cadeau surprise : un single va nous mener directement au village de Lods – classé parmi les Plus Beaux Villages de France – charmant comme tout ! Le chant de la Loue, une auberge en bord de rivière, l’appel du ventre… il n’en faut pas plus pour décréter la pause déjeuner ! Le repas se fera à l’ombre d’un tilleul – meilleur choix pour une sieste paraît-il – et au rythme des pêcheurs pratiquant le No Kill à quelques mètres de là.

Gustave et camping

On renonce à la sieste, préférant la digestion sur nos deux-roues sur un rythme tranquille et le long de la Loue, avec option ombrage, s’il vous plait ! On arrive ainsi sans même s’en apercevoir au terme de notre étape du jour : Ornans, et notre point de chute, situé cette fois dans un camping éco-responsable, la Roche d’Ully. Un lieu où les bungalows standards habituels sont remplacés par des cabanes en bois ou sur pilotis, toutes différentes les unes des autres. Nous retrouvons notre âme d’enfant, en prenant place dans la cabane de l’orpailleur, dernière création en date. Avec une petite terrasse où parquer nos destriers, euh garer nos vélos. Étape plus courte que la veille, ce qui nous laisse le temps d’aller découvrir Ornans tout proche.

Traversée par la Loue, Ornans a des des airs de bourgade alsacienne avec ses maisons aux bardages de bois baignées par la rivière. L’ambiance est paisible. Mais la vraie star ici, c’est Gustave. Eiffel ? Nooon ! Courbet, le peintre et sculpteur du 19ème siècle, adepte du courant réaliste ! C’est une découverte pour moi, je serai moins bête ce soir ! Un challenge que je ne peux relever chaque jour…

“Savoir pour pouvoir, telle fut ma pensée. Être à même de traduire les mœurs, les idées, l’aspect de mon époque, selon mon appréciation ; être non seulement un peintre mais encore un homme ; en un mot faire de l’art vivant, tel est mon but.”

Gustave Courbet, Artiste, Peintre (1819 – 1877)

Bilan du 2ème jour : 52 km et 817 m D+.

Jour 3 : Ornans > Besançon

Le cycliste en itinérance aime bien partir tôt le matin pour profiter au maximum de sa journée, sans courir après le temps. En tous cas, c’est ma philosophie. Un autre critère me pousse vers ce choix, en tant qu’amateur de photographie, c’est la golden hour : cette période de la journée, une heure après le lever du soleil ou une heure avant son coucher.

Ornans, la Loue
La Loue à Ornans au petit matin – Photo Camille Gallo

Nous avons quitté le camping vers 7h pour aller prendre notre petit déjeuner au village d’Ornans. En longeant la Loue, tellement l’endroit est photogénique, on imagine aisément les lieux de création de Gustave.

On quitte peu à peu Ornans, toujours en bordure de la Loue, pour arriver au château de Cléron. Une pause photo incontournable. Qui a dit encore ?… Nous reprenons notre progression, en s’éloignant de la rivière pour prendre un peu d’altitude. Au détour d’un virage, on aperçoit une pancarte (presqu’entièrement cachée par la végétation) mentionnant « belvédère de la Piquette » en direction d’un sentier en sous-bois, visiblement emprunté par les marcheurs. On s’y engouffre avec notre vélo, piqué par la curiosité de découvrir un Point of Interest ou POI.

Une piquette, sans modération

En 200 m pas plus, nous arrivons à un balcon surplombant la Loue qui forme une anse en forme de fer à cheval, quasi parfaite. On a du mal à s’arracher à ce lieu, contemplatif au possible.

Gravel Doubs
Vue du belvédère de la Piquette, une anse de la Loue – Photo Camille Gallo

On rejoint le niveau de la Loue pour la longer, tantôt sur des sentes de bitume, tantôt sur des pistes ; à découvert ou dans un tunnel de verdure formé par les branches des arbres qui se rejoignent. On longe un mur d’enceinte pendant des kilomètres, il s’agit de celui du parc secondaire du Château de Buillon. Situé sur l’autre rive, ce sera pour une prochaine fois !

Aujourd’hui, c’est ravitaillement « en vol » ; une collation dans une boulangerie, avec quelques victuailles emportées et on complètera plus tard selon l’état des forces…

Le lynx est présent par ici, le massif jurassien constitue l’essentiel de l’aire de répartition nationale, 80 % environ.

Source : www.doubs.gouv.fr

Une belle montée – courte mais sévère – nous fait brûler les calories tout juste englouties, pour enchaîner sur chemins, petites routes, hameaux, villages. Le gravel est décidément comme un poisson dans l’eau… du Doubs. Et de l’eau, nous allons en rencontrer pour clôturer notre périple, plutôt en recevoir, car tombée du ciel. C’est là qu’une pause s’impose, pour recharger l’âme et le corps.

Le village de Montrond-le-Château nous propose un bar accolé à une alimentation ; j’investis cette dernière, en quête de sucre, pendant que mon compère s’installe au troquet. Personne dans la boutique ! Mais je réalise que le vendeur, qui arrive par une porte dérobée, est en fait le barman ; homme polyvalent, s’il en est ! Ainsi va la vie des petits commerces ruraux…

Une boisson chaude – ou à bulles, c’est selon les envies – et nous voilà (re)motivés pour conclure cette trace. Bien décidé à ne pas s’arrêter, on baisse la tête et on affronte les gouttes. Voilà bientôt Besançon et ses 7 collines en vue. On met un point d’honneur à visiter notre dernier POI tel que prévu : la Chapelle-des-Buis. La vue est imprenable sur la ville et sa citadelle érigée par Vauban.

On plonge littéralement sur Besançon centre, par un tobogan de plus de 15 %. Arrivés dans les petites ruelles, on se régale des pistes cyclables et autre sens uniques labellisés « sauf vélo » ; assurément une cité vélo-friendly !

Nous terminerons cette journée par une visite – à pied, guidés par un local de l’étape – du centre ancien, riche de monuments historiques, bâtisses de caractère et autres lieux de culture.

Pour ce 3ème jour : 68 km et 1000 m D+. Sur la totalité des 4 jours, 278 km et 3932 m D+.

Bilan de notre découverte du Doubs

La trace créée par Doubs Tourisme est très agréable à parcourir. Elle fait passer au plus près de sites majeurs, ce qui permet de satisfaire toutes nos envies de découvertes.

Nous avons choisi d’effectuer ce parcours sur 3 jours, pour profiter tranquillement des lieux traversés. Ce découpage a finalement conduit à un premier jour plus sportif et deux suivants plus orientés tourisme, que ce soit sur la trace-même ou à la ville-étape. À vous de moduler la durée et les séquences selon vos envies. Au niveau des hébergements, il y a de la variété : hôtels, chambres d’hôtes ou encore des campings. Pour ceux qui auraient une approche plus « roots » il y a aussi des nuits à la belle étoile ; ce ne sont pas les lieux sauvages qui manquent !

Gravel dans le Doubs
Capture d’écran du site internet Explore Doubs où vous pourrez choisir votre parcours.

Le département du Doubs s’est doté d’un site Internet présentant les activités nature et d’une application mobile également (Android et Apple). Le moteur de recherche est plutôt bien fait, offrant des filtres sur la difficulté (5 niveaux) et le type de parcours (boucle/itinérance). Chaque fiche de parcours propose bien sûr la trace à télécharger mais aussi tous les sites dignes d’intérêt qui font le sel d’un voyage. Et que l’on vous encourage à découvrir !

En ce qui concerne le terrain rencontré, nous n’avons relevé aucune difficulté technique ou de pilotage et les ascensions sont régulières ; on peut se permettre de rouler le nez au vent et le regard à 360° pour profiter des panoramas. Le ratio route/chemin est à 60/40, mais cette valeur est à moduler : beaucoup des routes empruntées sont très étroites et parcourues uniquement par les éleveurs ; une sorte de chemin qui se prend pour une route, mais garde sa saveur nature.

Bref, vous l’aurez compris si vous êtes arrivés jusqu’ici, le Doubs est une belle découverte que l’on vous recommande !

Les point-nœuds

Un mot sur un balisage en cours de déploiement : les points-nœuds. l’idée est simple et « repose sur un système de jalonnement et de numérotation des carrefours permettant de renvoyer les usagers vers d’autres intersections numérotées pour ainsi créer un itinéraire sur-mesure ».

Sans nécessiter de compteur GPS, ni même de sortir votre smartphone au fil du parcours, il suffit de déterminer en amont la succession des numéros choisis (59-71-42-18, par ex.), puis suivre à chaque carrefour le prochain à atteindre. Avec ce système, même les enfants peuvent être désignés comme chef de file ! Une belle idée, aussi simple qu’efficace, qui nous vient des Pays-bas / Belgique où c’est en vigueur depuis des années.

La trace Montbéliard-Besançon : https://explore.doubs.fr/trek/288-Le-benefice-du-Doubs

L’ensemble des parcours Gravel proposés : https://explore.doubs.fr/search?practices=8

Les hébergements fréquentés :

Chiffres clés Gravel dans le Doubs.
Les chiffres-clés de notre escapade – Infographie Colin GOSSE
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Jean-Louis PAUL
Jean-Louis PAUL
Jean-Louis découvre le vélo assez tard par le biais du VTT, alors naissant. C'est un vrai coup de cœur qui lui permet d'assouvir son amour de la nature et de la découverte ; le tout accompagné d'un coté sportif qui n'est pas pour lui déplaire. Tout naturellement, il goûte aux autres formes du 2 roues - route et gravel - sans jamais choisir. Passionné par la technique et la technologie, son côté Geek l'amène aussi bien à restaurer des vélos anciens qu'à concevoir et imprimer en 3D.

2 COMMENTAIRES

  1. Publi-reportage très sympa ! Toujours avec la touche d’humour « bike-café », vous donnez vraiment envie d’aller user la « gravel-gomme » sur ces belles traces 🙂
    On en redemande, la France regorge de belles régions et l’initiative du département du Doubs est une très bonne idée.

    • Bonjour Jean-Yves,

      Merci pour votre retour
      et ravi que le plaisir qu’on a eu à parcourir le Doubs soit contagieux !

      Sportivement, JL.

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