Mon intérêt pour les nouvelles solutions optiques dans le domaine du vélo est lié à mes problèmes de vue. Je jongle, depuis plusieurs années, avec les limites que la destruction de mes nerfs optiques imposent à ma pratique du sport. Cette quête m’a fait tester différentes familles de produits, utilisant des technologies de verres différentes : polarisés, photochromiques et même électroniques. J’ai récemment été intéressé par le modèle Cutline, créé en 2019 par la marque Rudy Project et remis au goût du jour avec de nouvelles optiques photochromiques. Sachant que je partais pour l’épopée cycliste de 700 km des Bacchantes à vélo, je me suis dit que ce serait l’occasion de les tester en conditions hivernales.
Je connais depuis plusieurs années les lunettes conçues par Rudy Project et j’apprécie leur qualité. En 2017, j’ai découvert les Sintryx dont j’avais apprécié le style et la performance. En 2019, j’ai été séduit par le modèle Defender et plus récemment j’ai eu également des Kelion que Laurent a testées cette année. La marque de Trévise est réputée pour la qualité de ses verres et l’utilisation de ces différents modèles me l’a prouvé. De plus, Rudy Project est une des rares entreprises à fabriquer ses lunettes en Europe, chez eux, en Italie.
Un regard Cutline
Avec ce modèle Cutline, Rudy Project présente une combinaison de montures et de verres différents. Dans cette richesse de possibilités, j’ai choisi une monture Light Grey Matt, associée à des verres ImpactX de couleur 2Laser Black. La forme des lunettes indique une vocation plus orientée multi-usages que celle des masques, que l’on a vu apparaitre ces derniers temps dans l’univers du vélo. Rudy Project recommande ces Cutline pour le vélo et la course à pied, donc également le triathlon. C’est parfait pour moi, qui court de temps en temps en complément à ma pratique du vélo sur route et en gravel.
Le regard sur l’optique
La qualité de l’optique est un point fort chez Rudy Projet. Les verres photochromiques ImpactX sont semi-flexibles. Garantis 2 ans, ils sont fabriqués en polymère optique qui, selon Rudy Project, les rend plus légères (- 10%) que celles en polycarbonate. Dans la présentation de la technologie, l’argument avancé par la marque qui m’a le plus attiré est celui de la luminosité “Les verres ImpactX® surpassent le polycarbonate avec un indice de réfraction inférieur, moins de tension interne et une dispersion chromatique réduite, offrant une clarté visuelle exceptionnelle et un effet arc-en-ciel réduit“.
Dans mes recherches de produits, je place ce critère de clarté au dessus des autres. Le comportement photochromique agit à retardement lors des transitions entre les zones sombres et lumineuses et la clarté apportée par l’optique, prend une part très importante dans l’adaptation du niveau de filtration. La variation de ces verres s’étend de 1 à 3.
Regard personnalisé
Ceux qui aiment la personnalisation vont être gâtés. Ces Cutline se démontent complètement. Vous pourrez ainsi changer la couleur des montures, ôter les protections supérieures et inférieures et changer les verres. Tous ces éléments sont disponibles séparément sur le site.
700 km à regarder la route
Reçues la veille de mon départ pour Paris, d’où commençait le parcours des Bacchantes à vélo, je n’ai pas pu les essayer avant. Je les ai portées pour la première fois lors du prologue de la course à pied des Bacchantes à Paris. Une belle première, dans la capitale, sur l’avenue Foch, privatisée pour l’occasion. La météo était plutôt maussade : ciel gris et fraîcheur sur cette belle avenue. Malgré la grisaille, les lunettes ont fourni une belle clarté. Il en a été de même le lendemain à Jargeau, à côté d’Orléans, où nous avons fait une belle boucle sur une partie de la Loire à vélo et dans une partie de la Sologne. Sur l’étape Sully-sur-Loire – Nevers, nous avons pris la pluie. Les gouttes d’eau ont roulé sur la surface des verres et mes yeux ont été bien protégés, grâce à la forme enveloppante des verres.
Lors de la montée du Col de la République, à la sortie de Saint-Etienne, nous avons eu un peu de brouillard jusqu’au sommet où le température était à 0°C. Dans la descente vers Valence, le soleil est enfin arrivé, pour me permettre d’apprécier la protection solaire maximum de ces verres photochromiques.
En ce qui concerne le confort, les branches se logent facilement sous le casque, car elles sont déformables aux extrémités, afin de les adapter aux différentes morphologies crâniennes. Le pince-nez s’adapte lui aussi, car il est réglable en largeur. Mais cette capacité d’adaptation a son revers, car par deux fois, mes lunettes ont glissé et sont tombées, heureusement sans incident sur les verres, qui me semblent très robustes. L’ensemble est visiblement solide, malgré un poids de 36 g qui reste très raisonnable. Pour le transport dans un sac, je conseille quand même de les ranger dans le boîtier rigide fourni, pour éviter tout frottement à la surface des verres
Regard sur le bilan
J’ai vraiment apprécié ces Cutline, qui m’ont donné totale satisfaction lors de ce périple. Elles ont été très protectrices sous la pluie et les jets d’eau des roues arrières de mes compagnons d’aventures. Le gain important par apport aux autres modèles est la clarté et la gestion de la transition : on passe de la catégorie 1 à 3 assez rapidement. On est loin de la vitesse des lunettes électroniques, qui par contre sont fragiles, coûteuses et dont la plage de variation est plus faible.
Je vais faire l’acquisition d’une optique transparente pour utiliser les Cutline dans la pénombre ou de nuit. Le changement de verre est rapide : c’est un coup à prendre. Plusieurs solutions sont proposées pour ceux qui portent des verres correcteurs. Ce modèle Cutline est un vrai “couteau suisse” de la vue, j’en suis pleinement satisfait, même si la technologie photochromique n’est pas l’idéale pour ma pathologie visuelle.
Le prix de ces lunettes est relativement élevé, attention à pas les perdre ou les oublier. Ça m’est arrivé de les égarer, je les cherchais partout : elles étaient tombées et je ne les avais pas vues : ouf, sauvé ! Depuis mon retour, je les mets tout le temps, malgré la collection que ma quête m’a conduit à constituer.
Tarifs :
- Le modèle testé, Rudy Project Cutline : 254,90 €
- Optique transparente supplémentaire : 35 € sur Alltricks
Infos sur le site de Rudy Project
Pour rappel, le petit guide que nous avons publié sur les lunettes de vélo :