L’édito de la semaine de Bike Café
Photo de couverture Philippe Aillaud : test d’un maillot 7Mesh demi-saison en laine mérinos
Vous l’avez remarqué et, si par hasard ce n’était pas le cas, les radios et autres médias, friands d’informations répétitives, se sont chargés de vous le répéter en boucle : nous sommes au printemps. Cet événement récurent et prévisible ne sert pas qu’à boucher les trous entre les informations catastrophiques d’un monde qui déraille. Pour nous, cyclistes, il symbolise l’approche de nos projets mûris durant l’hiver. De façon synchrone, ces mêmes canaux d’informations nous rappellent qu’à cette époque printanière il y a 5 ans on se confinait… c’était le 17 mars : le jour de ma fête. Je m’en souviens très bien car j’étais en reportage sur une aventure totalement originale, sortie du cerveau créatif de Luc Royer : « La Blue Train Historic Race ». Cette épreuve mettait en concurrence 19 cyclistes équipés de vélos « normaux » contre des vélos équipés d’une assistance électrique, sur un parcours allant de Cannes à Londres. Événement prémonitoire de la mixité actuelle de nos modes de transmission dans les pelotons cyclistes. L’aventure ne traversera jamais la Manche, stoppée en cours de route en Bourgogne par l’annonce du Premier Ministre Edouard Philippe, déclarant la mise en place d’un premier confinement qui s’appliquera du 17 mars au 11 mai 2020.
Pourquoi je vous raconte ça me direz-vous ? « Toi aussi tu radotes ! » C’est une histoire qu’il est préférable d’oublier… Je la ressors car souvenez-vous qu’à cette époque, cet isolement obligatoire avait créé l’illusion qu’il y aurait ensuite un « monde d’après » totalement différent. Nous aurions, selon les sociologues, été touchés par les effets d’une crise qui a affecté toutes les dimensions de la vie sociale.
Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Sans doute le constat de l’accélération d’une évolution qui aurait pu être plus lente autrement. Pour le vélo, il y a eu un effet « boost » de la demande, dès que la liberté est revenue. Cette appétence a créé un pic de la demande et a bouleversé l’industrie du cycle qui avait souffert de la fermeture des outils de production. L’individualisme du cycliste est né dans ce bain de liberté, éloignant les anciens et surtout nouveaux pratiquants, des organismes fédéraux qui s’étaient rangés du côté du bâton, en abondant les mesures de confinement gouvernementales. De nouveaux challenges sont nés autour de la longue distance. La multiplication de ce type d’épreuve en témoigne. Le voyage à vélo a véritablement explosé et la découverte de notre territoire est devenue une quête plus intéressante que les voyages lointains. L’usage du vélo pour nos déplacements quotidiens s’est installé dans les couloirs de bus qui nous ont été ouverts grâce au Covid. Les vélos cargo, assistés ou pas, deviennent des véhicules alternatifs aux déplacements urbains. Aurions-nous atteint de tels développement en seulement 5 ans ? Pas sûr !
Bike Café n’a pas fermé pendant cette période… Notre relation virtuelle nous a permis d’accompagner nos lecteurs dans une proximité encore plus forte. Aujourd’hui, c’est le printemps. Profitons de notre liberté et oublions cette formule du monde d’après qui n’a aucun sens. Nous vivons le monde que l’on se crée, parfois sous la contrainte. Acceptons-le ou pas, s’il ne nous convient pas. Globalement ce monde est devenu en peu de temps beaucoup plus favorable au vélo qu’avant, c’est peut-être ça que je retiens de ces 5 années passées avec l’équipe de Bike Café à vous informer, je l’espère agréablement sans nous jeter des fleurs 😉
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