Spiuk est une marque espagnole qui trouve ses origines dans les années 2000. Son siège social est basé à Orozko en Biscaye. Couvrant toute la panoplie du cycliste, la marque Spiuk est bien représentée en compétition. Dix ans après le test des RC16, nous avons reçu deux paires de chaussures Spiuk, les LOMA et LOMA C. Cassandra et Laurent se sont chargés de tester respectivement ces deux modèles qui se trouvent aussi bien dans le catalogue femme que homme chez Spiuk. Des chaussures mixtes, pour un test qui l’est tout autant. Voici ce qu’ils en disent.
Photo de bannière : Laurent Biger
Présentation des Spiuk LOMA
Les modèles LOMA et LOMA C sont extrêmement proches dans leur conception. Aussi, la description qui va suivre est valable pour les deux modèles, à l’exception de certains points qui seront détaillés.
Semelles extérieures et intérieures
La semelle extérieure se distingue par des espaces très ouvert, de façon à ce que ni la boue ni les cailloux ne s’y coincent. Deux inserts permettent la fixation de crampons à l’avant, fournis, bien connus des pratiquants de VTT XC et de cyclo-cross.
Sur le modèle LOMA, la semelle ERGOPTIM est faite de polymère renforcé. En somme, un matériau composite élaboré en renforçant une matrice polymère avec de la fibre de verre. Quant à la LOMA C, la semelle ERGOPTIM est faite en fibre de carbone, d’où le nom de LOMA C (C pour carbone).
La rigidité de ces semelles est d’un indice de 7 sur la LOMA, et de 9,5 sur la LOMA C. Dans les deux cas, ce sont des valeurs propices au rendement. Là-dessus, les semelles intérieures sont amovibles et lavables, mais sont très basiques dans leur conception. La zone médiane, censée soutenir la voûte plantaire, est d’un relief insignifiant, et selon moi, insuffisant.
La tige
La tige est faite d’un revêtement synthétique fabriqué en microfibre, qui se trouve être perforé sur quatre zones distinctes. Le résultat esthétique est une finition résolument haut de gamme.
La tige ne comporte pas de languette, dans un but selon la marque, de rendement au pédalage. Conséquence probable de ce choix de conception : ces chaussures ne sont pas des plus faciles à enfiler, ni à retirer…
Systèmes de fermeture
Sur le modèle LOMA, le système d’ajustement se compose d’une unique molette de la marque BOA. C’est le modèle (réparable) L6 de chez BOA qui a été retenu ici. En revanche, le modèle LOMA C est équipé de deux molettes BOA Li2, également réparables. Ces molettes sont le haut de gamme du fabricant BOA, qui permettent un serrage et un desserrage particulièrement précis. D’ailleurs, la dénomination i de Li2 veut dire “incrémental”, et le 2 car c’est tout simplement la deuxième génération.
Dans les deux cas, les systèmes BOA sont faciles à manipuler et permettent d’ajuster la tension en gardant ses gants longs. C’est d’ailleurs l’un des principaux atouts des systèmes BOA, que de pouvoir ajuster même en roulant, le maintien de ses pieds.
Pour terminer cette présentation, le poids unitaire est de 360 g pour la chaussure LOMA en taille 40, et de 389 g pour la chaussure LOMA C en taille 45. Sans être parmi les plus légères, ce sont des valeurs tout à fait concurrentielles dans ces catégories de chaussures.
Les tests sur le terrain
Le test terrain des Spiuk LOMA
Testées par Cassandra
Pratiquante occasionnelle de Gravel, j’ai pu tester les Spiuk LOMA en période automnale. Sa semelle en polymère répond à mes attentes en matière de souplesse et ne m’a causé aucun désagrément plantaire. La marque propose une gamme mixte et le chausson englobe correctement mon pied, qui est plutôt fin malgré ma pointure 42.
Même avec une seule molette BOA L6, l’ajustement est uniforme sur l’ensemble du cou-de-pied. En revanche, la semelle intérieure reste basique et demande un changement pour permettre un meilleur maintien de la voûte plantaire vers une pratique plus accrue. Quant au talon, il est correctement maintenu durant l’effort. Bien que la chaussure ne présente pas de languette, je n’ai constaté aucun problème de placement dû à mon pied fin. De même, je n’ai constaté aucun point de pression inconfortable.
Le renfort en mesh sur le coup de pied laisse une liberté de mouvement sans le blesser. En revanche, l’ouverture du chausson n’est pas très importante, ce qui peut être un problème pour les pratiquants ayant un coup de pied fort.
Le test terrain des Spiuk LOMA C
Testées par Laurent
J’ai testé cette paire de chaussures durant deux mois, en automne. Un usage quotidien en vélotaf des campagnes, et tous les week-ends sur des sorties plus longues. Immédiatement, j’ai changé la semelle intérieure, car celle-ci est dénuée de support de la voute plantaire, ce qui est problématique pour mes appuis plantaires. Comme évoqué en présentation, la rigidité de la semelle est importante. Le résultat est un excellent rendement, sans surprise. En cela, cette paire est idéale pour une utilisation gravel, surtout sportive. Le talon est bien maintenu et les deux molettes BOA Li2 permettent un ajustement précis, ce que j’ai beaucoup apprécié. D’ailleurs, il m’arrive d’ajuster la tension de mes chaussures en roulant, et ce type de système est un vrai avantage pour cela.
Les cales se trouvent facilement au “clipsage”, preuve d’une bonne conception de la semelle. L’adhérence sur le sol est bonne, mais la rigidité de la semelle ne joue pas en faveur de la marche. Là-dessus, la semelle semble résistante face aux agressions extérieures, bien que celles-ci laissent des traces bien visibles autour des cales. La protection de l’avant du pied est amplement suffisante pour un usage gravel, protégeant bien le pied et la chaussure des éventuels contacts.
Concernant l’isolation, ce fut plutôt une bonne surprise de constater que ces chaussures assurent une protection inattendue face aux températures fraiches, et même à la pluie. Sans être un modèle hivernal spécifique, je n’ai pas eu les pieds mouillés lors de courtes averses, ou lors de passages rapides dans les flaques d’eau. En revanche, la respirabilité ne semble pas être le point fort de ce modèle, contrairement à ce que pourrait laisser penser la tige perforée.
Même si ces LOMA C ne sont pas destinées à un usage sur route, je trouve regrettable que Spiuk n’ait pas équipé l’arrière de la chaussure d’un revêtement réfléchissant afin de renforcer la sécurité passive envers les automobilistes (les liaisons routières étant fréquentes en gravel). Pour évoquer la robustesse, au bout d’une soixantaine de sorties avec ces Spiuk LOMA C, je constate que ces chaussures vieillissent bien. Cassandra et moi ne manquerons pas de mettre à jour cet article pour confirmer ou infirmer cela dans les mois à venir.
En conclusion
Finalement, ces Spiuk LOMA et LOMA C conviennent parfaitement pour un usage gravel, a fortiori si celui-ci est “sportif”. Bien protégées et bien isolées, elles se montrent idéales à la mi-saison. Pour autant, elles gagneraient à se voir doter de semelles intérieures de meilleure qualité, et d’être équipées d’un élément réfléchissant sur le talon. Enfin, bien fabriquées et remarquablement finies, leur prix est bien placé au regard de la concurrence.
- Prix maximum constatés : 129,90 € (LOMA) et 169,90 € (LOMA C)
- Page fabricant : Spiuk Loma