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Wish One Millau Grands Causses : l’esprit gravel race UCI

Les vainqueurs du parcours UCI 130 km – photo Matthieu Amielh

Photo de couverture : Virginie Govignon
Depuis quatre éditions maintenant, la course Wish One Millau Grands Causses s’est imposée comme la manche française pionnière des Trek UCI Gravel World Series. Depuis la première édition en 2022, cette compétition prestigieuse attire les meilleurs spécialistes de la discipline. Cette Gravel Race est qualificative pour les championnats du monde de gravel UCI 2025 qui se dérouleront à Zuid-Limburg aux Pays-Bas.

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Une manche gravel UCI française

Même si cela n’est plus l’unique manche française des Trek UCI Gravel World Series, avec la tenue prochaine de la 66 Degrés Sud – Pyrénées Catalanes Gravel Tour, la Wish One Millau Grands Causses reste la manche française historique. En effet, elle fut la première, en 2022, à croire en ce calendrier mondial Gravel Race. D’emblée reconnue comme un événement majeur, notamment par la qualité de son organisation, cette course en est déjà à sa quatrième édition. D’ailleurs, les coureurs ne s’y trompent pas, et viennent en masse chaque année pour en découdre.

UCI Millau Grands Causses 2025
François-Xavier Blanc (à droite), co-organise l’épreuve avec Maxime Poisson. Ici, le directeur de course est en pleine discussion avec Hugo Drechou, 1er tricolore sur l’épreuve – photo Virginie Govignon

Une course ancrée dans son territoire

Être un bon organisateur ne suffit pas pour faire une belle épreuve. Le territoire doit offrir des parcours propices à nos gravel, mais se doit aussi, à travers ses collectivités territoriales et partenaires privés locaux, d’être en soutien à l’événement. En cela, la Wish One Millau Grands Causses est probablement un modèle en la matière.

Soutien de l’événement, le département de l’Aveyron était représenté – photo Laurent Biger

Situé au sud de l’Aveyron, le Parc Naturel Régional des Grands Causses est l’un des plus grands espaces naturels d’Europe, au sud du Massif Central. Le Parc s’articule autour de vastes plateaux calcaires (dont le célèbre Larzac) entrecoupés de profondes gorges (Tarn, Dourbie, Jonte).

UCI Millau Grands Causses 2025
le Parc Naturel Régional des Grands Causses – photo Virginie Covignon

Pour preuve que la Wish One Millau Grands Causses s’intègre parfaitement dans son territoire, on peut noter que le parcours traverse le camp militaire du Larzac, lieu d’entrainement de l’Armée de terre. Situé sur la commune de La Cavalerie dans l’Aveyron, ce n’est pas la partie la plus facile du parcours, loin de là, mais une des plus intéressantes. Zone interdite avant le jour J, certains coureurs se sont vu disqualifiés pour l’avoir traversée en reconnaissance.

Trois jours au rythme du Gravel Race

L’événement Wish One Millau Grands Causses s’articule autour de trois jours. Le premier voit l’ouverture du village monté pour l’occasion autour du siège des cycles Wish One. L’emplacement est singulier puisque situé en dessous du célèbre viaduc de Millau.

Le viaduc de Millau, symbole emblématique de ce territoire – photo Matthieu Amielh 

Le deuxième jour est consacré aux retraits des dossards et des starter packs. Mais aussi pour assister aux briefing des coureurs, obligatoires, pour les courses UCI 130 km, UCI 80 km et les épreuves Open 40 & 80 km. Quant à la journée du dimanche, elle est consacrée aux épreuves et aux podiums.

La course UCI 130 km

Matthieu et moi étions engagés sur la manche qualificative, à savoir le parcours de 130 km. Non pas pour espérer une qualification dans notre catégorie d’âge (M 40-44), mais pour vivre cette expérience in situ sur le parcours phare de l’événement Wish One Millau Grands Causses.

Arrivés autour de 14h la veille du départ, nous allons retirer nos dossards et nos plaques de selles. L’organisation est chaleureuse et millimétrée. Les communications sont précises et nombreuses, diffusées en doublons via mails et dans le groupe WhatsApp officiel. Le starter pack est réduit mais “utile” puisque l’on y trouve des démonte-pneus de bonne qualité de chez PANARACER, un bon de réduction pour des équipements ENVE et une canette de Red Bull.

Une façon pragmatique de mettre en avant les partenaires de l’événement.
Jour J. À l’approche de l’heure du départ, nous venons nous placer dans la zone dédiée à notre catégorie, largement derrière le sas “Élite”.

Les différentes catégories s’élancent une à une – photo Matthieu Amielh 

Là-dessus, je vérifie ma trace GPS qui sera complémentaire au balisage. Rapidement, les départs s’enchaînent, sas après sas, et sous une averse de fine pluie.

UCI Millau Grands Causses 2025
Les départs s’enchaînent sous une pluie fine – photo Virginie Govignon

Le Pouncho d’Agast en hors d’œuvre

Cette fois, c’est parti pour de bon, nous commençons par une courte mise en jambes sur le plat, avant d’aborder le Pouncho d’Agast qui fait bien chauffer les guiboles. Cette montée de 8,5 km pour un dénivelé positif de 489 mètres et une pente moyenne de 5.7% discrimine déjà les concurrents. Avec Matthieu, nous savons que nous avons l’entrainement foncier, mais pas de préparation spécifique. Aussi, nous laissons partir les plus véloces et abordons prudemment cette première difficulté.

Le Pouncho d’Agast depuis Millau – illustration climbfinder.com

Un beau parcours, varié et exigeant

S’il y a bien une réputation qui colle à la peau de la Wish One Millau Grands Causses, c’est bien celle de la beauté du parcours. Au fur et à mesure que le compteur kilométrique défile, nous nous enfonçons dans les gorges du Tarn.

Tête de la course – photo JOMA

Il s’ensuit une alternance de pistes et de routes étroites et humides, toutes en relief. Au fil des descentes et ascensions, les écarts se creusent, puis se reprennent.

UCI Millau Grands Causses 2025
Les Élites ne se sont pas fait de cadeau – photo Virginie Govignon

Les groupes se font et se défont sans gêne, naturellement. Jules Legras (1866-1939)

Puis, l’entrée dans le camp militaire du Larzac dévoile de larges pistes vallonnées. Après réflexion, c’est probablement la partie la plus agréable à rouler à vive allure en peloton gravel. Peu après, nous nous arrêtons tous les deux au ravitaillement du kilomètre 72. Solidement animé par des bénévoles dévoués, celui-ci est efficace et bien garni. Matthieu souhaite y passer plus de temps. Aussi, nous nous séparons ici, contents d’avoir pu rouler plus de la moitié du parcours ensemble.

UCI Millau Grands Causses 2025
Les ravitaillements étaient stratégiquement placés et bien fournis – photo Virginie Govignon

De cette façon, je me laisse volontairement rattraper par un petit groupe franco-espagnol. Il faut souligner que les coureurs espagnols sont venus en nombre pour tenter une qualification aux Championnats du Monde Gravel UCI 2025. Bon an, mal an, mon groupe tente de s’organiser pour les relais. Mais comme pour les précédents groupes en début d’épreuve, je constate amèrement que très peu de coureurs se montrent collaboratifs. Pourtant, un minimum de collaboration permet de rouler plus vite et, ainsi, espérer un meilleur classement.

Un parcours varié mais toujours gravel – photo JOMA

À l’identique des précédents, il finit donc lui aussi par exploser, faute d’entente pour des relais efficaces et équitables. Heureusement, les paysages se montrent plus intéressants que mes concurrents, pour la plupart obnubilés par une qualification qui pourtant leur échappe déjà. Là-dessus, la météo est variable, alternant courtes averses et éclaircies qui mettent en valeur un territoire de caractère.

De feu ce groupe, je continue mon parcours avec un Espagnol d’une catégorie plus âgée. Intelligent et sûrement expérimenté, nous n’avons pas besoin d’une langue commune pour nous relayer. Nous faisons l’impasse sur le dernier ravitaillement au kilomètre 100. La fin du parcours se veut plus exposée techniquement. Désireux de terminer sans crevaison, je soigne mes trajectoires, quitte à descendre plus lentement qu’à mon habitude. L’arrivée est situé sur un sommet, distinct du départ et du village. À mon arrivée, nous sommes dans la brume et la température est fraiche. Un bénévole me tend aimablement une bouteille d’eau, et je file vers le village pour engloutir le repas d’arrivée. Matthieu me rejoindra à table peu après et nous échangeons nos impressions. Quant au classement, nous sommes plutôt satisfaits puisque en milieu de tableau de notre catégorie.

La découverte du gravel race par Matthieu

“C’était la première fois que je participais à une épreuve de coupe du monde gravel UCI et, pour résumer, j’ai pris beaucoup de plaisir, même si le parcours est très relevé. Mon objectif premier était de finir la course, sans ennuis mécaniques et pépins physiques. Cela a été le cas donc déjà une première satisfaction !

Millau UCI Grands Causses : un parcours varié

J’ai trouvé le parcours varié avec des terrains très différents : petites routes secondaires bitumées, grandes pistes lisses et roulantes du camp militaire, sentiers traversant des sous-bois. Le parcours alternait régulièrement entre montées et descentes, permettant de bien récupérer. J’ai été surpris par le niveau : les concurrents sont dans l’ensemble très bien entraînés et bien équipés ! Il vous faudra avoir une bonne “caisse” et de la préparation spécifique, si vous voulez bien figurer. J’ai aussi beaucoup apprécié de pouvoir rouler avec Laurent sur la moitié du parcours et de pouvoir collaborer au sein de petits groupes. Les parties rapides sur les pistes du Causse Noir ainsi que celles de la Cavalerie ont été les meilleurs moments de ma course.

Collaborer au sein de petits groupes – photo JOMA

Pour un “routier” d’origine, le parcours gravel est idéal, alternant bien entre routes bitumées et pistes. Ces dernières ne sont jamais techniques même s’il faut se méfier parfois dans la prise de trajectoires quand on est en descente, surtout si vous êtes dans un groupe. Mention “très bien” aux organisateurs pour la qualité de la trace, irréprochable ainsi que pour le balisage supplémentaire, positionné toujours au bon endroit. J’ai franchi la ligne en 5h22’13, 274e/401, un chrono pour lequel j’aurais signé d’entrée de jeu !

L’arrivée tend les bras à Matthieu après le dernier “pétard” du parcours – photo JOMA

Wish One Millau Grands Causses : un incontournable dans le paysage français du gravel

Finalement, en étant la première manche française des UCI Gravel World Series depuis 2022, la Wish One Millau Grands Causses est devenue une référence dans la pratique Gravel Race. Mieux, elle a valeur d’exemple dans l’intégration d’une épreuve dans son territoire. Cette année encore, la compétition a réuni pas moins de 800 coureuses et coureurs de 15 nationalités différentes. Exigeante et magnifique, la Wish One Millau Grands Causses incarne de belles valeurs : le dépassement de soi dans un environnement authentique. Un événement qui impose l’humilité, tant par l’immensité du territoire que par l’exigeance du parcours.

Vos reporters à l’arrivée – photo Matthieu Amielh 
Course Élite Hommes (résumé UCI)

La course masculine a été passionnante dès le début, avec un groupe de tête qui s’est finalement réduit à cinq coureurs : Hugo Drechou (France), Daan Grosemans (Belgique), David Lozano (Espagne), Petr Vakoc (République tchèque) et Dorian Godon (France). Dans un sprint final haletant, Godon a devancé Vakoc pour la victoire. Hugo Drechou a également sprinté devant Daan Grosemans pour s’assurer la troisième place, 23 secondes plus tard.

UCI Millau Grands Causses 2025
“La Broche” Laurent Brochard, toujours vaillant, a remporté sa qualification pour les mondiaux gravel UCI en terminant 2e des 55-59 – photo Virginie Govignon
Course Élite Femmes (résumé UCI)

La course féminine a vu une compétition féroce entre Axelle Dubau-Prévot (France), Cassia Boglio (Australie) et Carolin Schiff (Allemagne). Dubau-Prévot a fait son mouvement tôt, s’échappant dès la première ascension et augmentant régulièrement son avance. Elle a finalement gagné avec une marge significative, terminant 6 minutes devant Boglio, tandis que Schiff est arrivée plus de 10 minutes plus tard. Cette dernière a chuté, expliquant ce retard inhabituel pour elle.

UCI Millau Grands Causses 2025
Axelle Dubau-Prévot a largement dominé l’épreuve féminine. Après sa 2e place à la Traka 360 km, la petite soeur de “PFP” réalise une très belle saison – photo Virginie Govignon
Laurent Biger
Laurent Bigerhttps://www.strava.com/athletes/20845281
Laurent Biger est un ex-compétiteur VTT XCO et XCM et le fondateur de More Gravel. Il est adepte du vélotaf et un passionné des sujets techniques. Les matériaux, la géométrie et les pneumatiques sont ses domaines de prédilections. Pour mener à bien ses tests, Laurent n’hésite pas à s'aligner sur des manches Gravel UCI, en cyclo-cross ou même de VTT au guidon d'un Gravel. Même si le Mont Ventoux reste son attache natale, Laurent bouge beaucoup dans l'hexagone, permettant ainsi de tester vélos et équipements dans les conditions les plus variées.

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