AccueilNos vélosUrbain - fixieMonter mon fixie : le nez dans le guidon

Monter mon fixie : le nez dans le guidon

Le choix du guidon d’un fixie ou d’un single speed est particulièrement important. En dehors de son rôle essentiel pour piloter votre vélo le guidon affirmera, en fonction de sa forme, le caractère de votre « bécane » : coursier, pépère, branché, classique, vélotaf, … Équipé de leviers de freins ou pas … Il en existe de toutes sortes et de toutes les dimensions. T&N vous propose de mettre le nez dans le dossier “guidon” en vous présentant les principaux modèles possibles …

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Pierre a choisi un classique (Btwin) Patrick a opté pour un bull-horn … Le Mammouth en second plan a fait un choix plus personnel ;-))

Contrairement aux vélos qui ont une vocation bien précise (course, VTT, cyclo-touriste, …) les fixies ou singles peuvent recevoir des modèles de cintres différents pour coller au look que vous recherchez. Ça ne vous viendrait pas à l’idée de monter un guidon de vélo hollandais sur votre coursier route en carbone. Il n’est pas non plus imaginable de monter un guidon de course sur un VTT « All Mountain ». Dans le cas d’un fixie tout (ou presque) est permi  pour donner un style à votre vélo minimaliste.

L’ancêtre … le “moustache”

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Maurice Garin premier vainqueur du Tour de France en 1903 utilisait un superbe guidon “moustache” … en harmonie avec ses bacchantes

Le guidon moustache est celui des pionniers du Tour de France … Rappelez-vous celui du vélo que Maurice Garin utilisa en 1903 pour la première édition de la grande boucle. Monté sur votre vélo : il lui donnera un look résolument vintage. Il peut être à la fois course et tranquille car il permet deux variantes de pose : comme les anciens “moustache en bas” et la position renversée “moustache en haut” pour un usage plus urbain et plus “pépère”. Attention à l’inclinaison excessive qui peut provoquer des douleurs de poignets si la prise en main des poignées présente un angle trop important. Pour compléter l’ensemble de belles poignées en cuir peuvent être de bon ton avec ce type de guidon.

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Monté sur mon B. Carré restauré … c’est un bon single speed pour la balade

Le guidon de course

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Deux styles deux guidons deux coureurs belges de talent : Eddy Merckx et Roger de Vlaemynck

En version route ou piste sa forme a évolué des années 40 à nos jours … Aujourd’hui on peut en en trouver d’extrêmement légers en carbone avec un diamètre de tube large pour l’avoir bien en main. Il était autrefois en acier chromé sur nos vieux demi-course. Si vous voulez donner un look pistard à votre vélo il existe une version piste avec les “épaules tombantes” … Pas vraiment fait pour recevoir des freins inutiles sur piste dans cette version. Il y a eu cependant des cyclistese pros qui étaient des inconditionnels de ce type de guidon comme par exemple le champion belge De Vlaemynck – spécialiste des “classiques”. Plus conventionnel  le guidon des années 70 style « Franco Belge » ou autre était plus répandu et aujourd’hui si vous voulez équiper un fixie ou un single classique afin qu’il reste dans le “jus” de ces belles années du vélo ce sera le bon choix. Par contre, ce type de guidon n’est pas très manoeuvrant et en ville il faudra se méfier des zig et des zag. Ce sera encore pire en version piste car les mains en haut du guidon glissent à cause de l’épaulement retombant.

Avantage de ce type de guidon : les positions variées … Vous savez celles qui alimentent les commentaires des journalistes spécialisés : en haut du cintre, sur les cocottes, au fond du cintre et en bas du cintre pour être plus aérodynamique.

Perso ce guidon a ma préférence mais, c’est surtout un choix pour moi esthétique et le mien a été un guidon Cinelli de forme pista avec la potence qui était née avec ;-))

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Le guidon Cinelli qui équipe mon vélo de piste converti en fixie …

Le bull horn

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La machine de guerre utilisée par Chris Boardman que nous avons vu récemment à l’expo “A bicyclette” au château du Parc de Sceaux est équipée d’un Bull-horn particulièrement plongeant

C’est le guidon des tri-athlète et des poursuiteurs et il a également du succès auprès des amateurs de fixie. Monté sur un vélo il donne aussitôt un caractère agressif à la machine qui, si elle est dotée en plus de roues à bâtons, donnera à l’ensemble un look de « tombeur de chrono » … Pour ceux qui veulent monter des freins le nec plus ultra est de mettre des leviers de « bout de guidon » mais attention au pilotage il sera plutôt fait pour aligner des lignes droites.

Dans notre atelier Fixie nous avons eu plusieurs vélos équipés de la sorte. Vous trouvez facilement dans le commerce des guidons simples comme celui du Gazelle (un BLB photo ci-dessous) qui peuvent s’adapter sur d’anciennes potences. Le mieux est de prendre votre pied à coulisse pour vérifier ou bien apporter votre potence lors de l’achat.

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Deux “Bull-horn” de l’atelier Fixie … Sur le Gazelle une guidon neuf sur une potence ancienne … Sur le Carlton un guidon de triathlon des années 80 avec une belle guidoline Brooks très chic …

Le guidon droit

Un beau guidon chez le constructeur belge Achiele
Un beau guidon chez le constructeur belge Achielle

Issu du VTT ce guidon est certainement un des plus manoeuvrant. Normal en VTT il faut pouvoir enchaîner les courbes. Il est apprécié par les cyclistes urbains qui aiment se faufiler entre les voitures et son côté rectiligne confèrera au vélo une esthétique épurée. Il existe en version bois ce qui peut donner un style certain à votre vélo … Pas d’inquiétude ce bois traité et solide sera insensible à la pluie et vous pourrez tirer dessus sans entendre un vilain craquement de branche morte. Pas de risque non plus de voir pousser un rameau sur branche directionnelle ni de voir un oiseau s’y poser et même pire y installer un nid profitant que vous ayez garé votre vélo devant votre bureau.

Mais esthétique ne rime pas toujours avec confort et la position des poignets sur un guidon droit est traumatisante (cf. schéma ci-dessous).

Le guidon hollandais

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Un policier à vélo … on les appelait les “Hirondelles” avec leurs capes flottant au vent … Aujourd’hui la maréchaussée est équipée de VTT

En forme de U ce guidon est fait pour ceux qui aime rouler assis bien droit sur leurs vélos. C’est aussi la forme des guidons de vélos choppers californiens. Sa profondeur repousse la position du cycliste vers l’arrière. Ce guidon n’est pas celui que l’on préfèrera sur un fixie surtout au moment du freinage où il faut déplacer le poids du corps vers l’avant pour provoquer un blocage de la roue arrière. Je le mentionne car j’ai vu de belle réalisation de vélos “porteurs” mais plutôt en formule “single” qui reprennent un peu l’esprit porteur de journaux …

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Photo Miroir du spint … Bernard Carré le célèbre cadreur parisien participait à la course des livreurs de journaux

Guidon et potence …

Comme nous l’avons précisé dans cet article le fixie ou le single speed échappe à une catégorisation stricte. Néanmoins lors du choix de votre guidon quelques précautions sont à prendre.

Du côté ergonomique il faut savoir que la cassure du poignet peut engendrer des douleurs parfois pénibles.

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Source SQ Lab

Côté position attention également au choix des freins … Les petits leviers, certes esthétiques sur un vélo minimaliste, ont un levier court sur lequel il faudra exercer beaucoup de force pour freiner. C’est moins grave si vous êtes un as du Skid car votre frein n’est là que pour respecter le code de la route ou pour aider au ralentissement (Slowing).

Le guidon subit des contraires très forte. Très sollicité en montée et – sur un fixie particulièrement – lors des freinages lors desquels l’appui et le transfert de poids vers l’avant nécessite qu’il soit solide et en bon état. Si vous montez un vieux cintre trouvé sur une brocante vérifiez son état très attentivement.

Côté potence il y a plus à dire. Le mariage de ces deux éléments est important et obligatoire … Pas d’union à la “va vite” il faudra passer chez M. Le Maire “millimètre” et il y aura deux critères à prendre en compte. Le premier étant la cote car le guidon et la potence doivent s’assembler intimement. Il existe de nombreux standard en la matière et si vous n’avez pas les bonnes cotes pour assurer un serrage correct laissez tomber. C’est essentiel pour votre sécurité. On évitera de monter des feuillures pour rattraper un éventuel jeu au serrage car elles peuvent glisser au moment d’un cahot sur la route et provoquer votre chute. L’autre critère sera plus d’ordre esthétique. Si vous avez un beau guidon Cinelli c’est mieux de le monter avec la potence qui va avec. On a pourtant vu de beaux mariages “incestueux” entre une vieille potence Atax tenant fièrement un beau guidon droit moderne. A l’inverse un beau guidon piste qui a autrefois tourné au “Véld’hiv” pourra se monter sur une potence moderne Ritchey. Pour un fixie ou un “single” la longueur de la potence est importante mais pas autant que celle d’un « route » ou d’un “cyclo” sur lequel on doit passer plusieurs heures.

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Assurez-vous également que la potence se monte dans le tube de fourche. Si le diamètre de la potence est bien  le même que le tube de fourche, il existe 2 variations de montage de la potence ( cône ou rondelle biaise) qui dans certains cas imposent de petites modifications au moment du montage pour s’ajuster dans le tube de fourche.

Donc voilà ce petit tour d’horizon rapide mais là encore tout est possible sauf qu’il ne faut pas oublier que cet élément de votre vélo est un facteur de sécurité. Votre imagination en la matière devra trouver ses limites au moment ou le montage devenant trop exotique pourra présenter des risques. Guidon trop étroit (instabilité), trop large (accrochage), trop penché (perte de visibilité), trop arrière (roue avant flottante), …

Amusez-vous et si vous avez de belles photos de montages un peu exotiques n’hésitez pas à les partager on les mettra sur un album “Fixie folies”.

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Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

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