Il n’est jamais trop tard pour publier un édito. Si celui-ci est le premier il pourrait bien aussi être le dernier d’une série courte et volatile. À ce propos et à défaut de grain (pour volatile..) à moudre (to grind in english donc..) choisissons du gravier (Gravel in english …). Il paraîtrait que les poules mangent des graviers pour fabriquer de belles coquilles … que nous tâcherons d’éviter dans ce qui suit sous peine d’éviction du Bike Café. Néanmoins j’assure mes arrières … si le Bike Café me licencie je n’ai pas mis tous mes œufs dans le même panier, j’ai un métier et d’autres centres (sinon conflits) d’intérêts.
Gravel donc ! … Assez étonnant de voir comment le vélo, particulièrement le Gravel et sa pratique, est capable de générer de belles rencontres. Par le biais d’internet outil merveilleux, Facebook en particulier, et son ouverture sur le Monde on prend contact et on se lie parfois d’une d’amitié sincère avec de belles personnes qui vivent au bout du monde ou … au bout de la rue. Mais le virtuel a ses limites et le Gravel permet surtout de nous ouvrir les chemins du réel et c’est là l’essentiel.
Le temps s’accélère et les distances géographiques se distordent ou s’effacent, sauf quand on doit pédaler sur les dites distances avec des kilos (possible d’y remédier) ou des années (plus difficile) de trop. Évidemment, ce tableau idyllique de rencontres multiples avec de belles personnes, n’est pas le reflet pur de la réalité dans une eau limpide car on peut aussi naviguer en eaux troubles et faire de mauvaises rencontres, comme partout, et voir se révéler sur écran la nature réelle, parfois perverse ou l’esprit étroit de certains (même chez les gravelistes cela semble possible apparemment …).
Le plus simple pour ne pas se laisser envahir l’esprit par de mauvaises pensées, inutiles et chronophages (la vie est courte…), est évidemment de positiver et ne retenir que les avis de ceux qui nous font avancer et ceux qui nous apprennent des choses (ils ne sont pas rares heureusement).
Dans la masse des “posteurs” je retiendrais les archétypes suivants : les « purs techniciens » qui ont la réponse à tous les soucis et questionnements mécaniques (du matériau au matériel dernier cri en passant bien sûr par la question incontournable du Calibre de Pneu Maximum Admissible sur le Cadre en Question ou CPMACQ pour les experts ), les performers purs (respect !), les performers longues distances et voyageurs dont l’humilité est parfois stupéfiante (ceux-ci me font rêver à d’inaccessibles et magnifiques horizons ..), les anciens performers qui ont la légitimité mais ont choisi l’option raisonnable d’accepter leur âge et de ne retenir que le plaisir de rouler dans de beaux endroits (respect et amitié sincère, ceux-là ce sont mes préférés…), les promeneurs photographes pigistes bénévoles et “caracolorieurs” (comme Bibi), les querelleurs « constructifs » (adjectif à la mode en ce moment), les polémistes destructifs (pas Bibi !), au sein desquels la fraction la plus délétère est évidemment celle des refoulés, frustrés de la vie, jaloux de ceux qui progressent, écrivant sous des pseudos pour critiquer les petits camarades (et ça c’est pas bien ! … eux je n’ai pas la force ni le temps de les détester…), ceux qui écrivent à l’instinct dans des dialectes curieux et qui s’exposent en cas de polémique ponctuelle à de cinglantes répliques de puristes énervés du langage soutenu. Bref un vaste et passionnant éventail où chacun trouve sa place et se construit (comme un vélo sur mesure…) en empruntant un peu dans chaque catégorie.
Tout cela fait avancer sinon c’est inutile. Avancer dans le domaine technique par exemple, sans se laisser embrouiller l’esprit par les querelleurs de tous poils (je ne dis pas cela car la majorité des gravelistes sont plutôt mâles et barbus … mais il est vrai que si la parité est dans l’actu sur Gravel Bike France on en est loin et c’est bien dommage …), est assez facile quand on ne part de rien ce qui est (ou plutôt était … et reste quand même…) mon cas. Sans être totalement naïf je préfère rester (ou plutôt faire) le candide de l’histoire. Ainsi j’apprends plus vite, de mes aînés bien sûr, mais l’âge aidant ils sont moins nombreux que la multitude des plus jeunes qui, tant sur le plan technique que sur le plan physique (… je ne parle pas du plan tactique…) évidemment, peuvent me donner des leçons, que j’accepte de recevoir en toute humilité. Leur bienveillance me touche mais il ne faut pas qu’elle se transforme en condescendance … ni en pitié. Aussi je vais cesser d’écrire pour aller rouler…
Bien à Vous. Bon Chemin à Tous.
Dr B.