J’ai failli louper la sortie fin juin du “magbook” belge Bahamontes, dont la version française est éditée par les dynamiques éditions Pressmaker. C’est le premier numéro en français qui n’est autre que l’adaptation de la déjà 18ème parution de ce magazine flamand. Je me suis empressé de l’acheter attiré par sa réputation et par la petite pastille de couleur jaune figurant sur la “couve” : “Nouveau 100% culture vélo”. Le thème principal de ce numéro est celui des sprinteurs. Rien à voir avec Federico Martín Bahamontes – qui a inspiré le titre du mag – surnommé « l’Aigle de Tolède » et qui a été l’un des meilleurs grimpeurs de l’histoire du cyclisme. Professionnel de 1954 à 1965 il a notamment remporté le Tour de France 1959.
Je viens de terminer la lecture de ce premier numéro et j’ai l’impression d’avoir lu un vrai recueil de nouvelles avec des récits qui, à chaque fois, m’ont entraîné dans des tranches de vies de l’histoire du vélo. Darrigade, Greipel, Nelissen, Van Loy,… un vrai travail journalistique illustré par des photos sépia qui ne volent pas la vedette à l’écrit. Quand on aime le vélo, ça nous change de l’actu cycliste centrée sur le Tour de France et déjà servie et resservie sur tous les supports de communication de masse.
Les articles intemporels de Bahamontes se lisent tranquillement. Ils nous rapprochent de la vraie vie de ces champions en associant souvent la famille et l’entourage. Darrigade se confie en compagnie de sa femme, on est plongé au coeur du drame vécu par la famille de Stig Broeckx qui se trouve dans le coma après un accident, de même avec Wilfried Nelissen et André Greipel : les proches sont associés aux récits … C’est superbement bien écrit et on savoure ce magazine qui effectivement apporte beaucoup à la culture vélo. Sa maquette est superbe et à chaque page tournée on n’est pas interrompu par une pub agressive pendant sa lecture.
Bahamontes s’inscrit dans une nouvelle forme de publication baptisée “Mook“, qui mélange magazine, revue et livre. Comme Pédale, Cycle magazine, Cyclist, 200, … Bahamontes apporte du fond et de la valeur à cette culture vélo tellement riche. Le prix de 12,50 € est certes plus élevé que la plupart des mags vélo, mais c’est le coût de la qualité et le prix à payer pour une publicité quasi inexistante. Dans le contexte d’une presse en pleine difficulté, c’est courageux d’avancer sur cette route culturelle. Espérons que le nombre de ses lecteurs grimpe aussi bien que le cycliste qui a donné son nom au magazine. J’espère que Bahamontes rencontrera un lectorat francophone suffisant pour que l’aventure continue. J’attends avec impatience le N° 2 consacré aux “porteurs d’eau” qui paraîtra en octobre.
Il n’y aura pas de numéro 2. Annulation de l’editeur… ne peut-on rien faire ?
Hélas Mathieu … on ne sait pas quelle action entreprendre sauf à écrire à l’éditeur.
C’est une bonne idée : je vais le faire. C’est trop dommage maintenant que l’on a pu goûter à ce magazine !