Dans les pelotons des cyclistes amateurs, les jambes velues sont plutôt rares. Comme les grands champions, qui se rasent les pattes, les cyclistes du dimanche sont devenus des aficionados du rasoir. Faire ressortir le relief des muscles de leurs jambes est l’objectif de ces “demis” culturistes. Il est vrai que le vélo développe sérieusement les mollets … Plus sérieusement, l’absence de poil permettrait surtout un massage des muscles – sans l’arrachage douloureux que vous devinez – et faciliterait les soins en cas de blessures.
Pas mal de mes copains ont laissé tombé le débroussaillage … ça repousse plus dru et ça pique les jambes de madame dans le lit … Retour au naturel, c’est la tendance : on s’oriente vers le cycliste “bio” et “éthique” et tant pis s’il a du poil aux guiboles.
Depuis l’époque des pionniers du début du 20ème siècle – qui portaient de superbes moustaches ayant la même forme que leurs guidons – le poil avait progressivement quitté les visages et même les crânes pour des raisons plus obscures. S’agissait-il de la recherche du CX parfait ? … Le cycliste, devenu un champion du rasoir, était glabre, ne laissant aucune chance à ses poils de connaître les joies de la vitesse dans les descentes de cols ou sur les épreuves de contre la montre.
Les temps changent et les modes aussi. Certains champions comme Bradley Wiggins et Peter Sagan ont ouvert la brèche ou plutôt la mèche … L’allemand Simon Geschke – étonnant vainqueur à Pra-Loup sur le Tour 2015 – avait étonné les téléspectateurs avec sa barbe noire sur le gros plan télévisuel de son arrivée victorieuse. En constatant ce phénomène j’ai même pensé qu’il pouvait s’agir d’un “dopage naturel” inspiré par la légende de Samson qui puisait sa force dans sa remarquable pilosité. La ressemblance avec Sébastien Chabal me venait à l’esprit mais là, il ne s’agissait pas d’aplatir un essai derrière la ligne d’arrivée.
Les jeunes coureurs, inspirés par la mode actuelle du poil au menton, ne sont pas en reste. Chez Cofidis on roule au poil : Geoffrey Soupe, Loïc Chetout, Nasser Bouhani, … arborent de superbes pilosités. J’ai pu voir Loïc et Nasser lors de la dernière Ronde d’Aix et je trouve que le poil leur va plutôt bien ; ils sont jeunes et ils vivent dans leur époque.
Aujourd’hui le poil pousse et connaît une nouvelle vague de liberté. La mode “hispster” est devenue “l’engrais” de cette repousse et on trouve des “poilus” même dans les rangs des tri-athlètes, qui étaient pourtant les plus grands adeptes du culte du corps lisse et des visages rasés de près …
Ils ont rangé leurs rasoirs
Il suffit de regarder autour de nous pour voir que de nombreux cyclistes ont rangé leurs rasoirs …
Stéphane Roch de Montpellier est un triathlète doublement original. Il arbore une barbe touffue, qui pousse en toute liberté, qui “fait tâche” dans les épreuves de triathlon où habituellement on voit des athlètes plutôt lisses. Double anachronisme pour Stéphane car, outre l’originalité de son poil en bataille, il utilise, pour la partie vélo de sa triple discipline, un vélo en pignon fixe avec un braquet de 53 x 17 : du jamais vu dans la triple discipline.
Les vélocistes et cyclistes de la “nouvelle vague” que l’on aime au “Bike Café” … Frédéric de Cévènavélo. Nous l’avons rencontré récemment à l’occasion de sa participation à la Born to Ride … Patrick de l’Échappée Belle, Matthieu du Café du cycliste et du magazine 200, l’équipe de Get Lost à Lille avec Julien et ses copains, Gregory de Help my bike, …
Le vélo deviendrait-il un sport au poil 😉 ? …