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Pirelli PZero Velo : Warm Up à l’italienne

Après quelques années d’absence dans le cyclisme, Pirelli, la marque fétiche des écuries de F1, revient en force sur le marché des pneumatiques vélo en déclinant la gamme « PZero » en trois codes couleur : bleu pour le 4 saisons, argent pour le milieu de gamme, rouge pour le modèle orienté vitesse. Chez Bike Café nous avons opté pour le « silver line » et l’avons poussé à ses limites sur des surfaces très variées, toutes plus exigeantes les unes que les autres.

test Pirelli Zero Velo
Les pneus avant montage dans leur version « silver » dans l’atelier de Frédéric Paulet aux Vans (Ardèche) – photo Dan de Rosilles

Un test sur terrains… ingrats

Pirelli annonce un pneu performant grâce à une gomme « maison » issue de la R&D des ingénieurs F1. Accroche et vitesse, voilà une équation complexe, voire contradictoire… Pirelli vante sa gomme brevetée SmartNET Silica comme garante d’un pneu accrocheur, rapide et solide ; il fallait donc des surfaces capables de mettre à l’épreuve les qualités annoncées. J’ai donc choisi pour un test sur 600 km avec 10.000 mètres de D+ deux sublimes parcs naturels, celui des Monts d’Ardèche entre Vallon Pont d’Arc, Les Vans et Villefort et les flancs escarpés des volcans du parc Naturel de la Garrotxa en Catalogne espagnole.

Liste des sorties de ce test – capture d’écran

Entre Gard, Ardèche et Lozère

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La première partie du test a lieu fin juillet 2018, la canicule sévit dans le Parc Naturel des Monts d’Ardèche, un paradis cycliste d’Ardèche méridionale, coincé entre Gard et Lozère.

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Dans le Parc Naturel des Monts d’Ardèche, un paradis cycliste aux petites routes désertes, pentues, étroites et sinueuses – photo Anne Fontanesi

Le choix de ce terrain de jeu s’impose : on y trouve des revêtements rugueux qui rendent très mal, des petites routes désertes, pentues, étroites et sinueuses, et sur des distances réduites de fortes disparités de température entre les plaines méditerranéennes et des plateaux et sommets au climat de type « Massif Central », à près de 1000 mètres d’altitude.

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Les pneus sont livrés dans une luxueuse boîte cartonnée, avec un bracelet en silicone – photo Dan de Rosilles

Le montage des pneus s’effectue dans l’atelier de Frédéric Paulet, le sympathique et compétent vélociste de Cévènavélo aux Vans. Les pneus sont livrés dans de luxueuses boîtes en carton noir mat, ils sont sertis d’un bracelet en silicone… L’emballage, le prix, les caractéristiques de ces pneus (fabriqués en France, cela mérite d’être signalé) les placent d’emblée dans la niche marketing des Schwalbe Pro One que nous avons testés il y a quelques mois.

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Le pneu est léger, assez rigide, minéral et affiche 195 gr en section de 23 – photo Dan de Rosilles
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Sur la balance et dans la main le pneu est léger, assez rigide, minéral, on dirait qu’il y a peu de caoutchouc et beaucoup de silice. Le plus surprenant est l’impression de finesse, mais je n’ai pas mesuré l’épaisseur, cela tient peut être au surprenant toucher de la matière. En tout cas, il se clipse sans rechigner sur mes jantes HplusSon Archetype et affiche une belle prestance une fois gonflé.

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Le Pirelli PZero se clipse sans rechigner sur mes jantes HplusSon Archetype et affiche une belle prestance une fois gonflé – photo Dan de Rosilles

Le premier contact s’avère décevant. En cette canicule de Juillet, sur le plateau des Gras où la température dépasse sans doute les 40° à ras du bitume (le thermomètre de mon GPS affiche 38°), j’ai l’impression d’être collé à la route. Les premiers raidillons à 5-6% dans la chaleur suffocante me laissent penser que je vais passer une mauvaise journée de vélo ; les pentes suivantes, plus raides, confirment ce qui devient une évidence : J’ai monté sur mes jantes un pneu léger, mais très lent. Mes jambes me le disent.

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Sur le plateau des Gras où la température dépasse sans doute les 40° à ras du bitume j’ai l’impression d’être collé à la route – photo Anne Fontanesi

La pente s’élève, on frôle les 9% entre Brahic et Malons, et avec l’altitude la température baisse. Progressivement, à 26° la sensation de ventouse commence à disparaitre. S’agit-il d’une sorte de « rodage » qui rend le pneu meilleur après quelques dizaines de km, ou y-a-t-il un lien direct avec la chaleur du bitume ? La suite de la sortie m’apporte des éléments de réponse. À partir du col du Mas de l’Ayre jusqu’à Villefort, le ciel s’assombrit, la température baisse à 21°. Malgré les gravillons de la route fraîchement refaite, mon vélo file à vive allure, je n’ai plus du tout l’impression de coller à la route.

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Malgré les gravillons de la route fraîchement refaite, mon vélo file à vive allure – photo Dan de Rosilles
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Mieux encore, dès les premières descentes, je constate l’excellente adhérence du pneu et son parfait comportement en courbe. Je ne suis pas un descendeur né, mais la confiance et le sens du devoir me donnent envie d’aller au delà de mes limites. Votre serviteur aura pris des risques pour ce test : courbes gravillonnées, bitume inégal, zones inondées par des canaux d’irrigation qui débordent… J’appuie un peu plus que d’habitude, le pneu répond présent, je me sens en sécurité.

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Je constate l’excellente adhérence du pneu, il répond présent, je me sens en sécurité – photo Anne Fontanesi

Un seul défaut perceptible de ce pneu persiste quelque soit la pente et la température, un certain inconfort qui se ressent lors du franchissement de petits obstacles (rainures ou bosses sur la route, petits nids de poule…) et qui mettent mes mains sensibilisées par de récentes sorties gravel à rude épreuve. Mais mon gonflage de coursier à 7 bars y est peut-être pour quelque chose, je changerai de pression demain.

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Le pneu colle à la route lorsque la température atteint 30°, alors quand il en fait 40… – photo Dan de Rosilles

La sortie du lendemain dans les gorges de l’Ardèche et les bois de Païolive confirme mes premières impressions : Le pneu colle vraiment à la route lorsque la température monte au delà des 30°, mais ce défaut fait aussi sa qualité : Manifestement, la cuisine moléculaire des ingénieurs de chez Pirelli a produit une gomme qui chauffe très vite à la friction pour coller à la route dans les courbes et les descentes. Cette recette magique est beaucoup moins digeste en montée les jours de canicule.

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Le pneu est « sport », sans concession, je prends des chocs secs dans les mains en franchissant les aspérités – photo Anne Fontanesi

Pour ce qui est du confort, le gonflage à 6,5 bars ne semble pas apporter d’amélioration significative ; bien sûr, les versions en 25 ou en 28mm doivent être plus confortables, mais j’aime rouler en 23 mm et normalement mes jantes larges (23mm) apportent de la suavité aux pneus de même largeur en leur conservant une section bien ronde, sans « effet d’ampoule ». Là, je prends des chocs secs dans les mains en franchissant les plus grosses aspérités de la route. Le pneu est « sport », sans concession, bien loin du confort d’un Continental Four Seasons ou d’un Schwalbe Pro One, ses concurrents directs.

Sur les flancs du volcan Xenacs

La suite du test a lieu une quinzaine de jours plus tard, sous d’autres climats, sous d’autres latitudes. Effectivement, c’est sur les pentes brutales des volcans du Parc Naturel de la Garrotxa, près d’Olot, au nord de Girona en Catalogne que j’ai l’occasion d’enfourcher à nouveau mon vélo de route pour quelques centaines de kilomètres supplémentaires… et pas mal de D+.

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Sur les pentes brutales du volcan Xenacs la route est humide, glissante et se fendille comme une pâte feuilletée – photo Dan de Rosilles

Sur les pentes du volcan Xenacs (mon préféré!) la route forestière affiche des passages à 15% et des plaques de béton disjointes suppléent au goudron qui, lorsqu’il est présent, a une forte propension à se fendiller comme de la pâte feuilletée qu’on briserait à la main. Est-ce dû au climat (il pleut pas mal par ici), à la mauvaise qualité des sols, ou au volcan qui s’agite de temps en temps ? Je n’en sais rien, mais cela donne un terrain de jeu plutôt brutal et piégeux, aussi bien en montée qu’en descente. Pour couronner le tout, la route serpente sur le versant nord, qui ne voit que très rarement le soleil. Elle est humide, moussue, glissante…

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Superbe traction en montée, sans dérapages en danseuse, même sur des plaques de béton humides à 15% – photo Anne Fontanesi

Sur cette route fraîche et humide, le pneu fait merveille : Superbe traction en montée, sans dérapages en danseuse, même sur des plaques de béton humides à 15%. En descente, la trajectoire est très précise, l’accroche en virage est franche et sûre, on ne sent aucune déformation du pneu. Mon enthousiasme est juste modéré par la raideur du pneumatique, qui me fait presque échapper le cintre des mains lors des premiers passages des jonctions de plaques de béton ; c’est assez frustrant d’avoir une si bonne accroche et un si bon contrôle, mais les perdre soudainement parce que le pneu s’est décollé du sol… Je garde donc une certaine marge de sécurité en descente dans les lacets, je ne me jette pas à corps perdu sur les flancs du volcan.

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En virage l’accroche est franche et sûre, on ne sent aucune déformation du pneu – photo Anne Fontanesi

Le bilan des premiers 1000 km

Un paramètre reste à évaluer : quid de l’usure de cette gomme italienne ? En observant le pneu arrière, on constate après 1000 km quelques petites coupures, mais elles semblent moins profondes et moins larges que celles observées au même âge sur des Swchalbe Pro One ou des Continental 4000 S II. Ce pneu tient donc ses promesses d’endurance. Il n’y a pas de déformation visible, d’aplatissement, le pneu a bien conservé sa forme initiale.

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On constate quelques petites coupures, mais moins profondes et moins larges que celles observées au même âge sur des pneus concurrents – photo Dan de Rosilles

Nous voici en présence d’un pneu solide, fiable, précis, mais peu confortable. Même si après ce premier millier de kilomètres, la rudesse de contact a tendance à s’estomper, ces pneus resteront moins confortables que leurs concurrents. Mais si on évite de les utiliser au plus fort de l’été dans le sud de la France, ils se comportent admirablement bien sous des températures plus fraîches et font preuve d’un excellent compromis rendement/précision/accroche/solidité. De toute façon, pour la canicule je ne crains plus rien, l’automne arrive, le test est toujours en cours… nul doute que ces pneus vont rester encore un bon moment sur mon vélo !

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Fiabilité, rendement, accroche, longévité… ces pneus vont rester le plus longtemps possible sur mon vélo – photo Anne Fontanesi

Caractéristiques constructeur

Doté de la gomme SmartNet Silica initialement conçue pour les sports automobiles, ce nouveau pneu est l’assurance d’une excellente tenue de route tout en garantissant une résistance à la crevaison efficace grâce à son renfort en fibre d’aramide inséré sous la bande de roulement.

• Mélange de gomme SmartNet Silica : grâce à leur forme effilée, les molécules évoluent de manière coordonnée afin de minimiser la résistance au roulement et d’optimiser la tenue de route
• Functional Groove Design : l’angle, la profondeur et la distance entre les sculptures ont été étudiés afin d’optimiser les performances en terme d’évacuation de l’eau, de tenue sur route humide, de durée de vie, de confort et d’adhérence.
• Ideal Contour Shaping : le profil du pneu a été modélisé sur ordinateur par itérations afin d’optimiser son comportement en toutes conditions.
• Renfort anti-crevaison en fibre d’aramide inséré sous la bande de roulement
• Carcasse 127 tpi

Prix public conseillé : 42.90 € ( 38.99 € chez Cycletyres )

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Dan De Rosilles
Dan De Rosilleshttps://www.strava.com/athletes/5149425
Dan vit à Arles et sur son vélo. Il concocte des itinéraires de route et de gravel aux petits oignons pour lui, ses amis et les membres des clubs Strava qu'il administre : Arles Gravel, Mi-Fixe-Mi-Gravel, Cyclistes Arlésiens Longue Distance (CALD) et Arelate Denta Rota Fixa. Il aime le pignon fixe, la longue distance, le bikepacking, la pêche à la mouche et la bière artisanale. Il produit des textes et des photos publiés sur Bike Café et plus ponctuellement dans la presse papier.
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