Il fallait y croire ce matin là, pour prendre le départ de la 3ème édition de la Bonne Mère Cyclo Classic. En effet, les prévisionnistes de toutes les météos s’étaient donnés le mot : pluie et orage entre Aix et Marseille … Tant pis, on y va quand même ! … Ceux qui croyaient à un possible miracle envoyé par la Bonne Mère, étaient là … Les partenaires bien sûr : Fred Ducès pour les selles Idéale et moi pour Bike Café. D’autres visages connus du monde du vélo comme Eric Van Haverbecke de Dilecta, Luc Royer de Chilkoot et aussi et surtout la joyeuse bande des Houblons Sauvages, ce petit club Aixois, qui fêtait sa récente naissance associative. Le chef d’orchestre de ce beau tintamarre était Gabriel Refait, le patron de Dynamo Cycles Repairs, connu dans le Monde entier pour ses superbes restaurations de vélos anciens.
Une rando Cyclo Classic, pas classique
Que venait faire ici ce groupe de personnages aussi hétéroclite que leurs vélos ? … C’est la question que se posaient les rares Aixois qui avaient osé mettre le nez dehors vers 9h du matin du côté de la place de la Rotonde. Non messieurs dames, ne cherchez pas Julian Alaphilippe parmi nous, il est occupé là bas en Belgique à tenter de gagner les championnats du Monde. Ici pas de tenue lycra aéro, le dress code est plutôt libre et orienté vintage / récup. Les manettes de dérailleurs sont sur le tube diagonal, et les freins sont à patins sur les jantes. Certains regretterons ce dernier détail plus tard …
Il n’y a pas à dire, le vintage ça file la banane. Malgré le ciel couleur de charbon – plutôt rare ici à Aix – l’ambiance est joyeuse. Après la signature de la feuille d’inscription nous sautons sur nos veilles selles, direction Luynes … Première crevaison d’une série qui va être longue. Nous profitons pour faire une première pause boulangerie.
Nous traversons Gardanne, direction Mimet quelques goutes nous amènent à sortir les vêtements de pluie. Col Sainte Anne … certains rigolos sur le groupe facebook Gravel Bike France diraient “Et ça c’est gravel ?” … Ben oui : c’est gravel ! Déjà il faut monter là haut, sur une piste ravinée, avec la pluie qui commence à tomber. J’appuie sur les pédales pour hisser là-haut ma randonneuse 70’s, chaussée de ses pneus Véloflex de 25, en espérant ne pas crever.
En haut spectacle total, et malgré les nuages de plus en plus noirs, nous nous réjouissons de ce que l’on découvre. Nous sommes montés, mais maintenant il va falloir descendre … et quelle descente ! Ceux qui connaissent cette ancienne route, qui va de Mimet vers Allauch, savent de quoi je parle. Un vrai champ de mines et lorsque l’orage a éclaté dans la descente nous recevons des trombes d’eau.
Ça ruisselle de partout transformant cette la route en torrent. Aveuglé, serrant à mort les poignées de mes vieux Mafac je serre les miches. Lorsque les éclairs éclairent le sous-bois juste à côté de moi, et que la foudre crépite deux secondes après, je me dis que je suis dans un sacré “merdier”. Julien, je l’apprendrais plus tard, casse une pédale dans cette descente aux enfers.
Après ce chantier de pierrailles éparpillés sur la route et de trous remplis d’eau, je retrouve du bitume sous mes roues. Il était temps, mes leviers de freins touchaient le guidon tellement je serrais fort mes vieux freins qui avaient atteint leur limite. Je rattrape Luc qui marche à côté de son Peugeot car il n’a plus de frein.
Le Cercle des amis réunis
Ouf, nous sommes arrivés en bas tous sains et saufs, mais transis de froid. Gabriel dégotte un endroit incroyable, qui propose de nous accueillir : le Cercle des Amis Réunis. Un bar en forme de sanctuaire footballistique. Derrière le bar le patron, la clope au bec, sert des tournées aux habitués qui nous accueillent joyeusement. Une ambiance année 60, parfaitement raccord avec notre Cyclo Classic.
Grosse ambiance dans le bar où nous sommes tous contents d’être au chaud et après quelques bières et quelques victuailles la question se pose : “On continue ?“. Le oui est unanime nous remontons sur les vélos direction Aubagne, c’est là que le dérailleur de Gabriel tombe en panne … Séance bricolage et pendant ce temps là on sèche au soleil revenu.
Un festival de crevaisons
Nous enchaînons un dédale de petites rues et de crevaison en crevaison on avance par Carnoux et Roquefort jusqu’à l’entrée de Cassis pour attaquer la montée sur la Gineste. Je connaissais cette route, pour l’avoir courue sur Marseille – Cassis, cette fois c’était Cassis – Marseille : nettement plus facile en vélo.
Nous nous regroupons tous en haut de la Gineste pour attendre un de nos compagnon qui a crevé dans la montée. Puis c’est la descente vers Marseille et l’entrée dans la ville dans le flot de la circulation. Encore une crevaison, cette fois c’est Gabriel. On en comptera 10 pour cette matinée épique.
Le final se dresse devant moi : la montée de la Bonne Mère. Pas question de mettre pied à terre, je serre les dents, les jambes répondent bien et je me hisse la haut ? Nous sommes tous là pour la photo finale, et les gardiens ferment les grilles du parc. Il est temps de descendre sur le vieux port dans un couinant tintamarre de patins de freins. Mon frein arrière pleure tout ce qu’il peut mais il a tenu le coup. Nous rejoingnons le bar le Longchamp et après une pinte d’IPA avec les amis je rejoins la gare routière avec le père de Gabriel et deux autres copains. On arrive à Aix sur le coup de 20 heures : fin de l’histoire …
Quelle journée !
Bilan ma randonneuse vintage 70’s avec ses pneus de 25 a tenu la distance : pas de crevaison, pas d’incident mécanique, …
Et donc ça vous a fait combien de kilomètres ?
Des pneus en 25 c’est pas pour moi, bien trop étroits 🙂 (mon minimum c’est 32 et encore sur mon vieux Roold sinon c’est 38) 🙂
Pour moi aussi ils sont étroits mais je ne peux pas mettre plus à cause des gardes-boue … Mais finalement je n’ai pas crevé et ça fait 3 fois que je fais du gravel avec 😉 Cherchez l’erreur …