Bombtrack, la marque Gravel/Vélo Aventure par excellence
Et voilà, je sors d’un moelleux canapé. Bombtrack a créé une communauté de cyclistes et d’aventuriers autour d’elle : modeste et les pieds sur terre peut-on lire sur le site. S’en est suivi une collection de vélos faits avec cet esprit-là. Le Hook n’échappe pas à la règle. La promesse de la marque est la suivante : « dessiné avec un esprit de course, cela ne l’empêche pas d’être un parfait commuter, randonneur ou un vélo de cross pour l’été » (traduit littéralement).
Clairement, à regarder la gamme de près, il y a peu de modèles typés route (l’Audax, l’Arise, l’Outlaw et l’Oxbridge). Même ceux-ci sont typés « aventure ». Par aventure, il faut comprendre la grande aventure ! C’est à dire les sentiers battus, les trails, single track etc. Prenez Sofiane Sehili, ambassadeur de la marque et ultra-cycliste, et vous avez une illustration de l’engagement de la marque dans la pratique.
A noter que Bike Café a été le premier média à pouvoir tester le Hook, dans sa mouture 2022.
Hook, le modèle gravel acier
Le Hook est donc l’un des modèles de Bombtrack dédié au gravel. Le Hook gravel a également des frères d’armes en carbone et en titane. Vous êtes servis. Le modèle testé dans cet article est en acier Cromor de Columbus, (l’entrée de gamme, à deux épaisseurs d’acier, contrairement aux aciers plus fins et plus légers qui sont généralement en triple épaisseur « triple butted »).
Le Cromor, c’est de l’acier costaud pour le gravel, mais un peu lourd. Les haubans arrière sont bien travaillés et arrondis au niveau des raccords avec les axes arrières qui apportent une bonne dose de douceur.
Bombtrack Hook, le montage du vélo test
Le point intéressant est le choix de la boîte de pédalier (au format T47) en 86,5 de large ce qui permet d’avoir les bases arrières plus écartées pour passer des pneus un peu plus large jusqu’à 42 mm sans garde-boue. La fourche carbone confère un peu de rigidité à la machine. Elle est pourvue de trois inserts de chaque côté. Pas de doute, elle est faite pour être équipée. Comme son acolyte, le cadre se présente avec des fixations pour une sacoche sur le top tube et 3 sets de fixations pour les bidons. Ou autre accessoire. En tout cas, ce ne sont pas les périphériques Bombtrack qui vous lâcheront.
Idem pour la fourche carbone, c’est du costaud. Pas de doute possible. Le groupe GRX 400 est une valeur sûre : en mécanique ça fonctionne sans souci et le développement en 48/32 et sa cassette en 11/36 font l’affaire. J’ai omis de préciser : le pédalier est maison et est construit sur un axe de 30. Je me suis rendu compte après essai que j’étais en 10 et non 11 vitesses. Comme quoi, je ne sais pas pour vous, mais je me suis fait quelques illusions.
Ça fait réfléchir… et vous ? Les roues (de 700, il est possible de monter des roues gravel 650b) comme les pneus sont des WTB. Le tout monté avec des chambres à air. Encore une fois, Bombtrack mise sur la fiabilité !
Un bémol sur les roues
Si nous faisons le point sur la situation : il n’y a que des valeurs sûres. Honnêtement, trop à mon goût. Sur un vélo fait pour du gravel et du commuting « élargi », pourquoi ne pas basculer sur une monte tubeless ? Pourquoi ne pas proposer des garde-boues ? Les câbles sont à l’extérieur, ce en quoi je suis favorable. C’est simple et facilement remplaçable/réparable. L’autre point que j’ai découvert au fur et à mesure du test, ce sont les roues. Il me semble qu’il faut un équilibre sur un vélo : c’est à dire qu’un cadre super rigide avec des roues super rigides, à mon goût, cela manque de vie.
Prenez un cadre qui pardonne avec des roues qui contraignent et il y a une forme d’alchimie qui prend avec des éléments qui se complètent bien. Sur le Bombtrack Hook, j’ai trouvé les roues trop souples pour ce cadre acier entrée de gamme. Même en jouant sur la pression des pneus (avec chambre à air), c’est un peu sorcier. Vous ne mettez pas suffisamment de pression, vous avez l’impression de coller à la route. Vous en mettez trop et vous rebondissez de toute part.
Ici, je dois reconnaître que le tubeless aurait tout son intérêt. C’est dommage car avec une meilleure paire de roue, il y avait moyen d’augmenter gentiment la plage d’utilisation du vélo.
Le Bombtrack Hook sur la route
Matthieu (le rédac chef) m’appelle : « Jean-Lin, tu as un peu de temps libre pour faire un test ? Oui, avec plaisir ! Ce sera un Bombtrack ! » Top. Quelques jours après, je reçois de Clément (le responsable commercial de Traffic Distribution, le distributeur français) le modèle Hook en acier. Je ne savais pas que c’était une version acier. Ma curiosité est piquée, nous verrons bien chemin faisant ce que cela me fait vivre. Je le monte, je laisse la potence perchée en haut du tube de fourche. Rien à faire, j’ai l’impression d’être nez au vent. Je la baisse au maximum et c’est mieux, même si je suis encore un poil haut. Pas grave, cela fait partie du test.
Je suis limite côté pression, je rentre à la maison, c’est de la route. Je prends volontiers le chemin qui longe la route traversant le bois de Boulogne. Gravel rime pour moi aussi avec fun. Je saute le trottoir et appuie sur les pédales. Je « jumpe » de nouveau le trottoir avec 2 kilomètres à parcourir, direction le 16ème arrondissement par lequel je passe pour rentrer à la maison.
Premières sensations : le vélo a de l’inertie (je me rends compte, renseignements pris, qu’il pèse 11kg). Je le ressens car les accélérations ne sont pas foudroyantes. Je n’ai pas mis beaucoup de pression dans les pneus et suis à la limite. Les pneus s’écrasent trop. Je remettrai un poil plus d’air pour demain. J’ai aussi ressenti une grande tendresse lié à l’ensemble cadre acier et roues alu.
Sans parler de la pression des pneus. En réinjectant davantage de pression, cette sensation de tendresse domine clairement. Je m’enfonce moins de par la pression mise dans les chambres à air. C’est mieux. Ce soir, je roule à Longchamp. Je m’échauffe, je fais quelques tests d’accélérations qui confirment ma première impression : je ne ressens pas des accélérations franches. Sur mon pignon fixe en acier ou sur mon route : rien de tel. Elles sont plus marquées.
L’acier double épaisseur joue pour quelque chose. J’ai l’impression que mon énergie se disperse, excessivement. MAIS Il est trop tôt pour en déduire quoi que ce soit.
Le lendemain, direction le bois de Malmaison non loin de Garches. Ce sera aussi le lieu où nous prendrons quelques photos avec Christophe. Les couleurs automnales sont présentes. Les feuilles mortes et humides aussi, les rigoles d’eau bien marquées. La veille, un bon coup de vent et un bon grain ont fait trembler les bois.
Les branches jonchent le sol : il faudra porter puis repartir sur le vélo. Let’s go ! Les montées sur les feuilles mortes et humides montrent les limites des pneus WTB en 40 mm. Ça patine un peu quand même. Je retrouverai également ce sentiment en Normandie le week-end du 1er novembre. J’avais pourtant baissé la pression en prévision. Je ne suis pas confiant et n’ose pas me lâcher. Dès que le terrain devient un peu trop tordu et cabossé, le vélo est pénalisé par son inertie. Il est dénué de son côté joueur. La session photo et training continue. Je retrouve le bois de Boulogne quelques kilomètres plus loin. Le terrain est plus sec, moins tordu et plus linéaire. Le vélo est plus à son aise, moins dérangé par les changements de direction et les accélérations plus soudaines.
Le Bombtrack Hook en mode gravel
Son domaine de prédilection semble se dessiner : terrain stable, allure plutôt au train et sans changement brusque de direction. Là, il prône le confort, la stabilité et promet une bonne polyvalence.
Test en terre normande
Je pars le samedi soir en Normandie pour y passer le week-end. Entre deux averses et avant la fin de journée, une bonne partie de gravel s’annonce. Le vent est omniprésent (45 km/h), le terrain bien gras. Direction Ries, je bifurque vers Arromanches et tourne juste à côté de l’église avec un beau pétard à faire pâlir un Wout Van Aert dans un grand jour. Le gravier se transforme en terrain gras, je patine. Je m’en doutais. C’est gras, je dois bien me dépenser. J’y laisse quelques plumes, le manque de rigidité me pénalise car mon énergie n’est pas complètement retransmise. J’en remets une, rien à faire, je ne vais pas plus vite. Je passe la crête et je redescends en direction de la ferme des Martragny.
Avant la fin de la descente, je pique à gauche, terrain gras = mains en bas du cintre et serre les freins, redresse prudemment et relance direction Arromanches avec une belle montée pour arriver en haut de la colline. La montée est humide mais pas autant que du côté de Ries. Ça passe nickel en moulinant. Je passe le long faux-plat jusqu’au rond-point en haut et repique vers la dernière cale d’Arromanches. Au lieu de me jeter sur la plage, je préfère prendre la montée le long de la falaise : ça monte sévère mais le terrain est stable. Je prends le chemin jusqu’aux batteries de Longues-sur-mer. La vue est splendide, le soleil est de mise et la lumière douce. Le terrain alterne entre du stable, du bizarre, des cailloux, des flaques et je vous en passe. Bref, de quoi mettre à l’épreuve le Hook.
Sur ce Bombtrack Hook, ce qui domine c’est son confort et une forme de sentiment de sécurité/ stabilité. Il faut être régulier avec ce vélo : rien de sert courir, il faut partir à point.
Du gravel “camembert” à la sauce boue
Je quitte le chemin des falaises pour rejoindre la départementale. J’ai le vent trois quart arrière. Je file à 33-35 km/h sans souci. J’aperçois le panneau « Ries 4 ». Je reprends le vent de 3/4 face, l’inertie du vélo m’aide. La route est un peu cabossée. Les pneus de 40 mm et l’acier apportent un confort notoire. Je le ressens tout de suite. J’avale la descente qui m’amène près de l’église de Ries, je rentre dans le village rapidos. Je prends direction Bazenville et hop première à droite direction Bayeux par les champs. Je ne serai pas déçu.
Entrée : boue et marre d’eau ; plat de résistance : re-boue et champs ; fromage : camembert coulant pas piqué des hannetons, re-fromage et dessert en forme d’éclair au chocolat : terrain stable à l’extérieur et crème coulante à souhait en-dessous (comprendre succession de flaques en tout genre). Jolies zigzags pour éprouver la maniabilité du vélo. J’arrive à Bayeux juste à côté d’un shop local Cycles 14 (Cédric et Enzo sont super sympas si vous passez dans le coin). La nuit tombe il est temps de rentrer au bercail.
Un vélo de gravel à l’aise sur le sable et les gravillons
Gravillon et sable stable permettent de sentir le terrain de prédilection du Hook. C’est confort et vous emmenez le vélo à votre rythme. Il est sain. Presque trop. Le tout en version canapé. Vous ne vous faites pas surprendre par le terrain car le vélo encaisse et bien. C’est très probablement l’apport de l’acier et votre dos le remercie. Aucun doute. Pour l’emmener (comme pour l’acier en général), je trouve qu’il ne sert à rien de mettre trop de braquet tout de suite.
Je commence toujours en vélocité et ensuite j’insiste. Sinon ma cadence n’est pas en phase avec le rythme du cadre et ça chauffe plus rapidement dans les cannes. La cerise sur le gâteau arrive : une belle boue version mousse au chocolat. Vous savez celle qui colle au plat lorsque vous lui mettez la tête à l’envers. Bref, je m’enlise. Je suis passé sur le pignon de 36 pour mouliner mais malgré cela, je manque de poser le pied à terre pour éviter la chute. Je m’en sors et arrive à Ries. Terrain stable, j’évite quelques flaques, et emmène le Hook à bonne allure et vraiment dans un confort notable.
Au croisement à gauche et tout droit dans Asnelles. J’arrive sur la digue de la plage. Le soleil est couché. Il fait presque nuit. J’allume mes lumières.
Pour conclure sur ce Bombtrack Hook : un gravel polyvalent et confort !
Il me reste un kilomètre et demi pour rejoindre la maison. Mes idées sont claires sur ce vélo. Je n’ai pas ressenti le sentiment de course avec lequel Bombtrack a dessiné ce vélo. Il manque de nervosité et de rigidité à cet égard. En revanche, le côté confort, stabilité, sécurité et vélo durable, pas de doute, c’est dans le mille !
L’acier, les points de fixation pour les sacoches, la possibilité de monter des garde-boues en font un bon vélo avec un spectre d’utilisation qui va du commuter au vélo de randonnée. Bombtrack vient de poster une vidéo de présentation de son Hook, millésime 2022 :
Et qui dure. Avec 2 sets de roues, il y a de quoi faire sans souci. Si en plus vous passez sur du tubeless, vous vous assurez un champ d’utilisation beaucoup plus large. Hook signifie crochet en anglais. C’est le genre de vélo que l’on sort tout le temps sans se poser de questions. Bonne route !
Bombtrack Hook, caractéristiques complètes et prix
Le tarif du Bombtrack Hook est de 2.500€. La version Allroad, le Hook Ext en mono plateau et gros pneus de 27.5’’ est facturée quant à elle 2.700€.
Caractéristiques
- Cadre : COLUMBUS CROMOR double butted
- Fourche : carbon, TA, 1.1/2” – 1.1/8”
- Cintre : BOMBTRACK CX-10 drop bar, 31.8 mm, 10° flare
- Grips : BOMBTRACK COMMAND bar tape
- Potence : BOMBTRACK ROAM forged aluminium stem, -7°
- Headset : Sealed external aheadset, 1.1/2” – 1.1/8”
- Manettes : SHIMANO GRX ST-RX400 STI 2 x 10
- Freins : SHIMANO GRX BR-RX400 hydraulic disc brakes with 160 mm rotors
- Pédalier : BOMBTRACK LYER forged aluminium crank, direct mount interface (SRAM compatible),30 mm spindle
- Chaine : KMC X10 EPT Anti Rust chain
- Plateaux : Aluminium, subcompact, 48 / 32 T, direct mount spider
- Cassette : SHIMANO CS-HG50 10-speed, 11 – 36 T
- Dérailleur Av : SHIMANO GRX FD-RX400
- Dérailleur Arr : SHIMANO GRX RD-RX400
- Moyeu Av : BOMBTRACK TAU sealed hub, 6-bolt disc
- Moyeu Arr : BOMBTRACK TAU sealed hub, 11-speed, 6-bolt disc
- Serrages : 12 x 100 mm / 12 x 142 mm
- Tige de selle : BOMBTRACK BEECH 27.2 mm x 300 mm
- Jantes : WTB ST i19 double wall, TCS 2.0, 32h
- Pneus : XS – S WTB RESOLUTE 42-584 / M – XL WTB VENTURE 40-622, tubeless ready
- Poids : 11.0 kg (size M)
Voir plusieurs fois que l’on parle “de cadre acier entrée de gamme” pour découvrir que le vélo coute finalement 2.500 Euro. Dur, dur…
Merci pour cet article.
Effectivement Nicolas l’incidence du coût total du vélo est également dû aux composants qui pèsent de plus en plus sur la facture globale.
Bonjour Bike-café.
Un peu difficile d’arriver à finir la lecture de l’article et encore plus de le faire sans sauter des paragraphes.
Les phrases courtes semblent de rigueur désormais, autant en journalisme qu’en littérature. Ca pourrait suffire pour s’insérer dans l’air (voire l’ère) du temps mais malheureusement pas pour rendre un texte efficace ; encore moins pour qu’il soit plaisant à lire.
Heureusement, on peut aller directement à la conclusion si l’on est intéressé par le fond : l’avis du testeur sur ce vélo.
Dommage. Les articles sont souvent agréables à lire sur Bike-Café.
Important : ma critique n’est pas adressée à l’auteur qui est avant tout testeur. C’est à mon avis le travail du secrétariat de rédaction.
Critique qui se veut constructive par un lecteur régulier du site qui vous met gentiment un peu de pression pour que la qualité globale du site reste bonne. 😉
Merci Vince pour cette critique constructive en forme de compliment. Le style de Jean-Lin est parfois déroutant je l’admets, comme celui de son fixe minimaliste dont il tire le braquet à Longchamp.
Content de lire ce test.
Je suis en partie d’accord avec ce qui a été évalué.
Je suis cependant surpris des remarques négatives sur le cadre qui s’avère être efficace et garder une certaine légèreté avec ses 10,5 kg pour un acier.
Je suis en Tubeless sur ce modèle… et il est vrai que ce vélo est un véritable canapé. Il absorbe tous les chocs sent broncher.
Je ne l’ai pas encore testé avec mes pneus favoris (des treavail rampart light) mais ces pneus WTB en 40 sont uen calamité. Le vélo colle à la route et peine à accélérer. J’ai hâte de changer pour vérifier si cette difficulté à rouler très vitre est due au pneu ou à l’ensemble.
Je ne suis pas d’accord en revanche avec ce manque de reprise évoqué. Le grx 400 est d’une telle souplesse qu’avec un peu d’anticipation on arrive à relancer sans soucis.
Bref, bien que son prix soit important, on en a pour son argent.
Le vélo est racé, cohérent et efficace sur la plupart des surfaces.
Seul bémol sur cette édition 2022, le choix des coloris. Ma version 2021 bleue est d’un bien plus bel effet. Cela se constate également dans le choix musical des vidéos de présentation 🙂