Pendant de nombreuses années le marché de la chambre à air de vélo vivait tranquillement, divisé en 2 camps : butyle ou latex… Chacun ayant ses fervents défenseurs. Le butyle, caoutchouc épais et résistant, plus étanche à l’air, étant le plus répandu et le latex plus fin, plus souple, plus léger, mais moins étanche ayant de son côté ses supporters. Tout ce petit monde vivait en bonne harmonie, chacun dans sa chambre, et voilà qu’un troisième larron : le TPU, est venu bouleverser la vie de ce couple bien installé.
Ça faisait un moment que je voulais tester ce fameux polyuréthane thermoplastique, baptisé TPU. Roulant principalement en tubeless, je n’en avais pas trop l’usage (à part la chambre de secours dans ma trousse qui n’a jamais servi) et c’est finalement sur mon single speed que j’ai pensé à la pertinence de ce choix à cause du gain de poids (35 g pour ce format Etro 23-32) et de la résistance aux crevaisons annoncée. Parmi les marques et les couleurs, j’ai choisi la solution Pirelli avec la Smartube, d’une belle couleur jaune, qui ne se verra pas, une fois les chambres montées dans mes pneus Veloflex Corsa Race de 25.
TPU
Les TPU sont des thermoplastiques élastomères qui allient les propriétés élastiques des élastomères et les propriétés mécaniques des thermoplastiques. Ce matériau est très résistant aux chocs et à l’abrasion, et il a la possibilité d’être surmoulé pour permettre de nouvelles applications. Enfin, c’est un matériau que l’on peut colorer et qui est recyclable.
Les fans de légèreté vont aimer
Montage
Le montage se passe plutôt bien, même mieux qu’avec une chambre en butyle, car la “peau” de ces chambres est hyper lisse et la faufiler sous le pneu est un plaisir. Si vous n’êtes pas un expert, aux doigts d’acier, pour mettre le pneu en place à l’intérieur de la jante, vous aurez recours au démonte pneu : et c’est là que le risque de pincement peut être grand. Avec cette chambre TPU Pirelli, on diminue ce risque, du fait de ce revêtement plus glissant.
Partons rouler
Gonflage à 6 bars : valeur basse recommandée sur la notice… Étant suffisamment léger je gonfle toujours au mini. Dès le début, car la première route que j’emprunte en partant de chez moi est loin d’être un billard, je ressens plus les vibrations induites par les irrégularités du bitume. Cette sensation de “sécheresse” va se confirmer tout au long de la sortie.
J’ai tellement entendu de “rumeurs facebookiennes” concernant la fragilité de ces TPU, que j’avais prévu avec moi 2 chambres en butyle de secours 😉 En fait, très rapidement le doute s’est dissipé et j’ai lâché les freins dans les descentes. Le gain de légèreté est à peine perceptible pour moi, modeste producteur de watts. Le rendement est pourtant bien là et je vais faire des temps Strava un peu meilleurs (très légèrement) que d’habitude sur certains segments. Je m’habitue également à la légère perte de confort, qui finalement ne me pose pas de problème.
Crevaison
Les TPU, présentées comme plus résistantes, crèvent également. Et c’est ce qui m’est arrivé, pas très loin de chez moi où je dois obligatoirement emprunter une piste cyclable de trottoir. Je n’ai pas vu avec le soleil la plaque de débris de verre. Visiblement une vitre de voiture qui aurait été brisée, impossible de l’éviter, j’ai le réflexe de lever mes fesses pour soulager le poids sur la selle. Je traverse la zone en me disant “Ouf ! … c’est passé“. 10m plus loin je sens que ma roue arrière talonne : mince crevé !
L’effet “Fakir” du TPU n’a pas fonctionné. J’ai voulu réparer, ayant dans ma trousse cette fois une ancienne Tubolito en TPU également. Par rapport à mes précautions lors de mes débuts en TPU, je m’étais enhardi et j’avais joué la carte de la légèreté 100% thermoplastiques. Mauvaise pioche ! Cette chambre, pourtant de dimension compatible avec mes pneus de 25, ne voulait pas se gonfler au delà d’une section de 18. Impossible de réparer : les 5 derniers kilomètres ont été effectué dans la hayon arrière de la voiture qui m’a déposé chez moi.
Réparer du TPU
Comme pour le butyle une chambre TPU se répare, sauf que les rustines ne sont pas les mêmes, ici on parle de “patchs”.
Pour conclure
Pour ceux qui souhaite consulter un travail sérieux d’essais comparatifs, ils peuvent lire l’article de Bicyclerollingresistance. Pour ma part, j’ai été rassuré par la tenue et la résistance de cette chambre, qui semble visuellement si fragile. On m’avait tellement raconté de choses sur la fragilité des valves…
L’intérêt essentiel de ces chambres est le poids et le gain (léger cependant) que l’on obtient en périphérie de la roue. Personellement ma puissance en watts étant limitée, je n’ai pas véritablement senti la différence. J’ai perçu par contre un rendu plus ferme au niveau du rebond des roues sur des mauvais revêtements. Un peu déçu au début de cette nouvelle sensation, je l’ai progressivement appréciée dans les relances en sentant un peu plus de “mordant” de ma roue motrice. Du coup, compte tenu des qualité respectives de ces chambres, j’ai opté pour un montage mixte : butyle à l’avant pour amortir les vibrations et TPU à l’arrière avec en secours une TPU pour le volume et le gain de poids de mon matériel de secours.
Vous l’avez compris, mon avis est mitigé sur ces chambres en TPU. Le côté positif du test est d’avoir validé que ces produits ne sont pas si fragiles, que la rumeur pouvait le laisser croire. Dans mon contexte d’usage, c’est surtout sur ma roue arrière que j’ai senti un avantage infime procuré à mon sens par une fermeté qui implique un peu plus la qualité du pneu dans le rendement. Après reste le prix de ces nouveautés, qui espérons le, baissera si le marché prend du volume.
Autre remarque : les kits de réparation ne sont pas faciles à trouver. Le faible volume du marché des chambres TPU a une incidence sur la chose. Pour le butyle on trouve ça partout chemin faisant dans les magasins de cycles… Pour le TPU, vous avez intérêt à vous prémunir. L’avantage de ces kits c’est qu’il n’y a pas de colle et que, comme la chambre, la boite de patchs est légère comme une plume.
J’AI AIMÉ
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Prix constaté : 29,90 €