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Non : le gravel n’est pas un vélo de riches

Vélo marketing, vélo cher, vélo de plus… j’en ai entendu des vertes et des pas mûres à propos du gravel… C’est pas faux, mais si on cherche un peu, on peut trouver des solutions bon marché pour se lancer dans la découverte cette nouvelle pratique. Conversion d’anciens vélos (VTT ou cyclocross), vélos d’occasion ou vélos de la grande distrib… L’esprit “custom” est le bienvenu dans l’univers gravel où, contrairement à d’autres disciplines, un vélo “low cost” sympa, peut faire la pige à un vélo de “dentiste” affiché à 10 K€. (Valensole en Triban 120 GRVL – Photo Philippe Aillaud)

Trek UCI Gravel World Series, Millau capitale française du Gravel
Le Triban GRVL 900 en titane sur le Trek UCI Gravel Grands Causses à Millau… un vélo haut de gamme low cost (2700 €) que malheureusement nous n’avons jamais pu tester – photo Philippe Aillaud

Nos lecteurs réagissent à propos du prix de nos vélos d’essais. C’est un sujet récurrent, qui tient au fait que les marques qui nous les prêtent pour les tests nous confient les plus beaux modèles : question d’image et de fierté… C’est en train d’évoluer, à cause du réalisme économique qu’il convient d’avoir par les temps actuels. D’ailleurs, si on explore en profondeur les gammes, on constate qu’il existe des modèles moins chers, qui sont également intéressants, dotés des mêmes géométries. L’aluminium revient dans les gammes de produits gravel et permet de faire baisser les coûts par rapport au carbone et à l’acier.

L’esprit custom est le bienvenu dans l’univers gravel

Pour rouler confortablement sur des sentiers, faire du bikepacking et avancer sur route, il n’est pas forcément nécessaire de casser votre livret A, d’autant que son taux vient d’augmenter ;-). Une machine d’occase ou venant de la grande distrib ou encore un ancien VTT 26 pouces rigide, dégoté en brocante pourra faire le job… Quelques éléments de personnalisation bien choisis, et vous verrez autour de vous des cyclistes qui vous diront “Il est cool ton vélo ! …”. Souvent 9 ou 10 vitesses suffisent, les bons vieux V-brakes ou cantilevers marchent toujours et donneront un look vintage branché à votre bécane. Si vous êtes un peu bricoleur, vous aurez une grande satisfaction en voyant ce que vous avez réalisé pour une poignée d’euros. Votre machine sera apte à rouler fièrement aux côtés de beaux vélos de gravel issus des catalogues des grandes marques.

Gravel low cost de récup
Un Spé Stumpjumper avec une fourche carbone. Un custom particulièrement réussi sur la base de ce VTT – photo Gravel it yourself
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La grande distrib

Le succès du gravel est tel que ce vélo commence à sortir de la niche des “Geeks” qui se sont jetés sur la nouveauté débarquant des US. Le succès d’un sport suscite de la demande, cette demande déclenche une production, et le volume produit qui va suivre, tire les prix vers le bas : c’est mécanique. Les grandes enseignes ont intégré progressivement le besoin de vélos de gravel. Elles ont fait quelques essais pour tâter le terrain, comme par exemple le Triban 100 dont nous avions été les seuls à tester les qualités en 2017… il y a plus de 5 ans. Nous l’avions surnommé le passe-partout…

Les enseignes comme Decathlon, GoSport ou Intersport, démocratisent les pratiques sportives. Elles permettent de découvrir de nouvelles disciplines sans se ruiner. Pour le gravel, c’est le cas avec des vélos à moins de 1000 € qui font très bien le job. Pour l’affirmer, nous les avons testés, et franchement ils nous ont étonnés.

Après le modèle 100, qui était clairement un coup d’essai, Decathlon a développé sa gamme Triban GRVL et le premier chiffre de cette gamme commence par 120… 20 de plus que le 100 du départ, mais cette fois un produit plus abouti avec des pneus Hutchinson Overide, un guidon et une selle de bonne facture… Ce modèle est affiché à 750 € et pour ce prix c’est très correct.

Dans cette gamme Triban il y a également le 520, que nous avons également testé. Un peu plus cher mais dans différentes versions il est à 1100 € au prix catalogue. On trouvera même un Triban gravel titane à 2700 €.

Toujours pour moins de 1000 €, Laurent vient de tester le Nakamura 250… L’article est encore tout chaud sur notre site et si vous l’avez loupé, c’est par là :

Ré-usage ou récup…

Gravel low cost de récup
Notre ami Jean-Pascal alias Pouf le cascadeur est un adepte de la récup et de la transformation de vieux vélos pour en faire des gravels… Ici sur un ancien VTT rigide de Cannondale.

Sur Bike Café on aime bien le ré-usage… On a pratiqué dans le monde du fixie et du single ayant pour base d’anciens vélos 70’s. Il n’y a pas que la notion économique qui peut motiver ceux qui se lancent dans la conversion d’anciens vélos, le côté “c’est moi qui l’ai fait” joue également pour beaucoup dans ces reconversions. Attention bien sûr à ne pas vous faire embarquer dans un projet irréaliste, qui pourrait s’avérer plus couteux qu’un achat de vélo neuf. En effet, le prix des pièces détachées est relativement cher, et mis bout à bout la note peut grimper allègrement. 

Cette voie est néanmoins intéressante. Comme cela fut le cas dans le VTT. Le ré-usage créé une dynamique et une créativité intéressantes. D’ailleurs je vous renvoie à l’ouvrage de Mutsa Gartner que nous vous avons présenté sur Bike Café, qui illustre ce phénomène créatif et culturel, qui devance parfois les tendances. 

Dans cet univers nous suivons notamment les échanges très riches d’un groupe facebook Gravel it yourself administré par Samuel Moret et Patrick Moutaud. Ils partagent dans ce groupe leurs conseils avisés sur les adaptations possibles de vélos anciens à cette nouvelle pratique qu’est le gravel.

Bikepacking Sunn gravel cyclocross Cycloss CX
En bikepacking le vélo de Dan : un ancien cyclo-cross a plutôt fière allure – photo Dan de Rosilles

Sur Bike Café nous avons également une expérience dans ce domaine avec Dan de Rosilles qui a défriché ce qu’est le gravel avec un ancien Sunn cyclo-cross qu’il a converti progressivement à son usage que l’on sait plutôt intense et même poussé sur le versant du bikepacking. Jean-Louis Paul, notre contributeur spécialiste des produits électroniques, a également pour la bonne cause transformé un ancien Sunn en vélo de gravel, apte à affronter les difficiles DFCI des Bouches-du-Rhône. Jean-Louis a investit 250 € (stickers de cadre compris) pour effectuer cette transformation. 

Gravel low cost de récup
Le VTT Sunn de Jean-Louis transformé pour une pratique gravel. Les V-Brakes ont été depuis remplacés par des cantilevers – photo Jean-Louis Paul

Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet dans de prochains articles, en attendant voici une galerie d’images qui illustrent de belles transformations. 

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Patrick
Patrick
Patrick Van Den Bossche a créé les blogs Running Café, Track & News, puis Bike Café. Curieux invétéré, dénicheur de tendances, il adore mettre en lumière les personnalités et les anonymes du petit monde du vélo. Il collabore régulièrement à la revue Cyclist France et affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties sur route et sur chemins autour de la Sainte-Victoire.

13 COMMENTAIRES

  1. Bonjour, remplacer des V-brake par des Cantilevers plus puissants ? A la base le V-brake est semble-t-il plus puissant non ?
    Merci !

    • bonjour Yoann,
      la course des manettes de freins ne permettait pas d’utiliser les v-brakes à leur potentiel ; on venait en butée sur le cintre avant d’être au max du freinage.

  2. Bonjour,

    J’apprécie beaucoup vous lire, vous faites un travail remarquable. Par contre, l’argumentation de cet article est plutôt faible et ne fait que confirmer que oui, la pratique du gravel est chère. Pour chacun des arguments donnés, on trouve moins cher en vélo de ville, en vélotaf ou encore même en vélo de route. J’ai un doute sur le VTT qui devient très rapidement cher mais la comparaison ne va généralement pas dans le sens du gravel.
    Personnellement, je trouve ça très dommage et je suis reconnaissant des efforts fournis par Decathlon et Intersport pour garder des prix raisonnables, mais c’est toujours trop pour mon portefeuille.

    Bonne continuation !

  3. Très bon article qui prouve que l’on peut encore se faire plaisir a petit prix, sans compter le plaisir et la fierté de monter soit même son “gravel it yourself” et de l’enfourcher pour suivre les copains, aucun autre vélo vendu dans le commerce n’apportera cette satisfaction

  4. De façon générale, à partir où l’on rentre dans la dimension sportive, le vélo devient un sport de riches…
    Même “seulement” 1000 € pour un gravel Decath ou Go Sport représente un mois de salaire pour un smicard. Sans compter le matériel (cuissard, chaussures, casque, etc.).

      • Par sportif, j’entendais les loisirs, tout ce qui n’est pas “utilitaire” (vélotaf, etc.). Et par conséquent le gravel, même hors compétitions.
        Mais cette notion de coût du matériel comme ticket d’entrée et facteur de selection sociale s’applique à tous les sports “mécaniques”.

  5. Pour apporter quelques précisions sur mes Cannondale illustrant cet article :
    -achat 60€ pièce être patient et être en alerte sur LBC
    -une paire de pneus (80€)
    -un cintre route et une paire de leviers de freins route de mon stock ( environ 50€ d’occasion )
    -une guidoline
    -j’ai poussé le challenge en gardant la câblerie
    Bref avec un peu de connaissance mécanique et/ou d’aide (atelier d’auto-réparation)
    On arrive largement à moins de 500€ pour un montage “stage 1” (conservation des roues , freinage)
    Le top étant comme sur un autre montage de se voir offrir un VTC speciliazed abandonné dans un garage , un bon nettoyage ,changement des pneus h.s et utilisation !

  6. Bonjour, attentif à l’évolution des ‘business’ vélo, je suis plus réservé sur le côté ‘accessible à tous’ , prix ‘raisonnable’ etc… bien sûr en cherchant de l’occaz, de l’adaptation perso…etc…( c’est valable aussi pour le vélo de route.)..on peut toujours ‘trouver’ …d’autant que le marketing gravel a brouillé certains repères . Le matériel ‘bas de gamme ‘ est devenu du matériel simple et rustique facile à entretenir…blabla…
    Ne pas oublier qu’une règle de base dans le business c’est d’augmenter la valeur unitaire pour faire du gain. Et le ‘marketing du prix’ est une stratégie bien rodée par les marques. Il suffit de regarder le bas de gamme des groupes ( j’insiste) et des roues sur les gravel de série… ok 1000€ , pas cher ? Mwais…vite dit …on trouve des vtc ( guidon plat) moins cher à qualité égale…et des gravel qui se veulent ‘robustes’ avec des groupes en plastoc (shimano alevio etc..) dont je doute de la durabilité et dont les coûts de production sont dérisoires. Idem les Freins à disque mécanique et pas hydraulique…etc…

  7. Perso , je n’aime pas du tout le guidon d’un vélo route et la position qui me semble trop incliné en avant et un accès moin pratique aux freins . J’aime beaucoup mieux le VTT et sur le vélo route que j’ai acheté d’occasion, je lui ai mis un guidon type VTT . Je ne me sentirai pas en sécurité pour contrôler mon vélo dans les sentiers caillouteux de forêt avec un gravel

    • J’étais un peu comme toi avant, un cintre spécifique gravel sera bien plus large et aura plus de flare qu’un cintre route, et ça fait toute la différence… Un cintre plat sur un route c’est sympa 40 ou 60km, au delà de 100 bornes tu cherches vraiment d’autres positions pour tes mains. Maintenant je sors le CX que lorsque je sais qu’il y aura du franchissement.

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