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microSHIFT Sword : un groupe alternatif mais pas low-cost

Souvenez-vous, en plein confinement, je vous présentais en 2020 le test d’un vélo équipé du groupe microSHIFT Advent. Le groupe microSHIFT Sword en prend la relève en ajoutant une vitesse. Le fabricant taïwanais propose le Sword en deux versions, double et mono plateau. C’est cette dernière version que j’ai pu tester. Le vélo hôte est un Ibis Häkka MX, testé par Gabriel en 2020. Ces deux marques étant distribuées en France par Race Company.

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microSHIFT Sword : présentation

La fabricant microSHIFT propose le Sword en deux versions, double et mono plateau. De quoi couvrir tout le marché du Gravel, où les deux technologies continuent de se côtoyer. D’ailleurs, cet article sera principalement axé sur la version mono, la seule que j’ai pu tester. Pour autant, le point technique commun à ces deux versions est l’absence de technologie hydraulique sur ce groupe Sword. Aussi, microSHIFT persévère dans des leviers à tirage mécanique, destinés à actionner des étriers mécaniques de marques tierces, puisque microSHIFT n’en propose point à son catalogue.

Les leviers

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Les leviers du groupe microSHIFT Sword affichent un look moderne. Que ce soit dans le design ou le choix des couleurs, la plus-value est nette en comparaison du groupe Advent. D’ailleurs, fini le câblage externe, les leviers Sword adoptent un cheminement interne bien plus contemporain.

Par ailleurs, une variante du levier gauche, non présentée ici, permet d’actionner une éventuelle tige de selle télescopique. Intéressant, microSHIFT propose sur les leviers Sword des possibilités de réglages que l’on ne rencontre pas habituellement dans cette fourchette tarifaire. Ainsi, il est possible de régler la garde des leviers de freins, tout comme celle du shifter principal :

Quant aux matériaux utilisés, on retrouve principalement de l’aluminium, et un matériau composite qui s’apparente à un plastique rigide. Le poids annoncé est de 276 g pour le levier droit (abritant le mécanisme de changement de vitesse) et de 190 g pour le levier gauche. Enfin, pour finir sur la présentation de ces leviers, microSHIFT propose une vidéo d’aide au montage particulièrement bien réalisée. La paire de leviers est vendue 169,90 €.

Le dérailleur arrière

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Pièce maitresse d’un groupe mono, le dérailleur arrière RD-G7005M anime la transmission microSHIFT Sword. Celui-ci est réalisé en aluminium et accuse 308 g sur la balance. Son fabricant précise qu’il est prévu de pouvoir remplacer indépendamment la cage de la chape en cas de crash, mais aussi pour le convertir en version double plateau.

Quant à la tension de la chape, celle-ci se caractérise par deux positions. L’une pour le montage, démontage et opérations de maintenance, et l’autre pour le roulage :

Enfin, pour finir la présentation de ce dérailleur 10 vitesses plutôt élégant, notons que celui-ci peut accueillir une cassette pouvant aller jusqu’à 48 dents. Son prix public se situe autour de 80 €.

La cassette 11-48 dents

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Le fabricant microSHIFT propose deux versions de l’imposante cassette 11-48 dents. Une première, la plus abordable, intégralement en acier, et une deuxième qui intègre une étoile en partie faite d’aluminium. C’est cette dernière qui sera la plus adaptée pour un usage Gravel, avec un poids raisonnable de 424 g. L’étagement est constitué ainsi : 11-13-15-18-21-24-28-34-40-48, les deux plus gros pignons étant en aluminium. Un spacer permet l’adaptation sur un corps de roue libre au standard HG. Cette cassette est vendue 79,90 €.

Le pédalier

J’aborderai uniquement la version mono du pédalier Sword, bien plus représentatif de la vocation du groupe Sword. Le fabricant propose deux versions du pédalier en mono : 42 et 40 dents. Concernant ce pédalier, il est intéressant de savoir que grâce au choix d’un axe de diamètre 24 mm, il est de fait compatible avec les boitiers de pédaliers filetés et Press-Fit aux standards Shimano. Par ailleurs, via une opération assez simple, il est possible de le convertir en version double-plateau. Là-dessus, son poids annoncé est de 790 g en manivelles de 172,5 mm et sa ligne de chaine (paramètre ô combien important) est de 50 mm. Enfin, microShift ne communique pas sur les valeurs de Q-factor. Dommage car cette donnée n’est pas négligeable dans le choix d’un pédalier. Son prix est lui de 123,90 €.

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Pédalier microSHIFT FC-G7000-40 Sword

Pour conclure cette présentation statique, il faut noter que les ressources techniques en ligne sur le site de microSHIFT sont de bonne qualité.

microSHIFT Sword : sur le terrain

J’ai pu tester ce groupe durant une semaine entre Vaucluse et Drôme provençale, sur des parcours variés et à fort dénivelé. Autant dire qu’entre mont Ventoux, Dentelles de Montmirail et Baronnies provençales, j’ai apprécié le ratio de 0.83 qu’offre le pédalier de 40 dents associé à la cassette de 48 dents.

microSHIFT
Le groupe microSHIFT à l’épreuve du terrain (photo Laurent BIGER)

Reçu parfaitement réglé, je n’ai volontairement pas (re)lubrifié le groupe durant mon test. Aussi, j’ai observé une lente dégradation de fluidité dans le passage des rapports.

Microshift Sword
Le microSHIFT Sword, c’est déjà un imposant dérailleur (photo Laurent BIGER)

Fluidité qui s’est rapidement détériorée lors d’une sortie copieusement arrosée, où le groupe Sword a rencontré les projections de sable et de terre sur des pistes détrempées, et sous une pluie battante. Sur ce point, et malgré le nombre plus restreint de vitesses, le groupe microSHIFT requiert une lubrification et un nettoyage plus fréquent que ses rivaux japonais et américains. Ces derniers s’en sortent mieux dans ces conditions sévères (mais réalistes). Également, le traitement de surface de la cassette s’est vite détériorée.

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Dans ces conditions d’utilisations, et sans lubrification régulière, le microSHIFT Sword perd vite de sa fluidité (photo Laurent BIGER)

Concernant l’ergonomie, si la grosse palette permettant de monter les rapports n’amène aucune critique, la plus petite est quant à elle sujette à discussion. Me concernant, je n’apprécie pas sa position, trop haute, qui oblige à adopter une gestuelle peu naturelle. Ce soucis s’amplifie avec des doigts engourdis par le froid et/ou avec de gros gants.

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Si la palette inférieure est facile d’accès, ce n’est pas le cas de la supérieure (photo Laurent BIGER)

Difficile de juger de l’efficacité de la cinématique du freinage, puisque je vous le rappelle, les leviers actionnent des étriers mécaniques. Bien que correctement réglés, ceux-ci se sont vite montrés totalement inadaptés à ma pratique dans le relief environnant. Pour autant, les leviers sont larges, clairement inspirés de ceux des Shimano GRX. La zone caoutchoutée, nervurée, est bien finie, et se montre adaptée à notre usage.

microSHIFT sword
Une zone d’appui nervurée bien adaptée à un usage Gravel (photo microSHIFT)

microSHIFT Sword : pour conclure

Comparer le groupe microSHIFT Sword à ses concurrents japonais et américain n’est pas simple. Pas si bon marché que cela sur le sol français (contrairement au marché US, où il est plus abordable), le groupe taïwanais doit se démarquer techniquement s’il veut être légitime sur un segment où l’utilisateur pardonne peu. Son aisance avec les grosses cassettes peut être un argument, tout comme sa finition, de très bon niveau. Pour le reste, malgré de nets progrès depuis l’Advent, le Sword peine à faire mieux ou même égaler ses rivaux naturels. En cela, je pense que l’on retrouvera ce groupe en première monte sur des vélos importés (marché OEM), mais rarement en upgrade sur le sol français. De mon point de vue, microSHIFT doit revoir à la baisse ses tarifs pour l’Europe, mais surtout, être capable de proposer la technologie hydraulique. Technologie de plus en plus abordable (Shimano GRX400, SRAM Apex) qui laisse de moins en moins de place au « tirage à câble ».

Le groupe Sword sur le site fabricant : Sword | microSHIFT
Distribué en France par Race Company : Race Company

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Laurent Biger
Laurent Bigerhttps://www.strava.com/athletes/20845281
Laurent a rejoint Bike Café en 2017. Ex compétiteur VTT XCO et XCM et fondateur de More Gravel, il est adepte du vélotaf et un passionné des sujets techniques. Les matériaux, la géométrie et les pneumatiques sont ses domaines de prédilections. Pour mener à bien ses tests, Laurent n’hésite pas à s'aligner sur des manches Gravel UCI, en cyclo-cross ou même de VTT au guidon d'un Gravel. Même si le Mont Ventoux reste son attache natale, Laurent bouge beaucoup dans l'hexagone, permettant ainsi de tester vélos et équipements dans les conditions les plus variées.

4 COMMENTAIRES

  1. Merci pour ce retour d’expérience, exhaustif et objecrif, de ce groupe MicroShift.
    Très utile pour ceux, comme moi, qui se posait moultes questions quant à l’acquisition de ce groupe.
    Bonne année 2024.
    Charlie

  2. Le but annoncé de MicroShift est de justement offrir un groupe à contre courant (pas de courses aux nombre de vitesses, pas d’hydro, rester sur un schéma HG) afin de satisfaire une clientèle cherchant des options alternatives simples sans pour autant être bas de gamme et ne nécessitant pas tout un coûteux attirail à entretenir (l’hydro c’est bien beau mais c’est nettement plus complexe à maintenir, utiliser et régler).
    Sinon ils n’ont aucunes raison d’exister, le marché du bas de gamme étant tenu par Shimano, le milieu de gamme Shimano (et un peu Sram) et le hdg par Shimano et Sram.

    Après je suis d’accord sur le prix : trop proche d’un GRX 400 il n’y a pas vraiment d’intérêt à moins d’avoir un réel besoin / envie d’avoir un frein mécanique (et on peut ce faire un Grx à câbles avec des manettes de Tiagra)

    Juste pour le mot de la fin j’ai pu tester des Paul Klamper avec de bonnes gaines et manettes et je peux te garantir que ça pince très, très fort (je pèse 95kg mais j’ai un rythme peut rapide). Aussi bien que de l’hydro pour le coup.

  3. J’utilise ce groupe depuis le mois de novembre dernier et j’en suis globalement satisfait. Je roulais avant avec le groupe Microshift XLE et je ressens un belle évolution dans la finition et la fluidité des passages de vitesses (c’est plus doux). Par contre, j’ai l’impression de devoir plus souvent entretenir le dérailleur et faire des réglages (notamment la tension de chaîne sur le plus petit pignon).

    Pour ma part, j’apprécie l’approche complétement mécanique au niveau du freinage car ça correspond à ma pratique : de la randonnée peu engagée sur route/chemin/sentier. Comme je voyage beaucoup à vélo, cela me semble plus simple à dépanner soi-même en cas de problème.

    Je suis également d’accord sur le prix que je trouve un brin trop élevé.

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