Après avoir essayé le mois dernier avec grand plaisir le pneu de cross-country SpottedCat Superlite de la marque Vredestein sur mon monster gravel Salamandre, je teste aujourd’hui le Superpasso, un pneu tubeless typé route-endurance de 32 mm de cette même marque. Ce pneu sera-t-il aussi plaisant à rouler que son cousin tout-terrain ? Réponse ci-dessous !
Vredestein, une marque néerlandaise surprenante
Il y a quelques semaines encore, j’ignorais tout de Vredestein, cette marque de pneumatiques hollandaise. Depuis, j’ai découvert qu’ils produisent depuis fort longtemps des pneumatiques pour toutes sortes de véhicules, dont les vélos bien sûr. Si vous souhaitez plus d’informations sur la marque, je vous renvoie à l’introduction de mon article sur leur modèle Cross-Country Spotted Cat Superlite.
Vous connaissez le vif intérêt que je porte aux pneus tubeless route-endurance de 32 mm, qui me paraissent tout à fait adaptés pour les aventures au long cours, pour les routes secondaires parfois très dégradées et les pistes gravel les plus roulantes. Je me devais donc de compléter notre dossier thématique sur ce type de pneus avec le Vredestein Superpasso !
Avant de commencer à parler spécifiquement de la version 32 mm bicolore que j’ai testée, il est bon de préciser que le Superpasso est proposé en quatre sections différentes (23, 25, 28 et 32 mm), tubeless ready ou non, toutes construites autour d’une carcasse de 150 tpi.
Il existe également plusieurs coloris selon les versions. Pour plus de détails, reportez-vous au tableau du site web de Vredestein qui est reproduit ci-dessous.
Conditions du test
J’ai testé ce pneu sur plus de 2000 km en deux mois, en préparant puis en effectuant une diagonale en pignon fixe entre Brest et Montpellier, une aventure dont vous pourrez retrouver le carnet de voyage ici.
À mon avis, tester un pneu en pignon fixe est tout à fait pertinent, dans la mesure où le pneu sera beaucoup plus sollicité et plus au “contact des jambes” qu’avec une roue libre et un dérailleur. Cela permettra de le pousser à bout, tant en matière d’usure et de résistance, qu’au sujet de ses qualités d’adhérence, de vitesse…
La durée du test et le kilométrage m’ont permis d’éprouver ce pneu sur tous types de terrains, en tout cas ceux sur lesquels on attend son utilisation. Des tarmacs les plus lisses aux chemins de gravel roulants, par toutes les météos et une plage de températures allant de 10 à 35°C, j’ai eu le temps de me faire un avis sur le Vredestein Superpasso.
Déballage
Les pneus sont livrés dans des boîtes en carton sobres et écologiques. Leur pelage bicolore (on dit “transparent”, les flancs sont bruns car dépourvus de gomme) est du plus bel effet. Le pneu bicolore est à la mode, aussi bien chez les fabricants que chez les cyclistes.
La boîte indique que les pneus sont “développés aux Pays-Bas”, sans aucune indication du pays où ils sont fabriqués. Mon petit doigt me dit que c’est sans doute en Asie… Mais rien ne permet de l’affirmer.
Tiens, on remarque sur la bande de roulement du pneu deux témoins d’usure, rigoureusement semblables à ceux qui ornent les pneus de la marque Continental… Ladite bande de roulement, manifestement riche en silice, rappelle aussi celle des pneus Continental Grand Prix 5000 S TR, que j’ai testés récemment ; mais aussi un peu celle de certains pneus Pirelli… difficile donc de deviner dans quel pays et dans quelle usine sont fabriqués ces pneus !
Montage
Sur les flancs des pneus sont inscrites pas mal d’informations : leur incompatibilité avec les jantes carbone sans crochets (dommage, à ce stade de l’article je vais perdre des lecteurs parmi les utilisateurs de jantes Hookless) et leur sens de roulement (qui correspond assez logiquement au sens des chevrons gravés sur la bande de roulement). On retrouve aussi inscrit sur les flancs la fourchette de pression préconisée, même si, on le verra plus tard, ces préconisations méritent parfois d’être outrepassées.
À l’intérieur du pneu, la surface est striée. C’est de plus en plus courant à l’intérieur des pneus tubeless. Je ne sais pas si cela permet de mieux répartir le liquide préventif lorsque la roue tourne, c’est peut-être aussi tout simplement la structure du pneu qui affleure. Effectivement, pourquoi ajouter trop de matière à l’intérieur, surtout lorsqu’on souhaite fabriquer un pneu léger ?
Il faut dire qu’à 349 grammes sur ma balance, ce pneu se situe au cœur de sa catégorie. Bon, on va pas faire de concours, mais s’il fallait simplifier, on pourrait dire que les route-endurance de 32 mm que nous avons testés jusqu’ici sont divisables en trois familles : les cuirassés pour aller partout (Pirelli Cinturato Velo, American Classic Torchbearer), les poids-plume pour aller vite (Goodyear Eagle F1), les compromis entre-les-deux (Continental GP5000 S TR, Hutchinson Sector). Reste à voir sur le terrain, donc, dans quelle sous-catégorie le Vredestein Superpasso va s’immiscer.
Rien de particulier à signaler lors du montage, si ce n’est que le pneu passe sans problème la barrière de mes jantes DT Swiss R460. Ce laxisme (relatif) des tringles fort agréable lors du montage, ne pose aucun problème au claquage, mais pourrait expliquer l’incompatibilité du Superpasso avec les jantes hookless. Comme souvent, le pneu affiche un p’tit 31 de large, mais comme chacun sait, je vais m’appliquer à l’écraser un peu : Nous voilà prêts, nous voilà propres ! Un gonflage précis à 4 bar, et c’est parti pour les premiers essais !
Rodage
Au premier contact, le pneu colle un peu au bitume. Cette sensation aura totalement disparu après deux ou trois cent kilomètres et s’observe couramment sur certains pneumatiques, mais cela mérite d’être signalé.
Les premières sorties ont lieu autour de chez moi, dans les Alpilles, avec le vélo “à vide” (plus de 10 kg quand même, vive le Chromoly intégral !), sur petites routes et un peu de gravel, histoire d’avoir confiance en ce Superpasso avant de l’amener sur la Diagofixe et ses quelques 1200 km.
Dès le début, le pneu est rassurant, sain, étonnamment rapide et confortable. Du tout bon ! Sans insister en gravel (il ne s’agit pas de les abîmer avant la Diagofixe), les Superpasso se montrent à l’aise et ne laissent voir aucun stigmate après avoir été mis à l’épreuve dans les DFCI calcaires des Alpilles.
Décollage, étage 1
La suite de sa préparation (et de la mienne) c’est de charger le vélo (prolongateurs, bikepacking) de 8 kg supplémentaires, et d’allonger les distances : un aller-retour dans les Gorges de l’Ardèche sera l’exercice suivant.
Première surprise : j’oublie d’ajouter de la pression dans les pneus et malgré les kilos supplémentaires, je réalise qu’à 4 bar, certes ils s’écrasent un peu au sol, mais continuent à se comporter tout à fait honnêtement. J’ai pris note de cette capacité du pneu à être utilisé en dessous des pressions préconisées, par la suite j’ai continué ainsi, pour profiter d’un excellent confort sans pour autant ressentir de perte de vitesse ou d’adhérence en courbe.
Pluie et soleil
En roulant en Ardèche et sur certaines étapes de la Diagofixe par des températures supérieures à 30°C, j’ai pu constater que le pneu se comporte très bien dans les conditions estivales. Il ne colle pas au bitume et s’est montré très sûr lorsque des bulles de goudrons brillent en surface.
Lors de la dernière étape de la Diagofixe, sur le plateau du Larzac, une pluie persistante m’a permis également de valider sa tenue de route sur surfaces mouillées. L’enchaînement des lacets du Col du Vent en pignon fixe chargé sous une pluie battante a été un bon moyen de valider l’adhérence des Vredestein Superpasso sur route mouillée.
Le fin justifie la moyenne
Les seules situations où j’ai pu constater les limites des Superpasso, c’est au contact de granulats fins et réguliers. Pas le sable, pas les graviers, mais plutôt les “petites billes” de grès ou de granit, qu’on rencontre dans les cuvettes de goudron sur la route quand un orage les a déposées là, ou sur certains chemins de gravel. Le Superpasso déteste ce calibrage, donc le fuit immédiatement. Le dérapage guette…
Bien sûr, une fois qu’on le sait, il suffit de ralentir dans les courbes, de rester concentré lorsqu’on rentre ou qu’on sort de l’ornière, et de façon générale, s’appliquer à comprimer l’avant un peu plus que de coutume pour garantir l’adhérence de la roue avant. Comme toute contrainte en lien avec le pilotage, on intègre très vite ces réflexes, et passé les deux ou trois premières “surprises”, ce défaut devient assez anecdotique : ce type de granulat est finalement assez rare, et le Superpasso n’est pas prévu non plus pour rouler en gravel toute la journée.
Un bilan très positif
Je me suis vraiment régalé avec les Vredestein Superpasso, aussi bien sur des sorties courtes plutôt explosives que des raids aventureux plus longs, avec le vélo chargé ou non. Ces pneus néerlandais se distinguent par leur élégance, leur grande polyvalence, leur excellente résistance à l’usure et un très bon rapport adhérence/vitesse.
Les Vredestein Superpasso trouveront aisément leur place dans l’offre de plus en plus étoffée (pour notre plus grand plaisir) des pneus tubeless route/endurance de 32 mm, très proches des Hutchinson Sector et des Continental Grand Prix 5000 S TR, qui sont des best-sellers. Souhaitons au Superpasso la même réussite… En attendant un autre test de pneus de la même catégorie, je vais les laisser montés sur mon pignon fixe, et en profiter encore longtemps j’espère !
Vredestein Superpasso 700 X 32c de 55 à 65€ selon modèle et revendeur
Bonjour,quel type d’étrier de frein avez vous pour accepter des pneus en 32 mm,a quand l’essai des Hutchinson overide en 35 que je trouve parfait en all4oad avec un prix bien moindre,merci
Bonsoir Pascal,
Ce sont des étrier Tektro R539 et R559.
Merci de nous lire,
Dan