Et bien voilà, je vais cramer une bonne partie de mon crédit carbone annuel – 1700 km de bagnole en 5 jours seulement – et c’est pour une excellente raison : un aller-retour jusqu’aux vignobles du Sud-Tyrol, au pied des Dolomites, pour participer à un “Press-Camp” (traduisez : séjour de presse) organisé par la marque de vêtements Q36.5.
Ceux qui me lisent savent que j’ai déjà participé à une précédente édition de cet événement, en 2020. J’étais curieux de revivre cette expérience et découvrir les nouveautés que la marque de Bolzano ne manquerait pas de proposer pour l’occasion…
Au programme : de magnifiques sorties de gravel encadrées par des coureurs pros au sein d’un groupe de journalistes internationaux triés sur le volet, un test de vélo et de vêtements Q36.5, et surtout la visite du show-room de la marque, à la découverte des derniers développements et de prototypes de vêtements encore sous embargo… What else ?
Me voilà donc en route pour un loooooong voyage depuis Arles jusqu’au nord-est de l’Italie, à quelques encablures de la frontière autrichienne : pour informer ses lecteurs, l’envoyé spécial de Bike Café ne recule devant aucun sacrifice !
Ils sont venus, ils sont tous là
Je tiens tout de même à mettre les choses au clair ; ne croyez pas qu’une telle expédition ne soit qu’une partie de plaisir, avec une riche dotation vestimentaire, un accueil somptueux dans un hôtel de luxe, tout ça, tout ça.
D’abord, il faut quand même produire un article et des photos de qualité, et surtout, il va me falloir rouler avec de sérieux gars !
Imaginez plutôt : les encadrants du groupe ne sont autres que Ivan Santaromita, champion d’Italie sur route en 2013, Filipo Conca, jeune cycliste professionnel membre de l’équipe Pro Team Q36.5, Brennan Wertz, coureur pro de gravel et ambassadeur des pneus René Herse… sous la houlette de Mario Kummer, multiple champion du monde et champion olympique sur route, qui organise et dirige les événements cyclistes Q36.5.
Pour couronner le tout, il faut savoir que la plupart des journalistes présents sont tous très affûtés, je sens que je fais partie de ceux qu’on va attendre en haut des cols, ceci n’est pas forcément fait pour m’enthousiasmer…
Et ce fut le premier tour (de roue)
À l’arrivée, il faut s’affairer à récupérer son vélo et les vêtements à tester.
En ce qui concerne la monture, je vais rouler sur un Pinarello Grevil F9, monté avec une sublime paire de roues Princeton Grit 4540 DB et un groupe Shimano GRX Di2 1 X 11.
Ce vélo haut-de-gamme, une sorte de Dogma off-road, extrêmement léger et très bien équipé, est clairement typé “gravel race”, taillé pour la compétition et la performance. Compatible avec des roues de 700 ou 650B, il passe des pneus jusqu’à une section de 50 mm en 700 et 2.1” en 650B.
C’est la première fois que je roule sur un vélo qui coûte plus de 10.000€ (devrais-je dire moins de 15.000 ?) et il faut raison garder… Mais j’ai beau chercher, il n’y a absolument rien à jeter sur cette machine. Si ce n’est peut-être (et encore, ce n’est qu’une question de goût) la ligne ondulante en nouille trop cuite du cadre et de la fourche, qui tranche fortement avec ce qu’on a l’habitude de voir chez les autres fabricants. Je retiendrai surtout que la légèreté du Pinarello Grevil F9, son comportement sans faille, son confort, sa vivacité, sa précision et le sentiment de sécurité qu’il procure sont tout bonnement exceptionnels.
Du premier au dernier tour de roue, pendant trois jours de chemins plus ou moins cassants et de routes plus ou moins tortueuses, sur les pentes les plus raides en montée comme en descente, j’ai profité de chaque instant, en ayant bien conscience de l’opportunité qui m’était donnée de pouvoir jouer avec ce vélo magique.
La dotation vestimentaire
Mais la monture ne fait pas tout. Dans l’effort, de surcroît en montagne et en demi-saison, la technicité des vêtements a une grande influence sur le confort et la performance du cycliste. La marque Q36.5 est réputée pour la qualité et l’inventivité de ses productions, aussi ai-je hâte de déballer le paquet-cadeau qui m’attend dans ma chambre d’hôtel. J’y découvre une tenue complète, constituée d’un gilet Adventure Insulation, un jersey manches courtes woolf X, un cuissard Gregarius Ultra, des manchettes Sun&Air, des gants longs Anfibio et des chaussures gravel Unique accompagnées de chaussettes Ultra-Long.
Les chaussettes et les chaussures sont noires, mais le reste de la panoplie est entièrement bleue marine, ce qui, je dois l’avouer, est loin d’être ma couleur favorite. Mais après avoir pu l’observer portée par mes collègues de press-camp, je trouve finalement que ce “marine” est tout à fait seyant et ne fait pas tâche dans le paysage automnal des Dolomites.
Pour être tout à fait complet sur la panoplie que j’ai utilisée pendant ce séjour, j’avais pris l’initiative en partant, craignant les températures d’octobre en altitude, d’emporter avec moi un baselayer 2 manches courtes. Cela m’a permis de rouler la plupart du temps sans gilet, le conservant pour les arrêts en altitude et les longues descentes.
Une tenue qui tient la route… et au corps
Ce qui m’a le plus frappé avec cet ensemble, c’est la pertinence de l’assemblage. Les “pièces” sont complémentaires et fonctionnent très bien ensemble.
Tout d’abord, elles sont conçues dans la même “ligne éditoriale” : des vêtements extrêmement légers (c’est frappant quand on les déballe) et compacts quand on les replie, fabriqués à partir de textiles à la fois techniques et robustes.
Ensuite, elles assurent un parfait accompagnement de l’athlète, dans les situations de météo et d’intensité d’effort très variables. À cet effet, les 3 couches baselayer/jersey/gilet se superposent ou s’enlèvent pour répondre à toutes les situations.
Et puis individuellement, chaque pièce est exceptionnelle. Je prends pour exemple le cuissard Gregarius Ultra (qui est en fait exactement le même que le Gregarius Cargo, dont je vante les qualités ici et là, mais sans les poches cargo). Ce cuissard fait partie des tous meilleurs cuissards que j’ai pu essayer jusqu’à aujourd’hui, son insert ultra-confortable et sa rusticité en feront un compagnon de choix en longue distance.
Comme tous les vêtements Q36.5, il est léger et couvre une large plage de températures. À 180€, je considère que son rapport qualité/prix est tout à fait exceptionnel, si on le compare à des modèles de qualité équivalente chez les principaux concurrents de Q36.5.
On pourrait dire à peu près la même chose du base layer 2 et du gilet isolé. Pour un cycliste intensif qui roule plus de 6.000 km par an sur 3 saisons, je pense que la durée de vie de ces pièces vestimentaires et leur polyvalence d’utilisation dans toutes les pratiques du cyclisme et presque toutes les situations météo valent largement l’investissement qu’il faut leur consacrer…
Focus sur certains éléments de la tenue
Je ne m’étendrai pas plus sur les excellents cuissard Gregarius et jersey Woolf, car ce sont des pièces que j’utilise avec bonheur depuis maintenant plusieurs années et vous avez déjà eu l’occasion de me lire à ce sujet.
Mais je voudrais plutôt mettre en lumière le parti-pris audacieux qui prévaut à la conception de certaines pièces, et qui laisse rêveur : les manchettes Sun&Air et les gants Anfibio, réalisés en tricot, font preuve d’une parfaite efficacité en déjouant toutes les idées préconçues qu’on peut avoir avant de les essayer. Franchement, qui peut raisonnablement penser que des manchettes puissent isoler autant des rayons ardents du soleil que des vents-coulis frais des Dolomites ? Que des gants en tricots vont déjouer la pluie ?
Prenons l’exemple des gants : où tous les autres fabricants vont user de néoprène, Q36.5 (ré)invente le tricot… et ça marche ! Les gants Anfibio, conçus pour les sorties humides et froides, voire carrément pluvieuses, m’ont tout d’abord laissé perplexe. Je n’ai pas pu les tester pendant le press-camp, mais je les ai portés depuis lors des premières pluies arlésiennes, qui redoublent au moment où j’écris ces lignes. J’avoue avoir été bluffé par ces gants paradoxaux… Patrick, qui a pu les tester en exclusivité la saison dernière, en a fait ses gants d’hiver favoris.
Révisions heureuses
Autres surprises : Parmi les pièces que je croyais déjà bien connaître, je découvre que le gilet isolé et les chaussures Gravel Unique ont été entièrement repensés !
Les Unique Shoes que j’ai portées pendant la Desertus Bikus avaient déjà à l’époque montré leur potentiel : un excellent transfert de puissance et une rusticité à toute épreuve, ce qui est nécessaire pour des chaussures typées gravel/aventure. Mais j’avais un peu souffert au bout du pied car elles avaient été manifestement dessinées pour des pieds plutôt fins.
Pour la nouvelle version , Q36.5 a pris en compte les retours des premiers utilisateurs et propose une chaussure complètement redessinée, aussi bien à l’avant du pied qu’au niveau du talon, ce qui améliore nettement le chaussant et le confort lorsqu’on marche. Cela permet également de mieux faire coïncider la taille de la chaussure et la longueur du pied. Pour moi qui chausse du 41,5 par exemple, la taille d’Unique Shoes qui me va est le… 41,5.
Autre subtile amélioration d’un produit “ancien” : Le gilet Adventure isolé, pièce maîtresse de la gamme Adventure, taillait jusqu’alors un peu plus grand que les jerseys. C’était, de la part de Q36.5, un choix assumé, dans l’idée que ce gilet pouvait aussi être porté “à la ville”, donc par dessus des vêtements (pull, chemise) plus volumineux qu’un jersey.
Le nouveau “sizing” du gilet est désormais harmonisé à la taille des autres pièces de la gamme Adventure. Sans être très ajusté (comme pourraient l’être des pièces destinées aux cyclistes pros très affûtés), il épouse parfaitement les formes du corps.
Encore une preuve, s’il en manquait, que Q36.5, dans un esprit de perfectionnisme, retravaille ses produits, même plusieurs années après leur mise sur le marché.
Luigi Bergamo, dessins et destin
C’est une évidence, la qualité des vêtements dépend de l’énergie, de l’intelligence et des budgets R&D mobilisés pour les inventer et les fabriquer. Les choix de production (matériaux utilisés, localisation industrielle) sont aussi à mettre dans la balance. Il faut savoir, par exemple, que tous les vêtements Q36.5 sont fabriqués en Italie, avec des technologies développées dans un rayon de 350 km maximum autour de Bolzano… Cette localisation a un prix, bien entendu, mais dépend de la volonté d’un seul homme : Luigi Bergamo, fondateur et designer en chef de Q36.5.
Après avoir passé treize ans à la tête du département de recherche et développement d’Assos, il a fondé Q36.5 en 2013 avec Sabrina Emmasi Bergamo, son épouse et ancienne coureuse professionnelle suisse. En moins de 10 ans, en pariant sur la recherche et le développement, Q36.5 s’est fait une place dans le petit monde des grandes marques de vêtements de cyclisme. Avec désormais une équipe pro présente dans la division Continentale et Vincenzo Nibali comme ambassadeur, la marque qui était encore confidentielle il y a deux ou trois ans est désormais parfaitement identifiée par tous les aficionados du peloton et les cyclistes à la recherche des vêtements les plus pointus. C’est sans doute de ce mariage équilibré entre R&D et marketing qui a fait de Q36.5 une marque majeure.
Q36.5, une marque majeure ?
Il existe beaucoup de marques de vêtements de vélo, mais seulement quelques-unes, peut-être une dizaine à peine, se distinguent de toutes les autres par un style inimitable, une identité visuelle forte, une grande qualité de fabrication et des performances techniques au dessus du panier.
J’ai essayé de lister les principales caractéristiques de ce que, à titre personnel, j’attends d’une grande marque de vêtements, c’est à dire une marque chez laquelle je n’hésiterais pas à m’équiper. Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive et n’engage que moi, c’est mon “label qualité vêtements de vélo” personnel. Attention, ce “cahier des charges” ne veut pas dire qu’une marque qui ne cocherait pas toutes les cases ne serait pas intéressante et ne proposerait pas des vêtements de qualité. Mais a contrario, une marque qui présente toutes ces caractéristiques est assurément une grande marque :
- Équipements spécifiques pour couvrir absolument toutes les pratiques cyclistes
- Tailles et coupes inclusives (toutes morphologies, hommes et femmes)
- Cohésion et complémentarité des matières et des couleurs (même inter-gammes)
- Interpénétrabilité et interaction des gammes (car identité visuelle forte)
- Durabilité – qualité – rusticité
- Compacité et légèreté
- Polyvalence d’usage (météo et intensité de la pratique)
- Distribution dans le monde entier (web et magasins physiques)
- SAV performant (dont atelier de réparation)
- Customisation et commandes spéciales possibles
Je constate, en tout cas, que très peu de marques, peut-être une dizaine en tout, pour la plupart italiennes (si ce n’est une suisse et une anglaise), cochent toutes ces cases. Q36.5, malgré une apparition très récente sur le marché en 2013, fait déjà partie de cette “cour des grands”.
Le Show-Room : Focus sur des vêtements d’hiver
Situé dans la zone industrielle en banlieue de Bolzano, le long d’une voie rapide qui embaume le gazole, le Show-Room de Q36.5 n’est pas situé dans l’endroit le plus glamour du Tyrol du Sud. Mais dès la porte franchie, l’atmosphère ouatée, la luminosité du lieu et la foison de vêtements d’une qualité exceptionnelle fait immédiatement oublier les alentours de ce temple du vêtement de cyclisme. On touche à tout, et on a envie de tout acheter !
Parmi les vêtements que j’ai particulièrement remarqué lors de ma visite, il y a le fameux Baselayer 4 Plus à manches longues, un sous-vêtement parfaitement adapté à l’hiver dans le sud de la France et qui couvre une fourchette de température impressionnante : de -3 à 10 degrés.
On notera aussi la veste Bat Winter Jacket qui propose une excellente évacuation de l’humidité corporelle (une gageure pour les vestes d’hiver) grâce à des panneaux dorsaux contenant du graphène.
Associée au cuissard long Grid Skin Invernale et ses motifs de protection anti-chute imprimés 4D sur les hanches, on obtiendra une tenue d’hiver proche de la perfection… du moins, l’idée que je m’en fais !
Les projets, les secrets
Mais au show-room aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir aussi découvrir des produits qui ne sont pas encore au catalogue. Après le succès de ses deux premiers modèles de chaussures, la Unique Adventure consacrée au gravel et au VTT et de la Unique Route, Luigi Bergamo nous présente deux nouveaux modèles. Mais nous ne serons pas autorisés à les décrire plus avant et à les photographier, puisque ces deux chaussures sont encore sous embargo jusqu’à début février. Il faudra donc que les lecteurs de Bike Café patientent encore un peu pour découvrir les caractéristiques de ces nouveautés.
Les développement de la marque
Alors que je vais reprendre la voiture pour rentrer à Arles, je profite d’un moment de répit dans l’agenda très chargé de Luigi Bergamo pour lui poser quelques questions. Je suis en particulier intrigué par la facilité qu’à eu la marque à se hisser aussi vite parmi les leaders du marché, mais aussi par des produits en développement, encore sous embargo mais qui devraient bientôt faire beaucoup de bruit.
Lorsqu’il s’agit d’évoquer les derniers développements de Q36.5, Luigi Bergamo a du mal à masquer sa satisfaction :
“Depuis notre rencontre il y a deux ans, on peut parler d’une bonne période. Jusqu’alors, on s’était concentrés uniquement sur le développement des produits. Nous étions une entreprise plus axée sur la recherche que sur le marketing. Désormais, notre priorité n’est plus seulement de développer les meilleurs produits possibles, mais de les faire découvrir au plus grand nombre. Pour ce faire, nous nous sommes associés avec des partenaires (comme la marque de montres de luxe Breitling ou la banque Suisse UBS, ndlr), ce qui nous a permis de figurer dans le peloton professionnel avec notre équipe Pro Team” (deuxième division professionnelle, ndlr).
J’essaie de savoir si Q36.5 va développer des magasins en France. À mon avis, cela reste un peu le point faible de la marque, qui vend surtout en ligne. Mais Bergamo reste vague :
“Notre magasin-phare de Zurich, en Suisse, qui est notre deuxième pays (la co-fondatrice de Q36.5, Sabrina Emmasi, est une ancienne cycliste professionnelle suisse, ndlr) est ouvert depuis deux ans et marche très bien. C’est une étape importante en vue de développer peut-être d’autres magasins de ce type ailleurs dans le monde.”
Lorsque je le félicite pour la refonte des chaussures gravel et du gilet Adventure, il semble trouver ça normal :
“Oui, nous continuons a avoir un maximum d’attention sur les produits. Cela reste mon métier et ma passion, le marketing n’est rien sans la qualité des produits. Mais l’un ne va pas sans l’autre.”
J’essaie alors de savoir ce que je pourrai dévoiler aux lecteurs de Bike Café sur les produits encore en développement. Bergamo s’en tient à la communication “officielle” de Q36.5 :
“Nous allons dévoiler de nouvelles chaussures dans la collection été 2024, et aussi un tout nouveau chamois révolutionnaire.”
Je tente une petite pique au sujet du chamois : – “Un chamois maison ? Sans collaborer avec Elastic Interface ?“. La porte s’entrouvre enfin :
“Oui, c’est une aventure très excitante après celle des chaussures. C’est une nouvelle technologie que nous développons de façon totalement autonome. C’est une solution différente de ce qui existe déjà en matière d’insert. En développant nos chaussures dans le cadre de notre protocole des trois points de contact, dans lequel nous utilisons toutes sortes de capteurs sur la selle et sous les chaussures, nous nous sommes rendus compte que le moindre changement d’appui sur les chaussures avait des répercussions directes sur les appuis de selle. On essaie donc de minimiser les contraintes et les interactions entre ces types d’appui, et de fabriquer un chamois capable de convenir à toutes les positions de bassin, si différentes d’un individu à l’autre et d’une pratique à l’autre. On essaie de créer un insert qui, par son design et les matériaux utilisés, offre la meilleure interaction possible entre le corps et la selle”.
Voilà qui promet un test (et un article) passionnant… Mais il faudra patienter jusqu’au printemps !
Panoplie Q36.5 testée pendant ces 3 jours de gravel :
Gilet isolé Adventure 165€
Maillot manches courtes Woolf X 170€
Cuissard court Gregarius Ultra 180€
Manchettes Sun-Air 40€
Gants d’hiver-pluie Anfibio 60€
Chaussures Unique Adventure 250€
Chaussettes Ultra Long 18€
Sous-vêtement 2 manches courtes 80€