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Le nouveau Giant Defy, un vélo d’endurance 2.0 qui associe performance et confort

J’avais dit « plus jamais de tests de vélos« , mais comment refuser celui de ce nouveau Giant Defy ? Lorsque j’ai publié le communiqué annonçant la sortie de ce magnifique vélo d’endurance, il m’a carrément fait de l’œil. Il se trouve que j’avais écrit un article évoquant la tendance qui consiste à « flouter » les différences entre vélos de Gravel et d’Endurance. Finalement, doit-on choisir un vélo d’endurance pour faire un peu de gravel ou doit-on choisir un gravel pour faire aussi de la route ? Rouler sur ce Defy sera pour moi l’occasion de réaliser un « travail pratique », pour en apprendre plus sur ces frontières devenues poreuses, entre ces vélos très proches par leur géométrie et leur tolérance en matière de largeur de pneumatique. 

Présentation de mon Defy 

Bike Café est basé à Éguilles, à côté d’Aix-en-Provence et nous sommes presque voisins du siège de Giant France. Le Roc d’Azur terminé, il était convenu que je passe récupérer un vélo de test chez eux. Quelques minutes plus tard, j’étais de retour dans mon atelier et j’accroche le vélo sur mon peson : 7,16 kg ! (en taille M), j’hallucine ! Le vélo est chaussé en pneus de 32 mm, montés en tubeless, mais les équipements de la gamme Cadex contrebalancent le poids de ces pneumatiques. Je vous invite à lire l’écho des marques que nous avons publié récemment pour découvrir les caractéristiques du vélo.

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La « robe » de ce Defy est somptueuse. Giant utilise une superbe peinture irisée – Blue Dragonfly/Black/Chrome – dont la teinte varie en fonction de la luminosité. C’est une déco très tendance sur les vélos haut de gamme et ce look positionne d’emblée ce vélo dans cette catégorie, son prix de 11800 € le confirmera.

Test du nouveau Giant Defy
Giant utilise une superbe peinture irisée Blue Dragonfly/Black/Chrome, un peu ternie sur cette photo car prise retour d’une sortie sous la pluie – photo Philippe Aillaud

Pour le reste, ce qui caractérise particulièrement ce Defy, ce sont les choix de ratios de la transmission et la largeur de la monte pneumatique. Certains cyclosportifs vont être surpris de trouver un double plateau Sram de 46-33, associé à une cassette 12 vitesses de 11 à 36. Un braquet de 33 x 36 : de quoi grimper aux arbres, diront certains ! Pour les pneumatiques, on trouve des Cadex Classic de 32 (mesurés à 33) et montés de base en tubeless. Lors de l’essai, j’aurai l’occasion d’évaluer cette pertinence, qui va dans le sens d’une recherche de confort, de polyvalence et de performance : un rêve pour beaucoup de cyclistes.

Premiers tours de roues avec le Defy

Le réglage de la hauteur de selle est l’occasion d’admirer le tube de selle et son design affiné – dicté par la techno D-Fuse sur cette pièce en composite en forme de D – conçu pour absorber les chocs et apporter du flex. Pour le recul, sans que j’ai eu besoin de bouger la selle, je me retrouve dans mes cotes habituelles. J’installe mes pédales Look Keo 2 Max Carbon, et le vélo est prêt à rouler. Un bref essai pour voir si tout fonctionne et dès le lendemain, j’envisage une sortie longue Aix – Eygalières dans les Alpilles.

Les routes granuleuses sont « Defy compatibles » 

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Pour vérifier le confort d’un vélo, rien de tel que de longues sorties sur des routes granuleuses. Les routes que j’ai empruntées ne sont pas les plus lisses de la région. Je vais pouvoir apprécier l’effet confort de la monte pneumatique et les options choisies pour ce cadre hyper léger, repensé pour le confort. L’essai est concluant, je suis rentré sans aucune douleur et le ressenti, après 120 km, est celui d’une sortie de 90 km : le vélo, et surtout le cycliste, en avaient encore sous la pédale à l’arrivée. J’ai pu apprécier l’intérêt du flex de la tige de selle, mais également celui du guidon Cadex. J’ai roulé seul 70 km lors de cette sortie, souvent mains en bas et j’ai trouvé que le guidon amortissait bien les irrégularités du macadam.

Test du nouveau Giant Defy
Sur les routes granuleuses des Alpilles, j’apprécie sur ces montées la rigidité latérale du cadre – photo Alain Magré

Par contre, j’apporterais deux « bémols » à ce concert de louanges : le toe overlap (pointe de pied qui touche le pneu avant en tournant la roue, pédalier à l’horizontale) et le bruit assourdissant de la roue libre. Je découvre le premier lors du démarrage du vélo : mon pied touche le pneu et freine subitement le vélo.

À l’occasion de cette sortie, je fais une remise à jour de mes habitudes quant à l’usage du 12 vitesses associé à une transmission électronique. Je roule beaucoup sur un vélo en « single speed » et j’ai coutume de me mettre en danseuse, pour passer les bosses. J’ai dû réapprendre l’intérêt de ce nombre important de vitesses, qui sur ce Defy sont servies par un dérailleur électrique. C’est tellement facile de jongler avec les manettes, pour adapter précisément le ratio nécessaire au changement de profil de la route. Du coup, je suis plus souvent en appui sur la selle et je profite ainsi de la rigidité latérale de ce cadre, pour rester bien en ligne. Les roues Cadex, montées avec des rayons aero carbone, se montrent particulièrement dynamiques, le moyeu avec entrainement par « rachet » répond au quart de tour à mes coups de pédale nerveux en montée. Gonflé à 2,5 bars le vélo file bon train.

7,16 kilos en gravel, et même pas peur de sortir de la route

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J’ai un peu de scrupule d’entraîner un vélo de ce prix sur des routes où il va être secoué. J’enchaîne le lendemain une autre sortie pour tester son comportement dans la descente bien pourrie du Col du Sambuc en direction de Jouques. J’irai même jusqu’à le faire rouler sur la piste partiellement abimée qui longe la voie ferrée à Meyrargues. Dans les deux cas, merci aux pneus de 32 qui ont sécurisé ma descente sur le revêtement détérioré de la face nord de ce petit col. Pareil pour la piste, où cette fois j’ai choisi de passer le plateau de 33 dents, afin de franchir en douceur et vélocité, les parties les plus difficiles. Même si il peut y avoir du flou entre endurance et gravel, ce vélo n’est pas un gravel. Par contre, il ouvre un champ de possibles et une polyvalence intéressante. Attention, ce Defy n’est pas non plus un vélo de bikepacking : on pourra éventuellement le charger avec des sacoches équipées de scratchs, si on veut faire de l’ultradistance. Son cadre est lisse et dépourvu de points de fixation sauf 2 petits œillets en haut des haubans, pour fixer un garde boue arrière. Je commence à cerner plus précisément l’usage de ce vélo, qui se montre véloce dans les montées de col et confortable sur la distance.

Test du Giant Defy Advanced SL
Il y a comme un esprit « Allroad » dans ce Defy. Ce n’est pas un gravel, mais si les hasards de votre route vous conduisent à quitter le bitume pour emprunter un chemin, il s’acquittera très bien de la tâche. Ses pneus de 32 mm, montés en tubeless, offrent une légère accroche et résistent très bien à l’agression des cailloux – photo Patrick VDB
Test du Giant Defy Advanced SL

Un routier efficace

Lorsque l’on choisi un vélo d’endurance, c’est principalement pour faire de longues sorties dans des conditions de confort acceptables. J’ai trouvé immédiatement ma place sur ce vélo et la dernière sortie longue de 110 km, partiellement sous la pluie, m’a confirmé que les 2 critères, confort et performance, étaient au rendez-vous.

J’ai pu relever mon « Defy » : suivre Matthieu qui roulait fort sur le retour des Alpilles à Aix… photo Colin Gosse

Dans la roue de mon « jeune » rédacteur en chef à plus de 35 km/h, le vélo file et le maniement subtil de la transmission Sram me permet d’ajuster d’un petit toucher d’index mon braquet en fonction du profil de la route. Ce dernier test a été probant. À l’arrivée j’étais naturellement fatigué musculairement, mais pas cassé et le soir je pouvais tout de même m’occuper d’un tas de choses à la maison 😉 Le vélo offre à la fois une excellente rigidité latérale et un bon confort vertical. La partie roulante du vélo joue un rôle important : les roues Cadex sont performantes et les pneus apportent un indéniable confort. Pour cette dernière sortie, j’ai gonflé à 3 bars, sinon sur chemins et routes en mauvais état j’étais dans un « fauteuil » à 2 bars.

Test du Giant Defy
Photo Philippe Aillaud

Pour conclure

Ce vélo est magnifique et il sera sans contestation un superbe outil pour un cycliste amoureux de belles balades routières. Il montrera son efficacité dans les rampes les plus dures, avec son braquet qui lui ouvre l’ascension de nos grands cols montagnards. Il répondra nerveusement à toutes les sollicitations lors des relances. Le point fort de ce Defy est la combinaison réalisée entre le confort et la performance. Les choix de Giant en matière de montage de pneumatiques larges en tubeless et la transmission sont très pertinents et ne dénaturent pas la performance. Une section de 32 en tubeless n’est pas un handicap bien au contraire, surtout si vous roulez sur des routes granuleuses. Par ailleurs, ces choix élargissent l’usage, en vous permettant de rouler sur les pistes blanches sans souci.

Cette combinaison de qualités introduit encore plus de flou dans mon esprit. Il ne s’agit plus de classer ce Defy dans le monde classique des vélos d’endurance, il appartient à ce que j’appellerais « l’endurance 2.0 », qui ouvre vers une plus grande polyvalence en « Allroad ». Avec ce Defy on sort des « cases » pour imaginer d’autres sorties, d’autres projets cyclistes. Le vélo testé est le haut de gamme et je reconnais que pour la plupart d’entre-nous, il rend ce « graal » inaccessible. Il convient de regarder la gamme pour trouver un modèle de Defy qui bénéficiera du même concept, mais avec un tarif moins élevé. Sur le premier prix équipé en Tiagra (2300 €) malheureusement le ratio 52-34 avec une cassette 11-34, sera un peu moins large.

Mes regrets : le « toe overlap » sur ce vélo qui risque de surprendre des cyclistes débutants. Par ailleurs, j’aurais aimé trouver plus d’inserts pour fixer du bikepacking sur le haut du tube horizontal et éventuellement un emport pour un 3ème bidon sous le tube diagonal. Au chapitre des moins : le bruit de la roue libre, qui sera sans doute apprécié par certains cyclosportifs, mais que pour ma part, j’ai trouvé un peu trop fort sur mes routes paisibles du Vaucluse.

Rendez-vous sur le site de Giant pour découvrir la nouvelle gamme Defy.

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Patrick
Patrick
Aix-en-Provence - Après la création de Running Café, la co-fondation de Track & News Patrick remonte sur le vélo en créant Bike Café. Il adore rouler sur route et sur les chemins du côté de la Sainte-Victoire. Il collabore en freelance à la revue Cyclist France. Affectionne les vieux vélos et la tendance "vintage". Depuis sa découverte du gravel bike en 2015, il s'adonne régulièrement à des sorties "off road" dans sa belle région de Provence.

1 COMMENTAIRE

  1. Quelle régression, ces roues libres bruyantes ! C’est un constructeur (SRAM, je crois) qui a lancé cela. J’ai entendu une interview de leur ingénieur en chef qui racontait comment ils avaient développé une nouvelle roue libre avec comme objectif de réduire l’angle entre 2 cliquets. Ils avaient réussi grâce à un nouveau design. Lors de la présentation de leur prototype à un journaliste spécialisé en cycles précisant bien que ce n’était qu’un proto et qu’ils n’avaient encore pas travaillé la limitation du bruit (que cet ingénieur trouvait beaucoup trop important), le journaliste avait trouvé au contraire que c’était « cool ». Ce bruit, beaucoup plus fort que tout ce qui se faisait alors, donnerait de la personnalité au produit et à la marque. L’idée a plu au marketing et le produit a donc été lancé alors que les ingénieurs, eux, considéraient que leur boulot n’était pas fini. C’était un moyen de différencier le produit et permettait aux clients de se faire remarquer avec leur équipement haut de gamme. « Vanité des vanités ».
    Pour moi, au contraire, je prends un vrai plaisir à rouler avec des roues libres quasi silencieuses ! Il est vrai que j’ai connu le temps où luxe et le raffinement étaient associés au silence et à la discrétion. Le bling-bling ou tic-tic sonore pour se faire remarquer, très peu pour moi.

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