1939, un soldat finlandais est pris pour cible par un tireur d’élite russe pendant la guerre d’hiver. Il survit au tir : la balle a été arrêtée par sa boussole Suunto M-311 qui était dans sa poche. Fait d’arme qui nous ramène tristement à l’actualité guerrière. D’ailleurs, ce n’est pas le seul à mettre au crédit de SUUNTO, marque finlandaise fondée en 1936 par Tuomas Vohlonen, qui a fourni quantité de boussoles aussi précises que solides aux artilleurs pendant la seconde guerre mondiale.
Quant à moi, j’ai découvert SUUNTO en 2000 avec la désormais légendaire montre Vector que j’ai utilisée dans les Chasseurs Alpins durant 8 ans. D’abord marque de référence dans l’alpinisme, SUUNTO a progressivement ouvert son horizon en même temps que sa numérisation. Ainsi, la première application SUUNTO vit le jour en 2018. Davantage outdoor, la gamme s’agrandit et propose aujourd’hui de nombreux modèles. Aussi, deux ans après mon test de la SUUNTO PEAK 9, j’ai aujourd’hui la chance de pouvoir tester la SUUNTO Race.
Pour commencer, j’ai eu à nouveau la chance de revoir un responsable francophone de SUUNTO. Très enrichissant, cet échange m’a permis de constater les évolutions en cours chez SUUNTO, nombreuses ces dernières années. Notamment en mai 2022, où la société chinoise Liesheng a acquis SUUNTO auprès d’Amer Sports. Mais le dialogue m’a permis de constater que l’esprit de l’équipe n’a pas vraiment évolué, une bonne chose selon moi. Pour mémoire, voici l’éthique défendue par la marque finlandaise :
Le Software : SUUNTO App
Pour une mise en service rapide, c’est l’inévitable application SUUNTO qu’il convient de télécharger afin d’appairer la montre avec le smartphone. Pour ma part, c’est déjà fait puisque j’utilise déjà une montre SUUNTO PEAK 9 ainsi que les écouteurs SUUNTO Sonic dont je vous parlais en juin. Ainsi, l’application permet avant toute chose le fonctionnement correct de la montre, notamment en étant l’interface de mise à jour du firmware. Mais pas que, elle est le cœur de l’écosystème SUUNTO, mais aussi des nombreux partenaires qui peuvent, sur votre choix, s’inviter pour compléter l’expérience utilisateur.
Gestion d’itinéraires
L’application SUUNTO permet de préparer de plusieurs façons des itinéraires. Pas d’évolutions majeures ces deux dernières années sur ce point, si ce n’est que l’on peut désormais télécharger des cartes hors ligne. Principalement, pour gérer une trace, cela peut se faire via deux méthodes. Premièrement, la plus classique est de sélectionner “importer un itinéraire” une fois sur le champ dédié à la carte. Ainsi, le navigateur s’ouvre et vous devrez lui indiquer où trouver sa trace au format GPX. Puis, une fois chargé, je peux le retrouver tracé sur la cartographie de l’application. Enfin, il suffit de cocher “Utiliser dans la montre”, pour que la trace se transfère vers celle-ci dès la prochaine synchronisation.
Deuxièmement, toujours sur la carte, je peux sélectionner une autre méthode, “créer un itinéraire”. De cette façon, je peux, directement avec mon doigt, tracer facilement un itinéraire. Sincèrement, l’ergonomie de cette fonction est très bien pensée et bien pratique si on n’a pas eu le temps de faire cela tranquillement sur son PC. Dès lors, avec cette méthode aussi il suffit ensuite d’enregistrer son itinéraire en cochant “utiliser dans la montre” pour retrouver la trace chargée dans celle-ci dès la prochaine synchronisation. Quelques précisions supplémentaires cependant : les cartes de chaleurs, que l’on peut filtrer aussi bien par type d’activités que par type de sol, sont un plus appréciable pour affiner ses parcours lorsque nous sommes en déplacement, notamment pour se rassurer de la praticabilité.
Guidage
Ensuite, une fois l’itinéraire chargé, je peux le retrouver dans le menu de la montre nommé “Navigation”. Puis, une fois l’itinéraire validé à trois étapes, la RACE se comporte comme un compteur GPS indiquant les directions à emprunter, en plus des indications d’une boussole (à calibrer) et d’un altimètre barométrique embarqué (ou au choix via les données GPS).
Le fond de carte est de type MAPBOX, agrémenté de détails propres à SUUNTO, notamment dans le choix des couleurs ou des icônes. Visuellement, c’est plutôt réussi dans l’ensemble. Les fonds de carte sont à télécharger via l’application, afin de les transférer ensuite dans la montre RACE.
L’écran AMOLED apporte une luminosité largement suffisante, même au soleil, pour suivre sans encombre un itinéraire ou tout simplement consulter sa position topographique. Par ailleurs, la définition de l’écran 1,43’’ est suffisamment fine pour ne pas avoir à trop se poser de questions.
Le mode Gravel dans les choix des activités est dorénavant possible, parmi plus de 95 différents types d’activités envisageables. Sur ce point, SUUNTO a largement comblé le retard qu’il pouvait avoir il y a quelques années encore.
Pour profiter pleinement de l’expérience à vélo, il parait évident d’investir dans le Bike Mount que propose SUUNTO en accessoire. Celui-ci s’avère stable en pratique off-road et d’une fabrication qualitative. Il est intéressant de noter que la RACE peut afficher, en plus des valeurs traditionnelles comme la vitesse ou la distance, des informations plus spécifiques “cyclisme” comme la puissance ou encore la cadence. Ceci en ajoutant des capteurs compatibles au protocole Bluetooth Smart.
Pour terminer sur cette partie guidage et activité, j’ai particulièrement apprécié le fait de pouvoir zoomer et dézoomer l’affichage de la cartographie grâce à la molette extérieure. D’ailleurs, celle-ci peut se substituer à toutes les fonctions tactiles de l’écran, que ce soit en la tournant, ou simplement par impulsion vers l’intérieur.
Exploitation des données et autres fonctions
Sur ce point, rien de bien nouveau : l’appairage avec l’application sur smartphone est indispensable afin que la montre puisse exporter les données. Ainsi, la synchronisation avec les “partenaires” (Strava, etc.) se fera automatiquement ou pas, selon vos choix préalablement définis dans l’application. Un choix d’ailleurs immense, consultable ici : Get to know Suunto partners.
La SUUNTO RACE reconduit les fonctions “annexes” qui sont appréciées par la communauté (nombreuse) des adeptes de la marque finlandaise. Pour exemple, parmi ces fonctions, celle qui permet de suivre la qualité du sommeil est régulièrement mise en avant. Grâce au suivi de la récupération de la VFC (Variabilité de la Fréquence Cardiaque), elle est parfois bien utile pour aider à l’élaboration de diagnostics concernant les troubles du sommeil par des professionnels de la santé. D’autres fonctions sont également à souligner, comme celle permettant de commander une application musicale compatible de son smartphone. En revanche, la SUUNTO RACE n’est pas en mesure d’embarquer seule du contenu média sur un stockage interne. Dommage.
Le Hardware de la SUUNTO RACE
La Suunto RACE dispose d’un boitier de 49 mm (45 mm pour la version S, non abordée ici). Son boitier est en acier inoxydable (version testée ici), ou en titane sur la version plus onéreuse.
La Suunto Race dispose d’un écran tactile AMOLED haute définition 1.43” et d’une molette de navigation située sur le côté de la montre permettant une navigation simple dans les menus et fonctionnalités. Par ailleurs, SUUNTO propose des solutions de personnalisation à travers un catalogue de bracelets plutôt bien rempli. D’ailleurs, le bracelet (en silicone sur ce modèle) peut se changer sans aucun outil.
Quant à la qualité des capteurs embarqués, ceux-ci s’avèrent précis et surtout plus réactifs que les modèles antérieurs. Le capteur GPS (d’origine Sony) est assez rapide pour l’acquisition initiale du signal, selon les obstacles environnants, évidemment.
Autonomie de la SUUNTO RACE
Concernant l’autonomie, elle est est un point fort du modèle. SUUNTO annonce jusqu’à 40 heures de suivi avec une précision et un suivi GPS poussés au maximum. Dans le cadre d’une utilisation quotidienne, elle peut tenir jusqu’à 26 jours. Globalement, mes tests sur le terrain sont proches de ces valeurs. Le fabricant finlandais a toujours eu pour habitude de communiquer de façon honnête sur l’autonomie de ses produits. Dans le sens que SUUNTO annonce toujours des valeurs avec l’ensemble des capteurs actifs.
Là-dessus, la charge peut se faire rapidement (moins d’une heure) via le mini “socle chargeur” USB. Malheureusement, la charge n’est pas possible sur le socle USB de la PEAK 9 que je possède déjà. Vraiment dommage ! En revanche, le socle de la RACE peut charger la PEAK 9, c’est déjà çà.
Pour conclure sur la SUUNTO RACE
En résumé, la SUUNTO RACE est un bel outil multisports. D’ailleurs, il me faudrait bien plus de pages encore pour en décrire toutes les fonctionnalités. Mais peu de pratiquants les exploiteront toutes au final. Aussi, j’ai tenté de vous livrer ici un résumé de mon ressenti, selon mon usage personnel. Ses points forts sont clairement la qualité de son écran, la cartographie embarquée et son autonomie. Comme souvent chez SUUNTO, la qualité de fabrication est indéniable.
SPÉCIFICATIONS
Dimensions | 49 x 49 x 13,3 mm (bracelet de largeur 22 mm) |
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Poids | 83 g |
Composition de la lunette | Acier inoxydable |
Composition du verre | Cristal de saphir |
Composition du boîtier | Acier inoxydable et polyamide renforcé de fibre de verre |
Composition du bracelet | Silicone |
Composition du coffret | Suunto Race, câble de charge USB, documentation |
Systèmes de localisation | GPS, GLONASS, GALILEO, QZSS, BEIDOU |
Lieu de fabrication | Chine |
Étanchéité | 100 m |
Résolution d’affichage | AMOLED 466 x 466 px |
Autonomie avec GPS actif | De 50h à 26 jours selon les modes |
Connectivité | Bluetooth |
Température de fonctionnement | -20 à +55 °C |
Stockage interne | 32GB / 16GB (version titane / version acier inoxydable) |
Prix Public constaté | 449€ |
Site fabricant | Suunto |
Merci pour cet article Laurent. 3 petites questions STP concertant cette montre :
– quel est le zoom maxi possible ? (100 m dans la vidéo, mais peut-on aller au delà ? 100 m c’est quand même juste en tout-terrain…) ;
– comment réagit l’écran sous la pluie ?
– comment change-t-on les pages en mode compteur et peut-on personnaliser l’affichage (vitesse sous la carte par exemple) ?
Merci pour tes réponses !
Bonjour Patrick, concernant tes questions :
– zoom maxi 25m (mais avec cette montre en Gravel, j’étais plus souvent sur l’échelle 100m, et même au-delà)
– désolé, pas encore pu rouler sous la pluie avec cette montre (je suis dans le Var désormais…)
– En mode Navigation “suivi d’itinéraires”, on change les pages par impulsion sur la molette extérieure, puis en la faisant rouler pour défiler les données. En revanche, je n’ai pas trouvé d’option pour faire varier le défilement de la carte. Si on navigue sur la carte en roulant, il faut le faire avec les doigts, la carte se recentrera d’elle-même selon un délais qui lui est réglable.
Merci de nous lire et bon weekend !
Bonjour et merci pour le test !
J’ai une question à laquelle je ne trouve de réponse nulle part… Peut-on connecter le radar Garmin Varia à la montre Suunto Race ? J’ai actuellement une montre Garmin et j’hésite fort à la changer pour la Suunto Race, mais je voudrais pouvoir continuer à utiliser mon radar à vélo…
Merci !
Romane
Bonjour Romane,
Non, à ce jour, pour un usage “cycle”, seul l’ajout de ces capteurs est possible : le Bike Pod (vitesse), FC et capteur de cadence et puissance.
Merci de nous lire et à bientôt !
Bonjour
Est ce qu’en mode suivi d’itinéraire la cartographie reste active en permanence et sans baisse de luminosité ?
Cdt
Bonjour, en effet la cartographie s’efface pour ne laisser que l’essentiel de la trace à suivre. Mais les mises jours sont nombreuses, je revérifierai ce point pour constater si ce point à évoluer depuis mon test. Merci de nous lire.